Le 19 avril 2005, le cardinal allemand Joseph Ratzinger, à 78 ans, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, est élu Pape par les cardinaux après deux jours de conclave. Il est le 265e pape de l’Église catholique, le successeur de Jean-Paul II en prenant le nom de Benoît XVI. Pendant son Pontificat, il a rencontré plus de 20 millions de personnes qui ont pris part aux audiences, aux célébrations liturgiques ou à la prière de l’Angélus à Rome chaque dimanche. Benoît XVI n’a jamais cessé d’appeler les catholiques à revenir à Dieu. Intellectuel brillant, il a voulu démontrer que la grande mission de l’Église était de relier foi et raison, le regard au-delà du tangible et de la responsabilité rationnelle. Le 11 février 2013, lors du consistoire qu’il préside au Vatican, Benoît XVI annonce qu’il renoncera à ses fonctions le 28 février.
Année 2006.
Le 25 janvier de cette année, Benoit XVI publie sa première encyclique, « Deus Caritas Est ». Du 25 au 28 mai, il est en Pologne, sur les traces de son prédécesseur en visitant le camp d’Auschwitz-Birkenau. À Auschwitz-Birkenau, il affirmera : « Il est presque impossible de prendre la parole dans ce lieu d’horreur (…) et cela est particulièrement difficile et accablant pour un chrétien, pour un pape qui vient d’Allemagne ». Le 26 juin, Benoît XVI nomme l’archevêque de Gênes, Tarcisio Bertone, au poste de cardinal secrétaire d’État.
Au mois de septembre, il est en Allemagne son Pays de naissance. Benoît XVI se rend à Marktl-am-Inn, son village natal. À Ratisbonne, une petite phrase de son discours suscitera une polémique mondiale au sein du monde musulman. Alors que du 28 novembre au 1er décembre, il est en voyage en Turquie où il rencontre le patriarche œcuménique orthodoxe de Constantinople, Bartholomée Ier et prie dans la mosquée bleue d’Istanbul.
Année 2007.
Le 16 avril 2007, Benoit XVI publie son premier tome de la série Jésus de Nazareth, qui porte la signature Joseph Ratzinger-Benoît XVI. Le 27 mai, il envoie la « Lettre aux catholiques chinois ». Dans ce document : « L’Église demande à l’État de garantir aux citoyens catholiques le plein exercice de leur foi, dans le respect d’une authentique liberté religieuse ». Le 7 juillet, il y a la Publication du Motu Proprio « Summorum Pontificum » visant à libéraliser la célébration de la messe selon le missel de saint Pie V. Le 30 novembre, Benoit XVI publie sa 2e encyclique, « Spe Salvi ».
Année 2008.
Au mois d’avril, Benoit XVI est aux États-Unis auprès des Nations Unies. Dans son discours à l’ONU, il affirme: « Ma présence ici manifeste la volonté de l’Église catholique d’apporter sa contribution aux relations internationales d’une manière qui permette à toute personne et à tout peuple de sentir qu’ils ont leur importance ».
Après les Etas-Unis, le Pontife est en Australie pour les JMJ de Sydney. Pour la première fois, Benoît XVI demande pardon pour les crimes pédophiles commis par des prêtres. En France, au mois de septembre, il énonce son discours au monde de la culture au collège des Bernardins et après visite à Lourdes. Il termine l’année 2008 à Rome par le Synode des évêques sur le thème de « la Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église » au mois d’octobre.
Année 2009.
Au mois de mars, le Pontife visite le Cameroun et l’Angola. Le Pape remet aux évêques africains « l’Instrumentum laboris » du second Synode spécial sur l’Afrique prévu en octobre. Polémique à propos de l’utilisation du préservatif. De l’Afrique à la Jordanie, en Israël et dans les Territoires palestiniens au mois de mai.
Dans cette visite, il affirme : « Il est d’abord nécessaire d’ôter les murs construits autour de nos cœurs, les barrières érigées contre nos voisins ». Le 29 juin, Benoît XVI signe sa 3e Encyclique, « Caritas in Veritate » consacrée au développement humain intégral. Le 8 juillet, il y a la publication du Motu Proprio « Ecclesiae unitatem » visant à lancer le dialogue doctrinal avec la Fraternité Saint-Pie-X. Du 4 au 25 octobre, il dirige le 2e Synode des évêques pour l’Afrique qui est consacré à « la réconciliation, la justice et la paix». Le 4 novembre, signature de la Constitution apostolique Anglicanorum Coetibus, qui crée une structure canonique destinée à accueillir des anglicans au sein de l’Église catholique romaine.
Année 2010.
Le 17 janvier, Benoît XVI visite la synagogue de Rome. Au mois de mars, dans sa lettre pastorale aux catholiques irlandais, le Pape s’excuse pour les crimes liés à la pédophilie. Au mois avril, Benoît XVI est à Malte, où il rencontre à nouveau des victimes de prêtres pédophiles. Au mois de mai en Portugal au sanctuaire Notre-Dame de Fatima. Dans ce lieu, il confie « les espérances et les souffrances » de l’humanité et de l’Église.
Au mois de septembre, il est en Écosse et en Angleterre pour la béatification du cardinal anglais John Henry Newman. En octobre 2010, il participe au Synode des évêques pour le Moyen-Orient. L’année 2010 termine avec le Voyage en Espagne à Saint-Jacques-de-Compostelle et Barcelone. Toujours au mois de novembre, Benoit XVI publie « Lumière du monde », son livre d’entretiens avec le journaliste allemand Peter Seewald.
Année 2011.
Le 13 janvier, le Pontife nomme pour la première fois un représentant pontifical non résident auprès du Vietnam, premier pas vers l’établissement de relations diplomatiques entre le Vatican et Hanoi. Le 10 mars, Benoit XVI publie son 2e volume du Jésus de Nazareth sur la mort et à la résurrection du Christ. Le 1er mai, Béatification place Saint-Pierre de Jean-Paul II en présence de centaines de milliers de personnes. « Bienheureux es-tu, bien aimé Pape Jean-Paul II, parce que tu as cru ! »
Au mois d’août, il est à la 26e Journée mondiale de la jeunesse à Madrid. De Madrid en Allemagne encore une fois au mois de septembre pour son 3e voyage. Historique, il sera son discours au Bundestag, applaudi debout pendant plusieurs minutes où il affirmera que «L’importance de l’écologie est désormais indiscutée (…), mais il existe aussi une écologie de l’homme ». Vingt-cinq ans après la première rencontre d’Assise, le 27 octobre, Le Pape rassemble les religions du monde entier et y invite aussi des incroyants. Au mois de novembre, il est encore une fois en Afrique au Bénin pour marquer le 150e anniversaire de l’évangélisation de l’Afrique de l’Ouest.
Année 2012.
Le 20 mars, le Saint-Siège publie ses recommandations sur la lutte contre la pédophilie au terme d’une visite apostolique menée en Irlande. Toujours au mois de mars, Benoît XVI est au Mexique puis à Cuba où il rencontre Fidel Castro à La Havane. Le 23 mai, le majordome du Pape, Paolo Gabriele, est arrêté par la Gendarmerie vaticane et c’est le début du scandale Vatileaks.
Du 14 au 16 septembre, Benoit XVI est au Liban, où il remet l’Exhortation apostolique du Synode pour le Moyen-Orient aux évêques de la région. Pendant son voyage apostolique, il prononce son Appel pour la paix en Syrie en affirmant : « Pourquoi tant d’horreurs ? Pourquoi tant de morts ? » Au mois d’octobre, au Vatican, Synode des évêques pour la promotion de la nouvelle évangélisation. Le 21 novembre, Benoit XVI publie son dernier tome de la trilogie sur Jésus dédié à l’enfance.
Année 2013.
Le 11 février 2013, lors du consistoire qu’il préside au Vatican, Benoît XVI annonce qu’il renoncera à ses fonctions le 28 février 2013. Pendant ses 7 ans et 10 mois de pontificat, Benoît XVI s’est efforcé de faire comprendre que l’Église pouvait exister pour elle-même, qu’elle devait descendre de son piédestal pour devenir une force créative comme le sel de la Terre.
«L’Église peut précisément être moderne – écrivait Benoît XVI dans les années 90 – en s’opposant à l’opinion commune. À l’Église incombe un rôle de contradiction prophétique et elle doit en avoir le courage».
Antonio Torrenzano