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syrie_conflit_catastrophe_imageLe départ de la délégation de l’opposition syrienne des pourparlers conduits à Genève sous l’égide des Nations Unies a marqué un coup d’arrêt en ce qui concerne la tentative de Staffan de Mistura de lancer de vraies discussions sur l’ouverture d’un processus de paix en Syrie. Chacune des parties rejette sur l’autre la responsabilité de l’échec. Pour certaines analystes, “l’opposition semble être parvenue à la conclusion de quitter Genève parce que ces négociations n’étaient qu’un écran de fumée permettant au régime de continuer à consolider son assise”. Pour d’autres experts, le régime était prêt à discuter de la création d’un gouvernement de coalition avec l’opposition, mais pas de la destinée du président Bachar al-Assad. Les solutions politiques pour une transition vers la paix restent donc dans l’impasse.

Mais pour combien de temps encore la situation pourra-t-elle rester dans une voie sans issue? Selon une étude exhaustive sur les effets de la guerre en Syrie publiée en 2015 par le Syrian Center for Policy Research (SCPR) en coordination avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), l’économie syrienne bascule dans une situation catastrophique. Une économie désormais fragmentée où les groupes armés ont créé chacun une sorte d’état d’exception pour contrôler et gérer les ressources sur leurs territoires respectifs.

L’économie syrienne a perdu 202,6 milliards de dollars entre le début du conflit en mars 2011 et fin 2014, soit près de quatre fois le PIB du pays. Le déficit budgétaire était de 35,7 % en 2013, de 40,5 % en 2014 et le ratio de couverture des importations par les exportations a dégringolé, passant de 82,7 % en 2010 à 29,7 % en 2014. De sa part, la devise ne cesse de flamber : il est passé de 50 LS pour un dollar avant le conflit à 340 LS à présent. Parmi les milliers d’usines disparues, on peut citer celles des multinationales Nestlé et Total, cette dernière fabriquait des lubrifiants dans la région entre Damas et Homs.

D’autres usines, notamment celles de la région industrielle d’Alep, l’ancienne capitale économique, ont été soit détruites, soit démantelées et réinstallées dans des pays comme la Turquie. Avant le conflit, le montant des réserves en divises était estimé à 21 milliards de dollars. Aujourd’hui, le même s’est effondré. L’État syrien a accru de façon remarquable sa dépendance financière vis-à-vis de ses principaux alliés: la Russie et l’Iran. En 2013, l’Iran a accordé à la Syrie 4,6 milliards de dollars, dont 3,6 milliards sous forme de facilités de paiement (uniquement consacrés aux importations de pétrole) et un milliard pour financer des importations diverses.

Les États-Unis et la Russie sont les parrains de la cessation des hostilités en Syrie,depuis le 27 février 2016, parmi les forces armées du régime et celles des groupes d’opposition. Washington et Moscou sont également les artisans de discussions indirectes sur une hypothétique transition politique dans le Pays. Une impasse de longue durée avec ces conditions économiques et sociales risque de faire perpétuer le conflit dont personne ne saurait plus prédire l’issue.

Antonio Torrenzano

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conflit_syrien_ruines_en_ville_imageL’opposition syrienne a suspendu hier sa participation formelle aux négociations de paix de Genève pour protester contre la “détérioration” de la situation en Syrie, où la trêve est menacée”. Le Haut Comité des Négociations a annoncé qu’il resterait à Genève et continuerait à prendre part à des discussions techniques, mais pas au Palais des Nations de l’ONU. Les discussions auront lieu à l’hôtel où réside la délégation de l’opposition syrienne. Lundi, le coordinateur de l’opposition Riad Hijab a jugé qui est inacceptable de poursuivre les négociations, alors que le régime de Damas continue de bombarder et d’affamer les civils en menant une offensive militaire contre la région d’Alep.

De sa part, le régime de Damas a lui accusé lundi l’Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar, parrains de l’opposition, de vouloir faire échouer les pourparlers de paix après la décision de celle-ci de suspendre sa participation aux négociations. “Les parrains saoudien, turc et qatari ne veulent pas arrêter le bain de sang en Syrie et ne veulent pas d’une solution politique en Syrie“, a affirmé Bachar al-Jaafari, chef de la délégation du régime, dans une interview lundi soir à la télévision al-Mayadeen de Beyrouth. La chef de la délégation du régime de Damas a déclaré en outre mardi que la destinée du président Al-Assad ne peut pas être discutée dans le processus de paix mené par les Nations Unies. Le régime joue à Genève une rôle plus confortable que l’opposition, écartelée entre sa volonté de ne pas apparaître comme celle qui ferait dérailler un processus de paix et son refus d’entrer dans une négociation sans amélioration concrète sur le terrain.

En ce qui concerne la situation militaire et humanitaire, Staffan de Mistura a estimé que la trêve imposée le 27 février 2016 “tient toujours dans beaucoup de régions (…) mais l’intensification des combats est inquiétante (…) et l’accès humanitaire est également trop lent “, a-t-il déploré. Sur le plan diplomatique, le secrétaire d’État américain John Kerry a demandé à son homologue russe Serguei Lavrov de faire respecter aux forces de Damas le cessez-le-feu. Preuve que la situation devient jour après jour alarmant a été la nouvelle conversation parmi les présidents Poutine et Obama pour décider d’un renforcement du cessez-le-feu en Syrie. Selon un communiqué du Kremlin :” les dirigeants ont discuté en détail de la situation en Syrie, confirmant notamment leur intention de faciliter le renforcement du cessez-le-feu, fruit d’une initiative russo-américaine dans ce pays, ainsi que l’accès de l’aide humanitaire“.

Antonio Torrenzano

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staffan_demistura_onugenève_imageLes négociations de paix sur la Syrie ont repris ce mercredi à Genève. Ce nouveau cycle de conversations diplomatiques arrive trois semaines après un deuxième round au mois de mars 2016 sans des résultats. Il devrait durer presque douze jours. L’émissaire des Nations Unies a reçu les représentants des principales factions de l’opposition syrienne ce mercredi 13 avril.

L’ONU par ce nouveau cycle va tenter de trouver un accord, mais le fossé reste considérable entre le régime de Damas et l’opposition syrienne. Cette reprise des pourparlers coïncide avec les élections législatives que le régime de Bachar al-Assad a organisées mercredi dans les zones qu’il contrôle. Les bureaux de vote sont restés ouverts 12 heures. La délégation diplomatique du régime de Damas arrivera que vendredi à Genève pour participer aux pourparlers.

Sur le terrain, le cessez-le-feu semble jour après jour toujours plus fragile. La Syrie risque par ailleurs de replonger dans une guerre complexe opposant le régime, les rebelles modérés, les islamistes ainsi que les deux frères ennemis du djihadisme : le groupe de DAECH et le Front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda. Mardi 12 avril, Staffan de Mistura a déclaré au Conseil de sécurité son inquiétude devant l’escalade des combats en Syrie qui menacent la reprise des négociations. L’émissaire en s’adressant au Conseil de sécurité par vidéo-conférence depuis Téhéran, il a souligné cette augmentation du niveau de violence, tout en estimant que cette accentuation, surtout marquée à Hama, Damas et dans la ville d’Alep nord, reste contenue.

Antonio Torrenzano

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staffan_demistura_siege_onu_geneve_imageLe troisième round des négociations sur la Syrie doit reprendre mercredi 13 avril à Genève. Il sera consacré au gouvernement de transition avec ou sans Bachar Al Assad. Avant la reprise des pourparlers entre le régime et ses opposants, chacun des acteurs s’efforce d’améliorer ses positions sur le terrain. L’armée syrienne a repris à DAECH le site de Palmyre et Al-Qaryatayn, dans le centre, et se prépare à marcher sur la province de Deir Ezzor, à l’est.

Le Front al-Nosra, la branche syrienne d’al-Qaïda, a délogé un groupe qui a fait allégeance à Daech dans trois localités dans la province méridionale de Deraa. Dans le nord du Pays, au contraire, des rebelles soutenus par la Turquie et les États-Unis sont en train de prendre aux jihadistes certains villages et des combats sont en cours en ce qui concerne la localité frontalière d’al-Raï. La localité d’al-Rai un point de passage de première importance avec la Turquie. C’est toutefois sur la ville d’Alep et sa province que les incidents ont été les plus intenses. Le régime a bombardé le sud de la ville tandis que le groupe salafiste armé Ahrar al-Sham menait une offensive pour reprendre les zones, autour de la capitale économique, dont le régime s’était emparé avant l’entrée en vigueur de la trêve.

Les fronts autour d’Alep, qui étaient restés tranquilles depuis l’instauration de la trêve du 27 février 2016, sont en train de connaitre une nouvelle recrudescence des opérations militaires. Le carnet de cette reprise des négociations coïncide avec une reprise des violences et de calculs tactiques sur le terrain. Il s’agit donc du point le plus délicat des pourparlers de Genève.

Ce round devrait être crucial pour trouver une solution politique au conflit. « Nous espérons et avons l’intention de rendre ces pourparlers constructifs et concrets », a précisé Staffan de Mistura. « Nous devons nous assurer qu’elle va se poursuivre même s’il y a des incidents contenus», a dit l’émissaire de l’ONU Mistura. Sur le plan humanitaire et l’accès aux localités assiégées, la situation semble s’éclaircir. Dimanche 10 avril, le Programme alimentaire mondial (PAM) a pu livrer, par voie aérienne, des provisions à 200.000 personnes assiégées par Daech à Der Ezzor dans l’est du pays.

Antonio Torrenzano

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staffan_de_mistura_conference_presse_genève_imageLe représentant des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a déclaré jeudi qu’il prévoit une reprise des négociations de paix inter-syriens la semaine prochaine à Genève, à partir du 13 avril. «Le prochain cycle de pourparlers a besoin d’être plutôt concret dans la perspective d’un processus politique conduisant au début d’une transition politique », a dit M. de Mistura lors d’une conférence de presse au Palais des Nations à Genève.

Au cours d’une rencontre avec la presse à Genève, Staffan de Mistura a affirmé qu’il se rendra à Damas et à Téhéran avant la reprise des négociations. « Je devrais être de retour le 12 ou le 13 au matin, ce qui veut dire qu’il est prévu que les discussions, en ce qui nous concerne, démarrent le 13 », a-t-il déclaré.

La délégation de la principale coalition de l’opposition syrienne, le Haut Comité des négociations (HCN), au sein duquel se regroupent des opposants politiques et des représentants des groupes armés, est attendue le 11 ou 12 avril dans la ville suisse, a-t-il précisé. Il a ajouté que les représentants du gouvernement de Damas arriveront plus tard en raison des élections législatives organisées par le régime le 13 avril, où cinq membres de la délégation sont candidats.

Le précédent round de discussions organisé du 14 au 24 mars s’est achevé sans aucune avancée concrète, en raison de divergences sur la question de la transition politique et sur le sort du président Bachar al-Assad. L’avenir politique du président Assad demeure la principale pierre d’achoppement entre les parties, l’opposition syrienne exigeant qu’il quitte le pouvoir avant la formation d’un gouvernement de transition. Le régime de Damas exclut toute discussion sur l’avenir politique du président Assad. Jusqu’à présent, les opposants au régime et la délégation de Damas ne se rencontrent pas face à face.

Selon la feuille de route fixée par l’ONU, les négociations de paix doivent permettre la mise en place dans les six mois d’un organe de “transition”, censé rédiger une nouvelle Constitution et organiser des élections d’ici 18 mois.

Antonio Torrenzano

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palais_nations_nations_unies_genève_image_2016Les prochaines négociations de paix sur la Syrie devraient reprendre le 9 ou 10 avril 2016, l’a déclaré l’envoyé spécial pour la Syrie Staffan de Mistura à la fin de la première session de discussions indirectes entre le régime et l’opposition au Palais des Nations de l’ONU à Genève. Les nouveaux attentats de Bruxelles ont rappelé l’urgence de parvenir à une solution négociée en Syrie, avait déjà souligné Staffan de Mistura à Genève. La tragédie de Bruxelles souligne une nouvelle fois “que nous n’avons pas de temps à perdre“, a estimé l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, pour qui “il faut éteindre le feu” dans ce pays.

Les discussions indirectes sont flexibles (…), mais la date cible est le 9 avril. Ou le 10. Peut-être le 11, selon les arrivées”, a déclaré le représentant de l’ONU lors d’une conférence de presse. Les représentants du régime de Damas avaient demandé une reprise du dialogue après les élections parlementaires que le gouvernement syrien organise le 13 avril 2016. Cinq membres de la délégation sont candidats à ce scrutin, dont l’annonce en février par le président Bachar al-Assad avait été perçue comme un revenir sur ses paroles de la part de la communauté internationale.

Si les gens arrivent le 13 ou le 14, ils seront les bienvenus, a dit Staffan de Mistura. Mais nous commencerons à parler à la date fixée qui, à mon avis, ne peut pas être plus tard que le 9 ou le 10 avril. Pendant une dizaine de jours, le diplomate a fait la navette entre les délégations du régime et de l’opposition dans l’espoir de trouver une issue politique à la guerre en Syrie, qui a déjà fait plus de 270.000 morts. La première séance n’a pas permis d’entrer concrètement dans les négociations compte tenu de l’insistance du régime à discuter de grands principes, comme la lutte contre le terrorisme ou l’intégrité territoriale du Pays. Douze points généraux ont été identifiés comme des points de convergence pour poursuivre les dialogues, mais pas d’avancée sur la transition politique.

Les 12 points portent sur le respect de l’intégrité territoriale, la non-interférence d’autres pays, la protection des différentes identités culturelles ou encore la représentation de 30% de femmes dans les institutions qui devront bénéficier d’une continuité. Les mêmes reprennent aussi l’objectif de la résolution du Conseil de sécurité, soit un gouvernement de transition dans les six mois, une nouvelle Constitution et des élections dans les 18 mois. Une armée nationale unifiée est prévue dans les 12 points de Staffan de Mistura autant que d’actions contre le terrorisme et le retour des réfugiés et des déplacés. En ce qui concerne le côté financier, des réparations devront être attribuées et une conférence de donateurs devra permettre le développement du pays.

Depuis un mois, malgré quelques incidents, la trêve est globalement respectée. Moscou concentre ses bombardements désormais uniquement sur les cibles de DAECH. Une situation qui a permis à l’armée syrienne d’entrer jeudi dans la ville de Palmyre contrôlée par les djihadistes.

Antonio Torrenzano

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staffan_demistura_genève_onu_syrie_imageLes prochaines consultations de paix sur la Syrie auront lieu à Genève à partir du 14 mars 2016 près du Palais des Nations de l’ONU. Les rencontres parmi la délégation diplomatique du régime de Damas et l’opposition politique poursuivront pour deux semaines. Ces nouvelles discussions devraient être les premiers depuis l’entrée en vigueur de la trêve parmi le régime de Damas et les rebelles. La diplomatie américaine et la diplomatie russe ont souligné la nécessité de ne pas permettre de retard dans le début du processus de négociations.

Différentes dates ont été avancées pour le début de ces nouvelles discussions. “Je nous vois commencer le 10 mars, quand nous lancerons le processus”, avait confié Staffan de Mistura au journal panarabe Al Hayat. “Certains (participants) arriveront le 9. D’autres, en raison de difficultés avec les réservations d’hôtel, arriveront le 11. D’autres arriveront le 14 mars.” Les discussions entre belligérants n’auront pas lieu en tête à tête, mais sous forme indirecte, avec un médiateur. “Nous organiserons des réunions préparatoires puis nous entrerons dans les détails avec chaque groupe séparément”, avait toujours relevé l’émissaire de l’ONU.

Malgré les efforts de la communauté internationale, le processus du règlement de la crise syrienne reste encore au-delà de nulle part. Nombreuses sont les causes : de profondes divergences entre les acteurs nationaux du conflit; les différents intérêts géopolitiques des puissances régionales au Proche-Orient. En outre, la présence consolidée des forces des djihadistes radicaux (Daech et Front al-Nostra) rend la situation dans le pays encore plus complexe. Depuis les premières négociations qui avaient échoué en 2014, les problèmes restent invariablement les mêmes : le sort de Bachar el-Assad; le nouveau gouvernement; une nouvelle Constitution; des élections parlementaires; la question kurde.

Le chef de la diplomatie américaine John Kerry et ses homologues français, allemand, britannique et italien se réuniront dimanche à Paris pour faire le point sur la Syrie avant la reprise des pourparlers de paix à Genève, a annoncé aujourd’hui le ministre français Jean-Marc Ayrault. Les cinq ministres vont examiner la solidité de la trêve en vigueur depuis le 27 février et si tout avance comme nous le souhaitons (…) et encourager l’opposition à revenir à la table des négociations. Les Européens vont aussi demander aux Américains, promoteurs avec les Moscou de l’accord de trêve, à être associés étroitement au contrôle de l’efficacité du cessez-le-feu en Syrie.

Sur le terrain, la trêve tient de manière générale dans les zones concernées par l’accord de cessation des hostilités. Au contraire, les actions militaires et les bombardements aériens se sont poursuivis contre les groupes de Daech et Front al-Nostra. La Russie a fourni 70 drones afin de surveiller la mise en œuvre de la trêve entrée en vigueur le 27 février 2016. “Un système d’information public sur les conditions de cessation des hostilités est organisé sur l’ensemble du territoire syrien. Les médias syriens diffusent constamment des informations. La diffusion de SMS concernant les conditions du cessez-le-feu, ainsi que des modèles de formulaire de contact, est réalisée sur les portables et les courriers électroniques”, a communiqué Sergueï Kouralenko de la base aérienne de Hmeimim. À présent, le conflit a fait plus de 270.000 victimes et des millions de réfugiés et déplacés au Liban, en Jordanie, en Turquie et en Europe.

Antonio Torrenzano

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unrwa_yarmouk_imagePlus de 220.000 morts selon les Nations unies et la moitié de la population qui a fui à l’étranger. Ce qui avait démarré en 2011 comme une vague de protestation locale à l’encontre du régime de la famille Al-Assad s’est transformé dans une guerre sanglante qui n’épargne personne. Les conséquences humaines et matérielles commencent à peser très lourd. Le Conseil de sécurité espère que ce cessez-le-feu permettra, peut-être pas de régler le conflit, mais au moins de réduire le niveau de violence pour permettre aux négociations de reprendre.

Depuis Genève, le médiateur de l’ONU, Staffan de Mistura a parlé d’un tournant : “Non seulement ce cessez-le-feu peut créer les conditions d’une reprise des négociations, mais il peut surtout envoyer un signal d’espoir que les Syriens attendent depuis trop longtemps : qu’après plus de 5 ans de conflit, il pourrait y avoir une fin à leurs souffrances.”

Plus de 12 millions de personnes qui ont dû quitter leur foyer. 4 millions se sont réfugiés dans des pays voisins et 7,6 millions sont déplacés au sein de leur propre pays. Au moins la moitié d’entre eux sont des enfants. Ils ont fui à cause des bombardements, des persécutions, des violences sexuelles, des kidnappings et des exécutions arbitraires. Et ces chiffres continuent d’augmenter. La guerre jusqu’à présent a été dure. Les ressources financières du pays commencent sérieusement à se tarir, rendant ainsi les Syriens de plus en plus vulnérables et contraints à prendre de plus en plus de risques.

Toute la communauté internationale estime désormais que le conflit syrien est la plus importante crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale. Les besoins des civils sont en constante augmentation et une génération complète d’enfants grandit dans un contexte de violences inouïes. Il est difficile d’évaluer comment le conflit va évoluer, encore moins de savoir quand et comment il se terminera.

Avec nombreux groupes belligérants, le terrain d’intervention est complexe et les négociations politiques internationales semblent être difficiles, embourbées par des intérêts géopolitiques contradictoires dans une région qui a toujours été hautement inflammable. Le droit international humanitaire et les droits humains, bafoués systématiquement. Mais aujourd’hui, la communauté internationale a une occasion favorable. Si la communauté diplomatique parvient à faire que ce cessez-le-feu tienne, elle aura fait un grand pas vers la solution politique dont nous parlons depuis longtemps.

Antonio Torrenzano

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Plus de 220.000 morts selon les Nations Unies et la moitié de la population qui a fui à l’étranger. Ce qui avait démarré en 2011 comme une vague de protestation locale à l’encontre du régime de la famille Al-Assad, s’est transformé dans une guerre sanglante qui n’épargne personne. Les conséquences humaines et matérielles commencent à peser très lourd.

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enfants_ruines_de_douma_peripherie_capitale_syrienne_imageDepuis cinq ans de guerre, la Syrie est en train de connaitre une trêve. Le cessez-le-feu est entré en vigueur le 27 février 2016, à l’heure de Damas. La déclaration diplomatique, signée parmi Moscou et Washington le 22 février, précise que les conditions sont applicables à toutes les parties en conflit, excepté les groupes terroristes de Daech, le Front al-Nosra et d’autres organisations extrémistes reconnues comme telles par le Conseil de sécurité de Nations Unies. Les deux groupes jihadistes ont, quant à eux, dénoncé cette cessation des hostilités et appelé tous les rebelles à intensifier leurs attaques contre les forces de Damas.

Du point de vue juridique, le plan russo-américain, qui n’a pas été signé par toutes les parties prenantes, est moins contraignant qu’un accord conventionnel. Toutefois, pour la première fois, les diplomaties des deux grandes puissances ont réussi à négocier une interruption de la guerre civile qui frappait le Pays syrien depuis longtemps. Ce premier compromis pourrait constituer une étape préliminaire à un cessez-le-feu officiel. Les défis malgré cela restent nombreux tant à l’intérieur du Pays qu’à l’extérieur. Les risques intérieurs pourraient être ceux de ne pas trouver des solutions clairvoyants pour l’avenir du Pays; ceux à l’extérieur relativement à la nouvelle configuration géopolitique de la région. Pour toute la communauté internationale, la priorité reste celle de poursuivre l’élimination des terroristes sur tout le territoire syrien; faire rester la Syrie un État laïc, multiethnique et multiconfessionnel; reconstruire économiquement le Pays ravagé depuis cinq ans de conflit.

Sur le terrain, la trêve représente pour l’instant un véritable espoir pour la population. La population syrienne est désireuse de revenir à la vie normale qu’elle avait avant la guerre. Un petit nombre des réfugiés sont en train de retourner chez eux. Le processus déjà commencé il y a un mois, il est en train de se poursuivre depuis l’annonce du cessez-le-feu. Le déroulement reste malheureusement encore trop fragile. Au regard des Nations Unies, l’organisation internationale entend reprendre les négociations parmi le régime de Bachar al-Assad et l’opposition politique. L’envoyé de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura a annoncé son intention d’organiser trois semaines de discussions de paix à partir du 7 mars. Elles auront lieu pour peu que le cessez-le-feu tienne et que l’Aide humanitaire puisse être distribuée, a-t-il précisé.

Antonio Torrenzano