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Il y a sept ans, le 15 mars 2011, la Syrie basculait dans une guerre civile. Le conflit syrien a débuté pacifiquement par des manifestations libérales en 2011. Le 31 janvier 2011, des opposants syriens manifestent bras croisés place Arnous à Damas. Ils étaient silencieux et ils tenaient comme symbole des affiches sur lesquels étaient simplement inscrits « na’am al houryé » (oui à la liberté). Le lieu était lucidement choisi : une petite place à la fin de la grande avenue commerçante de Salhyeh, devant la statue d’Hafez el-Assad. Cet événement avait été organisé sur facebook en soutien aux Égyptiens qui étaient en proie à une violente répression de la part de leur propre gouvernement.

Pendant l’année 2010, les Syriens avaient pu suivre les évènements de Tunisie et d’Égypte en direct sur les chaînes Al Arabya et Al Jeziraa et le président Bashar el Assad savait qu’il n’était pas à l’abri d’une possible contagion révolutionnaire. Le Printemps arabe, qui a débuté en décembre 2010, il a été le déclencheur de plusieurs manifestations dans la région de l’Afrique du Nord et du Proche-Orient. En Syrie, le feu couvait et il a suffi d’une étincelle, en mars 2011, pour mettre le feu aux poudres : l’arrestation d’une douzaine d’adolescents à Deraa, torturés et emprisonnés durant trois semaines, pour avoir écrit sur le mur de leur école des slogans contre le régime. Le contexte de protestation entrepris par la population s’est transformé bientôt dans une guerre civile violente avant de devenir, aujourd’hui, un conflit entre des puissances régionales et internationales sur le territoire syrien. Du régime de Bachar el-Assad aux rebelles en passant par les djihadistes de l’État islamique, la Syrie est plus que jamais empêtrée dans une guerre dont elle ne semble pas voir le bout.

La guerre civile syrienne n’inclut pas uniquement des acteurs locaux ou régionaux, mais aussi des pays de l’Ouest et de l’Est ainsi que des milices qui proviennent de plus de 25 pays différents. La Turquie et l’Iran concourent directement au conflit, la Russie et les États-Unis sont militairement présents. Depuis longtemps, Washington et Moscou se livrent dans cette guerre de manière directe ou par leurs alliés interposés. Tous les acteurs cherchent à faire valoir leurs intérêts à travers la lutte qui sévit au Moyen-Orient. Toutes les parties au conflit sont par ailleurs armées et financées par des acteurs étrangers qui portent une énorme responsabilité dans l’escalade de cette « guerre par procuration ». La Syrie est devenue plus que jamais un échiquier sur lequel les différents acteurs nationaux, régionaux et internationaux déplacent leurs pions. Toutes les parties au conflit violent le droit international.

Les Nations Unies dans plusieurs moments ont affirmé que l’évolution du conflit syrien a été « pire qu’une boucherie » et l’ONU a déclaré explicitement qu’il y est question de crimes de guerre et de possibles crimes contre l’humanité. Le Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, parle d’une «tragédie humaine aux dimensions colossales». Selon l’agence onusienne UNICEF, plus de 20.000 enfants sont décédés en sept ans de conflit et la tendance s’accélère. Le Fonds des Nations unies pour l’enfance relève une augmentation de 50% du nombre d’enfants tués en 2017 par rapport à l’année précédente. Les enfants représenteraient 20% des victimes civiles de cette guerre. Le conflit a également fait 6,1 millions de déplacés à l’intérieur de Syrie et 5,6 millions de réfugiés dans les pays voisins de la région dont le Liban, la Jordanie, l’Irak et la Turquie, selon les données du HCR. Au-delà de la très difficile situation humaine, le bilan économique de la guerre en Syrie est désastreux. Dans un rapport daté de juillet 2017, la Banque mondiale estime le coût des pertes dues à la guerre à 226 milliards de dollars, soit l’équivalent de quatre fois le produit intérieur brut (PIB) d’avant le conflit.

Après sept ans de terribles événements, il n’y a aucune perspective à l’horizon. Les solutions politiques semblent bien loin. Ni les pourparlers de Genève, soutenus par les pays occidentaux, ni les négociations de Sotchi, initiées par la Russie avec le soutien de la Turquie et de l’Iran, n’ont réussi à mettre la Syrie sur le chemin d’un règlement politique. Au contraire, la situation semble se compliquer davantage. Elle a déjà fait plus de 350 000 morts. Certains spécialistes pensent que c’est de l’issue de la guerre syrienne que dépendra la nature du nouvel ordre mondial en gestation. La crise syrienne pourrait provoquer un remodelage des alliances régionales et internationales, avec l’éloignement de la Turquie de l’Otan et le retour de la Russie en tant qu’acteur de premier plan en Méditerranée orientale.

Antonio Torrenzano

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syrian_woman_refugees_crisis_imageDepuis 2011, la guerre est devenue le quotidien des Syriens. Une situation dramatique à laquelle s’est ajoutée l’expansion du groupe terroriste Daech dans la région. En cinq ans, il a fait plus de 300.000 morts, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. En revanche, ils seraient 400.000 selon un rapport cité par le quotidien anglais “The Guardian”. Le bilan reste toutefois très difficile à établir.

Depuis cinq ans, la guerre en Syrie n’épargne personne. Mais, elle touche plus durement ceux qui sont le moins à même d’y faire face : les enfants. Les enfants sont en train de payer un prix fort, révèle l’Unicef. La situation des enfants en Syrie est de plus en plus alarmante. Environ 3,7 millions d’enfants – soit 1 sur 3 – risquent la mort, des blessures, des violences sexuelles, des enlèvements et des recrutements dans des groupes armés. En outre, les pourparlers de paix, menés par les Nations Unies, n’ont pas encore trouvé des solutions politiques à ce conflit qui se perpétue jusqu’aujourd’hui.

Depuis cinq ans enfin, la Syrie est devenue le théâtre de plusieurs conflits meurtriers d’origine régionale et mondiale. D’une part, le conflit a fait réapparaître des fractures entre Moscou et Washington; d’autre part, la guerre a montré comme l’Europe a sous-estimé ce cauchemar. Mais l’internationalisation de cette affaire passe également par un autre conflit : celui entre le peuple Kurde et la Turquie.

Qu’est-ce qu’il arrivera en Syrie après l’élection du nouveau président américain Donald Trump ? Le président américain élu, dans une interview exclusive au quotidien “The Wall Street Journal” a dit que sa priorité est Daech et non le président syrien Bachar al-Assad. «Maintenant nous soutenons des rebelles contre la Syrie – a dit encore Donald Trump – et nous n’avons aucune idée de qui sont ces gens». Le nouveau président a fait savoir même qu’il romprait radicalement avec le bellicisme des néo-conservateurs en déclarant sur ce dossier un rapprochement avec la Russie. Hier, l’administration syrienne avait précisé qu’elle travaillerait avec la nouvelle administration américaine moins hostile. La guerre est en tout cas loin d’être terminée.

Antonio Torrenzano

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serguei_lavrov_john_kerry_imageLa diplomatie internationale se réunit ce week-end à Lausanne et Londres pour de nouveaux dialogues sur la Syrie. Les deux réunions internationales: la première rencontre samedi à Lausanne et la seconde dimanche à Londres, elles devraient avoir le but de tenter d’imposer un énième cessez-le-feu. Dans la ville suisse, les deux ministres des Affaires étrangères, John Kerry et Sergueï Lavrov, devraient être encadrés par leurs homologues de Pays du golfe et de la Turquie.

L’émissaire des Nations Unies Staffan de Mistura participera à la réunion de Lausanne et il fera également partie des discussions avec John Kerry et Serguei Lavrov. Devant la presse, l’adjoint de Staffan de Mistura, Ramy Ezzeldin Ramzy, n’a pas souhaité dire les attentes de l’ONU sur la rencontre de samedi entre les ministres des Affaires étrangères américain, russe, turc, qatari et saoudien. Il a toutefois ajouté que Staffan de Mistura poursuivait d’intenses consultations pour tenter d’améliorer la situation humanitaire, mais aussi sur les questions politiques.

«À Lausanne, le principal sujet de conversation sera la brutalité continue du siège d’Alep et les frappes intentionnelles de l’armée russe et du régime syrien», a prévenu le porte-parole du département d’État américain. À Lausanne, les discussions devraient en outre porter sur la proposition formulée par l’émissaire des Nations unies, Staffan de Mistura, d’organiser l’évacuation des djihadistes de l’ex-Front al Nosra pour rétablir le cessez-le-feu. Leur nombre fait cependant débat, ce qui pourrait empêcher tout accord.

John Kerry retrouvera son homologue russe Sergueï Lavrov pour «parler d’une approche multilatérale de résolution de la crise en Syrie», a toujours expliqué le porte-parole du département d’État américain. La réunion de Lausanne se tiendra sur une journée au Beau-Rivage, là où avaient déjà eu lieu en 2015 des négociations beaucoup plus longues sur le programme nucléaire iranien.

À Moscou, le président «Vladimir Poutine a exprimé l’espoir que la rencontre prévue le 15 octobre à Lausanne (…) soit productive afin de contribuer réellement au règlement» du conflit syrien. Sergueï Lavrov a précisé que les discussions se dérouleraient en présence de la Turquie, de l’Arabie saoudite et peut-être du Qatar, trois pays qui soutiennent l’opposition syrienne. Mais ni Moscou, ni Washington n’ont confirmé la présence de l’Iran, acteur fondamental de la crise syrienne et allié du président Bachar el-Assad.«Notre position à Lausanne sera très claire», a déclaré Serguei Lavrov en déplacement dans la capitale arménienne Erevan. «Nous voulons travailler de manière concrète et voir jusqu’à quel point nos partenaires sont prêts à respecter la résolution du Conseil de sécurité», a-t-il dit, selon des propos cités par les agences de presse russes. «Nous n’allons rien proposer d’autre», a-t-il ajouté.

Au lendemain de Lausanne, John Kerry retrouvera dimanche à Londres ses «partenaires internationaux», c’est-à-dire le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France. Lausanne marquera la première entrevue entre Kerry et Lavrov depuis le gel de leurs négociations, annoncé le 3 octobre par Washington après l’échec d’un cessez-le-feu qu’ils avaient initié et qui n’a duré qu’une semaine. Mais leur dialogue sur la Syrie n’a jamais vraiment été rompu, les deux hommes se téléphonaient encore ces derniers jours. Le département d’État a d’ailleurs souligné que si les discussions bilatérales étaient suspendues, elles n’étaient pas mortes et il n’a pas exclu un tête-à-tête à Lausanne.

Antonio Torrenzano

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devastations_sans_fin_syrie_imageLa guerre en Syrie a fait plus de 300.000 morts depuis sa naissance au mois de mars 2011, a indiqué aujourd’hui l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) en publiant un nouveau dossier en ce qui concerne les violences et les décès causés par ce conflit dévastateur.

Ce nouveau bilan a été annoncé au lendemain de l’entrée en vigueur de la nouvelle trêve négociée entre Russes et Américains pour essayer de mettre fin au conflit. Selon l’OSDH, le nombre de disparitions a atteint 301.781 parmi lesquels 86.692 civils dont 15.099 enfants à la date du 12 septembre. Les civils sont en train de payer un lourd tribut dans les violences de cette guerre.

Sur le terrain, les armes se sont tué lundi soir après l’entrée en vigueur du compromis par la Russie et les États-Unis, énième effort pour mettre un terme à plus de cinq ans de conflit. “C’est globalement calme sur tous les fronts, surtout dans les régions de Damas, d’Alep et d’Idleb, hormis quelques roquettes tirées dans le sud juste après le début de la trêve“, a dit à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien ds droits de l’Homme, en allusion aux principales zones de combats entre rebelles et régime. Cet accord ne s’applique pas toutefois aux zones contrôlées par DAECH et le Front Fatah al-Cham. Si la trêve tient, cette cessation des hostilités devrait déboucher sur une collaboration entre Moscou et Washington contre les deux groupes terroristes. Elle devra également permettre l’acheminement d’aides humanitaires aux zones assiégées, notamment dans la ville divisée d’Alep.

Antonio Torrenzano

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L’envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie Staffan de Mistura, lors d’un point de presse à Genève, a exprimé sa préoccupation pour la paralysie de l’aide humanitaire dans le pays syrien. Aucun convoi n’a pas encore accédé aux zones assiégées depuis le début du mois d’août. 

«Aucune aide humanitaire n’arrive en Syrie en ce moment, sauf à Deir ez-Zor », a-t-il affirmé. Staffan de Mistura a réclamé une hypothétique trêve humanitaire à commencer par la ville d’Alep, pour permettre aux convois des Nations Unies d’avoir accès aux individus qui se trouvent dans une situation de besoins.

L’Envoyé de l’ONU a en outre dénoncé la poursuite des combats. « En Syrie, ce que nous entendons et voyons, ce ne sont qu’offensives, contre-offensives, roquettes, bombes, mortiers, canons, napalm, chlore,frappes aériennes, kamikazes», a-t-il dit.

De sa part, la Commission internationale indépendante d’enquête sur la Syrie a exprimé sa profonde préoccupation pour la sécurité des civils vivants dans la zone est de la ville d’Alep. Selon la Commission d’enquête, la mise en place de couloirs humanitaires serait urgente et ils devraient être conformes aux principes du droit international.

«Les civils qui choisissent de rester, ils doivent avoir un accès sans des entraves à l’appui humanitaire», a précisé la Commission.  La même a de nouveau souligné qu’indépendamment de l’existence de couloirs humanitaires, «l’obligation légale pour les belligérants reste celle de ne pas diriger d’attaques contre des civils». Alors que les attaques et les violences se poursuivent dans toute la Syrie, la Commission demande à la communauté internationale, en particulier aux États soutenant les acteurs locaux du conflit, de faire pression pour un retour aux négociations politiques.

Antonio Torrenzano

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staffan_demistura_onugenève_imageLes négociations de paix sur la Syrie ont repris ce mercredi à Genève. Ce nouveau cycle de conversations diplomatiques arrive trois semaines après un deuxième round au mois de mars 2016 sans des résultats. Il devrait durer presque douze jours. L’émissaire des Nations Unies a reçu les représentants des principales factions de l’opposition syrienne ce mercredi 13 avril.

L’ONU par ce nouveau cycle va tenter de trouver un accord, mais le fossé reste considérable entre le régime de Damas et l’opposition syrienne. Cette reprise des pourparlers coïncide avec les élections législatives que le régime de Bachar al-Assad a organisées mercredi dans les zones qu’il contrôle. Les bureaux de vote sont restés ouverts 12 heures. La délégation diplomatique du régime de Damas arrivera que vendredi à Genève pour participer aux pourparlers.

Sur le terrain, le cessez-le-feu semble jour après jour toujours plus fragile. La Syrie risque par ailleurs de replonger dans une guerre complexe opposant le régime, les rebelles modérés, les islamistes ainsi que les deux frères ennemis du djihadisme : le groupe de DAECH et le Front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda. Mardi 12 avril, Staffan de Mistura a déclaré au Conseil de sécurité son inquiétude devant l’escalade des combats en Syrie qui menacent la reprise des négociations. L’émissaire en s’adressant au Conseil de sécurité par vidéo-conférence depuis Téhéran, il a souligné cette augmentation du niveau de violence, tout en estimant que cette accentuation, surtout marquée à Hama, Damas et dans la ville d’Alep nord, reste contenue.

Antonio Torrenzano

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palais_nations_nations_unies_genève_image_2016Les prochaines négociations de paix sur la Syrie devraient reprendre le 9 ou 10 avril 2016, l’a déclaré l’envoyé spécial pour la Syrie Staffan de Mistura à la fin de la première session de discussions indirectes entre le régime et l’opposition au Palais des Nations de l’ONU à Genève. Les nouveaux attentats de Bruxelles ont rappelé l’urgence de parvenir à une solution négociée en Syrie, avait déjà souligné Staffan de Mistura à Genève. La tragédie de Bruxelles souligne une nouvelle fois “que nous n’avons pas de temps à perdre“, a estimé l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, pour qui “il faut éteindre le feu” dans ce pays.

Les discussions indirectes sont flexibles (…), mais la date cible est le 9 avril. Ou le 10. Peut-être le 11, selon les arrivées”, a déclaré le représentant de l’ONU lors d’une conférence de presse. Les représentants du régime de Damas avaient demandé une reprise du dialogue après les élections parlementaires que le gouvernement syrien organise le 13 avril 2016. Cinq membres de la délégation sont candidats à ce scrutin, dont l’annonce en février par le président Bachar al-Assad avait été perçue comme un revenir sur ses paroles de la part de la communauté internationale.

Si les gens arrivent le 13 ou le 14, ils seront les bienvenus, a dit Staffan de Mistura. Mais nous commencerons à parler à la date fixée qui, à mon avis, ne peut pas être plus tard que le 9 ou le 10 avril. Pendant une dizaine de jours, le diplomate a fait la navette entre les délégations du régime et de l’opposition dans l’espoir de trouver une issue politique à la guerre en Syrie, qui a déjà fait plus de 270.000 morts. La première séance n’a pas permis d’entrer concrètement dans les négociations compte tenu de l’insistance du régime à discuter de grands principes, comme la lutte contre le terrorisme ou l’intégrité territoriale du Pays. Douze points généraux ont été identifiés comme des points de convergence pour poursuivre les dialogues, mais pas d’avancée sur la transition politique.

Les 12 points portent sur le respect de l’intégrité territoriale, la non-interférence d’autres pays, la protection des différentes identités culturelles ou encore la représentation de 30% de femmes dans les institutions qui devront bénéficier d’une continuité. Les mêmes reprennent aussi l’objectif de la résolution du Conseil de sécurité, soit un gouvernement de transition dans les six mois, une nouvelle Constitution et des élections dans les 18 mois. Une armée nationale unifiée est prévue dans les 12 points de Staffan de Mistura autant que d’actions contre le terrorisme et le retour des réfugiés et des déplacés. En ce qui concerne le côté financier, des réparations devront être attribuées et une conférence de donateurs devra permettre le développement du pays.

Depuis un mois, malgré quelques incidents, la trêve est globalement respectée. Moscou concentre ses bombardements désormais uniquement sur les cibles de DAECH. Une situation qui a permis à l’armée syrienne d’entrer jeudi dans la ville de Palmyre contrôlée par les djihadistes.

Antonio Torrenzano

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staffan_de_mistura_genève_imageLes négociations de paix sur la Syrie ont officiellement débuté, a affirmé aujourd’hui l’envoyé spécial de l’ONU Staffan de Mistura à la fin de la première journée de rencontres. Ce matin, l’envoyé des Nations Unies avait rencontré la délégation du gouvernement de Damas. Cet après-midi, Staffan de Mistura s’est retrouvé pour deux heures avec la délégation de l’opposition syrienne.

Après avoir longuement hésité, l’opposition a dépêché une délégation samedi soir en menaçant immédiatement de repartir sans garantie sur ses demandes. Dimanche, la délégation avait reçu Staffan de Mistura près de son hôtel pour une visite de courtoisie. Le diplomate italo-suédois avait au contraire accueilli vendredi 29 janvier au Palais des Nations Unies les représentants du président Bachar el-Assad, mené par l’ambassadeur Bachar al-Jaafar, pour une réunion préparatoire.

La communauté internationale tente d’organiser un dialogue entre la dissidence syrienne et le régime de Damas afin de chercher une solution politique négociée à la guerre dans ce pays. Conflit qui a fait plus de 260.000 morts et des millions de réfugiés et déplacés depuis mars 2011. La réunion de Genève, prévue initialement le 25 janvier, avait déjà été reportée au 29 janvier en raison de blocages sur la composition du cercle des opposants.

Antonio Torrenzano

 

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staffan_demistura_onugenève_imageÀ moins de 48 heures du début  des négociations de Genève sur la Syrie, la participation de l’opposition politique n’a pas été encore confirmée. Des groupes clés de l’opposition réunis au sein du Haut Comité des Négociations (HCN) devront se prononcer aujourd’hui à Riyad sur leur participation aux pourparlers de paix. Une source proche de la réunion de Riyad a indiqué que le HCN veut être le seul représentant de l’opposition à ces négociations diplomatiques.

Le groupe de Riyad est une fédération de groupes d’opposition au régime syrien rassemblés par le gouvernement saoudien. Parmi eux, le groupe Ahrar Al Sham, proche au Front Al-Nosra et protégé par la Turquie. Ahrar Al-Sham a critiqué la conférence de Riyad, car elle n’impliquait pas le Front Al-Nosra, leur ancien allié. La Russie s’oppose à la participation de ce groupe à Genève. Pour le ministre des affaires étrangères russe Mikhail Lavrov, c’est une organisation terroriste alliée à Al-Nosra. De sa part, la Turquie, hostile au régime de Damas de Bachar al-Assad, est fermement opposée à la participation du Parti kurde de l’union démocratique (PYD), la branche politique des YPG, une milice kurde. Milice kurde, alliés des États-Unis, élément clé dans la lutte contre DAECH. La Russie estime que, sans les Kurdes, les négociations ne sauraient “donner de résultats”.

Le problème, pour mettre fin à la guerre en Syrie, est qu’il y a une multitude d’acteurs régionaux qui sont trop forts pour perdre, mais ils sont trop faibles pour gagner. Les pays tels que l’Iran avec le mouvement d’Hezbollah ont le sentiment de lutter pour leur existence. Cette guerre, ils ne peuvent pas la perdre. D’autres, comme l’Arabie saoudite et la Turquie, ont investi trop de crédibilité dans la lutte contre la Syrie pour admettre maintenant qu’ils n’ont aucune chance d’atteindre leur objectif de renverser Bachar al-Assad. La Turquie, qui semblait avoir atteint une haute influence à travers tout le Moyen-Orient dans la période 2009-2011, pourrait aujourd’hui être le grand perdant. Son image de Pays prospère, moderne, bien qu’islamique, séduisait beaucoup de protestataires pendant le printemps arabe. Toutefois, le président Recep Tayyip Erdogan a bientôt montré qu’il soutenait une prise de pouvoir des Arabes sunnites religieux, anti-chiites, anti-kurdes et anti-laïques qui soulèveraient des résistances. La politique menée vers Syrie, c’est-à-dire de tolérer ou aider Isis, al-Nusra ou des groupes de djihadistes extrémistes, a été une calamiteuse erreur de calcul pour la Turquie. Jusqu’à ce moment, le rêve néo-ottoman du président Erdogan de refaire de la Turquie une grande puissance du Moyen-Orient, a abouti à son contraire.

Staffan de Mistura a envoyé mardi les invitations, sans révéler le nombre des personnes invitées, ni leur identité. “Nous l’annoncerons avant la réunion de vendredi”, a dit sa porte-parole. Quoi qu’il en soit, l’optimisme n’est pas de mise pour les négociations de Genève, qui ont été reportées de lundi à vendredi. Les négociations, appelées à durer six mois, doivent porter sur une feuille de route qui prévoit un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les six mois et des élections politiques dans les 18 mois.

Antonio Torrenzano

 

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staffan_de_mistura_onugenève_imageLes invitations aux pourparlers de paix pour la Syrie, qui doivent commencer le 29 janvier à Genève, ont été envoyées ce mardi, a-t-on appris auprès du service de presse de Staffan de Mistura, représentant des Nations Unies pour la Syrie.

“Les invitations ont été envoyées ce mardi”, a déclaré la porte-parole. La même s’est toutefois refusée à préciser le nombre et l’identité des personnes qui seront invitées à représenter le régime de Damas et l’opposition. Toutefois, la présence de l’opposition politique n’a pas été encore confirmée. Interrogé par la chaîne de télévision Al Hadath, Asaad al Zoubi, qui devrait diriger l’équipe des négociateurs de l’opposition syrienne, a communiqué son pessimisme antécédent d’une nouvelle réunion programmée à Riyad toujours concernant la participation. Les opposants réclament, notamment du régime syrien et de ses alliés, un arrêt des bombardements, une levée du blocus des secteurs assiégés et la libération de détenus.

Les négociations à Genève, appuyées par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, devaient initialement débuter lundi, mais le calendrier n’a pu être tenu du fait notamment de fortes divergences sur la composition de la représentation de l’opposition politique syrienne. Staffant de Mistura a dit lundi à la presse que la date d’ouverture de ces discussions, prévue initialement pour le 25 janvier, avait dû être reportée au 29 en raison d’un blocage.

Autre point de discorde : la participation des Kurdes à ces négociations. Sur le terrain, les Kurdes sont presque les seuls à se battre contre le groupe jihadiste de DAECH. Ils sont soutenus par Moscou, mais la Turquie est fermement opposée à leur participation aux négociations de Genève. Déjà hier, la présence de Salih Muslim, coprésident du parti de l’Union démocratique kurde, avait provoqué de vives protestations de la part d’Ankara.

Pour sa part, le magazine américain “Foreign Policy” affirme que si les formations politiques Kurdes prennent part aux négociations, ces dernières pourront être visiblement boycottées par la Turquie. Selon l’hebdomadaire, les États-Unis ont déjà envoyé leurs représentants à Riyad et à Ankara afin de prévenir toute tentative de faire échouer le dialogue de paix.

Antonio Torrenzano