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barack_obama_vladimir_poutine_g20_imageLe président Barack Obama et le Russe Vladimir Poutine se sont entretenus dimanche de manière inattendue en marge d’une réunion du G20 à Antalya en Turquie. Cette rencontre n’était pas prévue. Les deux pays entretiennent des relations compliquées depuis quelques mois à cause de deux dossiers de politique internationale : la Syrie et l’Ukraine.

Penchés l’un vers l’autre, entourés de deux collaborateurs, les deux chefs d’État ont mené leur conversation face à face, isolés dans un coin d’une grande salle où circulaient les autres dirigeants des pays invités au Sommet G20. Les présidents russe et américain, Vladimir Poutine et Barack Obama, ont commencé donc dimanche à rapprocher leurs positions sur le dossier syrien. La rencontre a été qualifiée de “constructive” par Washington. L’entretien a duré presque 20 minutes.

Vladimir Poutine s’est également entretenu avec le président chinois Xi Jinping, le premier ministre japonais Shinzo Abe, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde. Il a rencontré en soirée la chancelière allemande Angela Merkel et le président turc Recip Tayyip Erdogan. En 2014, Vladimir Poutine avait quitté le sommet du G20 à Brisbane, en Australie, avant même la publication du communiqué final, au terme d’une réunion tendue en raison des différents points de vue parmi Moscou et l’Occident sur le dossier ukrainien. Également, la dernière rencontre entre Barack Obama et Vladimir Poutine, qui avait eu lieu fin septembre 2015 à New York pendant l’assemblée générale de l’ONU, avait été glaciale. Au contraire, l’ambiance au sommet du G20 en Turquie, marqué dimanche par un dégel sur la Syrie entre Vladimir Poutine et Barack Obama, a été “très amicale” pour la Russie, a affirmé la sherpa russe, Svetlana Loukach.

Selon certaines sources diplomatiques, les deux hommes ont eu une discussion réaliste en ce qui concerne les efforts en cours afin de trouver une solution au conflit qui ravage la Syrie. Les attaques terroristes de Paris ont rendu encore plus urgente la recherche d’une solution de transition pour le conflit syrien. Les deux chefs d’État ont souligné la nécessité de négociations menées sous l’égide de l’ONU entre le régime et l’opposition ainsi que l’instauration d’un cessez-le-feu. Déjà samedi 14 novembre à Vienne, les diplomaties des pays participants à la deuxième rencontre de Vienne avaient réussi à avancer en s’entendant sur un calendrier de transition politique en Syrie et sur une nouvelle stratégie pour écraser DAECH qui occupe encore une partie des territoires syrien et irakien. La guerre en Syrie a déjà fait plus de 250.000 morts.

Russes et Américains peuvent s’entendre au plus vite sur deux points. Le premier : l’urgence d’écraser pour toujours la menace de Daech. Deux : la nécessité de préserver les institutions syriennes dans un éventuel processus de transition du pouvoir. Il reste toutefois un point fondamental de divergences entre les Russes, d’une part, et les Américains d’autre part : la destinée à réserver au président syrien Bachar al-Assad. Si pour Moscou, la question du départ du président syrien n’est pas une priorité; pour Washington, le départ reste une condition pour régler le conflit, mais il n’apparait plus comme une priorité. Les Américains semblent plutôt avoir hiérarchisé leurs ennemis en Syrie : d’abord DAECH, ensuite le Front al-Nosra, branche d’el-Qaëda en Syrie, seulement puis le régime syrien.

L’ennemi terroriste précédent, Al-Qaïda, disposait de centres de formation connus. Ses dirigeants proclamaient publiquement le terrorisme et le châtiment des “infidèles” comme mission de l’organisation. Aujourd’hui, le monde est confronté à un nouveau niveau de “terrorisme dispersé”. Des attaques importantes entraînant un grand nombre de victimes se sont produites dernièrement à plusieurs endroits contre des objectifs différents. Le fait que les victimes ne soient ni journalistes, ni caricaturistes, ni juifs fait entrer le conflit dans une logique différente. Cela renforce l’impression que les actions des kamikazes et leurs complices à Paris sont le résultat d’une plus grande autonomie des cellules locales et d’un nouveau niveau d’organisation cellulaire du djihad.

Antonio Torrenzano

 

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deuxième_reunion_vienne_imageLa capitale autrichienne a accueilli aujourd’hui le deuxième sommet sur la crise syrienne en regroupant une vingtaine de pays. D’une part la Russie et l’Iran, alliés du régime de Damas; de l’autre les États-Unis, les pays du Golfe, l’UE. La réunion s’est déroulée après les attentats de Paris par un groupe de terroristes qui a dirigé son regard barbare sur six endroits de la capitale française.

Les grandes puissances se sont entendues sur un calendrier de transition politique en Syrie en proie à des combats sanglants depuis quatre ans et demi. Ces événements ont accru la détermination à aller de l’avant durant ce deuxième round de négociations. Ni le régime syrien ni ses opposants n’étaient pour l’instant présents à Vienne. Avant le début des négociations, qui ont duré presque sept heures, les représentants des dix-sept pays et trois organisations internationales, réunies autour des chefs des diplomaties américaine et russe, avaient appelé tout le monde à surmonter leurs divergences pour renforcer la lutte contre le terrorisme. Les attaques terroristes de Paris ont été donc un coup d’accélérateur en ce qui concerne les négociations.

Cette deuxième réunion internationale a été précédée par la déclaration du secrétaire d’État américain John Kerry, qui avait sous-entendu l’idée d’un possible règlement politique. «Je ne peux pas vous dire […] que nous sommes au seuil d’un accord complet. Non. Il reste beaucoup de travail à faire», avait reconnu John Kerry qui a réagi aux attentats commis à Paris en déclarant : «Les actes odieux et abominables commis en France ne feront que renforcer notre détermination commune».

Le communiqué final publié après la réunion met entre parenthèses les sujets de tension pour insister sur les points d’accord. C’est-à-dire, le rencontre d’ici le 1er janvier parmi les représentants de l’opposition syrienne et du régime de Damas, formation d’un gouvernement de transition dans les six mois, organisation d’élections d’ici 18 mois : une feuille de route très précise. Le Groupe international de soutien à la Syrie « est tombé d’accord sur la nécessité de réunir le gouvernement syrien et des représentants de l’opposition pour des négociations formelles, sous les auspices de l’ONU, dès que possible, avec l’objectif du 1er janvier prochain».

«Nous avons toujours des divergences concernant ce qu’il doit advenir de Bachar al-Assad», a souligné le Secrétaire d’État américain John Kerry lors d’une conférence de presse aux côtés de son homologue russe Sergueï Lavrov et du représentant des Nations Unies pour la Syrie Staffan de Mistura. La Russie comme l’Iran s’opposent en effet aux États-Unis et à leurs alliés en ce qui concerne les groupes syriens qui devront être qualifiés ou non caractérisés comme de “terroristes” et ceux qui pourront être considérés comme appartenant à l’opposition.

La Jordanie sera chargée de «coordonner une liste commune de groupes terroristes» sous l’égide du Conseil de sécurité de l’ONU à partir des propositions des différents participants, a expliqué Serguei Lavrov. Le consensus a été en revanche sans réserve sur la nécessité de coordonner la lutte internationale contre le terrorisme et écraser Daech.

Antonio Torrenzano