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syrie_pays_moyen_orient_imageLe 3 juin 2014, le président syrien Bachar al-Assad a remporté sans surprise l’élection présidentielle avec plus de 88,7% des votes, mais la Syrie reste en proie depuis mars 2011 à des violences qui ont fait plus de 162.000 morts. Le conflit a débuté par une révolte pacifique qui s’est transformée en insurrection armée par rapport à la répression menée par le régime de Bachar al-Assad. Voilà donc une synthétique chronologie des événements jusqu’aujourd’hui.

Année 2011.

Le 15 et le 16 mars 2011, ils ont lieu à Damas des rassemblements pour une Syrie sans tyrannie. Plusieurs manifestations contre le pouvoir sont ensuite réprimées dans la même capitale et Deraa (sud). Le régime dénonce dans cette occasion une rébellion armée de groupes salafistes. Le 23 mars, quelques jours après les rassemblements du 15 mars, la répression de manifestations à Deraa fait au moins 100 morts surtout militants des droits de l’Homme. La répression avait commencé après l’arrestation et la torture d’élèves soupçonnés d’avoir écrit des slogans contre le régime sur les murs.

Le 30 juillet 2011 : Création de l’Armée syrienne libre (ASL), dirigée par un colonel réfugié en Turquie. L’ASL est composée essentiellement de civils ayant rejoint la rébellion, encadrés par des déserteurs. Le 18 août, le président américain Barack Obama et ses alliés occidentaux appellent le président Bachar al-Assad à partir et les mêmes renforcent les sanctions contre le régime de Damas. Quatre octobre 2011 : premier veto russo-chinois à un projet de résolution condamnant Damas pour la répression des manifestations.

Année 2012.

Le premier mars 2012 : l’armée prend l’autorité du quartier de Baba Amr, bastion de la rébellion à Homs (centre), après un mois de bombardements et des centaines de morts. Le 16 juin, des observateurs des Nations Unies chargés de surveiller un cessez-le-feu complètement ignoré suspendent leurs opérations. À la fin du mois de juin 2012 : accord à Genève parmi les grandes puissances sur une transition politique, qui maintient le flou sur la destinée du président Bachar al-Assad. L’Accord diplomatique n’a jamais été appliqué.

Le dix-huit juillet, quatre hauts responsables en première ligne dans la répression de la révolte, dont le beau-frère d’Assad, sont tués à Damas dans un attentat, qui intervient au lendemain du lancement par les rebelles de l’ASL de la bataille de Damas. Le 20 juillet, les rebelles lancent la bataille d’Alep Nord. En août, entrée en action massive des armes lourdes, dont les avions bombardiers. Le onze novembre 2012, les membres de l’opposition signent, après de fortes pressions occidentales et arabes, un accord pour constituer une Coalition nationale de l’opposition.

Année 2013.

Le 14 février 2013 : les Gardiens de la révolution, garde prétorienne du pouvoir iranien, annoncent qu’un de leurs commandants a été tué en Syrie par des rebelles. Leur chef avait admis en septembre l’envoi de conseillers militaires.Le 5 juin 2013, le régime et son allié, le Hezbollah chiite libanais, prennent aux rebelles la ville clé de Qousseir, près de la frontière libanaise. Le 21 août : offensive dans deux zones contrôlées par les rebelles près de Damas. L’opposition et les pays occidentaux accusent Damas d’avoir tué des centaines de personnes avec des gaz toxiques. En septembre, un accord diplomatique russo-américain sur le démantèlement de l’arsenal chimique syrien d’ici mi-2014 écarte in extremis la menace d’une frappe américaine, brandie après l’attaque chimique.

Année 2014.

Le 22 janvier 2014, une conférence pour la paix en Syrie s’ouvre à Genève entre le régime de Damas et l’opposition en exil. Le sommet s’ouvre à Montreux sous l’égide de l’ONU, puis les négociations se poursuivent dans la ville genevoise. La conférence diplomatique, nommée Genève II, aura deux séances, mais cette se terminera le 15 février 2014 sur un constat total d’échec. Le 9 mai, l’armée syrienne entre dans la vieille ville de Homs assiégée et bombardée pendant plus de deux ans après le retrait des 2.000 derniers rebelles en vertu d’un accord sans précédent entre belligérants. Les civils syriens commencent à retourner dans la ville dévastée de Homs en tentant de soustraire à la ruine définitive le peu qui reste. Dans le même mois,mais le quatorze mai, le diplomate algérien et émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi jette l’éponge comme avait déjà fait son prédécesseur Kofi Annan.

Le trois juin 2014 : élection présidentielle dans les zones tenues par le régime. Bachar al-Assad remporte le scrutin présidentiel sans surprise. L’opposition syrienne dénonce comme une farce cette élection. L’Arabie Saoudite, le Qatar, la France, le Royaume-Uni et la Turquie avaient interdit le vote sur leur territoire. Mais, sur le terrain, ne change rien. Le conflit devient malheureusement encore plus complexe avec des combats entre groupes jihadistes rivaux venus de l’étranger et le régime de Damas. Le conflit entre rebelles et régime a fait plus de 150 000 morts, 6.5 millions de déplacés et presque 2,6 millions de réfugiés depuis mars 2011.

Antonio Torrenzano