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syrie_heide_levine_image_02Les réunions de paix sur la Syrie, qui devaient commencer ce lundi à Genève, débuteront le 29 janvier 2016 et dureront 6 mois, a déclaré lundi l’émissaire des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura. «Les invitations seront envoyées mardi, et les pourparlers commenceront le 29 janvier», a déclaré M. de Mistura au cours d’une conférence de presse. Les discussions de Genève devront porter sur la feuille de route établie en décembre 2015 par le Conseil de sécurité des Nations Unies qui prévoit un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les 6 mois et des élections dans les 18 mois.

Le début des réunions a été retardé à cause des dissensions entre les représentants du régime de Damas et ceux de l’opposition en ce qui concernait la composition des délégations. L’opposition syrienne dialoguera avec le régime de Damas. Elle est un groupe formé le mois dernier à Ryad et compte parmi elles d’importantes factions rebelles armées, mais celle-ci exclut le principal parti kurde et d’autres figures de l’opposition contre Bachar al-Assad. La Russie, pays allié du régime de Bachar al-Assad, a cherché à faire participer certains de ceux qui ont été exclus, mais l’opposition a accusé Moscou de chercher à inclure des figures proches du régime et elle a menacé de boycotter les négociations si d’autres représentants de l’opposition y étaient invités.

Le conflit syrien engage des acteurs aux intérêts divergents. C’est l’une des principales causes des difficultés pour trouver une solution politique. Qui sont-ils ces principaux acteurs ? Le régime de Damas ne veut pas abandonner le pouvoir qu’il détient depuis 15 ans et il refuse de démissionner. Le président Assad contrôle les grandes villes Damas, Homs, une partie d’Alep et du littoral. La Russie et l’Iran sont les plus fidèles partners de Bachar al-Assad. En outre des Iraniens se battent aux côtes des soldats syriens et l’Iran finance également les milices chiites du Hezbollah en Syrie.

L’opposition politique est la “Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution” basée à Instabul. Cette coalition politique a très peu d’influence en Syrie. Des partis d’opposition, tolérés par le régime, siègent également à Damas. Les différentes formations politiques se sont pour la première fois mises d’accord sur une déclaration commune lors d’une réunion à Riyad le 10 décembre 2015. Cette déclaration commune appelle à la création d’un nouvel État inclusif et démocratique sans le président Bachar al-Assad.

Sur le terrain, DAECH domine de vastes zones du Pays dans le nord et dans l’est de la Syrie. Sa propagande a attiré plus de 30.000 soldats étrangers venus à grossir ses rangs. Sur le terrain, il y a aussi d’autres formations de rebelles. Ils sont puissants dans le nord-ouest et le sud de la Syrie. Ils sont plusieurs groupes allant des modérés soutenus par l’Occident jusqu’aux islamistes radicaux. Ils ont coopéré à plusieurs reprises avec le Front al-Nostra, émanation du réseau terroriste Al-Quaida. L’Arabie Saoudite et la Turquie sont les principaux alliés de l’opposition politique. En outre, Riyad veut faire reculer l’influence iranienne et chiite en Syrie.

“Il n’y aura pas de cérémonie d’ouverture”, a encore indiqué l’émissaire de l’ONU. Il a précisé que les participants à ces pourparlers discuteront en priorité de “cessez-le-feu et d’aide humanitaire”.”Chaque jour perdu est un jour perdu pour le cessez-le-feu et l’aide humanitaire”, a-t-il dit. Staffan de Mistura a enfin dit que: “Ces pourparlers ne sont pas un Genève 3″. La guerre civile en Syrie a déjà donné lieu à deux séries de négociations à Genève, appelées Genève 1 et Genève 2, mais qui n’ont donné aucun résultat.

Antonio Torrenzano

*Un particulier remerciement à la photojournaliste et photographe Heidi Levine pour l’image.

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syrie_patrick_chappatte_imageDans un appel conjoint, 120 organisations humanitaires et des agences techniques des Nations Unies ont exhorté la communauté internationale et les gouvernements à mettre fin au conflit en Syrie et aux souffrances subies par des millions de civils.

«La guerre atteint bientôt sa cinquième année de brutalités. Le sang continue de couler. Les souffrances s’aggravent. C’est pourquoi aujourd’hui, nous, les dirigeants d’organisations humanitaires et d’agences humanitaires des Nations Unies, appelons non seulement les gouvernements, mais aussi chacun d’entre vous, citoyens du monde entier, à élever votre voix pour mettre fin à ce carnage. Pour exhorter toutes les parties au conflit à trouver un accord de cessez-le-feu et un chemin vers la paix », déclarent ces organisations dans leur mobilisation.

Elles réclament en outre: un accès sans restriction et durable pour que les organisations humanitaires puissent apporter des secours immédiats à tous ceux qui en ont besoin en Syrie; des pauses humanitaires et des cessez-le-feu sans des conditions et surveillés pour acheminer de la nourriture et d’autres aides urgentes aux civils. D’organiser des campagnes de vaccination et d’autres campagnes sanitaires et permettre aux enfants de retourner à l’école. «Il s’agit de mesures pratiques. Aucune raison pratique ne doit empêcher leur mise en œuvre s’il existe une volonté de les mettre en œuvre », affirme l’interpellation.

Le 18 décembre 2015, les principaux acteurs internationaux du conflit syrien s’étaient réunis à New York afin de trouver une solution politique au conflit syrien. Dans la ville américaine, ils avaient adopté à l’unanimité une résolution qui devait entériner un plan de paix pour la Syrie. En octobre et novembre 2015, une feuille de route avait déjà été rédigée lors de deux conférences à Vienne. Le protocole prévoyait la mise en place dès que possible d’un cessez-le-feu et la formation, dans les six mois à venir, d’un gouvernement de transition. Mais cette voie diplomatique reste encore incertaine et en suspens.

«Plus que jamais, le monde a besoin d’entendre une voix publique et collective exiger qu’un terme soit mis à ces atrocités. Parce que ce conflit et ses conséquences nous touchent tous », ajoutent-elles. Depuis le début des violences en mars 2011, environ 13,5 millions de personnes en Syrie ont besoin d’une aide humanitaire et 4,6 millions de personnes ont fui vers les pays voisins et au-delà. “C’est la plus grande population de réfugiés de notre époque contemporaine”, a souligné le haut-commissaire de l’UNHCR, Antonio Guterres.

Antonio Torrenzano

*Un particulier remerciement à l’artiste Patrick Chappatte pour l’illustration.

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sergei_lavrov_emissaireonu_staffan-de-mistura_john-kerry_imageUn nouveau cycle de négociations sur la Syrie aura lieu ce week-end à Vienne, en Autriche. Cette nouvelle rencontre internationale doit tracer les contours d’une transition politique en Syrie, pays ravagé par quatre ans et demi de guerre. L’objectif principal de négociations sous ce format est de soutenir l’établissement d’un dialogue entre les Syriens eux-mêmes, en utilisant les possibilités de tous les acteurs extérieurs qui ont de l’influence sur la situation, a souligné Serguei Lavrov, lors d’un entretien téléphonique avec son homologue américain John Kerry mercredi soir. Lors de la dernière rencontre à Vienne sur la Syrie, 17 pays, dont la Russie et pour la première fois l’Iran, avaient examiné les possibilités d’un règlement politique du conflit syrien, en l’absence de représentants de l’opposition syrienne et du régime syrien.

La nouvelle réunion devra sélectionner l’éventuelle “délégation unifiée” de l’opposition syrienne qui discutera avec le régime de Damas de la transition politique. Mais, ce n’est pas ce week-end que tout sera réglé, il y aura une nouvelle confrontation. Selon une source diplomatique, une commission préparatoire, composée des fonctionnaires de neuf pays, commencera dès jeudi à travailler sur les listes d’opposants, sur celles qui sont définies d’organisations terroristes et sur les questions concernant l’humanitaire. Vendredi, la même commission se réunira encore une fois et samedi la vingtaine de ministres se retrouveront de manière officielle. La Russie et l’Iran ne sont pas d’accord avec les États-Unis et leurs alliés Européens et Arabes sur les groupes devant être qualifiés comme terroristes et ceux pouvant être considérés comme faisant partie de l’opposition syrienne. Ils sont séparés également et ils sont en profond désaccord en ce qui concerne le destin du président Bachar al-Assad.

Sur le terrorisme, une autre source diplomatique européenne a fait savoir que la Russie a déjà présenté une liste de 38 noms d’opposants, dont trois anciens présidents de la coalition de l’opposition : Ahmad Jarba, Ahmad Moaz al-Khatib, Hadi al-Bahra ainsi que son actuel président Khaled al Khoja. Y figurent aussi des représentants de l’opposition de l’intérieur et même deux représentants des Frères Musulmans, Mohammad Tayfour et Mohammad Habache. De sa part, l’Arabie saoudite a présenté une liste de vingt noms et l’Égypte en a soumis dix. Il faudra avoir beaucoup de temps pour réussir à constituer donc une liste acceptée par tous les Pays participants aux négociations.

Le 5 novembre 2015 selon l’agence Reuters, la diplomatie russe aurait présenté un document intitulé “Approche pour le règlement de la crise syrienne”, qui proposerait la constitution d’un comité constitutionnel présidé par un candidat accepté par le régime et l’opposition sous les auspices de Staffan de Mistura. Ce comité aurait pour mission de rédiger une nouvelle Constitution en 18 mois. Le texte n’interdirait pas à la famille de Bachar al-Assad de se présenter à ce nouveau suffrage. Ce texte n’existe pas a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova. «L’information de Reuters ne correspond pas à la réalité», a remarqué la représentante du Ministère russe des Affaires étrangères. «Nous menons des consultations avec des collègues sur la base de la déclaration prise à Vienne le 30 octobre et le communiqué de Genève de 2012. Lors de la préparation à la rencontre, nous partons de la nécessité d’élaborer une compréhension commune de ceux qui sont les terroristes et une liste des représentants de l’opposition syrienne qui mènera les négociations avec Damas», a-t-elle ajouté.

De sa part, l’envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a déclaré que l’ONU est prête à soutenir toute décision prise lors du prochain cycle de négociation internationale. «Mon principal but était de veiller à ce que le Conseil de sécurité soit bien informé sur ce qui se passera à Vienne », a déclaré Staffan de Mistura lors d’une conférence de presse mardi au siège de l’ONU à New York, peu après s’être entretenu avec les 15 membres du Conseil de Securité. « En ce qui nous concerne, l’ONU est prête à soutenir toute décision qui sera prise à Vienne », a déclaré Staffan de Mistura en précisant que les participants aux pourparlers seront divisés en trois groupes de discussion thématiques qui se pencheront séparément sur le terrorisme, l’opposition au gouvernement et les questions humanitaires.

Enfin, Pékin prendra part à cette deuxième rencontre sur la Syrie dans la capitale autrichienne a déclaré le porte-parole de la diplomatie chinoise, Hong Lei. « La Chine y participera pour promouvoir la résolution politique du problème syrien», a indiqué le porte-parole Hong Lei.

Antonio Torrenzano

 

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guerra-siriana-attivista-che-compra-coperte-ai-civiliLe conflit en Syrie qui dure depuis quatreans reste d’une extrême violence. Il a fait plus de 200.000 personnes tuées depuis le début de la crise en mars 2011. Quelque 12,2 millions de personnes ont maintenant besoin d’aide humanitaire, et plus de 11 millions ont été forcés de fuir leurs maisons. Des millions d’enfants syriens souffrent de traumatismes et de problèmes de santé, et plus de la moitié des services publics de la Syrie ont été détruits. La spirale de la violence ne connaît pas de répit.

L’Histoire retiendra que tout avait commencé au mois de mars 2011 quand un petit souffle de l’ancien vent du printemps arabe en provenant de la Tunisie et de l’Égypte fait entrer une partie des Syriens en rébellion contre le régime de Bachar El-Assad. La révolte était partie de Deera, chef-lieu de province à 150 km au sud de Damas, puis elle s’était propagée aux villes côtières de Baniyas et Lattaquié, à la banlieue de Damas, à Homs, à Hama et aux petites villes non lointaines de Rastan, Talbisseh, Maaret al-Nouman, Idleb, pour atteindre en juillet 2011 la province de Deir ez-Zor. Il y avait deux points communs entre les différentes zones qui défiaient le régime de Bachar al-Assad.

En premier lieu, il s’agissait des espaces périphériques sur le plan économique et politique négligés dans le cadre du passage de l’économie socialiste à l’économie de marché; des petites villes qui avaient grossi trop vite sans un opportun soutien économique et social de la part du pouvoir central de Damas. Depuis l’arrivée au pouvoir de Bachar al-Assad, la Syrie s’était ouverte aux investissements étrangers, mais tout cela avait créé peu d’emplois et engendré beaucoup de frustrations. Les libéralisations économiques creusent des écarts de revenu au sein de la société syrienne. Elles génèrent une croissance économique captée par une élite, mais n’engendrent pas de développement comme dans d’autres Pays émergents. Le deuxième point : cette révolte au début ne concernait dans sa considérable majorité que des territoires arabes sunnites. La révolte n’était pas comparable aux événements de Tunisie et d’Égypte. Elle était différente en raison de son caractère communautariste.

Les territoires de la révolte étaient exclusivement sunnites en opposition aux alaouites. L’animosité des sunnites à l’égard des alaouites avait grandi au cours des dernières décennies à cause du favoritisme de l’État vers cette dernière communauté. Les alaouites demeuraient privilégiés grâce à leur intégration dans les réseaux du pouvoir. Et aujourd’hui, que reste-t-il ? Il reste un Pays en ruine, une population confrontée à une situation humanitaire catastrophique. Selon les experts, la guerre civile a aussi engendré une inflation record qui dépasse 240% à présent. Les investissements, le tourisme et le commerce extérieur sont proches de zéro et la production pétrolière a chuté presque de 80%. Depuis cinq ans, loin d’être une simple crise nationale ou régionale, la guerre civile syrienne a rapidement pris un accent international en impliquant États-Unis, Chine, Russie, Iran, Liban, nombreuses agences internationales de l’ONU et de même multiples organisations terroristes d’Al-Qaida à l’État islamique.

Alors que la guerre en Syrie entre dans sa cinquième année, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé jeudi la communauté internationale à ne pas abandonner les Syriens et à les aider trouver une solution politique pour mettre fin à ce conflit. « Les Syriens se sentent de plus en plus abandonnés par le monde alors qu’ils entrent dans la cinquième année d’une guerre qui déchire leur pays. Ils continuent, ainsi que leurs voisins, de souffrir sous les yeux d’une communauté internationale, toujours divisée et incapable de prendre des mesures collectives pour arrêter le massacre et la destruction », a dit le chef de l’ONU dans une déclaration à la presse.

L’Organisation des Nations Unies continue de fournir tous les jours une assistance au peuple syrien pour sauver des vies. À Alep, l’envoyé spécial Staffan de Mistura travaille sans relâche pour parvenir à une suspension de l’utilisation d’armes lourdes afin que les Nations Unies puissent fournir d’aide humanitaire à la population assiégée de la ville. Mais le chef de l’ONU a rappelé que l’aide humanitaire ne suffit pas à soulager les souffrances, ni à arrêter la guerre. Selon lui, il est impératif de mettre fin au conflit syrien « si nous voulons éteindre les feux de l’extrémisme violent et du sectarisme qui se répandent dans toute la région ».

Antonio Torrenzano

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syrie_scrutin_presidentiel_imageLe président Bachar al-Assad affrontera deux candidats à l’élection présidentielle du 3 juin. Les adversaires sont : Hassan Abdellah al-Nouri et Maher al-Hajjar. Pour cette élection, dont le résultat ne fait aucun doute, 24 postulants avaient fait acte de candidature. Une vingtaine de candidatures rejetées.

 

Le haut Tribunal constitutionnel a validé les candidatures de Maher al-Hajjar, de Hassan Abdellah al-Nouri et de Bachar Hafez al-Assad, selon l’ordre de la date des dépôts des candidatures, a déclaré le même président du tribunal Majed al-Khadra. Les autres candidatures ont été refusées, car elles étaient non conformes aux critères constitutionnels.

 

Abdellah al-Nouri est un homme d’affaires syrien, diplômé d’universités américaines et membre de l’opposition de l’intérieur tolérée par le régime. Selon la télévision d’État syrienne, le candidat al-Nouri est diplômé en gestion de l’Université de Damas, d’un magistère de l’Université du Wisconsin aux États-Unis et d’un doctorat en gestion et en développement de ressources humaines de l’Université John F. Kennedy en Californie. Maher al-Hajjar, né le 22 avril 1968, il est originaire de la ville d’Alep. Il est un député indépendant qui a longtemps été membre du parti communiste. Tous deux sont non connus au niveau international.

 

L’ONU avait vivement critiqué la décision de Damas de tenir cette élection présidentielle. Selon le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric : «une telle élection est incompatible avec l’esprit et la lettre du communiqué de Genève » pour une possible transition démocratique en Syrie.

Antonio Torrenzano

 

 

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enfants_syriens_image_2014La guerre civile syrienne est entrée aujourd’hui dans sa quatrième année de violence. Avec 146.000 morts, le plus grand nombre de réfugiés au monde, cette crise apparaît sans une issue. Trois ans de combats ont détruit la nation. Trois ans de bombardements ont plongé la Syrie dans une crise humanitaire sans précédent. L’échec des négociations diplomatiques de Genève en janvier et au mois de février 2014, qui ont pour la première fois mis face à face des représentants du régime et de l’opposition politique en exil, n’a débouché sur aucun progrès.

 

La révolte était née quelques semaines après le collapsus des régimes tunisien et égyptien par des rassemblements pacifiques les 15 et 16 mars 2011 pour exprimer le désaccord contre l’arrestation de jeunes accusés d’avoir graffité des illustrations contre le régime de Bachar al-Assad. La répression par la suite s’est militarisée et, au fil des mois, le conflit est devenu une guerre totale. Les négociations diplomatiques pour une reprise du dialogue à Genève persistent dans l’impasse et le président Bachar al-Assad n’est pas prêt à abandonner le pouvoir. Le parlement a d’ailleurs voté jeudi une loi ouvrant la voie à sa réélection en excluant de facto l’opposition en exil de la prochaine présidentielle. Une décision qui fait obstacle aux négociations de paix, comment le médiateur international Lakhdar Brahimi a affirmé.

 

Dans un rapport publié mardi à Genève, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance affirme que le nombre d’enfants victimes a passé de 2,3 millions il y a un an à 5,5 millions. Le nombre d’enfants déplacés a triplé : de 920.000 à presque trois millions. Un enfant syrien sur dix, soit 1,2 million d’enfants ont été contraints de fuir à l’étranger et vivent dans les camps dans les pays voisins. Quelque 40’000 enfants y sont nés depuis l’année 2011. Le conflit en Syrie a un impact dévastateur sur 5,5 millions d’enfants, a affirmé encore l’UNICEF. Si les hostilités ne cessent pas, des millions de jeunes deviendront une génération perdue exposée à une violence brutale sans un accès correct à l’éducation et à la santé.

Antonio Torrenzano

 

 

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En deux ans et demi, la révolte en Syrie contre le régime de Bachar al-Assad, écrasée dans le sang, s’est muée en une guerre civile destructrice. Plus de 110.000 morts, six millions de personnes déracinées, un pays en ruine. Tout commence au mois de mars 2011 quand un petit souffle de vent du printemps arabe en provenant de la Tunisie et de l’Égypte fait entrer une partie des Syriens en rébellion contre le régime de Bachar El-Assad.

 

L’Histoire retiendra que tout avait commencé à Sidi Bouzid en Tunisie. C’était le mois de décembre 2010. Depuis quelques jours, il tombait Zine el-Abidine Ben Ali, le dictateur tunisien. En quelques mois, Hosni Moubarak était démissionné en Égyptie. Depuis deux ans et demi, Bachar el-Assad, le dictateur syrien, il se transformait dans le despote de Damas.

 

Mais aux méthodes, les plus effroyables d’un régime sanguinaire répondent aujourd’hui les crimes odieux et bestiaux commis par plusieurs factions de l’opposition, comme le reportage du New York Times a souligné hier. Crimes bestiaux ? Ce serait manquer du respect au monde animal des prédateurs qui ont des règles de conduite plus vertueuses. La spirale de la violence ne connaît pas de répit. Dans ce contexte, les Occidentaux ont du mal à trouver une position commune. Loin d’être une simple crise nationale ou régionale, la guerre civile syrienne a rapidement pris un accent international en impliquant États-Unis, Chine, Russie, Iran, Liban et même l’organisation terroriste d’Al-Qaida.

 

Selon un nouveau bilan de l’Observatoire syrien des Droits de l’Homme (organisation basée à Londres), publié le 1er septembre 2013, au moins 110.371 personnes ont été tuées depuis mi-mars 2011. Le nombre de réfugiés dépasse désormais les deux millions; plus de six millions de personnes au final ont été déracinées par le conflit. C’est-à-dire plus du quart des 22 millions d’habitants que compte le pays. Selon les experts, la guerre civile a aussi engendré une inflation record qui dépasse 200% aujourd’hui. Les investissements, le tourisme et le commerce extérieur sont proches de zéro et la production pétrolière a chuté presque de 95%.

 

Antonio Torrenzano