Dès le début des années 1970, les États membres de l’ONU ont pris conscience de l’urgence à prendre en charge la préservation de l’environnement au rang mondial. En 1972, la Conférence des Nations Unies sur l’environnement adopte la Déclaration de Stockholm, qui contient les premiers grands principes d’une gestion rationnelle de l’environnement compatible avec le développement économique. De cette réunion découle la création du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), un organisme basé à Nairobi et chargé d’aider les pays en développement dans leur stratégie de croissance. La Déclaration de Stockholm devient donc l’introduction à une gestion internationale du climat.
En 1988 nait le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Créé à l’initiative de l’organisation météorologique mondiale (OMM) et du programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), le GIEC a pour objectif d’évaluer les informations scientifiques, techniques et socioéconomiques disponibles concernant la question du changement climatique d’origine humaine. Le GIEC n’a pas de laboratoire ; il se définit comme un endroit d’expertise visant à synthétiser des travaux menés dans les laboratoires du monde entier. En juin 1992, les représentants des États membres se retrouvent à Rio, au Brésil, à l’occasion de la conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement. Cette réunion comporte trois volets : l’élaboration de l’Agenda 21, un plan détaillé d’action mondiale dans tous les domaines du développement durable, la Déclaration de Rio, qui définit les droits et les responsabilités des nations en matière environnementale. La déclaration de Rio reconnaît trois grands principes : le principe de précaution, le principe des «responsabilités communes, mais différenciées» (responsabilités partagées par l’ensemble de la communauté internationale, mais soutien financier et technique nécessaire aux pays en développement), et le principe du droit au développement. À l’issue des négociations, une convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques a été rédigée puis progressivement adoptée par les États membres.
Élaboré en 1997, le Protocole de Kyoto fixe les premiers objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour chacun des États qui ont signé le protocole, pour la période 2008-2012. Les pays de l’OCDE se sont engagés à réduire leurs émissions de 5,2% en moyenne par rapport à leur niveau de 1990. Entré en vigueur en 2005, le Protocole de Kyoto met en exergue les oppositions entre pays industrialisés et pays en développement, les seconds étant exemptés de tout engagement afin que leur développement économique ne soit pas remis en cause. C’est notamment pour cette raison que le Sénat américain n’a jamais souhaité ratifier le Protocole de Kyoto, malgré la signature du président Bill Clinton. En 2007, le GIEC reçoit, conjointement avec l’américain Al Gore, le Prix Nobel de la paix. Dans la même année, les pays signataires du Protocole de Kyoto se réunissent à Bali en ayant comme objectif la réduction de 25 à 40% des émissions de gaz à effet de serre des pays industrialisés d’ici 2020 par rapport à 1990.
La conférence s’achève avec l’adoption de la « feuille de route de Bali » qui met en place un processus de négociation incluant pays industrialisés et pays en développement à conclure avec le sommet de Copenhague. Les négociations du sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique sont complexes pour qui n’a pas suivi la feuille de route de Bali. Voici alors certains chiffres pour mieux comprendre la situation et l’objet de négociations : + 2°C, c’est le scénario le plus optimiste du réchauffement climatique d’ici la fin du siècle le selon le dernier rapport du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). La concentration réelle de CO2 dans l’atmosphère est de 385 parties par million (ppm), supérieure de 38% à l’ère pré-industrielle. Le GIEC recommande de réduire la concentration de CO2 dans l’atmosphère à 350 ppm. 41 % est le pourcentage des émissions mondiales de CO2 produites par la Chine et les États-Unis. C’est aussi le pourcentage des émissions mondiales de CO2 générées par la production d’électricité et le réchauffement des ménages, les secteurs les plus polluants.
Le 20 %. est la part des émissions de CO2 générées par la déforestation. Les forêts tropicales sont de grands réservoirs de CO2, un gaz relâché dans l’atmosphère si celles-ci brûlent. La progression de l’agriculture sur brûlis et de l’élevage au Brésil, ainsi que le déboisement des forêts indonésiennes pour produire d’huile de palme seraient les causes principales de la déforestation. Plus 0.76°C c’est la hausse de la température moyenne de l’air enregistrée depuis un siècle. Les dégâts déjà causés par cette augmentation sont considérables : destruction des cultures et des sols, pénuries d’eau, multiplication des phénomènes climatiques extrêmes. 286 milliards de tonnes, ils sont les tonnes de glace perdues annuellement par le Groenland. La fonte des glaces causée par le réchauffement climatique s’est accélérée entre 2006 et 2009. Encore, 86 milliards d’euros sont la somme des transactions réalisées en 2008 sur le marché du carbone, selon le dernier rapport de la Banque mondiale. Malgré la crise financière internationale, ce montant a doublé depuis 2007. Enfin, l’agriculture qui ne souffre pas seulement des conséquences du changement climatique, mais elle est également responsable de 14% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Celles-ci sont donc les chiffres et depuis mardi ces données ont inauguré les discussions techniques sur l’état de la planète pour rejoindre à un nouvel accord international entre le 18 décembre.
Roberta Barbera
Antonio Torrenzano