L’économie mondiale est en récession. Tous les pays industrialisés enregistrent une diminution nette de leur produit intérieur et les pays émergents, ils sont de manière égale en souffrance économique. Pour la première fois après soixante ans, en 2009 le PIB mondial ne grandira pas. L’erreur structurale a été due par des politiques économiques libérales qui ont cru dans un marché sans règles, capable d’autorégulation.La débâcle dérive par l’impressionnante accélération d’un mouvement monétaire commencée dans les années 1990 aux États-Unis par une politique économique dénommée Greenspan put. Depuis 1990, en effet, le marché a été épicé par une liquidité monétaire exagérée.
Mais depuis septembre 2008 à aujourd’hui, la situation est plus grave et complexe. Il ne fait pas de doute que nous sommes devant une crise conjoncturelle, correspondant à une rupture de la pertinence logique et de la cohérence dynamique de l’ensemble du système. Venant après la crise du marché des actions de 1987, la récession américaine de 1991, la crise asiatique de 1997, l’explosion de la bulle des valeurs Internet de 2001, cette crise est de toute évidence la plus grave que l’on a connue depuis les années trente. Le professeur Klaus Schwab, président du World Economic Forum à Davos depuis trente ans, il se souhaitait que le forum 2009, il devînt un sanatorium pour l’économie mondiale. Mais, de nombreux économistes à la fin des cinq jours du Forum 2009, ils ont déclaré que de nouvelles thérapies convaincantes pour redresser la débâcle mondiale n’ont pas été produites. D’un certain point de vue, ces affirmations sont d’une irrésistible comique: voir ceux qui proclamaient les mérites de la main invisible et les vertus du marché autorégulé se précipiter vers les pouvoirs publics pour exiger leur recapitalisation ou leur nationalisation de fait. C’est le vieux principe de l’hypocrisie libérale, affirme Alain de Benoist : privatisation des bénéfices et socialisation des pertes.
L’erreur alors reste le même comme ce carnet numérique avait déjà souligné dans les billets au mois d’octobre 2008 : la mondialisation de l’économie n’a pas été gouvernée à suffisance quand le système pouvait le faire sans angoisse. La communauté internationale se confronte aujourd’hui à une triple crise: crise du système capitaliste, crise de la mondialisation libérale, crise du capitalisme financier. Mais, nous ne sommes pas encore joints à un collapsus définitif de l’économie de marché comparable à celui de l’économie planifiée dont il marqua la fin du système soviétique. Faut-il conclure que le monde est revenu au point de départ de 1989 et qu’il était temps de se débarrasser d’un capitalisme financier sauvage ? Capitalisme financier sauvage que l’historien Éric Hobsbawn considérait, dès le début des années 1990, comme la principale menace qui pesait sur le monde de l’après 1989. La prévision donc vingt ans après s’est révélée correcte et les difficultés ne font que commencer.
Antonio Torrenzano