ActualitéBlogrollWeblogs

sala_conferenze_vertice_image.1260480251.jpg

Dès le début des années 1970, les États membres de l’ONU ont pris conscience de l’urgence à prendre en charge la préservation de l’environnement au rang mondial. En 1972, la Conférence des Nations Unies sur l’environnement adopte la Déclaration de Stockholm, qui contient les premiers grands principes d’une gestion rationnelle de l’environnement compatible avec le développement économique. De cette réunion découle la création du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), un organisme basé à Nairobi et chargé d’aider les pays en développement dans leur stratégie de croissance. La Déclaration de Stockholm devient donc l’introduction à une gestion internationale du climat.

En 1988 nait le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Créé à l’initiative de l’organisation météorologique mondiale (OMM) et du programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), le GIEC a pour objectif d’évaluer les informations scientifiques, techniques et socioéconomiques disponibles concernant la question du changement climatique d’origine humaine. Le GIEC n’a pas de laboratoire ; il se définit comme un endroit d’expertise visant à synthétiser des travaux menés dans les laboratoires du monde entier. En juin 1992, les représentants des États membres se retrouvent à Rio, au Brésil, à l’occasion de la conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement. Cette réunion comporte trois volets : l’élaboration de l’Agenda 21, un plan détaillé d’action mondiale dans tous les domaines du développement durable, la Déclaration de Rio, qui définit les droits et les responsabilités des nations en matière environnementale. La déclaration de Rio reconnaît trois grands principes : le principe de précaution, le principe des «responsabilités communes, mais différenciées» (responsabilités partagées par l’ensemble de la communauté internationale, mais soutien financier et technique nécessaire aux pays en développement), et le principe du droit au développement. À l’issue des négociations, une convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques a été rédigée puis progressivement adoptée par les États membres.

Élaboré en 1997, le Protocole de Kyoto fixe les premiers objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour chacun des États qui ont signé le protocole, pour la période 2008-2012. Les pays de l’OCDE se sont engagés à réduire leurs émissions de 5,2% en moyenne par rapport à leur niveau de 1990. Entré en vigueur en 2005, le Protocole de Kyoto met en exergue les oppositions entre pays industrialisés et pays en développement, les seconds étant exemptés de tout engagement afin que leur développement économique ne soit pas remis en cause. C’est notamment pour cette raison que le Sénat américain n’a jamais souhaité ratifier le Protocole de Kyoto, malgré la signature du président Bill Clinton. En 2007, le GIEC reçoit, conjointement avec l’américain Al Gore, le Prix Nobel de la paix. Dans la même année, les pays signataires du Protocole de Kyoto se réunissent à Bali en ayant comme objectif la réduction de 25 à 40% des émissions de gaz à effet de serre des pays industrialisés d’ici 2020 par rapport à 1990.

La conférence s’achève avec l’adoption de la « feuille de route de Bali » qui met en place un processus de négociation incluant pays industrialisés et pays en développement à conclure avec le sommet de Copenhague. Les négociations du sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique sont complexes pour qui n’a pas suivi la feuille de route de Bali. Voici alors certains chiffres pour mieux comprendre la situation et l’objet de négociations : + 2°C, c’est le scénario le plus optimiste du réchauffement climatique d’ici la fin du siècle le selon le dernier rapport du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). La concentration réelle de CO2 dans l’atmosphère est de 385 parties par million (ppm), supérieure de 38% à l’ère pré-industrielle. Le GIEC recommande de réduire la concentration de CO2 dans l’atmosphère à 350 ppm. 41 % est le pourcentage des émissions mondiales de CO2 produites par la Chine et les États-Unis. C’est aussi le pourcentage des émissions mondiales de CO2 générées par la production d’électricité et le réchauffement des ménages, les secteurs les plus polluants.

Le 20 %. est la part des émissions de CO2 générées par la déforestation. Les forêts tropicales sont de grands réservoirs de CO2, un gaz relâché dans l’atmosphère si celles-ci brûlent. La progression de l’agriculture sur brûlis et de l’élevage au Brésil, ainsi que le déboisement des forêts indonésiennes pour produire d’huile de palme seraient les causes principales de la déforestation. Plus 0.76°C c’est la hausse de la température moyenne de l’air enregistrée depuis un siècle. Les dégâts déjà causés par cette augmentation sont considérables : destruction des cultures et des sols, pénuries d’eau, multiplication des phénomènes climatiques extrêmes. 286 milliards de tonnes, ils sont les tonnes de glace perdues annuellement par le Groenland. La fonte des glaces causée par le réchauffement climatique s’est accélérée entre 2006 et 2009. Encore, 86 milliards d’euros sont la somme des transactions réalisées en 2008 sur le marché du carbone, selon le dernier rapport de la Banque mondiale. Malgré la crise financière internationale, ce montant a doublé depuis 2007. Enfin, l’agriculture qui ne souffre pas seulement des conséquences du changement climatique, mais elle est également responsable de 14% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Celles-ci sont donc les chiffres et depuis mardi ces données ont inauguré les discussions techniques sur l’état de la planète pour rejoindre à un nouvel accord international entre le 18 décembre.

Roberta Barbera

Antonio Torrenzano

 

ActualitéBlogrollEconomieWeblogs

amartya_sen_image02.1260296025.jpg

Conversation avec Amartya Sen, économiste, prix Nobel pour l’économie en 1998 pour ses travaux sur la famine, sur la théorie du développement humain, sur l’économie du bien-être, sur les mécanismes fondamentaux de la pauvreté et sur le libéralisme politique. De 1998 à 2004, il a été le directeur du Trinity college à l’université de Cambridge devenant ainsi le premier universitaire asiatique à diriger un des collèges de l’université. Amartya Sen est aussi partie prenante dans le débat sur la mondialisation. Il est le président honoraire de l’ONG Oxfam. Parmi ses nombreuses contributions sur l’économie du développement, Amartya Sen a fait des études sur les inégalités entre les hommes et les femmes. Il est aujourd’hui professeur à l’université américaine Harvard. Auteur de nombreux essais, livres traduits en plus de trente langues, dont «L’économie est une science morale?», Paris, La Découverte, 2004; «Rationalité et liberté en économie», Paris,Odile Jacob, 2005; «La Démocratie des autres : pourquoi la liberté n’est pas une invention de l’Occident», Paris, Payot, 2005;«L’Inde. Histoire, culture et identité» et «Identité et violence», toujours aux éditions Odile Jacob, Paris, 2007. Le dialogue avec le prix Nobel a eu lieu à Milan pendant les journées d’étude sur l’économie coopérative, au mois de février 2009.

Antonio Torrenzano. Le gaz à effet de serre, il est un problème ouvert que l’Humanité a avec son propre avenir. Nous en voyions déjà les conséquences: augmentations très élevées de température pendant les mois d’été, des inondations désastreuses, longues périodes de sécheresse dans certaines régions de l’Afrique ou de l’Asie, le progressif dégel des glaciers. Pourquoi une économie verte est-elle nécessaire ?

Amartya Sen. C’est un devoir que nous ne pouvons plus renvoyer. La défense de la planète est une exigence pour la sauvegarde de l’humanité. Ce sujet autant que la pauvreté concerne tout le monde. Et tous les pays doivent aller au-delà de leurs intérêts pour contribuer à l’amélioration de la santé de la planète. Agir maintenant, il nous pourrait d’apporter au moins trois types d’avantage. Les investissements pour une économie verte peuvent être une stimulation pour aider les pays développés vers un nouveau système, les mêmes peuvent donner aussi une très haute contribution à l’expansion de l’économie des pays pauvres. Troisième avantage : les populations des pays en voie de développement en vivant dans le même monde unique ils amélioreraient leurs conditions de vie. La sauvegarde du milieu local par des mesures d’adaptation peut augmenter la qualité de la vie des habitants qui vivent dans les pays en voie de développement.

Antonio Torrenzano. Dans un ancien entretien toujours sur l’urgence d’une révolution verte, l’ancien secrétaire des Nations Unies Kofi Annan a-t-il affirmé: « protéger l’environnement coûte cher. Ne rien faire coûtera beaucoup plus cher». La communauté occidentale a-t-elle compris cette urgence ?

Amartya Sen. Les économies des pays développés doivent faire face à leurs responsabilités dans la réduction des émissions. Le monde occidental a vécu sur le mirage de l’autocontrôle des marchés et même de la Nature. En réduisant la surveillance et le rôle de la vigilance sur la finance et sur la production industrielle, on a construit une bombe à l’horlogerie prête à éclater. La communauté internationale se trouve à présent avec l’obligation de réécrire de nouvelles règles, car il ne s’agit plus d’un simple cours cyclique de récession économique.

Antonio Torrenzano. Un nouveau capitalisme vert ? J’espère qu’il ne sera pas un autre oxymore.

Amartya Sen. Je suis très sceptique quand j’entends parler de nouveau capitalisme. En réalité, je ne sais pas combien d’utilité a aujourd’hui le terme capitalisme. Je crois que nous avons la nécessité d’un nouvel équilibre entre institutions financières et comme les institutions internationales pourront garantir ce nouvel équilibre économique fondé sur principes d’équité et redistribution de la richesse vers tous.

Antonio Torrenzano

 

ActualitéBlogrollWeblogs

changement_climatique_imag.1250533104.jpg

Inondations, pluies imprévisibles, avancement du désert, la sécheresse. Le continent africain souffrira plus que tous les autres continents le réchauffement climatique. Pour Robert Molteno, physicien et historien près du School of Oriental and African Studies de Londres, ce sont deux les raisons pour lesquelles le changement climatique met en danger les habitants de l’Afrique.

La première raison est de nature économique. Dans le continent africain, la pauvreté empêchera à nombreux gouvernements de réaliser celles qui s’appellent «mesures d’adaptation». Elles sont des actions nécessaires à protéger les habitants des effets les plus graves du changement climatique dans le bref et dans le moyen terme. Oeuvres structurales comme barrières à la défense des villes côtières, reforestation sur vastes surfaces ou d’autres mesures pour contenir l’avancement des déserts et initiatives similaires. Le second motif pour lequel le changement climatique sera particulièrement dangereux pour l’Afrique réside dans le fait que les régions tropicales et subtropicales, c’est-à-dire la plus grande partie du continent africain, subiront le pire avec l’augmentation de la température. Des exemples et de possibles projections, ils peuvent faire nous apercevoir comme le réchauffement pourra influer négativement sur ces territoires.

L’augmentation de la température dans les zones équatoriales de l’Afrique devrait produire des effets dans les déserts et dans les régions semi-arides du Sahel, du Sahara et dans la Corne de l’Afrique autant qu’en Namibie et en Afrique centrale. Le réchauffement climatique dans ces zones produirait de précipitations pluvieuses imprévisibles et moins abondantes. Cette diminution des pluies, elle pourrait intensifier encore plus les processus de désertification et de réduction de terres cultivables. Dans les forêts pluviales, au contraire, un climat plus sec augmenterait en pourcentage le risque d’incendie et donc des conséquences très graves pour les populations de ces régions africaines. Mais l’augmentation de température, elle aurait d’effets aussi dans les régions côtières. Avec l’élévation du niveau de la mer, par exemple, les villes comme Lagos, Alexandrie d’Égypte ou Cap Touwn en Agrique du Sud seraient exposées plus aux tempêtes et à des inondations.

Pour ce qui concerne, en revanche, le calendrier temporel par lequel ceux-ci et d’autres effets ils se feront entendre, il affirme Robert Molteno, les recherches scientifiques sont en train de devenir de plus en plus précises au niveau général, mais ils restent encore des incertitudes sur les territoires spécifiques ou sur des régions microclimatiques déterminées. Cependant, il est déjà devenu clair qu’en Afrique aujourd’hui le climat est plus imprévisible. Les phénomènes atmosphériques de très grande intensité sont augmentés et les précipitations pluvieuses sont diminuées. L’Afrique n’ayant jamais été dans le passé la responsable pour le relâchement dans l’atmosphère des gaz qui ont altéré le climat, elle se trouve victime aujourd’hui d’un phénomène mondial sur laquelle n’a pas d’autorité. Aux habitants des 52 États du continent il restera le difficile problème de quelles «mesures d’adaptation» prendre afin de réduire les conséquences que le réchauffement de la planète lui renversera sur leurs têtes.

Antonio Torrenzano

 

ActualitéBlogrollScienceWeblogs

Appel de Kofi Atta Annan, ancien secrétaire général des Nations Unies de 1997 à 2006, lauréat du Prix Nobel de la paix le 10 décembre 2001. Kofi Annan a été nommé le 14 juin 2007 à la tête de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), un organisme créé en 2006, financé par la fondation Bill et Melinda Gates et la Fondation Rockefeller avec le but d’aider les paysans africains à améliorer leur rendement. Dans la même année, le 4 octobre 2007, Kofi Annan est devenu le nouveau Président de la Fondation de soutien mondial contre la torture, la plus importante coalition internationale d’ONG actives dans la protection des droits de l’homme dans le monde. Il préside également, depuis sa création en 2007, l’African Progress Panel, rassemblement de personnalités internationales engagées dans la défense du continent africain. Auteurs de nombreux essais, traduits dans plusieurs langues diplomatiques, dont «Nous les peuples : le rôle des Nations unies au XXIe siècle», «Appel à l’action», «Rénover les Nations Unies». Avec le journaliste James Traub du New York Times, il a écrit « The Best Intentions: Kofi Annan and the UN in the Era of American World Power», Farrar, Straus and Giroux, 2006. http://www.timeforclimatejustice.org

 

 

ActualitéBlogrollScienceWeblogs

Appel de Desmond Mpilo Tutu, archevêque sud-africain, prix Nobel de la paix en 1984. Il a été le président de la Commission de la vérité et de la réconciliation, chargée de faire la lumière sur les crimes et les exactions politiques commis durant la période de politique d’apartheid au nom des gouvernements sud-africains, mais également les crimes commis au nom des mouvements de libération nationale.

Desmond Tutu devient président de la Commission de la vérité et de la réconciliation, créée par le président Nelson Mandela, en 1995. Après trois ans d’enquêtes et des milliers d’auditions, il rend publiques les conclusions de la commission en 1998. Ce dossier est aujourd’hui considéré comme une des pierres angulaires de la réconciliation sud-africaine. Il a été nommé en 2005, par l’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, membre du Haut Conseil pour l’alliance des civilisations.

 

ActualitéBlogrollPolitiqueScienceWeblogs

terre_mere_image_.1260094387.jpg

 

À Leurs Excellences.

Les Chefs d’État ou de Gouvernement.

À l’aube de ce siècle nouveau, le Sommet des Nations Unies sur le climat sera l’occasion historique de rassembler les plus hautes instances politiques à la sauvegarde de la planète. La Terre souffre. Notre Terre mère ne souffre que trop et déjà les signes sont annoncés. Notre mère Terre gronde et demain elle rugira de colère. Ce réchauffement a sans doute des raisons géophysiques et humaines, naturelles et culturelles. Mais la brume de notre pensée empêche de discerner le sens des politiques écologiques suivies. Le réchauffement accéléré en est responsable et nous sommes à cet égard, comme citoyens de la planète, dans les plus grandes expectatives.

Excellences, vous avez l’occasion historique à Copenhague de construire un autre modèle et de rendre hommage à la planète où nous vivons tous. Dans le Nord, comme dans le Sud, comme en Occident, comme en Orient, il faut que la conscience de tous devienne une conscience écologique. L’homme n’est pas venu sur Terre pour domestiquer la Nature, mais pour s’y intégrer en la respectant. Il y a une force spirituelle que la Nature nous envoie par le bleu du Ciel, dans la corolle des fleurs éphémères, la fragilité et la beauté des fleurs, dans la force d’un arbre d’olivier qui regarde avec sa force constructive et tenace à l’éternité.

Pour le peuple Inuit, le souffle du vent peut, dans ses ondes sonores, être interprété comme un message de l’au-delà, du pays des morts. Nous trouvons aussi comme notre éclaireur les paroles prononcées en 1854 du chef Amérindien Seattle devant l’assemblée des tribus d’Amérique du nord en réponse au président de l’époque G.Cleveland:

«Nous savons que l’homme blanc ne comprend pas nos moeurs. Une parcelle de Terre ressemble pour lui à la suivante, car c’est un étranger qui arrive dans la nuit et prend à la Terre ce dont il a besoin. La Terre n’est pas sa soeur, mais son ennemi, et lorsqu’il la conquise, il va plus loin. Il abandonne la tombe de ses aïeux, et cela ne le tracasse pas. Il enlève la Terre à ses enfants et cela ne le tracasse pas. La tombe de ses aïeux et le patrimoine de ses enfants tombent dans l’oubli. Il traite sa mère la Terre , et son frère le Ciel, comme des choses à acheter, piller, vendre comme les moutons ou les perles brillantes. Son appétit dévorera la Terre et ne laissera derrière lui qu’un désert.

Je ne sais pas. Nos moeurs sont différentes des vôtres. La vue de vos villes fait mal aux yeux de l’homme rouge. Mais peut-être est-ce parce que l’homme rouge est un sauvage et ne comprend pas. Il n’y a pas d’endroit possible dans les villes de l’homme blanc. Pas d’endroit pour entendre les feuilles se dérouler au printemps ou le froissement des ailes d’un insecte. Mais peut-être est-ce parce que je suis un sauvage et je ne comprends pas. Le vacarme semble seulement insulter les oreilles. Et quel intérêt y a-t-il à vivre si l’homme ne peut entendre le cri solitaire de l’engoulevent ou les palabres des grenouilles autour d’un étang la nuit ? Je suis un homme rouge et ne comprends pas.

L’Indien préfère le son doux du vent s’élançant au-dessus de la face d’un étang, et l’odeur du vent lui-même, lavé par la pluie de midi ou parfumé par le pin pignon. L’air est précieux à l’homme rouge, car toutes choses partagent le même souffle, la bête, l’arbre, l’homme, ils partagent tous le même souffle. L’homme blanc ne semble pas remarquer l’air qu’il respire. Comme un homme qui met plusieurs jours à expirer, il est insensible à la puanteur. Mais si nous vous vendons notre Terre, vous devez vous rappeler que l’air nous est précieux, que l’air partage son esprit avec tout ce qu’il fait vivre. Le vent qui a donné à notre grand-père son premier souffle a aussi reçu son dernier soupir. Et si nous vous vendons notre Terre, vous devez la garder à part et la respecter, comme un endroit ou l’homme blanc peut aller goûter le vent adouci par les fleurs des prés. Comment pouvez-vous acheter ou vendre le Ciel, la chaleur de la Terre ? L’idée nous paraît étrange. Si nous ne possédons pas la fraîcheur de l’air et le miroitement de l’eau, comment est-ce que vous pouvez les acheter ? Chaque parcelle de cette Terre est sacrée pour mon Peuple.Chaque aiguille de pin luisant, chaque rive sableuse, chaque lambeau de brume dans les bois sombres, chaque clairière et chaque bourdonnement d’insecte sont sacrés dans le souvenir et l’expérience de mon peuple. La sève qui coule des arbres transporte les souvenirs de l’homme rouge. Les morts des hommes blancs oublient le pays de leur naissance lorsqu’ils vont se promener parmi les étoiles. Nos morts n’oublient jamais cette Terre magnifique, car elle est la mère de l’homme rouge. Nous sommes une partie de la Terre, et elle fait partie de nous.

Les fleurs parfumées sont nos soeurs, le cerf, le cheval, le grand aigle, ce sont nos frères. Les crêtes rocheuses, les sucs dans les prés, la chaleur du poney et l’homme tous appartiennent à la même famille. Aussi lorsque le grand chef de Washington envoie dire qu’il veut acheter notre Terre. Le grand chef envoie dire qu’il nous réservera un endroit de façon que nous puissions vivre confortablement entre nous. Il sera notre père et nous serons ses enfants. Nous considérerons donc votre offre d’acheter notre Terre. Mais ce ne sera pas facile. Car cette Terre est sacrée. Cette eau scintillante qui coule dans les ruisseaux et les rivières n’est pas seulement de l’eau, mais le sang de nos ancêtres. Si nous vous vendons de la Terre, vous devez vous rappeler qu’elle est sacrée et que chaque reflet spectral dans l’eau claire des lacs parle d’évènements et de souvenirs de la vie de mon peuple. Le murmure de l’eau est la voix du père de mon père. Les rivières sont nos soeurs, elles étanchent notre soif. Les rivières portent nos canoés et nourrissent nos enfants.

Si nous vous vendons notre Terre, vous devez désormais vous rappeler, et l’enseigner à vos enfants, que les rivières soient nos soeurs et les vôtres, et vous devez désormais montrer pour les rivières la tendresse que vous montreriez pour une soeur. Nous considérerons donc votre offre d’acheter notre Terre. Mais si nous décidons de l’accepter, j’y mettrai une condition : l’homme blanc devra traiter les bêtes de cette Terre comme ses frères. Je suis une personne et je ne connais pas d’autre façon de vivre. J’ai vu un millier de bisons pourrissant sur la prairie, abandonnés par l’homme blanc qui les avait abattus d’un train qui passait.

Je suis une personne et je ne comprends pas comment le cheval de fer fumant peut-être plus important que le bison que nous tuons que pour subsister. Qu’est-ce que l’homme sans les bêtes ? Si toutes les bêtes disparaissaient, l’homme mourrait d’une grande solitude d’esprit. Car ce qui arrive aux bêtes arrive bientôt à l’homme. Toutes les choses se tiennent. Vous devez apprendre à vos enfants que le sol qu’ils foulent est fait des cendres de nos aïeux. Pour qu’ils respectent la Terre, dites à vos enfants qu’elle est enrichie par les vies de notre race.

Enseignez à vos enfants tout ce que nous avons enseigné aux nôtres, que la terre est notre mère. Tout ce qui arrive à la Terre arrive aux fils de la Terre. Si les hommes crachent sur le sol, ils crachent sur eux-mêmes. Nous savons au moins ceci : la Terre n’appartient pas à l’homme, l’homme appartient à la Terre. Cela, nous le savons. Toutes choses se tiennent comme le sang unit une famille. Toutes choses se tiennent. Tout ce qui arrive à la Terre arrive aux fils de la Terre. Ce n’est pas l’homme qui a tissé la trame de la vie : il en est seulement un fil. Tout ce qu’il fait à la terre, il le fait à lui-même […] ».

Excellences, depuis des millénaires, les peuples de l’Afrique, les peuples Amérindiens, de l’Amazonie, les peuples autochtones d’Australie, eux, le savent. Et, ce n’est pas par hasard qu’ils résistent dans toutes les contrées du Monde. Il y a près d’eux comme un sens de l’Histoire jamais oubliée. Nous vous prions de retrouver ce sens, de rejoindre à Copenhague un accord international ambitieux et rendre hommage ainsi au Panthéon de l’Humanité.

Fabio Gualtieri

Claudio Poletti

Antonio Torrenzano

 

ActualitéBlogrollScienceWeblogs

susan_solomon_image.1260037705.jpg

Conversation avec Susan Solomon, chimiste, elle est aujourd’hui chef du Chemistry & Climate Processes Group de la division des sciences chimiques du National Oceanic & Atmospheric Administration. Elle a aussi servi en tant que coprésidente du premier groupe de travail du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Susan Solomon a été une des premières personnes à avoir avancé la responsabilité des chlorofluorocarbures dans la formation du trou de la couche d’ozone. En 1986 et 1987, elle dirige une expédition étudiant le trou dans la couche d’ozone dans le détroit de McMurdo en Antarctique. Son équipe trouve des niveaux d’oxyde de chlore dans l’atmosphère plus élevés que prévu, créés par les chlorofluorocarbures (CFC). Susan Solomon démontre également que les volcans peuvent accélérer les réactions chimiques que produisent les chlorofluorocarbures dans l’atmosphère, et ainsi augmenter les dégâts causés à la couche d’ozone. Son travail est à la base du protocole de Montréal de l’Organisation des Nations Unies, un accord international visant à protéger la couche d’ozone en limitant et régulant les substances l’endommageant. En 2007, elle a reçu le Prix Nobel de la paix pour son travail au sein du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. L’entretien a eu lieu à Bologne, au mois de septembre 2008, près de l’université de Bologne, pendant la IVe réunion du symposium international SPARC (Stratospheric Processes and Their Role en Climate).

Antonio Torrenzano. Le changement climatique avec le pillage de la nature et la pollution, ils sont sans doute les plus dangereuses menaces contemporaines.Votre collègue, Rajendra Pachauri, dans un autre entretien publié sur ce carnet numérique, il m’a répondu que le réchauffement climatique est une menace, mais aussi un problème éthique : « l’intérêt de l’individu doit-il être conjugué avec l’intérêt commun et tous les individus doivent comprendre que sauvegarder l’état de santé de notre planète est un devoir ».

Susan Solomon. Le problème du changement climatique va se poser sur le long terme à côté d’autres questions d’une importance capitale par exemple les changements dans les précipitations, les changements dans les sécheresses, dans les fortes pluies, dans l’intensité des ouragans, des changements dans le niveau de la mer ou dans l’évolution des glaciers. La question sur le réchauffement climatique ce n’est pas que le début.

Antonio Torrenzano. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a produit dans les derniers mois plusieurs rapports sur les recherches effectuées sur les effets du réchauffement global et l’évolution du climat. Pouvez nous expliquer le système d’évaluation du GIEC ?

Susan Solomon. En général, un résultat scientifique est produit par une personne ou une équipe et, avant son édition dans les revues «Science», le résultat obtenu est examiné par deux ou trois spécialistes du secteur de recherche. Ces spécialistes produiront de commentaires et après le résultat sera diffusé. Le processus de vérification du GIEC, en revanche, demande de passer par trois niveaux de vérification, par plus de 600 examinateurs et 30 000 commentaires auxquels l’auteur devra répondre dans une manière très détaillée. Ensuite, un scientifique du GIEC, il se trouvera dans une salle en face à 120 dirigeants et il devra les convaincre de chaque mot et de chaque ligne du résultat qui résume notre position. Ce parcours de vérification soumet le travail scientifique à une surveillance minutieuse et intense. Voila la manière de procéder du GIEC, car son rôle consiste seulement à évaluer de recherches.

Antonio Torrenzano. En 1986 et 1987, vous avez dirigé l’expédition en Antarctique étudiant le trou dans la couche d’ozone dans le détroit de McMurdo. Et avec votre équipe, vous avez trouvé des niveaux d’oxyde de chlore dans l’atmosphère plus élevés que prévu, créés par les chlorofluorocarbures (CFC). Votre découverte scientifique montrait que ces molécules avaient des effets potentiels sur la réduction de la couche d’ozone et elles touchaient la santé de chaque individu avec nombreux risques pour une augmentation en pourcentage de cancer de la peau ou de cataracte. Encore, ces molécules étaient des produits industriels très nocifs pour la santé de tous. Dans ce cas, le protocole de Montréal fut ratifié par un vote unanime presque par toute la communauté internationale. Pour le CO2, au contraire, que tout le monde produit et qui est nocif quand sa concentration est excessive, le protocole de Kyoto n’a pas eu le même destin.

Susan Solomon. Il a été plus facile pour la population de comprendre que les CFC étaient nocifs. La réaction au sujet du climat est différente, sans doute. Mais il ne faut pas mésestimer l’action des individus parce que ce n’est pas la population qui décide de signer ou de ne pas signer de protocoles. Ce sont les gouvernements poussés par d’autres forces et intérêts économiques. Le monde entier est en transition après la crise économique. Dans tout cas, je ne pense pas que cela va arrêter les initiatives de longue durée contre le réchauffement climatique.

Antonio Torrenzano

 

ActualitéBlogrollScienceWeblogs

vandana_shiva_seminaire_de_sanrossore_image.1259944822.jpg

Conversation avec Vandana Shiva, physicienne, épistémologue, écologiste, écrivain, docteur en philosophie des sciences. Vandana Shiva dirige la Fondation de recherche pour la science, les technologies et les ressources naturelles (Research Foundation for Science, Technology and Natural Resource Policy) et elle est à présent un point de repère dans la défense de l’agriculture paysanne et biologique face à la politique d’expansion sans limites des multinationales agroalimentaires. Dans les années 1980, elle a été une activiste du Mouvement sauvons le Narmada qui s’ est opposé à la construction d’énormes barrages sur la rivière Narmadâ, barrages bouleversant les écosystèmes et obligeant aux déplacements de millions de paysans. Vandana Shiva est aussi engagée dans l’association «Navdanya», association pour la conservation de la biodiversité et la protection des droits des fermiers. La ferme de Navdanya est une banque de semences, qui a permis à plus de 10 000 fermiers d’Inde, du Pakistan, du Tibet, du Népal et du Bangladesh de redécouvrir l’agriculture organique comme on le dit en Inde : principe entre l’agriculture paysanne et l’agriculture biologique. Autrice de nombreux essais, édités dans plusieurs langues diplomatiques, dont «La guerre de l’eau. Privatisation, pollution et profit» 2008; «Le terrorisme alimentaire. Comment les multinationales affament-t-elles le Tiers-monde» avec Marcel Blanc, 2001; «La biopiraterie ou le pillage de la nature et de la connaissance», 2003. Le dialogue a eu lieu dans plusieurs villes italiennes : à Pise pendant la réunion internationale de San Rossore au mois de juillet 2009, à Turin pendant le festival international sur la spiritualité.

Antonio Torrenzano. Un autre modèle dans cette brume de l’avenir est-il possible à Copenhague ?

Vandana Shiva. Les nombreuses crises de l’environnement qui tourmentent notre planète dérivent d’un désaveu du rôle des ressources naturelles. Pour résoudre ces crises, il est nécessaire que les communautés locales récupèrent la surveillance des ressources naturelles afin de construire une vraie économie soutenable. À Copenhague, il faudrait joindre à un accord international pour réduire les émissions de 90% d’ici au 2030. Les engagements pris jusqu’à maintenant par la communauté internationale ils ne me semblent pas suffisants. Il faudra encore construire une nouvelle attitude pour affronter cette urgence qui dérive de nombreux facteurs.Nous avons besoin d’une nouvelle vision holistique des savoirs, la connaissance fragmentée et mécaniste par laquelle le monde a géré ces dernières vingt années elle n’est plus suffisante. Les problèmes inhérents au milieu de l’environnement, à la pauvreté ils doivent devenir prioritaire respect à la croissance économique libériste. Le réseau paysan Navdanya, que je coordonne, il se propose comme une solution de remplacement aux petits paysans indiens menacés par les multinationales du secteur agroalimentaire. Navdanya signifie dans ma langue «neuf graines», un nom qui évoque la richesse de la diversité et le devoir de la défendre devant l’invasion des biotechnologies et des monocultures de l’agriculture industrielle. Les biotechnologies réduisent la diversité des formes de vie au rôle de matières premières pour l’industrie et les profits. Les graines génétiquement modifiées piègent les petits agriculteurs dans une cage de dettes et de mensonges. Les graines, ils sont rendus inféconds de manière telle qui ne peut plus se reproduire et ils doivent être achetés tous les ans à un prix très cher par les paysans.

Antonio Torrenzano. La Terre souffre, notre mère gronde. Elle rougira, demain, de colère. Pour les populations autochtones, le réchauffement climatique sera un renversement radical de situation, un choc. Quant à nous, les conséquences sont imprévisibles. L’occident, malgré le désastre de la crise économique et financière, il continue à chercher de possibles solutions dans une croissance économique effrénée et dans le profit. Quand on parle d’écologie, de protection de l’environnement, mais dit un jour Jean Malaurie, ce sont des considérations qui, avec le temps, deviennent des idées paresseuses. On en parle, elles agitent les esprits et puis l’été passe, Noël arrive et on les oublie.

Vandana Shiva. Le modèle économique libériste de la mondialisation a été jusqu’à présent un modèle où le pouvoir absolu des multinationales a dominé la vie de millions d’individus, surtout des pauvres. Un modèle qui n’a pas tout à fait aimé la planète. Ce modèle est totalement différent de mon idée de démocratie. Cette culture de l’exploitation effrénée des ressources naturelles n’a jamais aimé la planète et la même a produit de conflits innombrables. Dans le social, ce modèle a produit une culture de l’exclusion, une culture du refus de l’autre en préférant de rapports sociaux fondés simplement sur les échanges économiques et sur le profit. Ce modèle de développement a nié les plus élémentaires droits humains et il a mis de côté une grande partie de l’humanité. Mon idée de démocratie ? Un système qu’il a du respect pour la biodiversité, la justice sociale et pour une croissance économique soutenable. Le système libériste a saturé déjà toutes les ressources naturelles disponibles et cette saturation est à l’origine de tensions de plus en plus fortes.

Antonio Torrenzano. Est-ce que vous pouvez nous faire des exemples ?

Vandana Shiva. La croissance économique de la Nation indienne, mon Pays, dont on discute sur tous les journaux du monde cache un très haut pourcentage d’expropriations de terre soustraite aux petits paysans et aux plus démunis. Cette terre est achetée à des prix dérisoires des grandes multinationales qui produisent successivement à des prix déchirés. La situation est en train de causer de massives migrations vers les villes où nombreux individus, sans plus de la terre à cultiver ni du travail, ils n’augmentent que le nombre de désespérés qu’ils envahissent déjà les banlieues de mon pays. Dans une brève période, d’ici à cinq ans, cette situation produira de possibles conflits et inattendues situations d’instabilité. Parallèlement, le développement de l’agriculture industrielle, basée sur une massive utilisation de pesticides chimiques ou sur l’imposition des semences modifiées génétiquement, il a été cause de la faillite des petits agriculteurs incapables de soutenir ces coûts et la concurrence des multinationales. En 2004, dans mon pays nous avons eu plus de 16.000 paysans qui se sont suicidés. Les suicides dérivent de l’endettement provoqué par l’augmentation des coûts de production et de l’effondrement des prix des produits agricoles. Les suicides sont les effroyables résultats d’une politique agricole qui protège les intérêts du capitalisme mondial et qui ignore ceux des petits agriculteurs.

Antonio Torrenzano

 

 

ActualitéBlogrollWeblogs

arcadio_esquivel_cagle_cartoons_la_prensa_panama_2008.1259870561.jpg

 

Selon les données statistiques des Nations Unies en 1961, les ressources naturelles de la Terre elles étaient encore suffisantes pour satisfaire nos nécessités. La première année dans laquelle l’humanité a utilisé plus de ressources que de celles offertes par les biocapacités de la planète il a été le 1986, mais cette fois le danger était encore raisonnable. En 1995, il commençait déjà la phase d’une majeure consommation de ressources naturelles qui allait déjà au-delà de la capacité des écosystèmes de se régénérer. Nos prélèvements commençaient à dévorer la richesse naturelle des ressources à disposition.

Depuis le 2005, au contraire, l’humanité use presque le 40% en plus de celui-là que notre planète peut nous offrir sans s’appauvrir. Et selon encore les projections de l’ONU, l’an dans lequel les écosystèmes ne réussiront plus à satisfaire les besoins de l’humanité c’est le 2050, si la communauté internationale ne prendra pas de mesure. À la moitié du XXI siècle, nous aurons donc besoin d’une deuxième planète à disposition pour survivre.

Et, vu qu’il est difficile de supposer à cette époque là un déplacement planétaire, il faudra endiguer et modifier radicalement nos styles de vie en agissant sur un double front: technologies et réduction des consommations. Je voudrais analyser en particulier les styles de vie des pays occidentaux par des exemples : si le modèle de consommation des États-Unis venait étendu à toute la planète, l’humanité entière aurait besoin de 5,4 planètes. Avec le style de vie du Royaume-Uni, on descend à 3,1 Terres, par celui de l’Allemagne à 2,5. Les pays occidentaux ont une dette écologique qu’aujourd’hui elle ne peut plus être soutenue. Nous vivons dans une société mondiale des incertitudes, d’événements bouleversants et d’oxymores. Pourquoi d’oxymores ? Parce qu’une croissance économique infinie dans un monde fini, il est seulement un mensonge. L’humanité est en train de couler. Elle a de l’eau par-dessus la ligne de flottaison. « Le genre homo sapiens, affirme Yves Paccalet, refuse de regarder en face les calamités qu’il se prépare ou que, déjà, il s’inflige. Il ne supporte même pas qu’on les évoque. Il ne veut rien voir ni rien savoir du désastre qui se prépare.»

Isabelle Stengers, pendant d’un séminaire international en 2007 à Rimini, elle soulignait qu’il était très urgent surmonter le système de production et consommation contemporaine et créer de nouvelles connexions. D’explorer de nouveaux interstices… bref de rouvrir l’espace de la politique en regardant vraiment à l’avenir. Le protocole de Kyoto, élaboré en 1997, a été asphyxié de l’égoïsme forcené des riches et ses résultats ont été dramatiquement modestes.On voudrait qu’en 2010 on n’injecte pas dans l’atmosphère plus de gaz à effet de serre qu’on n’en envoyait en 1990. Une ambition minimale, au regard de la santé de la planète. L’administration américaine de Barack Obama a déclaré dans ces derniers jours, avant de se rendre dans la capitale danoise, de s’engager sur une réduction chiffrée des émissions de gaz à effet de serre afin de ne pas être le bouc émissaire d’un possible échec du sommet de Copenhague. La Chine dit «oui» du bout des lèvres et regarde ailleurs. L’Indie accepte, mais l’État asiatique a déjà proposé nombreuses limitations en cas d’accord international ambitieux. Et l’Europe ? L’Union européenne s’est engagée, dès décembre 2008, à réduire ses émissions de 20 % d’ici 2020 par rapport à l’année 1990. Bruxelles a indiqué qu’elle pourrait porter ce chiffre à 30 % en cas d’un haut accord diplomatique. La plupart des Pays trainent déjà leurs pieds, prennent du retard dans les négociations de façon que jamais rien n’aboutisse.

La communauté internationale ignore que les décisions qui seront prises au sommet de Copenhague, elles demeureront essentiellement sur un projet éthique. Sur la vertu. Sur la recherche de nouvelles valeurs sociales dont l’exercice et les responsabilités du pouvoir devront répondre.

Antonio Torrenzano

 

** Un remerciement particulier à l’artiste Esquivel Arcadio pour l’illustration.

 

ActualitéBlogrollWeblogs

copenhagen_15_logo_image.1259869690.jpg

 

Du 7 au 18 décembre 2009, à Copenhague se tiendra la quinzième conférence des Nations Unies sur le climat. Ce sommet international devra porter toute la communauté internationale à la signature d’un nouvel accord international qui devra succéder au Protocole de Kyoto.

Copenhague est un moment charnière dans l’histoire mondiale. Éviter une catastrophe internationale sans précédent reste possible. Tous les pays se réuniront pour décider des objectifs à atteindre en matière de réduction des gaz à effet de serre, et de la façon dont les politiques climatiques doivent être soutenues dans les pays en voie de développement. La réunion des Nations Unies dans la Capitale danoise est donc un rendez-vous capital pour le changement climatique et une occasion historique pour les politiciens de montrer leur volonté de lutter contre le réchauffement de la planète. À Copenhague, les représentants des gouvernements des Pays qui participeront aux négociations ils seront 170.

Antonio Torrenzano