Conversation avec Gina Bianchini, économiste, diplômée à l’université Standford, CEO et fondatrice avec Marc Andreessen du Réseau social Ning. L’approche architecturale de Ning, née par une idée de Marc Andreessen, père du navigateur Mosaic et de la société Netscape, est très différente de tous les autres réseaux sociaux comme Facebook ou Myspace. En effet, Ning a choisi non pas de créer un réseau social unique, mais plutôt une plate-forme permettant à tout le monde de créer son réseau social personnel autour d’une niche d’intérêts très spécifique. La société californienne propriétaire de Ning,basée à Palo Alto, a choisi de manière spéciale cet aspect: favoriser la création d’un très grand nombre de réseaux sociaux ciblés que chaque membre propriétaire de son réseau configure et oriente vers déterminés et spécifiques sujets d’intérêts. L’entretien avec Gina Bianchini a eu lieu en Suisse pendant le dernier World Economic Forum.
Antonio Torrenzano. Pourquoi Ning est-il différent des autres réseaux sociaux comme Facebook ou Myspace ?
Gina Bianchini. Le Réseau Ning est complémentaire à Facebook et à Myspace. Avec Facebook, tout le monde dialogue et il reste en contact avec les individus qu’il connaît déjà. La force de Myspace est la musique et d’une façon générale le monde du spectacle. Avec du Ning, en revanche, l’usager à la liberté de créer, de manière simple, son réseau social autour d’une niche d’intérêts très spécifique.
Antonio Torrenzano. La révolution numérique n’est pas une simple révolution technique, mais comparable à ce que fut l’apparition de l’alphabet ou à l’invention de l’imprimerie. La radio a employé presque 38 ans pour atteindre un accueil favorable de presque 50 millions d’auditeurs. À la télévision, ils ont été nécessaires seulement treize ans pour gagner la même ligne d’arrivée. Internet a employé au contraire seulement quatre ans pour rattraper les résultats de la radio et de la télévision, pendant qu’à l’iPod ils sont servis trois mois seuls pour arriver au même objectif. Selon vous, les Réseaux sociaux dans un futur très proche pourront-ils devenir plus populaires de la télévision ?
Gina Bianchini. Les deux médias ils ont des fonctions totalement différentes. Je crois qu’à présent chaque individu, chaque entreprise, mais aussi chaque institution publique doit apprendre à utiliser tous les moyens que les nouvelles technologies mettent à leur disposition en comprenant cependant la force et les limites que chaque moyen peut leur donner .
Antonio Torrenzano. La crise financière mondiale continue à causer des dégâts à travers le monde autant que la récession économique. Dans quelle mesure cette période économique incertaine influera-t-elle sur l’économie numérique? Votre collègue Tim O’Reilly pendant une conférence de presse a affirmé: «la crise économique ne fait pas qu’accélérer ce procès naturel et inévitable d’élimination des entreprises qui n’avaient pas un business consistant dans l’économie virtuelle».
Gina Bianchini. La crise existe, mais il nous offre l’opportunité de réfléchir sur la consolidation du Web 2.0. Nous sommes dans une phase de transition et cette longue tempête économique éliminera de nombreuses entreprises de l’économie non plus performantes. Une fois passée cette période nous retrouverons du temps pour nous poser encore une fois les questions qui comptent : c’est-à-dire comme et où nous pourrons appliquer les technologies et les techniques du web 2.0 pour résoudre les problèmes réels du monde.
Antonio Torrenzano. Quel est-elle la formule pour qu’un social network puisse avoir du succès ? Le professeur Derrick De Kerckhove, pendant un entretien à Milan il m’a répondu :«le partage, la recherche d’une majeure simplicité d’utilisation du Web et la rapidité par laquelle l’usager peut trouver ce qu’il cherche ».
Gina Bianchini. En dix secondes l’usager doit comprendre comme le réseau social fonctionne et à quoi il peut servir. Le seuil critique pour qu’un social network puisse avoir du succès ce sont les premiers 150 utilisateurs, après la plate-forme il grandira de manière exponentielle.
Antonio Torrenzano
*Un spécial remerciement à l’Université de Standford pour l’image de Gina Bianchini.