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syrie_fin_treve_imageLe fragile cessez-le-feu, présenté comme la dernière possibilité pour arrêter cinq ans de violence en Syrie, a échoué lundi soir laissant de nouveau la place à des raids aériens à Alep et contre un convoi d’aide des Nations Unies. Quelles ont été les raisons de l’insuccès ?

En premier lieu, le compromis n’était pas clair et net dès le départ. Si l’armée syrienne s’était engagée à respecter le cessez-le-feu, les groupes de rebelles ne l’ont jamais accepté en critiquant notamment les mécanismes de vérification du processus. En deuxième lieu, le texte du cessez-le-feu n’a jamais été rendu public. Ni le Conseil de sécurité des Nations Unies ni la principale coalition de l’opposition et des rebelles (le Haut comité des négociations) n’avaient lu le texte intégral du pacte juridique.

Dans les premiers jours du cessez-le-feu, les activistes à travers le pays avaient communiqué une situation de calme relatif sur la majorité des fronts et une diminution des raids, mais c’était seulement un nombre plus faible que d’habitude. Les habitants d’Alep ont affirmé que le bruit des raids et des bombardements, qui était leur univers habituel, avait disparu lors des premiers jours de la trêve, mais les combats ont progressivement repris. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a confirmé les raids et les bombardements sur la ville et dans la province à l’ouest et au sud de la ville. Il faut encore rappeler que la ville d’Alep est divisée depuis juillet 2012 en quartiers aux mains des rebelles et ceux contrôlés par le régime.

À cela s’ajoute le non-progrès en ce qui concerne l’acheminement de l’Aide humanitaire, qui était un point fondamental du texte. Cette aide était attendue avec impatience par les habitants des zones assiégées. La fin de la trêve efface les timides espoirs suscités par l’accord russo-américain. Après la reprise des combats, les espoirs sont devenus minces : la reprise des négociations sous les auspices de l’ONU n’est plus à l’ordre du jour, tous les événements vont dans le sens d’une escalade de la violence. En Syrie, c’est désormais trop tard d’être aussi des pessimistes. Ce qu’il reste de ce conflit est le nombre de morts depuis mars 2011.

Antonio Torrenzano

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enfants_ruines_de_douma_peripherie_capitale_syrienne_imageDepuis cinq ans de guerre, la Syrie est en train de connaitre une trêve. Le cessez-le-feu est entré en vigueur le 27 février 2016, à l’heure de Damas. La déclaration diplomatique, signée parmi Moscou et Washington le 22 février, précise que les conditions sont applicables à toutes les parties en conflit, excepté les groupes terroristes de Daech, le Front al-Nosra et d’autres organisations extrémistes reconnues comme telles par le Conseil de sécurité de Nations Unies. Les deux groupes jihadistes ont, quant à eux, dénoncé cette cessation des hostilités et appelé tous les rebelles à intensifier leurs attaques contre les forces de Damas.

Du point de vue juridique, le plan russo-américain, qui n’a pas été signé par toutes les parties prenantes, est moins contraignant qu’un accord conventionnel. Toutefois, pour la première fois, les diplomaties des deux grandes puissances ont réussi à négocier une interruption de la guerre civile qui frappait le Pays syrien depuis longtemps. Ce premier compromis pourrait constituer une étape préliminaire à un cessez-le-feu officiel. Les défis malgré cela restent nombreux tant à l’intérieur du Pays qu’à l’extérieur. Les risques intérieurs pourraient être ceux de ne pas trouver des solutions clairvoyants pour l’avenir du Pays; ceux à l’extérieur relativement à la nouvelle configuration géopolitique de la région. Pour toute la communauté internationale, la priorité reste celle de poursuivre l’élimination des terroristes sur tout le territoire syrien; faire rester la Syrie un État laïc, multiethnique et multiconfessionnel; reconstruire économiquement le Pays ravagé depuis cinq ans de conflit.

Sur le terrain, la trêve représente pour l’instant un véritable espoir pour la population. La population syrienne est désireuse de revenir à la vie normale qu’elle avait avant la guerre. Un petit nombre des réfugiés sont en train de retourner chez eux. Le processus déjà commencé il y a un mois, il est en train de se poursuivre depuis l’annonce du cessez-le-feu. Le déroulement reste malheureusement encore trop fragile. Au regard des Nations Unies, l’organisation internationale entend reprendre les négociations parmi le régime de Bachar al-Assad et l’opposition politique. L’envoyé de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura a annoncé son intention d’organiser trois semaines de discussions de paix à partir du 7 mars. Elles auront lieu pour peu que le cessez-le-feu tienne et que l’Aide humanitaire puisse être distribuée, a-t-il précisé.

Antonio Torrenzano