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réunion_vienne_sur_la_syrie_imageLe Groupe international de soutien à la Syrie s’est réuni aujourd’hui à Vienne afin de rétablir un possible cessez-le-feu et permettre à l’aide humanitaire de parvenir aux zones assiégées du Pays. La réunion avait également pour but celui d’inciter les groupes d’opposition à reprendre les pourparlers de Genève. La réunion avait trois objectifs : un cessez-le-feu permanent, un Aide humanitaire garanti à la population en difficulté, la mise en place d’une transition politique.

La communauté diplomatique réunie à Vienne pour sauver les pourparlers de paix en Syrie n’a pas pu avancer des calendriers pour la reprise des négociations, mais elle espère établir un cessez-le-feu durable. Les chefs de principales diplomaties ont réaffirmé encore leur volonté de s’engager à poursuivre les discussions intersyriennes, interrompues au mois d’avril, mais ils ont reconnu qu’aucun rendez-vous n’était en vue.

Ils se sont même montrés moins fermes sur la date butoir du 1er août pour entreprendre une transition politique dans ce pays en guerre depuis 2011. “Une date exacte ? Je n’en dis rien pour le moment“, a commenté l’émissaire de l’ONU pour la Syrie Staffan de Mistura, à l’issue de la réunion. “Des pourparlers intersyriens seront crédibles quand la cessation des hostilités sera crédible et que des progrès crédibles auront été réalisés sur le plan humanitaire“, a-t-il ajouté. Pour le Secrétaire d’État américain, le calendrier de négociation qui prévoit la mise en place au 1er août d’un organe syrien de transition politique prévu par une résolution des Nations Unies est un “objectif” et pas “une date-butoir“, a-t-il dit.

Le conflit reste donc un enjeu complexe. La guerre voit sur le terrain de multiples protagonistes rivaux qui cherchent à rejoindre leurs intérêts politiques. Le tout dans un contexte de profondes divisions internationales et de la montée en puissance – encore une fois – des groupes jihadistes DAECH et Al-Nosra qui échappent à tout contrôle. Sergueï Lavrov a accusé certains membres du GISS de s’opposer à des frappes sur le Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, qui n’est pas partie prenante à la trêve . “Cela signifie que Al Nosra est considéré comme un moyen de contenir le régime actuel. C’est un développement dangereux“, a-t-il averti. Depuis le début de la révolte contre le régime de Damas en mars 2011, la guerre a fait plus de 270.000 morts et catapulté sur les routes des millions de personnes au Moyen-Orient et en Europe.

Antonio Torrenzano

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syrian_war_imageVienne accueillera, les 16 et 17 mai, les ministres des Affaires étrangères d’une vingtaine de pays qui participeront à une réunion du Groupe international de soutien à la Syrie. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies et 15 d’autres États, dont l’Iran, examineront les possibles et nouvelles solutions afin de régler la crise syrienne et celle en Libye. Mardi, le groupe international de soutien à la Syrie se réunira donc pour tenter, une fois de plus, de relancer un processus politique de paix en panne.

En ce qui concerne la Syrie, seront présents aux réunions les ministres des Affaires étrangères des cinq PAYS permanents du Conseil de sécurité (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie) ainsi que les ministres des Affaires étrangères d’Allemagne, d’Arabie saoudite, d’Égypte, des Émirats arabes unis, d’Iran, d’Irak, d’Italie, de Jordanie, du Liban, d’Oman, du Qatar et de Turquie. Au contraire dans les réunions consacrées aux évolutions de la Libye, seront également présents les ministres des Affaires étrangères de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie.

Le chef de la diplomatie américaine John Kerry a eu ce dimanche en Arabie saoudite des conversations centrées sur la crise syrienne avant les discussions diplomatiques de Vienne. John Kerry a analysé avec le roi Salmane la situation en Syrie, en Libye selon le point de vue du département d’État américain. Sa rencontre avec le prince héritier Mohammed ben Nayef a été dominée par “la lutte contre le terrorisme”, selon l’agence officielle saoudienne SPA. Les rencontres dimanche ont eu lieu à Jeddah, ville portuaire de l’ouest de l’Arabie saoudite qui sert de capitale d’été au royaume.

Les réunions de Vienne auront lieu au moment où la Russie et les États-Unis se sont engagés à redoubler d’efforts pour aboutir à un règlement politique du conflit. Si Moscou s’est engagé à faire pression sur le régime de Damas pour limiter ses bombardements; Washington a de son côté promis d’augmenter le soutien à ses alliés régionaux pour les aider à empêcher le mouvement des combattants, des armes ou des moyens de soutien financier aux organisations terroristes à travers leurs frontières, selon la déclaration commune de la Russie et des États-Unis, publiée le 9 mai.

Sur le terrain, la situation s’est dégradée. Daech, tout d’abord, est reparti à l’offensive. Reprise par les Russes et l’armée syrienne fin mars 2016, la ville de Palmyre est de nouveau encerclée par DAECH qui, cette semaine, a coupé l’une des routes reliant la cité antique à Homs. Plus à l’est, à Deir ez-Zor, les djihadistes se sont emparés d’un hôpital en tuant 20 membres des forces pro-régime et prenant en otage l’équipe médicale. Ils contrôlent 60 % de la ville. En Irak également, la situation laisse peu de place à l’optimisme : mercredi, trois attentats ont tué 94 personnes à Bagdad. Quant à la grande offensive qui vise à reconquérir Mossoul, tombée aux mains des djihadistes il y a bientôt deux ans, elle stagne. En attendant de possibles et nouvelles réponses, ce sont encore les populations qui paient le prix de ce meurtrier statu quo.

Antonio Torrenzano

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syrie_conflit_catastrophe_imageLe départ de la délégation de l’opposition syrienne des pourparlers conduits à Genève sous l’égide des Nations Unies a marqué un coup d’arrêt en ce qui concerne la tentative de Staffan de Mistura de lancer de vraies discussions sur l’ouverture d’un processus de paix en Syrie. Chacune des parties rejette sur l’autre la responsabilité de l’échec. Pour certaines analystes, “l’opposition semble être parvenue à la conclusion de quitter Genève parce que ces négociations n’étaient qu’un écran de fumée permettant au régime de continuer à consolider son assise”. Pour d’autres experts, le régime était prêt à discuter de la création d’un gouvernement de coalition avec l’opposition, mais pas de la destinée du président Bachar al-Assad. Les solutions politiques pour une transition vers la paix restent donc dans l’impasse.

Mais pour combien de temps encore la situation pourra-t-elle rester dans une voie sans issue? Selon une étude exhaustive sur les effets de la guerre en Syrie publiée en 2015 par le Syrian Center for Policy Research (SCPR) en coordination avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), l’économie syrienne bascule dans une situation catastrophique. Une économie désormais fragmentée où les groupes armés ont créé chacun une sorte d’état d’exception pour contrôler et gérer les ressources sur leurs territoires respectifs.

L’économie syrienne a perdu 202,6 milliards de dollars entre le début du conflit en mars 2011 et fin 2014, soit près de quatre fois le PIB du pays. Le déficit budgétaire était de 35,7 % en 2013, de 40,5 % en 2014 et le ratio de couverture des importations par les exportations a dégringolé, passant de 82,7 % en 2010 à 29,7 % en 2014. De sa part, la devise ne cesse de flamber : il est passé de 50 LS pour un dollar avant le conflit à 340 LS à présent. Parmi les milliers d’usines disparues, on peut citer celles des multinationales Nestlé et Total, cette dernière fabriquait des lubrifiants dans la région entre Damas et Homs.

D’autres usines, notamment celles de la région industrielle d’Alep, l’ancienne capitale économique, ont été soit détruites, soit démantelées et réinstallées dans des pays comme la Turquie. Avant le conflit, le montant des réserves en divises était estimé à 21 milliards de dollars. Aujourd’hui, le même s’est effondré. L’État syrien a accru de façon remarquable sa dépendance financière vis-à-vis de ses principaux alliés: la Russie et l’Iran. En 2013, l’Iran a accordé à la Syrie 4,6 milliards de dollars, dont 3,6 milliards sous forme de facilités de paiement (uniquement consacrés aux importations de pétrole) et un milliard pour financer des importations diverses.

Les États-Unis et la Russie sont les parrains de la cessation des hostilités en Syrie,depuis le 27 février 2016, parmi les forces armées du régime et celles des groupes d’opposition. Washington et Moscou sont également les artisans de discussions indirectes sur une hypothétique transition politique dans le Pays. Une impasse de longue durée avec ces conditions économiques et sociales risque de faire perpétuer le conflit dont personne ne saurait plus prédire l’issue.

Antonio Torrenzano

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conflit_syrien_ruines_en_ville_imageL’opposition syrienne a suspendu hier sa participation formelle aux négociations de paix de Genève pour protester contre la “détérioration” de la situation en Syrie, où la trêve est menacée”. Le Haut Comité des Négociations a annoncé qu’il resterait à Genève et continuerait à prendre part à des discussions techniques, mais pas au Palais des Nations de l’ONU. Les discussions auront lieu à l’hôtel où réside la délégation de l’opposition syrienne. Lundi, le coordinateur de l’opposition Riad Hijab a jugé qui est inacceptable de poursuivre les négociations, alors que le régime de Damas continue de bombarder et d’affamer les civils en menant une offensive militaire contre la région d’Alep.

De sa part, le régime de Damas a lui accusé lundi l’Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar, parrains de l’opposition, de vouloir faire échouer les pourparlers de paix après la décision de celle-ci de suspendre sa participation aux négociations. “Les parrains saoudien, turc et qatari ne veulent pas arrêter le bain de sang en Syrie et ne veulent pas d’une solution politique en Syrie“, a affirmé Bachar al-Jaafari, chef de la délégation du régime, dans une interview lundi soir à la télévision al-Mayadeen de Beyrouth. La chef de la délégation du régime de Damas a déclaré en outre mardi que la destinée du président Al-Assad ne peut pas être discutée dans le processus de paix mené par les Nations Unies. Le régime joue à Genève une rôle plus confortable que l’opposition, écartelée entre sa volonté de ne pas apparaître comme celle qui ferait dérailler un processus de paix et son refus d’entrer dans une négociation sans amélioration concrète sur le terrain.

En ce qui concerne la situation militaire et humanitaire, Staffan de Mistura a estimé que la trêve imposée le 27 février 2016 “tient toujours dans beaucoup de régions (…) mais l’intensification des combats est inquiétante (…) et l’accès humanitaire est également trop lent “, a-t-il déploré. Sur le plan diplomatique, le secrétaire d’État américain John Kerry a demandé à son homologue russe Serguei Lavrov de faire respecter aux forces de Damas le cessez-le-feu. Preuve que la situation devient jour après jour alarmant a été la nouvelle conversation parmi les présidents Poutine et Obama pour décider d’un renforcement du cessez-le-feu en Syrie. Selon un communiqué du Kremlin :” les dirigeants ont discuté en détail de la situation en Syrie, confirmant notamment leur intention de faciliter le renforcement du cessez-le-feu, fruit d’une initiative russo-américaine dans ce pays, ainsi que l’accès de l’aide humanitaire“.

Antonio Torrenzano

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enfants_ruines_de_douma_peripherie_capitale_syrienne_imageDepuis cinq ans de guerre, la Syrie est en train de connaitre une trêve. Le cessez-le-feu est entré en vigueur le 27 février 2016, à l’heure de Damas. La déclaration diplomatique, signée parmi Moscou et Washington le 22 février, précise que les conditions sont applicables à toutes les parties en conflit, excepté les groupes terroristes de Daech, le Front al-Nosra et d’autres organisations extrémistes reconnues comme telles par le Conseil de sécurité de Nations Unies. Les deux groupes jihadistes ont, quant à eux, dénoncé cette cessation des hostilités et appelé tous les rebelles à intensifier leurs attaques contre les forces de Damas.

Du point de vue juridique, le plan russo-américain, qui n’a pas été signé par toutes les parties prenantes, est moins contraignant qu’un accord conventionnel. Toutefois, pour la première fois, les diplomaties des deux grandes puissances ont réussi à négocier une interruption de la guerre civile qui frappait le Pays syrien depuis longtemps. Ce premier compromis pourrait constituer une étape préliminaire à un cessez-le-feu officiel. Les défis malgré cela restent nombreux tant à l’intérieur du Pays qu’à l’extérieur. Les risques intérieurs pourraient être ceux de ne pas trouver des solutions clairvoyants pour l’avenir du Pays; ceux à l’extérieur relativement à la nouvelle configuration géopolitique de la région. Pour toute la communauté internationale, la priorité reste celle de poursuivre l’élimination des terroristes sur tout le territoire syrien; faire rester la Syrie un État laïc, multiethnique et multiconfessionnel; reconstruire économiquement le Pays ravagé depuis cinq ans de conflit.

Sur le terrain, la trêve représente pour l’instant un véritable espoir pour la population. La population syrienne est désireuse de revenir à la vie normale qu’elle avait avant la guerre. Un petit nombre des réfugiés sont en train de retourner chez eux. Le processus déjà commencé il y a un mois, il est en train de se poursuivre depuis l’annonce du cessez-le-feu. Le déroulement reste malheureusement encore trop fragile. Au regard des Nations Unies, l’organisation internationale entend reprendre les négociations parmi le régime de Bachar al-Assad et l’opposition politique. L’envoyé de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura a annoncé son intention d’organiser trois semaines de discussions de paix à partir du 7 mars. Elles auront lieu pour peu que le cessez-le-feu tienne et que l’Aide humanitaire puisse être distribuée, a-t-il précisé.

Antonio Torrenzano

 

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syrie_pourparlers_genève_imageStaffan de Mistura a annoncé mercredi la suspension des discussions sur la Syrie jusqu’au 25 février 2016. Les négociations de paix avaient débuté vendredi à Genève sous l’égide de l’ONU ayant pour objectif de mettre fin à cinq ans de conflit.

« Depuis le premier jour, j’ai indiqué que je n’étais pas prêt à tenir des pourparlers juste pour le principe de pourparlers et le Secrétaire général a dit la même chose. L’ONU ne permet pas que de simples questions procédurales deviennent plus importantes que les résultats concernant la situation humanitaire du peuple syrien qui attend de nous que nous aboutissions cette fois-ci à quelque chose de concret », a dit Staffan de Mistura lors d’un point de presse.

« J’ai donc pris la décision de faire une pause temporaire. Ce n’est pas la fin des pourparlers, ce n’est pas un échec des pourparlers », a-t-il ajouté. « J’ai déjà fixé les prochains pourparlers au 25 février » pour donner « une opportunité à ceux qui insistent pour que ces pourparlers aient lieu de régler les questions qui n’ont pas été réglées ».

“Il y a encore du travail à faire”, a déclaré Staffan de Mistura en annonçant une “pause” dans les pourparlers de paix. Il a appelé également à une réunion le plus rapidement possible du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS), qui intègre notamment les États-Unis, la Russie, l’Iran et l’Arabie saoudite. Les discussions sont à présent au point mort.

Antonio Torrenzano

 

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staffan_demistura_onugenève_imageÀ moins de 48 heures du début  des négociations de Genève sur la Syrie, la participation de l’opposition politique n’a pas été encore confirmée. Des groupes clés de l’opposition réunis au sein du Haut Comité des Négociations (HCN) devront se prononcer aujourd’hui à Riyad sur leur participation aux pourparlers de paix. Une source proche de la réunion de Riyad a indiqué que le HCN veut être le seul représentant de l’opposition à ces négociations diplomatiques.

Le groupe de Riyad est une fédération de groupes d’opposition au régime syrien rassemblés par le gouvernement saoudien. Parmi eux, le groupe Ahrar Al Sham, proche au Front Al-Nosra et protégé par la Turquie. Ahrar Al-Sham a critiqué la conférence de Riyad, car elle n’impliquait pas le Front Al-Nosra, leur ancien allié. La Russie s’oppose à la participation de ce groupe à Genève. Pour le ministre des affaires étrangères russe Mikhail Lavrov, c’est une organisation terroriste alliée à Al-Nosra. De sa part, la Turquie, hostile au régime de Damas de Bachar al-Assad, est fermement opposée à la participation du Parti kurde de l’union démocratique (PYD), la branche politique des YPG, une milice kurde. Milice kurde, alliés des États-Unis, élément clé dans la lutte contre DAECH. La Russie estime que, sans les Kurdes, les négociations ne sauraient “donner de résultats”.

Le problème, pour mettre fin à la guerre en Syrie, est qu’il y a une multitude d’acteurs régionaux qui sont trop forts pour perdre, mais ils sont trop faibles pour gagner. Les pays tels que l’Iran avec le mouvement d’Hezbollah ont le sentiment de lutter pour leur existence. Cette guerre, ils ne peuvent pas la perdre. D’autres, comme l’Arabie saoudite et la Turquie, ont investi trop de crédibilité dans la lutte contre la Syrie pour admettre maintenant qu’ils n’ont aucune chance d’atteindre leur objectif de renverser Bachar al-Assad. La Turquie, qui semblait avoir atteint une haute influence à travers tout le Moyen-Orient dans la période 2009-2011, pourrait aujourd’hui être le grand perdant. Son image de Pays prospère, moderne, bien qu’islamique, séduisait beaucoup de protestataires pendant le printemps arabe. Toutefois, le président Recep Tayyip Erdogan a bientôt montré qu’il soutenait une prise de pouvoir des Arabes sunnites religieux, anti-chiites, anti-kurdes et anti-laïques qui soulèveraient des résistances. La politique menée vers Syrie, c’est-à-dire de tolérer ou aider Isis, al-Nusra ou des groupes de djihadistes extrémistes, a été une calamiteuse erreur de calcul pour la Turquie. Jusqu’à ce moment, le rêve néo-ottoman du président Erdogan de refaire de la Turquie une grande puissance du Moyen-Orient, a abouti à son contraire.

Staffan de Mistura a envoyé mardi les invitations, sans révéler le nombre des personnes invitées, ni leur identité. “Nous l’annoncerons avant la réunion de vendredi”, a dit sa porte-parole. Quoi qu’il en soit, l’optimisme n’est pas de mise pour les négociations de Genève, qui ont été reportées de lundi à vendredi. Les négociations, appelées à durer six mois, doivent porter sur une feuille de route qui prévoit un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les six mois et des élections politiques dans les 18 mois.

Antonio Torrenzano

 

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staffan_de_mistura_onugenève_imageLes invitations aux pourparlers de paix pour la Syrie, qui doivent commencer le 29 janvier à Genève, ont été envoyées ce mardi, a-t-on appris auprès du service de presse de Staffan de Mistura, représentant des Nations Unies pour la Syrie.

“Les invitations ont été envoyées ce mardi”, a déclaré la porte-parole. La même s’est toutefois refusée à préciser le nombre et l’identité des personnes qui seront invitées à représenter le régime de Damas et l’opposition. Toutefois, la présence de l’opposition politique n’a pas été encore confirmée. Interrogé par la chaîne de télévision Al Hadath, Asaad al Zoubi, qui devrait diriger l’équipe des négociateurs de l’opposition syrienne, a communiqué son pessimisme antécédent d’une nouvelle réunion programmée à Riyad toujours concernant la participation. Les opposants réclament, notamment du régime syrien et de ses alliés, un arrêt des bombardements, une levée du blocus des secteurs assiégés et la libération de détenus.

Les négociations à Genève, appuyées par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, devaient initialement débuter lundi, mais le calendrier n’a pu être tenu du fait notamment de fortes divergences sur la composition de la représentation de l’opposition politique syrienne. Staffant de Mistura a dit lundi à la presse que la date d’ouverture de ces discussions, prévue initialement pour le 25 janvier, avait dû être reportée au 29 en raison d’un blocage.

Autre point de discorde : la participation des Kurdes à ces négociations. Sur le terrain, les Kurdes sont presque les seuls à se battre contre le groupe jihadiste de DAECH. Ils sont soutenus par Moscou, mais la Turquie est fermement opposée à leur participation aux négociations de Genève. Déjà hier, la présence de Salih Muslim, coprésident du parti de l’Union démocratique kurde, avait provoqué de vives protestations de la part d’Ankara.

Pour sa part, le magazine américain “Foreign Policy” affirme que si les formations politiques Kurdes prennent part aux négociations, ces dernières pourront être visiblement boycottées par la Turquie. Selon l’hebdomadaire, les États-Unis ont déjà envoyé leurs représentants à Riyad et à Ankara afin de prévenir toute tentative de faire échouer le dialogue de paix.

Antonio Torrenzano

 

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syrie_heide_levine_image_02Les réunions de paix sur la Syrie, qui devaient commencer ce lundi à Genève, débuteront le 29 janvier 2016 et dureront 6 mois, a déclaré lundi l’émissaire des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura. «Les invitations seront envoyées mardi, et les pourparlers commenceront le 29 janvier», a déclaré M. de Mistura au cours d’une conférence de presse. Les discussions de Genève devront porter sur la feuille de route établie en décembre 2015 par le Conseil de sécurité des Nations Unies qui prévoit un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les 6 mois et des élections dans les 18 mois.

Le début des réunions a été retardé à cause des dissensions entre les représentants du régime de Damas et ceux de l’opposition en ce qui concernait la composition des délégations. L’opposition syrienne dialoguera avec le régime de Damas. Elle est un groupe formé le mois dernier à Ryad et compte parmi elles d’importantes factions rebelles armées, mais celle-ci exclut le principal parti kurde et d’autres figures de l’opposition contre Bachar al-Assad. La Russie, pays allié du régime de Bachar al-Assad, a cherché à faire participer certains de ceux qui ont été exclus, mais l’opposition a accusé Moscou de chercher à inclure des figures proches du régime et elle a menacé de boycotter les négociations si d’autres représentants de l’opposition y étaient invités.

Le conflit syrien engage des acteurs aux intérêts divergents. C’est l’une des principales causes des difficultés pour trouver une solution politique. Qui sont-ils ces principaux acteurs ? Le régime de Damas ne veut pas abandonner le pouvoir qu’il détient depuis 15 ans et il refuse de démissionner. Le président Assad contrôle les grandes villes Damas, Homs, une partie d’Alep et du littoral. La Russie et l’Iran sont les plus fidèles partners de Bachar al-Assad. En outre des Iraniens se battent aux côtes des soldats syriens et l’Iran finance également les milices chiites du Hezbollah en Syrie.

L’opposition politique est la “Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution” basée à Instabul. Cette coalition politique a très peu d’influence en Syrie. Des partis d’opposition, tolérés par le régime, siègent également à Damas. Les différentes formations politiques se sont pour la première fois mises d’accord sur une déclaration commune lors d’une réunion à Riyad le 10 décembre 2015. Cette déclaration commune appelle à la création d’un nouvel État inclusif et démocratique sans le président Bachar al-Assad.

Sur le terrain, DAECH domine de vastes zones du Pays dans le nord et dans l’est de la Syrie. Sa propagande a attiré plus de 30.000 soldats étrangers venus à grossir ses rangs. Sur le terrain, il y a aussi d’autres formations de rebelles. Ils sont puissants dans le nord-ouest et le sud de la Syrie. Ils sont plusieurs groupes allant des modérés soutenus par l’Occident jusqu’aux islamistes radicaux. Ils ont coopéré à plusieurs reprises avec le Front al-Nostra, émanation du réseau terroriste Al-Quaida. L’Arabie Saoudite et la Turquie sont les principaux alliés de l’opposition politique. En outre, Riyad veut faire reculer l’influence iranienne et chiite en Syrie.

“Il n’y aura pas de cérémonie d’ouverture”, a encore indiqué l’émissaire de l’ONU. Il a précisé que les participants à ces pourparlers discuteront en priorité de “cessez-le-feu et d’aide humanitaire”.”Chaque jour perdu est un jour perdu pour le cessez-le-feu et l’aide humanitaire”, a-t-il dit. Staffan de Mistura a enfin dit que: “Ces pourparlers ne sont pas un Genève 3″. La guerre civile en Syrie a déjà donné lieu à deux séries de négociations à Genève, appelées Genève 1 et Genève 2, mais qui n’ont donné aucun résultat.

Antonio Torrenzano

*Un particulier remerciement à la photojournaliste et photographe Heidi Levine pour l’image.

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sergei_lavrov_emissaireonu_staffan-de-mistura_john-kerry_imageUn nouveau cycle de négociations sur la Syrie aura lieu ce week-end à Vienne, en Autriche. Cette nouvelle rencontre internationale doit tracer les contours d’une transition politique en Syrie, pays ravagé par quatre ans et demi de guerre. L’objectif principal de négociations sous ce format est de soutenir l’établissement d’un dialogue entre les Syriens eux-mêmes, en utilisant les possibilités de tous les acteurs extérieurs qui ont de l’influence sur la situation, a souligné Serguei Lavrov, lors d’un entretien téléphonique avec son homologue américain John Kerry mercredi soir. Lors de la dernière rencontre à Vienne sur la Syrie, 17 pays, dont la Russie et pour la première fois l’Iran, avaient examiné les possibilités d’un règlement politique du conflit syrien, en l’absence de représentants de l’opposition syrienne et du régime syrien.

La nouvelle réunion devra sélectionner l’éventuelle “délégation unifiée” de l’opposition syrienne qui discutera avec le régime de Damas de la transition politique. Mais, ce n’est pas ce week-end que tout sera réglé, il y aura une nouvelle confrontation. Selon une source diplomatique, une commission préparatoire, composée des fonctionnaires de neuf pays, commencera dès jeudi à travailler sur les listes d’opposants, sur celles qui sont définies d’organisations terroristes et sur les questions concernant l’humanitaire. Vendredi, la même commission se réunira encore une fois et samedi la vingtaine de ministres se retrouveront de manière officielle. La Russie et l’Iran ne sont pas d’accord avec les États-Unis et leurs alliés Européens et Arabes sur les groupes devant être qualifiés comme terroristes et ceux pouvant être considérés comme faisant partie de l’opposition syrienne. Ils sont séparés également et ils sont en profond désaccord en ce qui concerne le destin du président Bachar al-Assad.

Sur le terrorisme, une autre source diplomatique européenne a fait savoir que la Russie a déjà présenté une liste de 38 noms d’opposants, dont trois anciens présidents de la coalition de l’opposition : Ahmad Jarba, Ahmad Moaz al-Khatib, Hadi al-Bahra ainsi que son actuel président Khaled al Khoja. Y figurent aussi des représentants de l’opposition de l’intérieur et même deux représentants des Frères Musulmans, Mohammad Tayfour et Mohammad Habache. De sa part, l’Arabie saoudite a présenté une liste de vingt noms et l’Égypte en a soumis dix. Il faudra avoir beaucoup de temps pour réussir à constituer donc une liste acceptée par tous les Pays participants aux négociations.

Le 5 novembre 2015 selon l’agence Reuters, la diplomatie russe aurait présenté un document intitulé “Approche pour le règlement de la crise syrienne”, qui proposerait la constitution d’un comité constitutionnel présidé par un candidat accepté par le régime et l’opposition sous les auspices de Staffan de Mistura. Ce comité aurait pour mission de rédiger une nouvelle Constitution en 18 mois. Le texte n’interdirait pas à la famille de Bachar al-Assad de se présenter à ce nouveau suffrage. Ce texte n’existe pas a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova. «L’information de Reuters ne correspond pas à la réalité», a remarqué la représentante du Ministère russe des Affaires étrangères. «Nous menons des consultations avec des collègues sur la base de la déclaration prise à Vienne le 30 octobre et le communiqué de Genève de 2012. Lors de la préparation à la rencontre, nous partons de la nécessité d’élaborer une compréhension commune de ceux qui sont les terroristes et une liste des représentants de l’opposition syrienne qui mènera les négociations avec Damas», a-t-elle ajouté.

De sa part, l’envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a déclaré que l’ONU est prête à soutenir toute décision prise lors du prochain cycle de négociation internationale. «Mon principal but était de veiller à ce que le Conseil de sécurité soit bien informé sur ce qui se passera à Vienne », a déclaré Staffan de Mistura lors d’une conférence de presse mardi au siège de l’ONU à New York, peu après s’être entretenu avec les 15 membres du Conseil de Securité. « En ce qui nous concerne, l’ONU est prête à soutenir toute décision qui sera prise à Vienne », a déclaré Staffan de Mistura en précisant que les participants aux pourparlers seront divisés en trois groupes de discussion thématiques qui se pencheront séparément sur le terrorisme, l’opposition au gouvernement et les questions humanitaires.

Enfin, Pékin prendra part à cette deuxième rencontre sur la Syrie dans la capitale autrichienne a déclaré le porte-parole de la diplomatie chinoise, Hong Lei. « La Chine y participera pour promouvoir la résolution politique du problème syrien», a indiqué le porte-parole Hong Lei.

Antonio Torrenzano