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Au cours des premiers mois de 2018, la crise humanitaire en Syrie est devenue encore plus grave. Alors que le conflit syrien entre dans sa huitième année, la situation humanitaire continue à se détériorer. Une deuxième conférence de donateurs pour l’avenir de la Syrie s’est ouverte hier à Bruxelles.

Le sommet, organisé par l’Union européenne et les Nations Unies, devrait solliciter la communauté internationale à repérer de nouveaux fonds financiers (9,1 milliards de dollars pour l’année 2018) afin de permettre à l’ONU de venir en aide à 13,1 millions de personnes à l’intérieur des frontières de la Syrie, ainsi qu’aux 5,6 millions de réfugiés syriens et à leurs communautés d’accueil. Des représentants de plus de 85 pays et d’autres organisations internationales sont en train de participer à l’événement de deux jours, qui termine ce mercredi soir. Lors de la première conférence de Bruxelles, en avril 2017, l’Union européenne et les autres donateurs avaient pris des engagements financiers très élevés afin de réagir aux besoins considérables des Syriens.

Ils s’étaient engagés à fournir 5,6 milliards d’euros d’aide pour 2017 et 3,47 milliards d’euros d’aide pour la période 2018-2020. À présent, huit organisations humanitaires ont toutefois estimé qu’à peine “20% de l’aide nécessaire à la Syrie” était actuellement financée. Selon elles, les besoins dans le pays du Moyen Orient sont bien plus larges que l’appui humanitaire pour le moment envisagé par la communauté internationale. Le conflit en Syrie qui dure depuis plus de sept ans a créé un nombre important de réfugiés et une grande pression sur les pays qui les accueillent. «Près de 70% de la population vit actuellement dans une extrême pauvreté», a averti Mark Lowcock qui est le coordonnateur des secours d’urgence des Nations Unies.

Pour sa part, Federica Mogherini a souligné que « la Syrie n’est pas un échiquier, ni un jeu géopolitique». Pour la chef de la diplomatie européenne, la Syrie appartient au peuple syrien et ces derniers doivent décider eux-mêmes de l’avenir de leur pays, soulignant que c’est dans les moments les plus difficiles qu’ils doivent pouvoir être entendus. Cette deuxième conférence de Bruxelles doit faire en sorte que «la communauté internationale continue à porter son attention sur le conflit», mais aussi qu’elle réponde «aux besoins humanitaires urgents des personnes touchées, tout en soutenant la résilience des pays qui accueillent des réfugiés», a précisé la numéro un de la diplomatie européenne.

«Un quart des réfugiés dans le monde sont des Syriens et un quart de tous les Syriens sont des réfugiés», a déclaré de sa part le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, qui est en train de participer à la conférence de “Bruxelles 2”. «De toutes les urgences humanitaires auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui, aucune ne correspond à la Syrie en termes d’échelle ou dans l’immensité des besoins», a dit le chef du HCR. «Que ce soit pour les réfugiés, pour les pays d’accueil ou pour les communautés d’accueil, ces besoins sont plus urgents que jamais».

Antonio Torrenzano