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image_femmes_2015_daechLes combattants de l’État islamique qui opèrent en Irak et en Syrie ont réduit à l’esclavage sexuel des milliers de femmes qu’ils ont capturées comme butin de guerre. Plus de 12.000 jeunes filles et fillette ont été enlevées en Irak selon le dernier compte rendu de l’ONG Minority Rights Group International and the Ceasefire Centre for Civilian Rights. Les auteurs du rapport expliquent que le commerce illicite en Irak a éclaté ces dernières années et que l’État islamique est devenu le personnage principal dans les commerces de filles. Les prisonnières sont conduites ensuite dans des bordels. Des journalistes britanniques ont appris que certains de ces lupanars sont gérés par des femmes musulmanes ayant des passeports européens.

La militante irakienne des droits de l’homme Hannah Eduard a raconté les détails de ces tragiques histoires aux journalistes russes de la Voix de Russie. Hannah Eduard a affirmé que : « on enlève de jeunes filles et des adolescentes, principalement des chrétiennes et des yézidis. Le commerce s’effectue essentiellement à l’intérieur de l’État islamique dont les caïds vendent les femmes capturées aux simples combattants. Mais, les esclaves sont aussi parfois vendues à des personnes étrangères qui sont prêtes à payer. On sait notamment que des habitants de Mossoul ont réussi à libérer certaines filles en les rachetant tout simplement aux islamistes ». Hannah Eduard poursuit son récit : « une fille a raconté que tous les 18 jours on la mariait à un nouveau combattant. De nombreuses filles ont été tuées à leur retour à domicile par leurs propres parents : lorsqu’elles ont été violées, on les considère comme étant l’opprobre de la famille. Après cela, un autre problème surgit: comment rééduquer les prisonnières libérées, car la plupart d’entre elles ont subi des violences sexuelles ? Nous sommes en train de prévenir plusieurs cas ».

Maltraitées, vendues et violées pour 90% d’entre elles, les femmes au nord de l’Irak subissent d’importantes violences. Des centaines, peut-être des milliers de femmes ont été mariées de force. D’autres ont été torturées et tuées. Amnesty International explique que ces femmes sont souvent très jeunes : « la majorité de ces esclaves sexuelles sont des enfants, des filles âgées de 14, 15 ans ou encore plus jeune». Pour échapper à la barbarie, elles décident souvent de se donner la mort. Les femmes capturées qui sont parvenues à parler aux défenseurs des droits affirment que les terroristes de l’EI violent leurs victimes quotidiennement. Mais, le pire est que si chaque jeune fille essaye de se suicider ou de s’échapper, elle est torturée avec des câbles électriques. Une fille yézidie a expliqué avoir été emmenée en Syrie avec 350 d’autres filles où elles ont été exposées et vendues dans la rue à l’état d’esclaves. Le prix d’achat ? Entre 120 et 600 dollars. En 2014, Daech a capturé au moins 3.000 femmes et filles en Irak, dont la majorité vient de la minorité yézidie. Selon un communiqué d’Amnesty International publiée ce mardi, ces jeunes femmes choisissent bien souvent de se suicider plutôt que d’endurer les violences des hommes de l’État islamique.

Antonio Torrenzano

Le compte rendu de l’ONG Minority Rights Group International and the Ceasefire Centre for Civilian Rights, on peut le lire au suivant adresse numérique : http://www.minorityrights.org/13017/reports/ceasefire-report-no-place-to-turn.pdf

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conseil_securite_onu_imageLe Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution dont l’objectif est de réduire la puissance financière du groupe terroriste de l’État islamique qui produit des millions de dollars par la contrebande de pétrole et par le commerce illicite d’antiquités. Le texte juridique, coparrainé par les États-Unis et la Russie, souligne à tous les États l’obligation de s’abstenir de toute transaction pétrolière directe ou indirecte avec le groupe terroriste de l’EI et de paralyser le plus possible tous les avoirs financiers du groupe.

Le Conseil de sécurité appelle tous les États membres de signaler à l’ONU les saisies de pétrole brut ou raffiné venu de zones contrôlées par les jihadistes en Syrie et en Irak. Selon un rapport de l’ONU en datant le mois de novembre 2014, les jihadistes gagneraient de 850.000 à 1,65 million de dollars par jour en vendant du pétrole à des intermédiaires privés. Mais certains experts estiment que ces revenus ont diminué de moitié sous l’effet des bombardements menés par la coalition et de la baisse du prix du brut sur les marchés.

Le Conseil de sécurité exhorte en outre toute la communauté internationale d’interdire le commerce de biens culturels volés en Syrie, résolution qui s’appliquait déjà à l’Irak. Cet élément est la principale nouveauté de la résolution qui interdit de manière spécifique le commerce illicite des oeuvres d’art et antiquités dérobées en Syrie. «Tous les États membres, indique le texte, devront prendre les mesures nécessaires pour prévenir le commerce de biens culturels irakiens et syriens» sortis illégalement d’Irak depuis août 1990 et de Syrie depuis mars 2011 (date du début de la crise syrienne). Le Conseil avait déjà adopté en août 2014 une résolution pour couper les fonds aux jihadistes en menaçant de sanctionner les pays qui leur achèteraient du pétrole. Il s’agissait également d’endiguer le flux de combattants étrangers partis rejoindre l’EI en Irak et en Syrie et qui dépasse désormais les 20.000. La nouvelle résolution cherche à réduire ces flux financiers, la Russie a été à l’origine de cette initiative.

De sa part, le Parlement européen a condamné la violence de l’EILL et appelé à plus de soutien pour aider les victimes. À présent, 12,2 millions de Syriens ont besoin d’aide humanitaire à cause du conflit dans la région. Lors du débat, qui s’est déroulé en session plénière le 11 février, les députés ont également appelé à agir sur les Européens qui rejoignent des filières jihadistes. Christos Stylianides, commissaire chargé de l’Aide humanitaire UE, a décrit la situation humanitaire en Irak, en Syrie et dans les pays voisins comme étant « dévastatrice ». « Près de 20 millions de personnes ont besoin d’une aide urgente », a-t-il dit, présentant la nouvelle initiative de la Commission qui fournirait un milliard d’euros supplémentaires pour résoudre la situation en Syrie et en Irak. Elmar Brok, député allemand et président de la commission des affaires étrangères, a appelé à une coalition plus large contre Daesh. Le député conservateur et réformiste britannique Charles Tannock a ensuite encouragé toute la communauté internationale à agir sur la question des citoyens européens qui rejoignent le groupe Daesh ou d’autres filières jihadistes : « nous devons coordonner la collecte et le partage d’informations et assurer que des lois sont mises en place dans tous les États de l’UE pour poursuivre ceux qui ont commis des atrocités dont des kidnappings, bombardements, conversions religieuses forcées et rituels d’exécution d’otages ».

Javier Couso Permuy, député espagnol membre de la Gauche unitaire européenne, a appelé encore à mettre fin au soutien des milices étrangères et à l’achat de pétrole : «nous devons arrêter de financer toute sorte de milices et d’acheter du pétrole provenant des exploitations contrôlées par Daesh». «Daesh est autant la conséquence que la cause » des problèmes dans la région, a déclaré Alyn Smith, député vert britannique. Il a ensuite parlé du rôle de certains États membres en Irak et confirmé son soutien à la Commission européenne. «La normalisation des relations diplomatiques avec la Syrie est une condition indispensable pour instaurer une coopération humanitaire, mais également reprendre la coopération sécuritaire avec les services syriens pour lutter contre les filières djihadistes qui menacent la stabilité des pays européens », a déclaré Marie-Christine Arnautu.

Antonio Torrenzano

 

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alep_ville_detruite_imageAprès quatre ans de conflit, la Syrie est en train de subir des dégâts économiques et sociaux qui n’auraient pas été inimaginables avant 2011. Les données statistiques disponibles sont minimales, mais une estimation reste possible. Le prix de la guerre aurait été de plus de 140 milliards de dollars jusqu’aujourd’hui, c’est-à-dire 170 % du PIB syrien. Certains économistes prévoient que même si la croissance économique syrienne devait être de 5% au moins chaque année, il lui faudrait plus de 30 ans pour se remettre de la guerre.

Avant le conflit en 2009, le produit intérieur brut se répartissait dans les proportions suivantes : agriculture 19 %, industrie 34 % et services 47 %. Depuis 2010, le PIB a été presque divisé par deux. La Syrie exportait avant la guerre près de 92 % de son pétrole vers l’Union européenne et sa production pétrolière d’avant-guerre était de 400.000 barils par jour. Aujourd’hui elle n’est que d’à peine 15.000 barils. La dévaluation de la monnaie continue : le dollar est passé de 47 à 150 livres syriennes. Le secteur du tourisme, par exemple, dont l’activité s’élevait à six milliards de dollars soit 10% du PIB avant le conflit, n’est plus qu’un souvenir à présent. Au mois d’octobre 2013, l’ONU avait estimé que l’économie syrienne avait perdu 103 milliards de dollars entre le début du conflit et la moitié de l’année 2013, dont 49 milliards pour la seule année 2012. Le chômage s’élevait jusqu’au premier trimestre de l’année 2013 à 2.3 millions de postes de travail (surtout de travailleurs) en raison de l’arrêt de nombreuses usines et la fuite d’hommes d’affaires hors du pays avec leurs capitaux. Le résultat aujourd’hui serait le suivant : le taux de chômage s’approche aujourd’hui au 58% et la moitié des 23 millions de Syriens vivent à présent sous le seuil de pauvreté dont 4,4 millions survivent dans une pauvreté extrême, toujours selon les Nations Unies.

Mais, le conflit en Syrie a également provoqué au sein des pays de la région des transformations économiques. Un document de travail de la Banque mondiale publié récemment a montré par exemple les effets économiques directs et indirects de ce conflit sur six pays de la Région du levant : la Turquie, la Syrie, le Liban, la Jordanie, l’Iraq et l’Égypte. Le conflit a fortement perturbé les échanges commerciaux parmi ces pays, alors qu’ils avaient été multipliés par sept entre le début et la fin des années 2000. Le même a apposé une limite aux travaux de renforcement des liens commerciaux intra régionaux qui étaient se manifestés à la suite de la signature d’un accord entre la Turquie, la Syrie, le Liban et la Jordanie en 2010. Les analyses de la Banque Mondiale montrent que la guerre a entraîné, jusqu’à présent, des pertes de production se chiffrant à près de 35 milliards de dollars (aux prix de 2007) pour les six pays concernés. En d’autres termes, le poids économique cumulé de ces économies, mesuré par leur produit intérieur brut, aurait été supérieur de 35 milliards de dollars si la guerre n’avait pas éclaté… Ce coût considéré dans son ensemble est tout simplement équivalent au PIB syrien de 2007.

Toutefois, ces pertes sont inégalement réparties. Les pays les plus touchés par la guerre, la Syrie et l’Iraq, paient le plus lourd tribut sur le plan des coûts économiques directs et du manque à gagner dû à l’absence d’une intégration économique plus poussée: en Syrie et en Iraq, le revenu moyen par habitant en termes constants est ainsi inférieur de respectivement 25 et 28% à ce qu’il aurait pu être sans le conflit. Les coûts directement imputables à la guerre sont considérables, puisqu’ils sont associés à une diminution du PIB par habitant de 14% en Syrie et de 16% en Iraq. Selon l’Economist intelligence unit, le PIB syrien a été de 29 milliards de dollars en 2014, bien loin des 60 milliards enregistrés en 2010. Les sanctions internationales adoptées depuis 2011 ont largement contribué à paralyser de manière principale le secteur bancaire et le secteur pétrolier autant que tous les autres. L’embargo commercial auquel la Syrie est soumise constitue le principal facteur à l’origine de ces coûts directs, suivis par la diminution des effectifs et des compétences de sa population active due aux pertes humaines et à l’exode des réfugiés, la destruction des infrastructures, et l’augmentation du coût de l’activité économique dans les zones touchées par le conflit.

Les autres pays de la région ont subi des pertes au niveau du revenu moyen par habitant sans pour autant enregistrer des pertes de revenu global dues aux effets directs du conflit. L’afflux de réfugiés au Liban, en Jordanie et en Turquie a en effet dopé la consommation, l’investissement et l’offre de main-d’œuvre, et par conséquent la taille de leur économie. Mais, dans tous les cas, comme le revenu global a moins augmenté que la population, la guerre a eu un impact négatif sur le niveau de vie dans ces pays : au Liban, le revenu moyen par habitant est inférieur de 11% au niveau qu’il aurait pu atteindre s’il n’y avait pas eu de guerre, tandis que la baisse est limitée à 1,5% en Turquie, en Jordanie et en Égypte. Pour ces trois pays, le manque à gagner dû au gel des initiatives d’intégration commerciale est supérieur aux coûts directs de la guerre. En Syrie, la quasi-totalité des secteurs économiques a souffert, mais la propriété foncière a été particulièrement touchée du fait de la forte chute de la demande de terrains causée par l’exode d’un très grand nombre d’habitants. Au Liban et en Turquie, en revanche, les propriétaires terriens ou les détenteurs d’entreprise ont eu un avantage de la crise syrienne, car l’afflux de réfugiés syriens a contribué à augmenter la demande locale de biens et de services (faisant ainsi augmenter les prix) mais aussi l’offre de main-d’œuvre. Les effets directs du conflit dans la région ne constituent donc malheureusement qu’une partie des coûts économiques réels de la guerre civile en Syrie et de la progression de Groupe État Islamique. La guerre a mis fin au développement d’un commerce intra régional et aux plans de renforcement de l’intégration commerciale. Mais, l’économie syrienne a jusqu’à présent évité le pire, c’est-à-dire l’effondrement complet par l’action financière de la Russie et de l’Iran. L’Iran a ouvert depuis juillet 2013 une ligne de crédit de 3,8 milliards de dollars à faveur du régime de Damas. Moscou, en revanche, est en train de jouer un rôle de soutien industriel pour l’économie du pays.

La faim et l’indigence sont devenues l’ennemi quotidien des masses populaires dans toute la Syrie. L’économiste Jihad Yazigi, responsable du site d’information économique The Syria Report, explique que « l’économie syrienne s’est radicalement transformée et elle a été en grande partie détruite. De même, les grandes entreprises ont cessé de produire. De nombreux acteurs industriels et financiers ont quitté le pays ».

Antonio Torrenzano

*Document de travail de la Banque Mondiale n°1 sur l’impact économique du conflit syrien dans la région du Levant (Turquie, Syrie, Liban, Jordanie, Irak et Égypte). Site web http://documents.banquemondiale.org/curated/fr/2004/12/22316371/economic-effects-syrian-war-spread-islamic-state-levant

Document de travail de la Banque Mondiale n°2 sur les prospectives économiques de la région du Levant (Turquie, Syrie, Liban, Jordanie, Irak et Égypte). Les deux textes sont en langue anglaise. Site web http://documents.banquemondiale.org/curated/fr/2014/03/19705527/over-horizon-new-levant

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manuscript_collection_dominicaire_mossoul_imageUn gigantesque autodafé il a été produit par les combattants de Daech auprès de la Bibliothèque centrale de la ville de Mossoul. Des militants de l’État islamique auraient pris possession de la Bibliothèque centrale de la ville, l’une des plus riches du pays, pour en brûler quelque 2.000 livres la semaine passée. Une multitude d’ouvrages détruit par le feu seulement parce qu’ils encourageraient l’infidélité et la désobéissance vers Dieu. Selon quelques témoins de l’attaque, ils auraient apporté plus de 2000 livres dans des pick-up afin de les détruire. Selon al-ArabTV, il pourrait être le plus grand bûcher de l’Histoire. L’obscurantisme de l’État islamique continue de s’abattre sur Mossoul, deuxième ville d’Irak, prise par les jihadistes l’été dernier.

Pourquoi la culture est-elle l’ennemi féroce de Daech ? Le député irakien Hakim Al Zamili soutient que : « Daesh perçoit la culture, la civilisation et la science comme des ennemis féroces. » Dans les zones contrôlées par l’État islamique, le fait de cachait un livre est passible d’une condamnation à mort. Pour l’UNESCO «ces autodafés marqueraient une étape supplémentaire dans le nettoyage culturel perpétré dans les régions sous le contrôle des groupes extrémistes armés en Iraq. Ces autodafés s’ajouteraient à la destruction systématique du patrimoine et à la persécution des minorités qui visent à annihiler la diversité culturelle qui est l’âme du peuple iraquien », a déclaré la Directrice générale Irina Bokova dans un communiqué de presse. « Brûler les livres s’inscrit dans la lignée des atteintes à la culture au savoir et à la mémoire, comme récemment à Tombouctou (Mali), avec l’incendie des manuscrits du Centre Ahmed Baba. Cette violence témoigne d’un plan fanatique, qui vise à la fois les vies humaines et tous les produits de la pensée », a ajouté Mme Bokova.

Selon un professeur d’histoire de l’université de Mossoul interrogé par l’agence américaine Associated Press, Daech a commencé à détruire les livres de plusieurs bibliothèques de la ville le mois dernier. Ils s’en sont pris en particulier à la bibliothèque du musée de Mossoul, où sont conservées des œuvres datant de 5.000 ans avant Jésus-Christ. Mais, toujours à Mossoul, l’État islamique continue également à détruire les églises des autres confessions religieuses. Ces derniers auraient aussi détruit des mausolées qu’ils considèrent comme une déviance de l’Islam. Depuis l’offensive menée par l’organisation en Irak et en Syrie, de nombreux trésors historiques et archéologiques ont déjà été détruits par l’État islamique toujours sous prétexte d’apostasie ou de paganisme. C’est le cas par exemple de la tombe du Prophète Jonas, également à Mossoul, un site archéologique datant du VIIIe siècle av. J.-C., qui a été détruit à l’explosif le 24 juillet 2014.

Antonio Torrenzano

* Dans l’image, un manuscrit de la collection dominicaine de Mossoul près de la Bibliothèque : grammaire & rhétorique arabe.

 

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réfugiés_syrie_imageQuel est-il le bilan de la guerre civile après quatre de conflit en Syrie ? Selon le nouveau compte rendu publié samedi 7 février par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), le nombre de morts serait de 210.000 décès, dont 10.664 enfants et 6.780 femmes.

Selon cette organisation, qui suit l’évolution du conflit par l’action de son réseau d’informateurs sur le terrain, elle aurait recensé également 38.325 morts parmi les rebelles syriens et 24.989 jihadistes étrangers. Les victimes au sein des forces du régime de Damas s’élèveraient à 45.385 soldats, 29.943 miliciens des forces de défense nationale, 640 membres du Hezbollah chiite libanais et 2.502 miliciens chiites venus d’autres pays. Le tableau serait “certainement plus élevé que le 210.000 comptabilisés, en raison du grand nombre de disparus dont on ignore le sort”, a souligné M. Abdel Rahmane, chef de l’organisme.

Sur le terrain, le nombre de morts et de réfugiés n’a cessé de croitre. La Syrie comptait en 2011 plus de 23 millions d’habitants avant le début du conflit. Aujourd’hui selon l’ONU, 3,73 millions de Syriens ont fui leur pays et sont officiellement comptabilisés comme réfugiés à l’étranger. Mais, le conflit en Syrie a aussi provoqué au sein des pays de la région des transformations économiques qui auraient été inimaginables avant 2011. Un document de travail de la Banque mondiale publié récemment a montré par exemple les effets économiques directs et indirects de ce conflit sur six pays de la région du Levant: la Turquie, la Syrie, le Liban, la Jordanie, l’Iraq et l’Égypte. Le conflit a fortement perturbé les échanges commerciaux parmi ces pays, alors qu’ils avaient été multipliés par sept entre le début et la fin des années 2000. Le même a apposé une limite aux travaux de renforcement des liens commerciaux intra régionaux qui étaient se manifestés à la suite de la signature d’un accord entre la Turquie, la Syrie, le Liban et la Jordanie en 2010.

La guerre de Syrie est loin d’être finie. Mais, encore une fois, cette poudrière au Proche-Orient risque d’avoir des conséquences qui pourraient être planétaires.

Antonio Torrenzano

 

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colloques_moscou_janvier-2015Les colloques entre une partie de l’opposition syrienne et les représentants diplomatiques du régime de Damas sont terminés hier à Moscou sans des résultats réels. Toutefois, déjà mercredi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait rappelé à tout le monde que “personne n’a l’illusion que quelques jours de discussion vont résoudre tous les problèmes”.

Nous avons convenu avec nos amis russes que les discussions devaient continuer pour arriver à de (nouvelles) consultations dans le futur“, a déclaré le chef de la délégation du régime, l’ambassadeur syrien à l’ONU, Bachar Jaafari. Pendant la conférence de presse, Bachar Jaafari a reconnu qu’il n’y avait “pas de résultats parce qu’il s’agissait d’une première rencontre, d’une rencontre consultative“. Le diplomate syrien a toutefois critiqué l’attitude des opposants. “Nous n’avons pas entendu une seule position unifiée des délégations de l’opposition. Ce que certains pouvaient accepter était rejeté par les autres“, a-t-il affirmé.

Selon Soheir Sarmini, un membre du parti de la Jeunesse nationale syrienne, un mouvement toléré par Damas, “le but de la rencontre de Moscou était de briser la glace entre le gouvernement et l’opposition“. La priorité des débats pour l’opposition a été l’arrêt des bombardements, la libération de prisonniers politiques, un processus pour l’acheminement de l’aide humanitaire.

Un accord de principe très générique, appelé «Les principes de Moscou», a été signé parmi les sujets des colloques dans la capitale russe. Les participants ont donné leur accord de principe à une série de dix points très généraux établie par le modérateur des pourparlers, l’expert russe Vitaly Naoumkine. Le texte diplomatique souligne en particulier le respect de la souveraineté de la Syrie, son unité et son intégrité territoriale, la lutte contre le terrorisme international, la conclusion de la crise syrienne par des moyens politiques de manière homogène aux principes du communiqué de Genève I du 30 juin 2012.

Antonio Torrenzano

 

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refugies_syriens_imageMoscou accueille jusqu’au 29 janvier de représentants de l’opposition syrienne et des émissaires de la diplomatie du régime de Damas afin de renouer le dialogue après presque quatre ans de guerre. Plusieurs membres de différents groupes de l’opposition syrienne et les 6 membres de la délégation officielle menée par l’ambassadeur de Syrie à l’ONU se sont réunis dans une résidence de la diplomatie à Moscou depuis ce matin. Il s’agit des premières considérations entre des membres de l’opposition, notamment des représentants du Comité de coordination nationale pour les forces du changement démocratique (CCND), et des plénipotentiaires du régime depuis l’échec de Genève II en février 2014.

Toute l’opposition toutefois n’est pas représentée puisque la Coalition nationale de l’opposition il n’y a pas. Cette Coalition, basée à Istanbul a, pour sa part, exclu sa contribution en déclarant que les discussions auraient du avoir lieu sous l’égide de l’ONU dans un Pays neutre. Le nouveau président de la Coalition nationale de l’opposition syrienne, Khaled Khoja, avait exclu son apport par une conférence de presse lundi 26 janvier 2015. «Le dialogue avec le régime souhaité par Moscou est hors de question», a-t-il déclaré devant la presse à Istanbul.

Il s’agissait des premières déclarations de Khaled Khoja depuis son élection au sein du mouvement. Khaled Khoja, premier turkmène élu à ce poste, a la réputation d’être plus indépendant des soutiens régionaux à la Coalition que son prédécesseur, M. Bahra, près des Saoudiens. M. Khoja a quitté la Syrie dans les années 1980, après deux passages en prison, il vit en exil en Turquie. Né à Damas en 1965, il est l’un des membres fondateurs du Conseil national syrien. La Coalition, souvent accusée d’être éloignée de la réalité du conflit, est traversée par des conflits internes alimentés notamment par ses différents appuis financiers et politiques : en premier lieu le Qatar et l’Arabie saoudite. Les deux pays sont des alliés historiques de l’opposition syrienne, mais des rivaux régionaux au Moyen-Orient.

Pour le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, les discussions qui sont en train de se dérouler à Moscou sont une possibilité pour renouer le dialogue. Il faut d’abord trouver un accord au sein de l’opposition : « Les rencontres entre les représentants des divers groupes d’opposition syriens à Moscou ne sont pas des négociations. L’objectif est de permettre aux opposants d’approfondir une plateforme afin qu’ils puissent avoir une approche commune en vue de négociations avec le gouvernement. Quant aux négociations avec le gouvernement, cela constituera l’étape suivante. Nous estimons qu’après deux jours de contact entre les opposants, les représentants du gouvernement de Syrie pourront les rencontrer, mais pour établir des contacts personnels ». La diplomatie russe en outre est en train de travailler de concert avec la diplomatie égyptienne. Diplomatie égyptienne qui a également réuni l’opposition syrienne au Caire la semaine dernière avant ces trois jours de colloques à Moscou.

«Nous sommes venus avec une liste de dix points. Pour éviter de faire la même erreur que l’opposition à Genève II, nous n’allons pas aborder tout de suite la question d’un gouvernement transitoire », a affirmé l’un des participants de l’opposition au dialogue. De sa part, le régime de Damas a affirmé : «ce qui se déroule à Moscou n’est pas une négociation sur une solution au conflit. Ce sont juste des préparatifs pour une conférence».

Après la session de discussions de la matinée, les Syriens rencontreront le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avant de reprendre leurs pourparlers. Des discussions entre l’opposition et les diplomatiques de Damas sont aussi prévues demain jeudi 29 janvier. L’opposition s’était déjà réunie lundi et mardi pour tenter d’établir une position commune. Après presque quatre ans de conflit qui a fait 200.000 tués et plus de 6 millions de réfugiés, la diplomatie russe réussira-t-elle à mettre un terme de conclusion à la guerre civile en Syrie ?

Antonio Torrenzano

 

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réunion_libye_genève_26_janvier_2015Un nouveau cycle des rencontres entre les différents groupes de la société libyenne a démarré lundi à Genève sous l’égide des Nations Unies afin de trouver une sortie à la crise politique et aux violences qui bouleversent le pays après la chute du régime du colonel Kadhafi.

Cette nouvelle réunion organisée par la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) fait suite aux réunions des pourparlers à Genève il y a deux semaines au cours desquelles les participants avaient exprimé leur engagement par rapport à une Libye unie et démocratique en respectant l’état de droit et les droits de l’homme.

La Mission d’appui de l’ONU en Libye a minimisé l’absence de la milice qui gouverne Tripoli en assurant que ces factions suivent avec intérêt les discussions diplomatiques. « Ils n’ont pas des problèmes sur le fond […] Je garde l’espoir qu’ils s’impliqueront: ils suivent, ils sont très intéressés par les débats et j’espère qu’ils nous rejoindront quand nous serons en mesure de revenir en Libye » a souligné le représentant de l’ONU, Bernardino Leon, qui préside aux discussions.

Plus de trois ans après la chute de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, la Libye a deux gouvernements rivaux. Le premier gouvernement établi dans la capitale par la milice Aube de Libye; le deuxième exilé dans l’est du Pays, il est dirigé par Abdallah al Thinni et reconnu par la communauté internationale.

Antonio Torrenzano

 

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factions_rivales_libyennes_a_genève_imageAprès deux jours de discussion sur l’avenir de la Libye, un accord de principe a été trouvé ce vendredi à Genève. Toutes les parties ont appelé à «l’arrêt des hostilités pour créer un environnement positif pour le dialogue» en vue de la composition d’un gouvernement d’unité nationale.

Au cours des deux jours de discussions, les participants ont appelé tous les groupes à cesser les hostilités afin de créer un environnement propice au dialogue. Ils ont exprimé leur préoccupation par rapport à la menace croissante posée par les groupes terroristes en Libye en soulignant la nécessité d’efforts concertés pour s’opposer à ce danger. Les participants ont convenu, après de longues délibérations, d’un ordre du jour prévoyant notamment de parvenir à un accord politique pour former un nouveau gouvernement d’unité nationale et la nécessité de mettre fin aux combats et garantir le retrait progressif des groupes armés de toutes les villes du Pays. Les participants ont convenu de revenir à Genève la semaine prochaine pour un nouveau de cycle de discussions. La prochaine réunion outre les représentants politiques comprendra la présence des représentants des municipalités et des groupes armés, ainsi que des personnalités politiques, tribales et de la société civile, a indiqué la Mission de l’ONU pour la Libye.

Selon le chef de la MANUL, Bernardino Leon, le dialogue inter-libyen est un processus qui prendra du temps et il sera difficile. Il a réaffirmé l’engagement de la MANUL à fournir le soutien nécessaire afin d’arriver à la conclusion d’un possible accord. La mission de l’ONU souhaite que les discussions permettent de convenir d’un retrait progressif de tous les groupes armés des principales villes, dont la capitale Tripoli. La Mission souhaite également que l’État puisse réaffirmer son autorité sur les institutions gouvernementales, les installations stratégiques et les autres sites vitaux.

La situation sur le terrain reste toutefois grave. L’agence technique du ‘Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a communiqué aujourd’hui d’une intensification des combats à Benghazi et dans d’autres villes de l’est de la Libye. Les combats ont provoqué de nouveaux déplacements. Le HCR estime que ces nouveaux déplacements de population portent le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays à environ 400.000 individus.

Antonio Torrenzano

 

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bernardino_leon_onu_mission_libya_imageLes parties en conflit en Libye ont accepté de dialoguer la semaine prochaine à Genève en vue de tenter de mettre fin aux violences et à la crise politique qui mine leur pays, la nouvelle a été annoncée samedi par les Nations Unies. Après la chute de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, la Libye s’était lentement enfoncée dans le chaos avec la montée en puissance des milices d’ex-rebelles qui gèrent aujourd’hui la vie du pays. La situation s’était aggravée ces derniers mois avec deux gouvernements et deux parlements parallèles, faisant craindre une guerre ouverte, alors que Tripoli et Benghazi (est) sont tombées sous la surveillance de milices. Une guerre totale pourrait se produire selon l’ONU en Libye si aucune mesure importante ne sera prise. Quatre ans après la chute du régime Kadhafi, le pays est en proie aux violences quotidiennes et aux luttes de pouvoir. Mardi 30 décembre, une voiture piégée a explosé à Toubrouk (dans l’est du pays) devant l’hôtel où siège le Parlement alors que les députés y étaient réunis. Une source médicale à l’hôpital a dit avoir reçu 19 personnes souffrant de légères blessures.

Les différentes composantes politiques libyennes ont accepté “de tenir un nouveau round de dialogue politique avec l’objectif de mettre fin à la crise politique et sécuritaire dans le pays”, a ainsi indiqué la mission de l’ONU en Libye (MISNUL). L’accord a été obtenu par le chef de la MISNUL, Bernardino Leon, après de larges consultations avec les différents groupes ces dernières semaines. De précédentes discussions avaient déjà eu lieu au mois de septembre et d’octobre 2014 dans la ville de Ghadames,au sud du pays libyen. À Ghadames, la réunion avait été facilitée par la Mission d’appui des Nations Unies en Libye qui est en train d’intervenir après des mois de violence entre groupes armés rivaux.

En Libye, plus de 400.000 personnes seraient déplacées. Le conflit civil a détruit aéroports, bâtiments publics et d’autres infrastructures vitales pour l’économie de la nation. Sur le plan politique, la situation est très confuse. Deux gouvernements et des parlements rivaux se disputent l’autorité sur le pays. Les uns sont proches de la puissante coalition des milices Libya Dawn et les autres reconnus par la communauté internationale. La perte de la capitale a poussé le gouvernement et le Parlement reconnus par la communauté internationale à s’installer à Tobrouk. D’après le plan de transition de la Libye, la Chambre élue des représentants a déjà remplacé l’ancien parlement intérimaire, le Congrès national général.

La réunion de janvier 2015 à Genève constitue “une dernière chance à embrasser pour ramener paix et stabilité dans le pays”, a déclaré la représentante de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini.

Antonio Torrenzano