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carte_libye_imageLa Libye est en proie, depuis des mois, à une profonde crise politique. Deux gouvernements et deux parlements rivaux se disputent l’autorité sur le pays. Les uns sont proches de la puissante coalition des milices “Fajr Libya” et les autres reconnus par la communauté internationale.

La crise est en train de paralyser le pays. La même pourrait exploiter dans une guerre totale selon l’ONU si aucune mesure importante n’est prise. Cette crise à présent a fini par déboucher sur une bipolarité gouvernementale véhiculée par deux parlements: le Congrès général national (ancien parlement qui a repris ses séances tout récemment) et le parlement de Tobrouk. Le thème est explosif. Les convulsions en Libye qui sont liées aux risques de fragmentation, désunion et séparatisme pourraient remodeler pas seulement le pays, mais petit à petit l’entier Moyen-Orient. La Mission pour la Libye de l’ONU depuis longtemps affirme que le cycle de la violence, s’il se poursuivait, conduirait le pays au chaos et à une guerre généralisée.

Quatre ans après la chute du régime de Mouammar Kadhafi, le pays est en proie à la cruauté et à la violence. Deux courants idéologiquement opposés (le courant libéral et celui d’obédience islamique) sont en lutte pour le pouvoir et l’ancienne feuille de route de la transition lancée au lendemain de la chute du régime de Mouammar Kadhafi est devenue un lointain souvenir.

Antonio Torrenzano

 

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Des images historiques, des images qui ont fait le tour du monde: celles de la marche de ce dimanche à Paris. Une marche pour dire non à la violence, non au terrorisme. En tête du cortège : les familles des victimes. Une cinquantaine de chefs de gouvernement entourait le président Français François Hollande sous très haute sécurité: la chancelière allemande, le président du Conseil italien, le Premier ministre turc mais aussi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le Président palestinien Mahmoud Abbas, à quelques mètres seulement l’un de l’autre, ainsi que le Roi et la Reine de Jordanie.

Sur le Net, la revue catholique Études et le site juif ont tous deux publié des dessins de Charlie Hebdo, qui tournent en dérision Jésus et le pape pour le premier, les Juifs pour le second, en signe de soutien au journal satirique décimé par un attentat. « Nous avons fait le choix de mettre en ligne quelques caricatures de Charlie Hebdo qui se rapportent au catholicisme. C’est un signe de force que de pouvoir rire de certains traits de l’institution à laquelle nous appartenons (…). L’humour dans la foi est un bon antidote au fanatisme », explique la revue jésuite Études, créée en 1956, dans un bref éditorial à côté du désormais célèbre “Je suis Charlie” sur fond noir.

L’un des dessins, signés par Charb (le directeur de la publication de Charlie Hebdo, tué dans l’attentat), qui avaient été publiés pendant le voyage du pape François à Rio de Janeiro en juillet 2013, montre le souverain pontife en maillot à paillettes, costumé pour le carnaval, expliquant être “prêt à tout pour racoler des clients”.

Jewpop, un site culturel juif très populaire, de manière particulière pour les jeunes en raison de son ton décalé, a publié de son côté plusieurs illustrations particulièrement grinçantes de Charlie Hebdo. Une marche historique qui a souligné la force des gens de bonne volonté, la puissance du partage, le pouvoir de l’éducation et la victoire morale des honnêtes.

Antonio Torrenzano

 

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image_mikail_bogdanov_sergei_lavrov_photoEn Syrie, la paix pourra-t-elle être retrouvée à travers le travail diplomatique ? Depuis quelques semaines, la diplomatie russe est en train de travailler à cette nouvelle hypothèse. Le jour n’a pas encore été rendu public, mais les cartes d’invitation sont déjà parties. À compter du 26 janvier prochain, Moscou devrait accueillir des délégations de l’opposition et du régime syrien pour essayer de ressusciter un dialogue parmi plusieurs acteurs qui a été rompu après l’échec de la conférence internationale Genève 2 en février 2014. La gestion de ce face à face devrait être mené par le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, excellent connaisseur du Moyen-Orient et arabophone.

Selon l’agenda de Moscou, cette rencontre se déroulera en deux temps : le 26 janvier 2015, toutes les parties de l’opposition se réuniront entre elles; le 27 ou le 28 janvier 2015, elles entreront en contact avec une délégation du régime syrien qui devrait être dirigée par le ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem. Inversement à Genève 2, ces colloques, que Moscou souhaite « informels », se dérouleront en dehors de tout cadre multilatéral : ni les États-Unis, ni la France, ni aucun des autres pays « amis » de l’opposition ou alliés du régime syrien, ne seront conviés en marge de la rencontre.

Au sommet de Genève 2, la Coalition nationale syrienne s’était imposée comme unique représentante de l’opposition des colloques pour la paix. Cette fois, l’approche russe a été différente : à Moscou, il y aura cinq représentants c’est-à-dire deux kurdes, un chrétien et deux musulmans qui devront partager leurs sièges avec d’autres opposants. La diplomatie russe a invité des opposants de l’intérieur ou en exil, dont ceux du Courant de la Construction de l’État, du Front du Changement et de la Libération ou du Comité de coordination national pour un changement démocratique. Et Staffan de Mistura, le représentant de l’ONU pour la Syrie sera-t-il dans la Capitale russe ? « Il s’agit d’une initiative russe, nous n’avons pas été impliqués. Toute initiative qui visant à encourager le processus de paix nous semble la bienvenue», a commenté Juliette Touma, la porte-parole de l’envoyé spécial onusien.

Antonio Torrenzano

 * Dans l’image, le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov, le vice-ministre Mikhail Bogdanov et le secrétaire général Nabil Elaraby de la Ligue arabe.

 

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syrie_irak_violence_0698_imageEn Irak et Syrie, pouvons-nous accepter sans protester à la logique du conflit et du terrorisme? La paix pourra-t-elle être retrouvée à travers la négociation et l’action diplomatiques ? En 2014, le conflit en Syrie a connu son année la plus meurtrière. Selon les dernières statistiques publiées par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), plus de 76.000 personnes sont décédées en 2014, contre plus de 73.000 en 2013 et près de 50.000 en 2012. Depuis le début du conflit syrien, en mars 2011, plus de 200 000 personnes sont mortes. Toujours l’OSDH rappelle que ce bilan n’inclut pas les milliers de personnes portées disparues dans les prisons du régime ou chez les djihadistes.

Mais les 12 mois déjà passés, ils ont aussi vu une aggravation constante des persécutions qui ont frappé divers groupes religieux et ethniques et une augmentation des réfugiés dans les pays voisins de la région. Le 15 décembre 2014, le Vice secrétaire général des Nations Unies, Jan Eliasson, déclarait à Beyrouth à l’issue d’une rencontre avec le Président du Parlement libanais, Nabih Berri : «j’étais ici il y a deux ans et le nombre de réfugiés était inférieur à 150.000. Maintenant, nous avons près de dix fois ce chiffre et cela pèse sur la société libanaise». Pendant la même période, des Iraniens sont allés en aide aux chrétiens d’Irak. Un député chrétien iranien, représentant des communautés assyriennes et chaldéennes au parlement a indiqué que l’aide humanitaire a prévu de la nourriture, des tentes, des vêtements et du matériel médical destinés à tous les déplacés sans distinction religieuse. Avant Noël, l’ambassadeur d’Iran à Amman avait rendu visite au vicaire patriarcal latin pour la Jordanie. À cette occasion, il a indiqué que Téhéran est disposé à assister les chrétiens d’Irak et de Syrie pour soulager leurs souffrances et leurs angoisses.

En 2014, la guerre en Irak contre l’État Islamique a coûté la vie à plus de 15.000 personnes en 2014 et plus de 22.000 individus ont également été blessés au cours de l’année passée. Selon ces chiffres compilés par les ministères de la Santé, de l’Intérieur et de la Défense, 15.538 personnes ont péri en 2014 c’est-à-dire deux fois plus qu’en 2013 (6.522 morts). Pour l’ONG Iraq Body Count, une association basée en Grande-Bretagne, au contraire, la guerre contre le groupe DAECH aurait tué 17.073 personnes. Quoi faire pour arrêter le plus tôt possible la violence qui a causé déjà trop de dégâts ?

Antonio Torrenzano

 

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syrie_monde_2014_imageCrise ukrainienne, guerre en Syrie, guerre en Irak, persécution des Minorités religieuses et ethniques par le groupe armé de l’État islamique, des violences choquantes devenues presque permanentes. L’année 2014 a été une année mouvementée d’actualité et politique internationale.

En 2014, de Damas à Bagdad, le monde musulman a été traversé d’un conflit sanglant. L’État irakien a été au but de l’implosion, la Syrie est encore dans un désordre d’une guerre civile qui perdure depuis trois ans, le Liban est de plus en plus instable en ce qui concerne la stabilité politique. Toutes ces convulsions dérivent d’un processus historique commencé depuis longtemps; mais, dans cette occasion au Moyen-Orient pourrait se jouer un nouvel avenir géopolitique et géostratégique de la région entière.

En 2014, ces crises politiques, confessionnelles et territoriales ont touché leurs azimuts. Le scénario syrien risque de s’installer définitivement en Irak, et l’Irak de se syrianiser. Cette évolution menace aujourd’hui l’Irak et son unité, mais dans un futur très proche tous les pays de la région.

Tous les continents et tous les domaines ont été concernés : la crise en Ukraine en passant par les attentats jihadistes, les étudiants disparus du Mexique et encore Ebola. Le virus mortel dont l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décrété la mobilisation mondiale par rapport à l’épidémie de fièvre hémorragique le 8 août 2014. Au 1er décembre, la pandémie avait déjà fait plus de 6.500 morts principalement au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée.

twitter @ATorrenzano

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krak_de_chavaliers_imageDepuis le début de la guerre en Syrie en 2011, 290 sites de l’important patrimoine culturel syrien ont été détruits, endommagés ou pillés, selon le nouveau mémorandum inquiétant publié le 23 décembre 2014 par l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) de Genève. Le rapport, basé sur des images rassemblées par le programme opérationnel pour les applications satellitaires UNOSAT, attire l’attention sur les dégâts causés par les combats de rue, les bombardements aériens ou d’artillerie, les attentats à la bombe, les véhicules piégés et les pillages. Le résultat ? Une destruction à grande échelle du patrimoine et de la mémoire historique qui jour après jour est en train de disparaître.

Des monuments comme le Krak des chevaliers, les souks, la citadelle ou la mosquée des Omeyyades à Alep, une ville où le peuplement remonte à 7’000 ans, la vieille ville de Damas, la grande colonnade d’Apamée ont été plus ou moins gravement endommagés. À présent, l’UNITAR affirme que la destruction à grande échelle de ce patrimoine a touché 290 sites historiques. Vingt-quatre trésors artistiques ont été complètement détruits, 104 sites sont gravement endommagés, presque 85 endroits archéologiques moyennement endommagés et 77 probablement endommagés.

L’UNOSAT a basé son analyse sur une combinaison d’images satellite à très haute résolution disponibles dans le commerce, de rapports de l’UNESCO, de données fournies par des archéologues experts de la Syrie, ainsi que des informations publiées par les médias traditionnels et les médias sociaux. L’agence des Nations Unies a voulu, avec son rapport, attirer l’attention des décideurs et du public sur la grave détérioration de la plupart des zones archéologiques de la Syrie. Cette nouvelle recherche de l’UNITAR appelle à un effort accru toute la communauté internationale pour protéger et sauver le plus possible cet important héritage de l’humanité.

Antonio Torrenzano

 * Dans l’image, le château Krak de Chevaliers (patrimoine de l’Humanité de l’UNESCO). Pour en savoir plus : http://whc.unesco.org/fr/list/1229

** Pour en savoir plus sur les forteresses d’orient : http://www.orient-latin.com/fortresses/crac

*** Pour en savoir plus sur le rapport de l’UNITAR : www.unitar.org

 

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syrie_image_1214_refugiéesLes Nations Unies ont lancé cette semaine à Berlin un important appel humanitaire à toute la communauté internationale et aux Pays donateurs afin de repérer presque 8.4 milliards de dollars américains afin d’aider 18 millions de personnes en Syrie et dans la région en 2015. L’appel comprend deux lignes d’action principales : une assistance pour les 12 millions de personnes déplacées et de personnes touchées par le conflit à l’intérieur de la Syrie, ainsi qu’une réponse aux besoins des millions de réfugiés syriens dans les pays et les communautés qui les accueillent. L’appel 2015 de l’ONU intègre pour la première fois un volet important consacré au développement des besoins humanitaires vitaux de la plus grande crise de déplacement de population au monde.

La situation du conflit en Syrie s’aggrave jour après jour et par conséquent la situation humanitaire. Les réfugiés et les individus déplacés ont épuisé leurs économies et leurs ressources et les pays hôtes sont au bord de la rupture. Quoi pouvons-nous atteindre du 2015 ? « Nous avons besoin d’une nouvelle architecture de l’aide qui lie le soutien aux réfugiés avec ce qui est entrepris pour stabiliser les communautés qui les accueillent … » a déclaré Antonio Guterres, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. La situation est toutefois préoccupante dans les mêmes pays de la région. « Les pays accueillants des réfugiés syriens se retrouvent confrontés à l’impact considérable que cela a entraîné sur leurs économies, leurs sociétés et leurs infrastructures, menaçant non seulement leur stabilité, mais aussi la stabilité de toute la région » a indiqué Gina Casar, Secrétaire générale adjointe et Administratrice associée du PNUD. « Une réponse humanitaire traditionnelle ne suffit plus. La tâche qui nous attend demande une réponse globale à la crise qui améliore la résilience de ces communautés et institutions gouvernementales».

Ce nouveau plan régional pour les réfugiés devrait représenter un changement stratégique dans l’approche de l’aide humanitaire dans la région. Contrairement aux précédents, ces lignes d’action réunissent les opérations humanitaires d’urgence et le soutien aux communautés hôtes avec des interventions sur le long terme visant à favoriser la résilience et à réduire les coûts.

«Le conflit a détruit les vies de millions de Syriens qui se retrouvent pris entre deux feux et n’ont pas accès aux produits de première nécessité ni aux soins de santé. Beaucoup vivent dans la peur, les enfants ne peuvent pas aller à l’école, et les parents ne peuvent pas travailler», a déclaré Valerie Amos, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies pour les affaires humanitaires et les secours d’urgence. « Ce programme, s’il était totalement financé, nous aiderait à fournir de la nourriture et des médicaments aux enfants, un abri aux familles pour se protéger du froid, et à soutenir ceux qui sont désespérés et traumatisés. Il est très difficile et dangereux de travailler en Syrie, mais la communauté humanitaire reste déterminée à aider les personnes les plus vulnérables prisonnières de cette crise », a-t-elle ajouté.

Enfin, selon Jan Egeland, Secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, un des partenaires clés de l’appel, « nous avons failli pendant trop longtemps à notre devoir envers les Syriens face à la pire guerre de notre génération».

Antonio Torrenzano

 

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réfugiés_kurdes_kobané_imageL’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a rencontré le 06 et le 7 décembre en Turquie des opposants syriens dans le cadre de consultations régionales afin de développer une nouvelle ligne d’action pour mettre fin à quatre ans de guerre en Syrie.

Lors d’une visite à Istanbul, Staffan de Mistura a rencontré dimanche une délégation menée par le président de la Coalition nationale de Syrie, Hadi Al-Bahra. Un porte-parole de l’ONU a indiqué que les discussions ont porté sur la proposition de l’envoyé spécial des Nations Unies de « geler » le conflit à Alep et sur la façon dont cette dernière peut être mise en œuvre sur le terrain. Le projet de l’Envoyé spécial, qui a été présenté pour la première fois devant le Conseil de sécurité le 30 octobre 2014, prévoit faire cesser les combats et créer un couloir en permettant l’assistance humanitaire à la population d’Alep. Tout cela permettrait aussi de prouver qu’il est possible de passer d’une dynamique militaire à une dynamique politique et diplomatique. Pendant la visite, Staffan de Mistura a rencontré de manière séparée un haut responsable du Ministère turc des affaires étrangères. L’émissaire de l’ONU a jugé constructives ses discussions avec des groupes armés et de l’opposition pendant son voyage en Turquie. Pour sa part, Qaïs Cheikh, chef du Conseil de commandement de la révolution (CCR), une coalition d’une vingtaine de groupes laïques et islamistes, a indiqué à l’Agence France Presse que l’initiative de Staffan de Mistura «ne comportait pas tous les mécanismes et les garanties requis».

Dans les mêmes jours, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov a rencontré les dirigeants libanais à Beyrouth, dont le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, le premier ministre Tammam Salam, le président du parlement Nabih Berri, et l’ancien président Michel Suleiman. Le diplomate russe a déclaré que Moscou s’emploie à relancer des négociations entre le gouvernement syrien et l’opposition sans condition préalable. La diplomatie russe s’est aussi engagée à rencontrer une délégation d’opposants syriens tolérés par le président Bachar al-Assad afin d’examiner une hypothétique solution politique, le rôle des opposants de l’intérieur et l’initiative de l’émissaire de l’ONU Staffan de Mistura. Le conflit en Syrie, qui a démarré en mars 2011, a causé la mort de plus de 200.000 individus et blessé plus de 680.000 personnes. À présent, 10,8 millions de personnes ont besoin d’assistance.

Antonio Torrenzano

 

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statua_iaraq_imageL’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a exhorté toute la communauté internationale à la création de «zones de protection culturelle» tout autour de sites du patrimoine archéologique en Syrie et en Iraq. La directrice de l’UNESCO, Irina Bokova a conseillé de commencer par la grande mosquée omeyyade, un site situé dans la ville syrienne d’Alep, inscrite sur la liste du patrimoine mondial.

Irina Bokova a dénoncé encore la persécution des minorités, les attaques contre le patrimoine culturel et le trafic illicite de biens culturels, qui «s’inscrivent dans une stratégie de nettoyage culturel extrêmement réfléchie et d’une rare violence». «Le concept de nettoyage culturel décrit ce qui se passe sur le terrain », a ajouté le Conseiller spécial du Secrétaire général pour la prévention du génocide, Adama Dieng.

Pour la directrice générale de l’UNESCO, les réponses contre le mouvement de l’État islamique devront être diversifiées. Une solution purement militaire à cette crise serait trop simple. Il faudrait aussi renforcer l’éducation qui aiderait à protéger le patrimoine en forgeant une meilleure identité collective. L’Envoyé spécial du secrétaire général pour la Syrie, Staffan de Mistura, autant que le Représentant spécial du secrétaire général pour l’Iraq, Nickolay Mladenov, ont souligné la nécessité d’intégrer l’éducation et la culture aux mesures d’urgence, ainsi que l’aide humanitaire, en vue de protéger les droits de l’homme des populations civiles vulnérables. Le même secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a déclaré que «la protection du patrimoine culturel est un impératif de sécurité». Nikolay Mladenov a mis l’accent sur le fait que le patrimoine de la région appartient à l’humanité entière.

Antonio Torrenzano

 

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réfugiés_syriens_imageLe Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé ce mercredi une campagne de collecte de fonds sur les réseaux sociaux et auprès du grand public afin de récolter plus de 64 millions de dollars nécessaires pour la distribution d’assistance alimentaire aux déplacés syriens.

La raison ? Les coffres de l’organisme onusien sont presque vides et le Programme alimentaire mondial a été obligé d’interrompre son assistance à destination des 1,7 millions de réfugiés syriens lundi 1 décembre. En effet, il manque 64 millions de dollars (52 millions d’euros) ce mois-ci pour délivrer des coupons alimentaires aux réfugiés répartis entre la Jordanie, le Liban, la Turquie, l’Irak et l’Égypte. « Même un dollar peut faire une différence. Nous disons aux gens que pour eux, ce n’est qu’un dollar, pour eux (les réfugiés), c’est une bouée de sauvetage », a déclaré la Directrice exécutive du PAM, Ertharin Cousin, dans un communiqué de presse.

Pour maintenir toutes ses activités d’assistance, le PAM dépense 35 millions par semaine dans la région. Le Koweït et les États-Unis ont respectivement versé des dons d’urgence de 500 millions et de 125 millions, mais ces sommes ont vite été dépensées. Pour ses activités en Syrie en 2014, le PAM avait demandé 1 milliard à la communauté internationale, mais n’a réussi à récolter que 47% de cette somme. Comment peut-on expliquer la circonstance ? Le contexte s’explique en partie par la multitude de crises humanitaires auxquelles la communauté internationale doit répondre à présent. C’est la première fois en effet que les agences techniques de l’ONU font simultanément face à cinq crises de niveau 3, qui est le niveau le plus élevé, c’est-à-dire en Syrie, dans la République centrafricaine, au Soudan du Sud, en Irak et dans la région africaine touchée par le virus Ebola.

La guerre syrienne n’aggrave pas seulement le sort de millions de déplacés, mais ses effets se propagent dans tous les pays limitrophes qui accueillent désormais presque trois millions d’individus. Depuis le début de la guerre civile en mars 2011, environ 800 millions de dollars ont été injectés par le Programme alimentaire mondial afin de soutenir l’économie régionale dans les pays limitrophes de la Syrie. Le Liban est par exemple l’un des pays les plus affectés par cette crise régionale. Le pays du cèdre accueille à présent le nombre le plus élevé de réfugiés au monde en rapport à sa population : c’est-à-dire 1,4 million de personnes selon les dernières statistiques du Haut Commissariat des Refugiés. Au Liban, un grand nombre de ces réfugiés vivent sur le plateau de la Bekaa, une zone montagneuse où les températures sont déjà descendues en dessous de zéro et l’hiver accroit une situation déjà précaire.

«L’hiver est déjà une période très difficile pour les réfugiés syriens et la suspension de l’aide alimentaire aura des conséquences dévastatrices» avait affirmé le Directeur du Haut Commissariat aux Réfugiés, Antonio Guterres. Enfin, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), le nombre de victimes de la guerre en Syrie a dépassé les 200.000 morts civils depuis le début de la guerre il y a déjà quatre ans. Selon la même ONG, le chiffre pourrait être encore plus important, car de nombreuses données ne peuvent pas être renseignées dans les zones contrôlées par l’EILL dans lesquelles il est impossible de travailler.

Antonio Torrenzano