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La fin du califat de DAECH et la victoire militaire sur le terrain de l’armée du régime de Bachar el-Assad ensemble aux forces Russes et Iraniennes marque l’entrée du conflit syrien dans une autre période. La défaite de DAECH, le vrai ennemi sur le terrain pour Damas, a remis en question les sujets politiques des négociations diplomatiques.

Pourquoi négocier quand le régime a reconquis sa souveraineté territoriale ? Le régime et ses alliés contrôlent désormais 65 % du terrain, ils sont en position de force, la question du départ de Bachar el-Assad n’est plus primordiale. La victoire militaire de Bachar el-Assad est arrivée après la prise d’Alep.

Alep a été une victoire importante : le régime a gardé l’ensemble de la Syrie utile, c’est-à-dire l’axe nord-sud qui relie Damas à Alep, en passant par Homs, Hama et Lattaquié. Mais la prise d’Alep a été également une victoire diplomatique russe. Car si le président syrien a sauvé son régime; Poutine, lui, a consolidé sa position dans la région ensemble aux Iraniens et Hezbollah. L’armée syrienne toute seule ne pouvait pas gouverner l’ensemble de son territoire.

Les cartes les meilleures sont maintenant dans les mains du régime de Damas et des Russes. L’Occident a trop hésité. La paix en Syrie sera-t-elle signée à Genève? À Genève verra-t-on le début d’un possible accord politique à long terme ? Presque sûrement, il sera un “Pax russiana” à écrire la parole fine au conflit.

Antonio Torrenzano

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syrie_sommet_de_vienne_imageLes principaux acteurs diplomatiques internationaux du dossier syrien, dont les États-Unis, la Russie et les deux puissances régionales Iran et Arabie Saoudite se sont réunis aujourd’hui à Vienne afin de trouver la possibilité d’un règlement politique du conflit qui fait rage depuis plus de quatre ans. Contrairement à Genève 2, les Syriens du régime et de l’opposition ont été absents des discussions de Vienne.

Le carnet des deux jours de rencontre a été très chargé. John Kerry avait rencontré jeudi son homologue iranien Mohammad Javad Zarif pour un premier entretien, après le russe Sergueï Lavrov. Ensuite, les chefs des diplomaties américaine, russe, turque et saoudienne, se sont vus jeudi soir. Sergueï Lavrov, John Kerry, leurs homologues saoudiens Adel al-Jubeir et turc Feridun Sinirlioglu ont discuté à quatre, à la veille de la rencontre plénière. Pour le secrétaire d’État américain, la réunion de Vienne devait être «l’occasion la plus prometteuse de trouver une ouverture politique». Un premier round de discussions, c’était déjà déroulé la semaine dernière à Vienne entre les ministres des Affaires étrangères américain, russe, saoudien et turc.

La rencontre d’aujourd’hui s’est déroulée dans un grand hôtel de la capitale autrichienne. La réunion a été élargie ce matin à une vingtaine de diplomaties occidentales et du Moyen-Orient, avec notamment la présence de représentants chinois, libanais et égyptiens, des ministres des Affaires étrangères français Laurent Fabius, britannique Philip Hammond, allemand Frank-Walter Steinmeier, ainsi que l’Italienne Federica Mogherini, qui dirige la diplomatie européenne. L’Iran, allié du régime de Damas, a participé aux discussions pour la première fois. L’Iran, qui avait été tenu à l’écart de toutes les réunions menées ces dernières années, notamment les conférences de Genève 1 et 2 en juin 2012 et janvier-février 2014, a participé pour la première fois à la réunion. La participation iranienne signe le retour de Téhéran dans la communauté internationale.«Nous avons enfin réussi à rassembler autour de la même table tout le monde sans exception», s’était félicité Sergueï Lavrov.

Barack Obama ne cesse de le répéter : seule une solution politique permettra la fin du conflit syrien. Pour Téhéran et Moscou, l’insistance des Occidentaux à voir partir Bachar el-Assad est une aberration. Les deux alliés de Damas, au contraire, affirment qu’il revient au peuple syrien de déterminer l’avenir de leur président. «Si l’on table sur un changement de régime et si l’on se focalise sur une personne en particulier, comme cela a été le cas en Irak et en Libye, on sait comment cela se termine… une grave crise dans ces deux pays», a déclaré Sergueï Lavrov.

Pour le Qatar, la Turquie et l’Arabie saoudite (qui constituent l’axe sunnite), le départ d’Assad est une condition non négociable. Ces trois pays sont les principaux pourvoyeurs d’armes des insurgés, dont ils ont souvent accompagné la radicalisation politique. En outre, la chute du chef du régime de Damas réjouirait le royaume saoudien dans la mesure où il affaiblirait l’Iran, son ennemi juré, qui utilise le régime Assad comme une passerelle vers le Hezbollah libanais. Les trois pays du Moyen-Orient, qui ont conscience que l’intervention militaire de Moscou peut changer la situation sur le terrain, ils sont en train de s’interroger sur le possible «plan de paix russe». Parce que si les Russes gagnent, les Iraniens gagnent et, tout cela, il serait inacceptable pour l’axe sunnite.

Le «plan de paix russe» aurait déjà exposé par Sergueï Lavrov pendant la première réunion de Vienne, le 23 octobre 2015. Une possible proposition en neuf points en comprenant notamment un cessez-le-feu entre les forces gouvernementales et l’Armée syrienne libre et une promesse de Moscou que Bachar el-Assad ne se représenterait pas à la prochaine élection présidentielle. L’engagement ne vaudrait toutefois pas pour les autres membres de la famille Assad. Aucun accord décisif sur l’avenir de la Syrie et du régime de Bachar al-Assad n’a été pris aujourd’hui. Tous les différents protagonistes ont des positions encore très divergentes en ce qui concerne l’avenir du Pays. Le cauchemar syrien reste encore un terrible cauchemar.

Antonio Torrenzano

 

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L’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a effectué à une visite de trois jours à Damas dans le cadre des consultations informelles entre l’organisation onusienne et les différents sujets du conflit qui ont débuté il y a plus d’un mois dans la ville helvétique. Dans sa visite, l’émissaire de l’ONU a rencontré le président du pays Bachar el-Assad et son ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem afin de recueillir leurs points de vue.

Lors de ces discussions, Staffan de Mistura a également souligné la nécessité pour les autorités syriennes de protéger les civils. Il a notamment insisté sur le fait que l’utilisation de bombes barils est inacceptable et sur l’obligation pour tout gouvernement, en vertu du droit international humanitaire, de protéger sa population civile en toutes circonstances. À Damas, l’envoyé spécial de l’ONU a également condamné les attaques menées contre des civils par les forces d’opposition armées, qui ont coïncidé avec sa visite dans le pays. Staffan de Mistura a aussi dénoncé les attaques perpétrées le lundi 15 juin 2015 à Alep qui ont causé des pertes civiles importantes, et les tirs de mortier qui ont frappé le mardi 16 juin 2015 le centre de Damas.

Au cours de ses entretiens avec Bachar el-Assad et Walid Mouallem, l’envoyé spécial a par ailleurs souligné la situation humanitaire catastrophique sur le terrain et a demandé l’obtention d’un meilleur accès aux zones assiégées et aux communautés touchées par le conflit. Pendant la visite en Syrie, Staffan de Mistura s’est également entretenu avec plus de 30 partis politiques, personnalités religieuses et organisations de la société civile du pays, afin d’entendre leurs points de vue. Les consultations sur le conflit syrien poursuivront jusqu’au mois de juillet 2015 dans la ville de la Confédération helvétique.

Antonio Torrenzano

ActualitéBlogrollWeblogs

confli_syrien_chaos_souffrance_imageL’élection présidentielle en Syrie se déroulera mardi 3 juin 2014. La consultation politique se déroulera uniquement dans les territoires contrôlés par le régime de Damas: 40% du territoire où vivent 60% de la population. Les autorités ont en outre interdit de voter aux réfugiés sortis illégalement du pays, selon la commission électorale. Pour l’opposition : rien n’a changé. Le système politique syrien demeure totalement corrompu et les résultats de cette nouvelle élection seront une nouvelle fois déterminée à l’avance. Le départ de Bachar El Assad reste la principale revendication de l’opposition qui lutte pour le renverser depuis trois ans. Certains pays occidentaux, au contraire, ont qualifié une parodie cette consultation puisque Bachar al-Assad devrait sans surprise remporter ce scrutin.

 

Le délai pour le dépôt des candidatures a expiré jeudi soir et les postulants seraient 24 au total, dont le président Bachar al-Assad qui devrait être réélu pour un troisième septennat. Le président de la Cour constitutionnelle syrienne, Adnane Zreik, a annoncé la clôture du délai du dépôt de candidatures. À cette heure, la Cour suprême aura jusqu’au 6 mai pour décider qui parmi les 24 candidats pourra être éligible. Toutefois, de 24 postulants resteront en lice seulement deux prétendants par rapport à Bachar al-Assad, car la loi électorale précise que les candidats doivent obtenir la signature de 35 députés. Or il n’y a que 89 députés indépendants sur les 250 parlementaires élus en 2012. Les autres 161 parlementaires appartiennent au parti Baas, parti au pouvoir depuis un demi-siècle avec le clan Assad.

 

Il s’agirait théoriquement de la première élection présidentielle depuis plus d’un demi-siècle. Parce que, depuis l’ascension du clan Assad en Syrie en 1970, avec Hafez al-Assad, père de Bachar, l’élection présidentielle en Syrie a été en réalité une simple proclamation du candidat unique. Porté au pouvoir en 2000 après la mort de son père, Bachar El Assad a été reconduit en 2007. Il a mené une brève ouverture politique jusqu’à l’éclatement de la révolte populaire en mars 2011 qui s’est transformée par la suite dans une guerre civile.

Antonio Torrenzano