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barack_obama_vladimir_poutine_g20_imageLe président Barack Obama et le Russe Vladimir Poutine se sont entretenus dimanche de manière inattendue en marge d’une réunion du G20 à Antalya en Turquie. Cette rencontre n’était pas prévue. Les deux pays entretiennent des relations compliquées depuis quelques mois à cause de deux dossiers de politique internationale : la Syrie et l’Ukraine.

Penchés l’un vers l’autre, entourés de deux collaborateurs, les deux chefs d’État ont mené leur conversation face à face, isolés dans un coin d’une grande salle où circulaient les autres dirigeants des pays invités au Sommet G20. Les présidents russe et américain, Vladimir Poutine et Barack Obama, ont commencé donc dimanche à rapprocher leurs positions sur le dossier syrien. La rencontre a été qualifiée de “constructive” par Washington. L’entretien a duré presque 20 minutes.

Vladimir Poutine s’est également entretenu avec le président chinois Xi Jinping, le premier ministre japonais Shinzo Abe, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde. Il a rencontré en soirée la chancelière allemande Angela Merkel et le président turc Recip Tayyip Erdogan. En 2014, Vladimir Poutine avait quitté le sommet du G20 à Brisbane, en Australie, avant même la publication du communiqué final, au terme d’une réunion tendue en raison des différents points de vue parmi Moscou et l’Occident sur le dossier ukrainien. Également, la dernière rencontre entre Barack Obama et Vladimir Poutine, qui avait eu lieu fin septembre 2015 à New York pendant l’assemblée générale de l’ONU, avait été glaciale. Au contraire, l’ambiance au sommet du G20 en Turquie, marqué dimanche par un dégel sur la Syrie entre Vladimir Poutine et Barack Obama, a été “très amicale” pour la Russie, a affirmé la sherpa russe, Svetlana Loukach.

Selon certaines sources diplomatiques, les deux hommes ont eu une discussion réaliste en ce qui concerne les efforts en cours afin de trouver une solution au conflit qui ravage la Syrie. Les attaques terroristes de Paris ont rendu encore plus urgente la recherche d’une solution de transition pour le conflit syrien. Les deux chefs d’État ont souligné la nécessité de négociations menées sous l’égide de l’ONU entre le régime et l’opposition ainsi que l’instauration d’un cessez-le-feu. Déjà samedi 14 novembre à Vienne, les diplomaties des pays participants à la deuxième rencontre de Vienne avaient réussi à avancer en s’entendant sur un calendrier de transition politique en Syrie et sur une nouvelle stratégie pour écraser DAECH qui occupe encore une partie des territoires syrien et irakien. La guerre en Syrie a déjà fait plus de 250.000 morts.

Russes et Américains peuvent s’entendre au plus vite sur deux points. Le premier : l’urgence d’écraser pour toujours la menace de Daech. Deux : la nécessité de préserver les institutions syriennes dans un éventuel processus de transition du pouvoir. Il reste toutefois un point fondamental de divergences entre les Russes, d’une part, et les Américains d’autre part : la destinée à réserver au président syrien Bachar al-Assad. Si pour Moscou, la question du départ du président syrien n’est pas une priorité; pour Washington, le départ reste une condition pour régler le conflit, mais il n’apparait plus comme une priorité. Les Américains semblent plutôt avoir hiérarchisé leurs ennemis en Syrie : d’abord DAECH, ensuite le Front al-Nosra, branche d’el-Qaëda en Syrie, seulement puis le régime syrien.

L’ennemi terroriste précédent, Al-Qaïda, disposait de centres de formation connus. Ses dirigeants proclamaient publiquement le terrorisme et le châtiment des “infidèles” comme mission de l’organisation. Aujourd’hui, le monde est confronté à un nouveau niveau de “terrorisme dispersé”. Des attaques importantes entraînant un grand nombre de victimes se sont produites dernièrement à plusieurs endroits contre des objectifs différents. Le fait que les victimes ne soient ni journalistes, ni caricaturistes, ni juifs fait entrer le conflit dans une logique différente. Cela renforce l’impression que les actions des kamikazes et leurs complices à Paris sont le résultat d’une plus grande autonomie des cellules locales et d’un nouveau niveau d’organisation cellulaire du djihad.

Antonio Torrenzano

 

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deuxième_reunion_vienne_imageLa capitale autrichienne a accueilli aujourd’hui le deuxième sommet sur la crise syrienne en regroupant une vingtaine de pays. D’une part la Russie et l’Iran, alliés du régime de Damas; de l’autre les États-Unis, les pays du Golfe, l’UE. La réunion s’est déroulée après les attentats de Paris par un groupe de terroristes qui a dirigé son regard barbare sur six endroits de la capitale française.

Les grandes puissances se sont entendues sur un calendrier de transition politique en Syrie en proie à des combats sanglants depuis quatre ans et demi. Ces événements ont accru la détermination à aller de l’avant durant ce deuxième round de négociations. Ni le régime syrien ni ses opposants n’étaient pour l’instant présents à Vienne. Avant le début des négociations, qui ont duré presque sept heures, les représentants des dix-sept pays et trois organisations internationales, réunies autour des chefs des diplomaties américaine et russe, avaient appelé tout le monde à surmonter leurs divergences pour renforcer la lutte contre le terrorisme. Les attaques terroristes de Paris ont été donc un coup d’accélérateur en ce qui concerne les négociations.

Cette deuxième réunion internationale a été précédée par la déclaration du secrétaire d’État américain John Kerry, qui avait sous-entendu l’idée d’un possible règlement politique. «Je ne peux pas vous dire […] que nous sommes au seuil d’un accord complet. Non. Il reste beaucoup de travail à faire», avait reconnu John Kerry qui a réagi aux attentats commis à Paris en déclarant : «Les actes odieux et abominables commis en France ne feront que renforcer notre détermination commune».

Le communiqué final publié après la réunion met entre parenthèses les sujets de tension pour insister sur les points d’accord. C’est-à-dire, le rencontre d’ici le 1er janvier parmi les représentants de l’opposition syrienne et du régime de Damas, formation d’un gouvernement de transition dans les six mois, organisation d’élections d’ici 18 mois : une feuille de route très précise. Le Groupe international de soutien à la Syrie « est tombé d’accord sur la nécessité de réunir le gouvernement syrien et des représentants de l’opposition pour des négociations formelles, sous les auspices de l’ONU, dès que possible, avec l’objectif du 1er janvier prochain».

«Nous avons toujours des divergences concernant ce qu’il doit advenir de Bachar al-Assad», a souligné le Secrétaire d’État américain John Kerry lors d’une conférence de presse aux côtés de son homologue russe Sergueï Lavrov et du représentant des Nations Unies pour la Syrie Staffan de Mistura. La Russie comme l’Iran s’opposent en effet aux États-Unis et à leurs alliés en ce qui concerne les groupes syriens qui devront être qualifiés ou non caractérisés comme de “terroristes” et ceux qui pourront être considérés comme appartenant à l’opposition.

La Jordanie sera chargée de «coordonner une liste commune de groupes terroristes» sous l’égide du Conseil de sécurité de l’ONU à partir des propositions des différents participants, a expliqué Serguei Lavrov. Le consensus a été en revanche sans réserve sur la nécessité de coordonner la lutte internationale contre le terrorisme et écraser Daech.

Antonio Torrenzano

 

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sergei_lavrov_emissaireonu_staffan-de-mistura_john-kerry_imageUn nouveau cycle de négociations sur la Syrie aura lieu ce week-end à Vienne, en Autriche. Cette nouvelle rencontre internationale doit tracer les contours d’une transition politique en Syrie, pays ravagé par quatre ans et demi de guerre. L’objectif principal de négociations sous ce format est de soutenir l’établissement d’un dialogue entre les Syriens eux-mêmes, en utilisant les possibilités de tous les acteurs extérieurs qui ont de l’influence sur la situation, a souligné Serguei Lavrov, lors d’un entretien téléphonique avec son homologue américain John Kerry mercredi soir. Lors de la dernière rencontre à Vienne sur la Syrie, 17 pays, dont la Russie et pour la première fois l’Iran, avaient examiné les possibilités d’un règlement politique du conflit syrien, en l’absence de représentants de l’opposition syrienne et du régime syrien.

La nouvelle réunion devra sélectionner l’éventuelle “délégation unifiée” de l’opposition syrienne qui discutera avec le régime de Damas de la transition politique. Mais, ce n’est pas ce week-end que tout sera réglé, il y aura une nouvelle confrontation. Selon une source diplomatique, une commission préparatoire, composée des fonctionnaires de neuf pays, commencera dès jeudi à travailler sur les listes d’opposants, sur celles qui sont définies d’organisations terroristes et sur les questions concernant l’humanitaire. Vendredi, la même commission se réunira encore une fois et samedi la vingtaine de ministres se retrouveront de manière officielle. La Russie et l’Iran ne sont pas d’accord avec les États-Unis et leurs alliés Européens et Arabes sur les groupes devant être qualifiés comme terroristes et ceux pouvant être considérés comme faisant partie de l’opposition syrienne. Ils sont séparés également et ils sont en profond désaccord en ce qui concerne le destin du président Bachar al-Assad.

Sur le terrorisme, une autre source diplomatique européenne a fait savoir que la Russie a déjà présenté une liste de 38 noms d’opposants, dont trois anciens présidents de la coalition de l’opposition : Ahmad Jarba, Ahmad Moaz al-Khatib, Hadi al-Bahra ainsi que son actuel président Khaled al Khoja. Y figurent aussi des représentants de l’opposition de l’intérieur et même deux représentants des Frères Musulmans, Mohammad Tayfour et Mohammad Habache. De sa part, l’Arabie saoudite a présenté une liste de vingt noms et l’Égypte en a soumis dix. Il faudra avoir beaucoup de temps pour réussir à constituer donc une liste acceptée par tous les Pays participants aux négociations.

Le 5 novembre 2015 selon l’agence Reuters, la diplomatie russe aurait présenté un document intitulé “Approche pour le règlement de la crise syrienne”, qui proposerait la constitution d’un comité constitutionnel présidé par un candidat accepté par le régime et l’opposition sous les auspices de Staffan de Mistura. Ce comité aurait pour mission de rédiger une nouvelle Constitution en 18 mois. Le texte n’interdirait pas à la famille de Bachar al-Assad de se présenter à ce nouveau suffrage. Ce texte n’existe pas a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova. «L’information de Reuters ne correspond pas à la réalité», a remarqué la représentante du Ministère russe des Affaires étrangères. «Nous menons des consultations avec des collègues sur la base de la déclaration prise à Vienne le 30 octobre et le communiqué de Genève de 2012. Lors de la préparation à la rencontre, nous partons de la nécessité d’élaborer une compréhension commune de ceux qui sont les terroristes et une liste des représentants de l’opposition syrienne qui mènera les négociations avec Damas», a-t-elle ajouté.

De sa part, l’envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a déclaré que l’ONU est prête à soutenir toute décision prise lors du prochain cycle de négociation internationale. «Mon principal but était de veiller à ce que le Conseil de sécurité soit bien informé sur ce qui se passera à Vienne », a déclaré Staffan de Mistura lors d’une conférence de presse mardi au siège de l’ONU à New York, peu après s’être entretenu avec les 15 membres du Conseil de Securité. « En ce qui nous concerne, l’ONU est prête à soutenir toute décision qui sera prise à Vienne », a déclaré Staffan de Mistura en précisant que les participants aux pourparlers seront divisés en trois groupes de discussion thématiques qui se pencheront séparément sur le terrorisme, l’opposition au gouvernement et les questions humanitaires.

Enfin, Pékin prendra part à cette deuxième rencontre sur la Syrie dans la capitale autrichienne a déclaré le porte-parole de la diplomatie chinoise, Hong Lei. « La Chine y participera pour promouvoir la résolution politique du problème syrien», a indiqué le porte-parole Hong Lei.

Antonio Torrenzano

 

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syrie_tragédie_difficile_imageLe Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, Stephen O’Brien, a indiqué à la fin du mois d’octobre qu’environ 13,5 millions d’individus ont besoin d’aide en Syrie. «L’incapacité des parties prenantes à respecter les principes de base des droits de l’homme et du droit humanitaire a propulsé les Syriens à des niveaux de tragédie et de désespoir qu’il aurait été difficile d’imaginer il y a cinq ans », a dit Stephen O’Brien dans un exposé devant les membres du Conseil de sécurité. Selon le fonctionnaire onusien, la situation en Syrie s’est aggravée depuis le début de l’année.

«Nous estimons désormais qu’environ 13,5 millions de personnes en Syrie ont besoin d’une forme de protection et d’assistance humanitaire à travers le pays, soit 1,2 million de plus en seulement dix mois », a-t-il dit. Il y a actuellement 6,5 millions de personnes déplacées à l’intérieur de la Syrie. À cela s’ajoutent les 4,2 millions de Syriens qui ont fui le pays vers les pays voisins et vers l’Europe.

«Au cours des dernières semaines, l’accroissement des affrontements et des niveaux de la violence a eu un impact humanitaire énorme, causant un grand nombre de morts et de blessés et le déplacement de civils, en particulier dans le nord de la Syrie», a souligné M. O’Brien. Selon les dernières estimations, plus de 120.000 personnes ont été déplacées dans le nord de la Syrie depuis le début octobre à la suite de bombardements aériens et de combats sur le terrain.

Pour Stephen O’Brien, une solution politique est plus urgente que jamais pour « s’attaquer aux causes profondes du conflit et répondre aux aspirations de la population syrienne qui a souffre depuis trop longtemps».

Antonio Torrenzano

* Un particulier remerciement au photoreporter Sameer Al-Doumy pour l’image. 

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syrie_sommet_de_vienne_imageLes principaux acteurs diplomatiques internationaux du dossier syrien, dont les États-Unis, la Russie et les deux puissances régionales Iran et Arabie Saoudite se sont réunis aujourd’hui à Vienne afin de trouver la possibilité d’un règlement politique du conflit qui fait rage depuis plus de quatre ans. Contrairement à Genève 2, les Syriens du régime et de l’opposition ont été absents des discussions de Vienne.

Le carnet des deux jours de rencontre a été très chargé. John Kerry avait rencontré jeudi son homologue iranien Mohammad Javad Zarif pour un premier entretien, après le russe Sergueï Lavrov. Ensuite, les chefs des diplomaties américaine, russe, turque et saoudienne, se sont vus jeudi soir. Sergueï Lavrov, John Kerry, leurs homologues saoudiens Adel al-Jubeir et turc Feridun Sinirlioglu ont discuté à quatre, à la veille de la rencontre plénière. Pour le secrétaire d’État américain, la réunion de Vienne devait être «l’occasion la plus prometteuse de trouver une ouverture politique». Un premier round de discussions, c’était déjà déroulé la semaine dernière à Vienne entre les ministres des Affaires étrangères américain, russe, saoudien et turc.

La rencontre d’aujourd’hui s’est déroulée dans un grand hôtel de la capitale autrichienne. La réunion a été élargie ce matin à une vingtaine de diplomaties occidentales et du Moyen-Orient, avec notamment la présence de représentants chinois, libanais et égyptiens, des ministres des Affaires étrangères français Laurent Fabius, britannique Philip Hammond, allemand Frank-Walter Steinmeier, ainsi que l’Italienne Federica Mogherini, qui dirige la diplomatie européenne. L’Iran, allié du régime de Damas, a participé aux discussions pour la première fois. L’Iran, qui avait été tenu à l’écart de toutes les réunions menées ces dernières années, notamment les conférences de Genève 1 et 2 en juin 2012 et janvier-février 2014, a participé pour la première fois à la réunion. La participation iranienne signe le retour de Téhéran dans la communauté internationale.«Nous avons enfin réussi à rassembler autour de la même table tout le monde sans exception», s’était félicité Sergueï Lavrov.

Barack Obama ne cesse de le répéter : seule une solution politique permettra la fin du conflit syrien. Pour Téhéran et Moscou, l’insistance des Occidentaux à voir partir Bachar el-Assad est une aberration. Les deux alliés de Damas, au contraire, affirment qu’il revient au peuple syrien de déterminer l’avenir de leur président. «Si l’on table sur un changement de régime et si l’on se focalise sur une personne en particulier, comme cela a été le cas en Irak et en Libye, on sait comment cela se termine… une grave crise dans ces deux pays», a déclaré Sergueï Lavrov.

Pour le Qatar, la Turquie et l’Arabie saoudite (qui constituent l’axe sunnite), le départ d’Assad est une condition non négociable. Ces trois pays sont les principaux pourvoyeurs d’armes des insurgés, dont ils ont souvent accompagné la radicalisation politique. En outre, la chute du chef du régime de Damas réjouirait le royaume saoudien dans la mesure où il affaiblirait l’Iran, son ennemi juré, qui utilise le régime Assad comme une passerelle vers le Hezbollah libanais. Les trois pays du Moyen-Orient, qui ont conscience que l’intervention militaire de Moscou peut changer la situation sur le terrain, ils sont en train de s’interroger sur le possible «plan de paix russe». Parce que si les Russes gagnent, les Iraniens gagnent et, tout cela, il serait inacceptable pour l’axe sunnite.

Le «plan de paix russe» aurait déjà exposé par Sergueï Lavrov pendant la première réunion de Vienne, le 23 octobre 2015. Une possible proposition en neuf points en comprenant notamment un cessez-le-feu entre les forces gouvernementales et l’Armée syrienne libre et une promesse de Moscou que Bachar el-Assad ne se représenterait pas à la prochaine élection présidentielle. L’engagement ne vaudrait toutefois pas pour les autres membres de la famille Assad. Aucun accord décisif sur l’avenir de la Syrie et du régime de Bachar al-Assad n’a été pris aujourd’hui. Tous les différents protagonistes ont des positions encore très divergentes en ce qui concerne l’avenir du Pays. Le cauchemar syrien reste encore un terrible cauchemar.

Antonio Torrenzano

 

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En visite à Genève, le vice-secrétaire général des Nations Unies, Jan Eliasson, a appelé jeudi 15 octobre les pays du Moyen-Orient, en particulier l’Iran et l’Arabie saoudite, à régler leurs différents points de vue par le dialogue. Une condition nécessaire, a-t-il estimé, à la résolution des conflits en Syrie et au Yémen. Le vice-secrétaire général était près du siège des Nations Unies à Genève pour prendre part à des consultations sur le futur Sommet humanitaire mondial, qui aura lieu en 2016 à Istanbul. Pendant la conférence de presse, Jan Eliasson est revenu sur la situation au Moyen-Orient et sur les discussions auxquelles il avait récemment pris part lors d’une série de visites en Arabie saoudite, dans les Émirats arabes unis, en Iran et en Turquie.

En ce qui concerne la Syrie : “la situation humanitaire est désastreuse et l’approche de l’hiver ne fera qu’empirer ce contexte”. Le vice-Secrétaire général a appelé à ce que, parallèlement aux actions militaires, un dialogue politique soit entamé avec pour objectif de former un gouvernement de transition qui entamera un processus de révision constitutionnelle. Jan Eliasson a précisé qu’un tel scénario ne sera envisageable qu’avec le soutien du Conseil de sécurité de l’ONU, en particulier des États-Unis et de la Russie et des pays de la région, notamment de l’Arabie saoudite, de l’Iran et de la Turquie. «Un tel dialogue n’a pas lieu à l’heure actuelle et je pense qu’il est important que les différentes parties de cette région réalisent à quel point il est important de parler et de discuter de leurs problèmes », a-t-il ajouté, en soulignant l’impact favorable qu’aurait ce dialogue sur le conflit en Syrie et dans la région.

Sur le terrain politique, les conditions restent donc tragiques. La coalition de l’opposition syrienne en exil a refusé de participer aux discussions préliminaires proposées par l’ONU pour préparer des négociations de paix, en raison notamment des frappes aériennes que la Russie mène en Syrie. Pas de négociations de paix en Syrie sans cessation des bombardements russes. De sa part, le gouvernement syrien a accepté le plan récemment proposé par le représentant de l’ONU en Syrie, qui prévoit des consultations et des discussions avec les parties syriennes dans quatre groupes de travail thématiques, comme a déclaré le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al-Muallem. En juillet 2015, Staffan de Mistura avait présenté l’initiative au Conseil de sécurité des Nations Unies , qui prévoyaient des consultations et des discussions avec les parties syriennes dans quatre groupes de travail thématiques. « Les Groupes de travail fourniront aux Syriens une plateforme pour résoudre les thèmes en profondeur qui ne sont certainement pas nouveaux, mais qui manquent de discussions intrasyriennes durables», a toujours déclaré Staffan de Mistura. Le même a toujours répété que seulement un accord politique pourra mettre fin au conflit en Syrie sur la base du communiqué de Genève de 2012.

Antonio Torrenzano

 

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L’État islamique a détruit l’arche de Triomphe à trois entrées à Palmyre construit par Septime Sévère entre 193 et 211 après J.-C. Un symbole de la ville, dont l’image a fait le tour du monde. Chef-d’œuvre d’architecture civile et d’aménagement urbain, il était surmonté d’ornements géométriques et floraux, et marquait la jonction entre l’immense colonnade de plus d’un kilomètre et le Temple de Bel, également détruit cette année.

La directrice générale de l’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova, a vivement condamné lundi la destruction de l’arc de triomphe de Palmyre, monument civil deux fois millénaire et symbole de la ville inscrite au Patrimoine mondial de l’agence. «Cette nouvelle destruction montre à quel point les extrémistes sont terrifiés par l’Histoire et la Culture, car la connaissance du passé décrédibilise et délégitime tous les prétextes utilisés pour justifier ces crimes, et les font apparaitre pour ce qu’ils sont : une pure expression de haine et d’ignorance», a déclaré Irina Bokova dans un communiqué de presse. «Palmyre incarne dans sa pierre tout ce que les extrémistes ont en horreur: la diversité culturelle, le dialogue des cultures, la rencontre des peuples de toutes les origines dans cette cité caravanière entre l’Europe et l’Asie».

Dans l’immédiat, face à ce nouveau crime de guerre, quoi peut-il faire la communauté internationale ? «Chaque nouvelle destruction doit nous encourager à faire connaître la signification de ce patrimoine, dans les musées, dans les écoles, dans les médias », a-t-elle dit. « Cela fait partie intégrante du sauvetage de la ville, et de la lutte mondiale contre le nettoyage culturel qui sévit au Moyen-Orient».

Antonio Torrenzano

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syrie_guerre_totale_imageL’aviation russe a mené mercredi ses premiers bombardements en Syrie à la demande du président Bachar al-Assad. Les bombardements sont intervenus quelques heures avant que la Russie ne présente à l’ONU un projet de résolution visant à «coordonner toutes les forces qui font face à l’État islamique et aux autres structures terroristes». L’accélération de l’engagement de Moscou s’inscrit sur fond de bras de fer entre le président américain Barack Obama et son homologue russe sur le sort à réserver à Bachar al-Assad, tyran pour l’un et rempart contre l’EI pour l’autre. Pour la première fois depuis 36 ans, la Russie intervient aussi loin de son territoire. La dernière fois avait été en 1979 en Afghanistan. Moscou est retourné au centre du jeu. Tout au long de cette crise, les alliés traditionnels de la Syrie, l’Iran et la Russie, ont prêté un appui solide au régime de Bachar el-Assad.

En Syrie, la révolte a éclaté, en 2011. Ce qui a été au départ une révolte locale contre la corruption s’est transformé bientôt en une lutte pour le pouvoir d’envergure régionale et après internationale. La guerre a donné lieu à une rivalité qualifiée de «guerre froide» entre l’Iran et l’Arabie saoudite à l’échelle régionale et à une rivalité mondiale parmi les États-Unis et la Russie surtout après les événements marquants en Ukraine.

Les pays du Golfe, les États-Unis et la plupart des puissances européennes ont toujours déclaré d’une voix unanime qu’Assad avait perdu sa légitimité et qu’il devait se retirer. Les États occidentaux ont été les premiers à soutenir l’opposition syrienne, avant d’être rejoints, quelques mois plus tard, par l’Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie. Mais les mêmes, ils ont toujours eu beaucoup de difficultés à représenter l’opposition syrienne de manière efficace. L’opposition syrienne est naturellement fragmentée; il s’agit d’un mouvement peu structuré et décentralisé. La communauté internationale a tenté d’unifier ce mouvement extrêmement hétérogène et localisé, mais ces efforts se sont avérés peu fructueux.

Pourquoi peu fructueux ? Parce que la vraie et barbare opposition en Syrie et dans presque tout le Moyen-Orient est désormais Daech. Et Daech, il fait maintenant peur également aux mêmes puissances régionales sunnites qui l’avait financé et soutenu. En outre, les efforts diplomatiques de la communauté internationale pour dénouer la crise syrienne, tout comme les tentatives de stabiliser l’Irak ou de mettre fin au conflit israélo-palestinien, jusqu’à présent se sont révélés un échec.

La seule certitude est que le conflit syrien a fait en quatre ans plus de 240.000 morts. De 2011 au mai 2014, 2,7 millions de réfugiés syriens forcés de fuir la guerre civile ont été enregistrés hors de leur pays; ce chiffre équivaut à plus de la moitié du nombre de Palestiniens ayant obtenu le statut de réfugié depuis les 66 années que dure le conflit israélo-palestinien. La situation dans l’année 2015 ne fait qu’empirer. On évalue en outre que plus de 4,5 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur de la Syrie, ce qui signifie qu’au total, un tiers de la population syrienne est réfugiée ou déplacée. Le bilan réel toutefois pourrait certainement être plus élevé que les 240.000 comptabilisés.

Antonio Torrenzano

 

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Homs_Syria_Septembre_2015Les Syriens n’ont plus d’espoir. Ils sont toujours plus nombreux à vouloir quitter leur pays. Dans un entretien au nonce apostolique en Syrie, Mgr Mario Zenari évoque la tristesse de voir, chaque jour, la nation se vider de ses jeunes, femmes et enfants qui quittent le pays vers l’Europe.

Pour le sous-secrétaire de l’ONU aux affaires humanitaires Stephen O’Brien, la détérioration des conditions de vie des civils au cours du dernier mois en Syrie s’est encore une fois exacerbée. «La souffrance humaine en Syrie s’est aggravée au cours du dernier mois», a-t-il déclaré. Des attaques contre les hôpitaux et les écoles de Damas, Alep et Daraa ont également eu lieu «à une fréquence angoissante» au cours du dernier mois en détruisant encore un peu plus le système de santé et la structure éducative du pays.

«Aujourd’hui, la Syrie est l’un des endroits les plus dangereux au monde pour les enfants », a-t-il affirmé Stephen O’Brien en rappelant que 5,6 millions d’enfants syriens ont besoin d’une assistance humanitaire, dont 2 millions sont déscolarisés. «Nous sommes extrêmement préoccupés par des centaines de milliers d’enfants dans les zones contrôlées par Daech, forcés de suivre un programme scolaire conçu par le groupe terroriste ».

Les effets de la crise en Syrie ne sont plus seulement d’ampleur nationale ou régionale, mais ils sont bien globaux », a déclaré le secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires humanitaires en ajoutant que le conflit a provoqué l’un des exodes de réfugiés les plus terribles depuis la Seconde Guerre mondiale.

Antonio Torrenzano

 

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destruction_site_palmyre_imageL’organisation de l’État islamique a fait exploser une partie du temple de Bêl, considéré comme le monument le plus important de la cité antique de Palmyre, en Syrie. La nouvelle a été communiquée par l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Le temple Bêl vient s’ajouter à une liste déjà longue. Le 23 août dernier, les djihadistes avaient déjà détruit le temple de Baalshamin, le sanctuaire le plus important du site de Palmyre après celui de Bêl, selon le Musée du Louvre.

La cité antique de Palmyre, située dans la province de Homs dans le centre du pays, est classée au patrimoine de l’Humanité et a été conquise en mai par Daech. Après avoir pris Palmyre, les hommes de Daech avaient miné la cité antique en juin et ils avaient exécuté plus de 200 personnes. Le 18 août dernier, les mêmes avaient également décapité Kaled al-Assaad, ancien directeur du site archéologique.

Sur le plan diplomatique, d’intenses échanges ont eu lieu pendant le mois d’août entre la Russie, les États-Unis et plusieurs pays du Moyen-Orient concernant la crise syrienne. Selon la presse internationale, de nouvelles ouvertures entre la Russie et les États-Unis sont en train de se développer. À propos de ce thème, le quotidien américain Thé New York Times, que cite en particulier la rencontre de mardi 11 août 2015 entre les ministres des affaires étrangères russe et saoudien à Moscou, après une rencontre tripartite du trois août au Qatar avec leur homologue américain John Kerry, écrit : « De tous les échanges et ouvertures diplomatiques qui ont eu lieu récemment, aucune n’est plus importante que le nouvel esprit de coopération entre la Russie et les États-Unis». Toujours selon le quotidien de New York, Moscou et Washington semblent «faire de nouveaux efforts concertés en vue […] d’une solution politique à la guerre civile syrienne et de meilleures stratégies pour combattre l’État islamique». Les analystes régionaux restent toutefois prudents en soulignant que des “dissensions fondamentales demeurent ”.

La seule certitude est que le conflit syrien a fait en quatre ans plus de 240.000 morts, dont 12.000 enfants, selon un nouveau bilan OSDH. Selon la même ONG, le nombre de morts dans les rangs des civils se monte à 71.781. L’OSDH rapporte également 3.225 décès dont on ignore l’identité et elle estime enfin que le bilan réel est certainement plus élevé que les 240.000 comptabilisés.

Antonio Torrenzano