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Un mois après la huitième réunion infructueuse de paix à Genève, les deux délégations diplomatiques du régime de Damas et de l’opposition politique syrienne se sont retrouvées près du siège des Nations Unies à Vienne pour de nouvelles rencontres de paix. Ces nouvelles réunions s’ouvrent à quelques jours du Congrès intersyrien de Sotchi organisé par Moscou et Téhéran, alliés du régime de Damas, et d’Ankara, soutien des rebelles.

Le représentant de l’ONU Staffan de Mistura a rencontré aujourd’hui le porte-parole du régime de Damas Bashar Jaafari et ensuite le négociateur en chef du Comité des négociations syriennes Nasr Hariri. Pour tenter d’arracher des progrès, Staffan de Mistura a inscrit dans le carnet des rencontres le dossier constitutionnel, moins sensible que la question des élections qui déterminerait la destinée du président syrien Bachar al-Assad. Une démarche similaire devrait être affichée par la Russie à Sotchi, qui aimerait mettre l’accent sur l’étude d’une nouvelle Constitution syrienne, reléguant au second plan la question électorale.

Sur le terrain, l’offensive turque lancée il y a une semaine contre la milice kurde dans le nord-ouest de la Syrie compliquerait encore plus la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011 et les pourparlers de paix. Quelles conséquences pourront-t-elles produire l’offensive militaire turque sur la région d’Afrine ? Située dans la province d’Alep (nord), Afrine est une enclave kurde, bordée par la Turquie à l’ouest et au nord, et par des territoires tenus par des rebelles syriens, souvent soutenus par les Turcs, au sud et à l’est. Pour Ankara, l’objectif serait de chasser de sa frontière la puissante milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), considérée par la Turquie comme un groupe terroriste, mais soutenu par Washington dont elle est une partenaire clé dans la lutte contre les jihadistes du groupe de l’État islamique en Syrie.

Après la montée en puissance de DAECH en 2014, les Kurdes sont devenus des acteurs importants de la lutte contre les jihadistes en Syrie. Les Forces démocratiques syriennes (FDS), coalition kurdo-arabe appuyée par Washington dont les YPG sont l’épine dorsale, ont chassé l’État islamique du nord et nord-est syrien. En octobre, elles ont pris aux jihadistes leur capitale Raqqa. Les FDS qualifient l’offensive turque un soutien clair à l’EI, accusant Ankara de détourner l’attention des Kurdes vers Afrine, les obligeant ainsi à négliger les jihadistes. L’opération militaire d’Ankara sur Afrine permettrait à la Turquie de consolider sa sphère d’influence dans le nord-ouest de la Syrie, et pour les groupes rebelles qui lui sont alliés de gagner de nouveaux territoires.

La même opération militaire turque pourrait toutefois pousser les milices de l’YPG dans les bras du régime de Damas et de Moscou. Dans les jours passés, des responsables kurdes auraient communiqué à la presse internationale que Moscou leur avait offert une protection contre la Turquie s’ils laissaient leurs territoires au régime syrien. Selon de nombreux analystes, Assad et la Russie pourraient rédiger un accord avec les milices kurdes en envoyant des troupes dans le théâtre d’opération d’Afrine au soutien de l’YPG. En échange, les Kurdes s’engageraient à faire des concessions à Damas sur leurs aspirations d’autonomie voire d’indépendance dans le nord de la Syrie.

Quels contrecoups pourront-ils produire l’offensive militaire turque sur le processus de paix ? Le processus diplomatique de l’ONU deviendrait encore plus compliqué en ce qui concerne la recherche d’une solution politico-diplomatique de paix. Les mêmes difficultés pourraient être ressenties au sommet de Sotchi, parrainé par la Russie et l’Iran, qui se déroulera la semaine prochaine. Cette impasse serait très utile à l’État islamique dans la région. DAECH, malgré la perte de ses principaux bastions, garderait encore une force non négligeable dans un triangle à la frontière syro-irakienne, avec des milliers de combattants.

Antonio Torrenzano

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Aucune solution politique réelle n’a pas été concrétisée lors de la huitième séance des pourparlers de paix sur la Syrie, l’a déclaré aujourd’hui Staffan de Mistura lors d’une conférence de presse.

Nous n’avons pas réussi à ces négociations”, a remarqué l’émissaire onusien en annonçant la clôture de ce dernier cycle de rencontres. “Une chance d’or a été ratée à la fin de l’année au moment où il y a une claire indication de tous… que les opérations militaires arrivent à leur terme“, a déploré l’émissaire onusien lors d’une conférence de presse tenue à l’issue de ce dernier cycle de pourparlers à Genève. Le 8e cycle de pourparlers avait débuté le 28 novembre dernier.

Staffan de Mistura a accusé le gouvernement de Damas d’avoir fait capoter les pourparlers de Genève en refusant de dialoguer avec l’opposition, parlant “d’occasion en or manquée“. “Je suis déçu (…) c’est une occasion en or manquée“, a souligné le médiateur de l’ONU. La délégation diplomatique du gouvernement syrien était revenue dimanche passé à Genève pour la reprise des discussions après plus d’une semaine d’absence. Une fois arrivé à Genève, le chef de la délégation Bachar al Djaafari s’était refusé à tout commentaire. Staffan de Mistura avait rencontré hier et mardi les deux délégations de manière séparée comme d’habitude.

Les négociations de Genève n’ont pas encore trouvé une issue diplomatique réelle à un conflit qui ravage depuis 2011 le pays. Staffan de Mistura a organisé sept cycles de pourparlers dans la Ville genevoise depuis 2016, sans résultat. Jusqu’à présent, la délégation du régime a toujours refusé de discuter face à face avec les représentants de l’opposition, auxquels elle reproche d’exiger le départ du président syrien Bachar al-Assad comme condition préalable à toute solution politique.

De son côté, le président Vladimir Poutine a organisé des discussions parallèles en Russie avec l’Iran, autre allié de Damas, et la Turquie, soutien des rebelles. La prochaine réunion d’Astana aura lieu les 21 et 22 décembre 2017 dans la capitale du Kazakhstan, a déclaré lundi le ministre kazakh des Affaires étrangères.

Antonio Torrenzano

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Après trois jours d’interruption, les pourparlers sur la Syrie organisés par les Nations Unies ont repris mardi à Genève, sans la délégation du gouvernement de Damas qui n’a pas encore pris de décision sur son retour à la table des pourparlers.

Vendredi, le chef de la délégation gouvernementale, Bachar Al-Jaafari, avait laissé planer le doute sur son retour, en fustigeant les propos de l’opposition au sujet du président syrien Bachar Al-Assad. Les discussions, selon la feuille de route de la résolution 2254 de l’ONU, doivent porter sur quatre thèmes : la création d’une «gouvernance crédible, inclusive», l’élaboration d’une nouvelle Constitution avec un « dialogue ou une conférence nationale », la préparation d’élections « sous la supervision des Nations unies » et « la lutte contre le terrorisme ». Mais, elles risquent de rester au point mort.

La huitième séance des pourparlers, visant à trouver une issue à la guerre qui ravage la Syrie depuis près de sept ans, a débuté le 28 novembre. Après une suspension de trois jours, les pourparlers ont repris mardi avec l’opposition et avec un futur très incertain.

Antonio Torrenzano

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Les représentants du gouvernement et de l’opposition syrienne devaient se retrouver aujourd’hui à Genève pour le début de la 8e séance des négociations de paix mené par l’ONU, mais le régime de Damas a annoncé que sa délégation diplomatique n’arriverait que demain, mercredi 29 novembre 2017.

La délégation du gouvernement n’est pas encore arrivée, mais l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie a reçu un message disant qu’elle prévoyait d’arriver demain, a affirmé Alessandra Vellucci, porte-parole des Nations Unies à Genève en ajoutant que Staffan de Mistura, allait rencontrer la délégation de l’opposition syrienne déjà en ville. Staffan de Mistura a participé mardi matin à une rencontre avec des représentants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, organisée à l’initiative de la France. Pendant la réunion, le médiateur a annoncé que le régime de Damas avait accepté de mettre en place un cessez-le-feu dans la Ghouta orientale. “Je viens d’être informé par les Russes que lors de la réunion du P5, la Russie a proposé – et le gouvernement a accepté – un cessez-le-feu dans la Ghouta orientale“, a-t-il déclaré à l’issue de la rencontre avec l’opposition syrienne.

Militairement, le conflit syrien est en train de toucher son moment final, mais le processus politique reste toujours dans l’impasse. La Russie et le régime du président Bachar el-Assad ont gagné la guerre, mais bâtir la paix par un traité diplomatique est une autre chose. Le médiateur pour la Syrie, Staffan de Mistura, a dit plusieurs fois ”espérer un signal clair d’ici à la fin de l’année pour la paix”, mais les Nations Unies ne maîtrisent plus de manière unique l’ordre du jour des négociations. Au cours des derniers mois, les accords d’Astana sur la mise en place de zones de désescalade ont été l’occasion pour la diplomatie du Kremlin de prendre la main sur les négociations de paix. Les rencontres de Sotchi du 22 novembre 2017 ont consolidé la voie entreprise par Moscou.

Pour obtenir les effets diplomatiques souhaités, Vladimir Poutine travaille depuis deux ans sur les autres acteurs de la région : le rapprochement avec la Turquie a été une première étape; la rencontre du 5 octobre 2017 avec le roi Salman d’Arabie Saoudite a été l’étape définitive. Dans la visite officielle du Roi Salman à Moscou, le souverain saoudien s’était engagé à organiser de façon rationnelle l’opposition syrienne pour qu’elle se présentât unifiée aux négociations visant à trouver un accord politique. La Promesse a été tenue aujourd’hui à Genève : pour la première fois, l’opposition syrienne s’est montrée avec une seule et unique délégation pour négocier avec le régime.

L’ambiance de la 8e séance des pourparlers de Genève devrait fournir de précieuses indications sur les chances de réussite des manœuvres diplomatiques tentées par Vladimir Poutine pour la paix en Syrie. Sur le terrain, après plus de 6 années de guerre, le conflit a fait plus de 340.000 morts, des millions de déplacés et de réfugiés. Pour conclure, l’ONU estime qu’il faudra au moins 250 milliards de dollars pour reconstruire la Syrie.

Antonio Torrenzano

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Le représentant des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a annoncé jeudi au Conseil de sécurité son intention de convoquer la huitième séance de pourparlers de paix sur la Syrie à Genève le 28 novembre prochain.

«Le plan de travail de ce cycle sera établi sur la base de la résolution 2254 (2015) en vue de réaliser un processus politique de transition. De réelles négociations doivent être engagées sur les points sur lesquels les divergences entre les parties au conflit pourraient être surmontées», a expliqué Staffan de Mistura.

«Il s’agit du calendrier de la nouvelle constitution et des conditions préalables à l’organisation d’élections supervisées par les Nations Unies», a précisé l’envoyé de l’ONU en demandant l’appui du Conseil pour réaliser des avancées concrètes en ce sens. Un processus politique inclusif est plus que jamais nécessaire à la lumière des récents développements sur le terrain, a souligné l’envoyé spécial. Si Raqqa a été libérée de Daech, il n’en reste pas moins que cette organisation terroriste est toujours susceptible de revenir exploiter les griefs de la population civile, d’autant que c’est sur d’autres lignes de front, à Idlib et à Hama notamment, que les affrontements font rage. « Les terroristes sont sur la défensive, mais nous ne pourrons pas les vaincre sans un processus politique inclusif, dont la condition préalable est un cessez-le-feu respecté à l’échelle nationale », a-t-il affirmé.

Staffan de Mistura, en s’exprimant par visioconférence depuis Genève, a indiqué enfin au Conseil d’être engagé dans nombreuses consultations pour bien construire la huitième séance des négociations. Le même participera à la septième réunion internationale sur la Syrie, prévue les 30 et 31 octobre 2017, à Astana au Kazakhstan. Il a également souhaité que la réunion de l’opposition syrienne à Ryad, en Arabie saoudite, se tienne dans les meilleurs délais.

Antonio Torrenzano

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En Syrie, dans la région de la Ghouta orientale, zone tenue par les rebelles est assiégée par le régime de Damas, plus de 1.200 enfants ont souffert depuis juillet 2017 de malnutrition, a communiqué le porte-parole de l’Unicef.

Dans cette région rurale située à l’est de Damas, où vivent près de 400.000 personnes selon les Nations Unies, l’aide humanitaire ne parvient qu’au compte-goutte en raison du siège imposé depuis 2013 par le régime de Bachar al-Assad.

Ces trois derniers mois, 232 enfants ont souffert de malnutrition aiguë sévère et 882 de malnutrition aiguë modérée. L’agence des Nations Unies pour l’enfance a précisé en outre que 1.589 d’autres enfants se trouvent par ailleurs dans une situation à risque.

«Avec la fermeture de la Ghouta, et la hausse des prix des aliments, la question de la malnutrition est en train de se dégrader», a souligné Monica Awad, fonctionnaire internationale de l’UNICEF dans un communiqué à la presse.

La Ghouta orientale est une des quatre zones de désescalade, instaurée en mai 2017 par les parrains internationaux des belligérants en Syrie, dans le but d’obtenir une trêve dans les combats et mettre fin à la guerre meurtrière qui ravage le pays.

Antonio Torrenzano

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La situation humanitaire en Syrie reste extrêmement difficile. Ursula Mueller, sous-secrétaire générale aux affaires humanitaires del’ONU, en s’exprimant par vidéoconférence depuis les bureaux des Nations Unies à Amman, a noté au Conseil de sécurité que la situation humanitaire demeure très problématique dans certains endroits.

La sous-secrétaire générale a cité par exemple les zones assiégées de la Ghouta orientale où, malgré l’annonce d’un cessez-le-feu le 22 juillet, les frappes aériennes et tirs de mortiers continuent de faire de nombreuses victimes civiles, ou encore le nord-ouest du pays, où les combats entre groupes armés non-étatiques et terroristes font rage. La région du Ghouta orientale constitue l’une des zones de désescalade désignées à la suite de l’accord du mai 2017 entre parrains du régime et des insurgés visant à parvenir à un cessez-le-feu durable en Syrie.  Après l’arrêt des combats dans certains lieux de la Ghouta orientale, la Russie avait livré plus de 10.000 tonnes d’aide humanitaire. Mais selon les Nations Unies, l’aide reste de manière générale insuffisante dans ces lieux, assiégés en partie depuis 2013 et totalement depuis 2016. Même, la situation à la frontière entre la Syrie et la Jordanie qui s’est dégradée la semaine dernière.

L’accès des organisations humanitaires à certaines zones assiégées s’est amélioré par rapport à l’année dernière. Il est cependant toujours lourdement limité. En ce qui concerne le gouvernorat de Raqqa, l’ONU y a recensé 30.000 nouvelles personnes déplacées depuis le 1er juillet du fait des opérations contre Daech, ce qui porte le nombre total de déplacés dans cette zone à environ 200.000 depuis le 1er avril. Dans la ville de Raqqa, où Daech continue d’utiliser des civils comme boucliers humains, la situation sanitaire devient jour après jour très préoccupante.

Selon le nouveau rapport de la FAO et du PAM, plus de 6,9 millions de Syriens sont toujours en situation d’insécurité alimentaire tandis que 5,6 millions de personnes devraient vraisemblablement se retrouver en situation d’insécurité alimentaire si elles ne disposent pas d’une aide constante chaque mois.

Antonio Torrenzano

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Le conflit syrien est à l’origine de l’exode de millions de civils : 5 millions d’individus sont à présent réfugiés dans les pays voisins et un nombre consistant des personnes déplacées en Syrie même. Depuis 2011, plus de 5 millions d’individus ont quitté la Syrie sur un total de 23 millions d’habitants.

Depuis janvier 2017, l’agence onusienne pour les Réfugiés des Nations Unies a constaté qu’il  y a un mouvement de retour, mais le nombre d’individus rentrés à leur foyer n’a pas été encore appréciable. Plus de trois millions de Syriens restent réfugiés en Turquie, le pays voisin le plus affecté, selon le HCR. Moins de 10% d’entre eux ont été accueillis dans des camps, tandis qu’une majorité vit dans les villes, dont plus de 500.000 à Istanbul.

Le Liban, ce petit pays de 4.5 millions d’habitants a officiellement accueilli un million de personnes et probablement bien plus si l’on compte les réfugiés qui ne sont pas recensés. Le royaume jordanien qui partage une frontière avec le Pays en guerre accueille 657.000 personnes notamment dans le grand camp de Zaatari. La présence massive et durable des réfugiés a pesé sur les équilibres politiques de ces deux Pays. 233.000 se sont installés en Irak, plus de 120.000 en Égypte et près de 30.000 dans les pays d’Afrique du Nord. Les pays d’accueil restent démunis devant l’ampleur du problème.

En outre, les Nations Unies mettent en garde contre les conséquences à long terme de la crise, tout particulièrement sur les enfants. Un million d’enfants syriens ne sont pas scolarisés et ils sont ceux qui devront contribuer à reconstruire la Syrie pour la prochaine génération. Une situation qui risque de s’aggraver. Quelle pourra être alors leur perspective d’avenir ? Peuvent-ils encore envisager un retour dans leur foyer ? Les perspectives d’avenir restent obscures et dangereuses si la communauté internationale ne décide d’arrêter le conflit, et ensuite décidera d’un plan Marshall pour reconstruire le pays.

Antonio Torrenzano

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La Banque mondiale a publié un nouveau rapport sur l’économie syrienne qui dresse un possible tableau après six ans de guerre. Le rapport formule une situation catastrophique du Pays. En Syrie, tous les secteurs économiques ont été touchés par le conflit. Depuis 2011 jusqu’à 2016, le coût de la guerre a été évalué à 226 milliards de dollars. Mais, la Banque Mondiale estime que l’ampleur de la destruction va bien au-delà du bilan des morts et des infrastructures détériorées. « La guerre de Syrie taille en pièces le tissu social et économique du pays », a déclaré le vice-président pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord de la Banque Mondiale, Hafez Ghanem.

En 2010, le PIB de la Syrie avait connu une croissance de son produit intérieur brut de 3,4 % pour atteindre environ 60 milliards de dollars (52 milliards d’euros). Entre 2011 et 2015, la richesse du pays a connu au contraire une contraction de 61% à cause de la guerre. Cette perte financière est imputable surtout à une réduction de la production pétrolière et de la production gazière.

Par exemple, en ce qui concerne la production gazière, le démantèlement du champ gazier d’Al-Shaer (le plus grand du Pays) par l’État islamique a produit un énorme dégât économique au régime de Damas. Sur les huit installations gazières qui la Syrie comptait avant le déclenchement de la guerre, aujourd’hui le régime n’en contrôle plus qu’un seul. La conséquence ? Le déficit qui explose passant de 0,7 % du PIB en 2010 à 28 % en 2016. La Banque mondiale estime ainsi que les revenus syriens liés à l’or noir et au gaz sont décrus de 93%. Les contractions les plus sévères de l’économie ont eu lieu de manière particulière dans les années 2012 et 2013 pendant lesquelles le PIB est décru respectivement de 29 et 32 %. Même le secteur agricole a été spécifiquement touché. La destruction des infrastructures d’irrigation et le manque de main-d’oeuvre ont fait diminuer la production de blé de 55%.

Du point de vue humanitaire et social, l’institution économique onusienne affirme que depuis mars 2011, entre 400.000 et 470.000 personnes sont mortes et la moitié de la population syrienne a été déplacée. Le rapport estime enfin que si le conflit prenait fin cette année, le PIB pourrait se rétablir en quatre ans 41 % de son niveau d’avant le conflit.

Antonio Torrenzano

Lien numérique pour lire le nouveau rapport économique de la Banque Mondiale : http://www.worldbank.org/en/country/syria/publication/the-toll-of-war-the-economic-and-social-consequences-of-the-conflict-in-syria

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Le septième round de négociations de paix sur la Syrie a pris fin le 14 juillet à Genève. Après cinq jours de discussions, l’envoyé spécial des Nations Unies Staffan de Mistura a eu une dernière rencontre vendredi avec la délégation du gouvernement de Damas et avec celle du Haut Comité des négociations (HCN).

«Nous avons fait, comme nous l’attendions et l’espérions, des progrès graduels. Pas de percée, pas d’effondrement, personne n’est parti», a déclaré Staffan de Mistura après avoir informé le Conseil de sécurité des Nations Unies par vidéoconférence sur les résultats du septième round de négociations qui venaient de s’achever. «Nous avons avancé», a affirmé vendredi en fin de soirée devant la presse le diplomate onusien italo-suédois.

«Cette série de pourparlers a surtout porté sur deux principaux sujets: le premier lié au contre-terrorisme et le second à des questions techniques constitutionnelles», a déclaré l’ambassadeur syrien Jaafari à la presse à l’issue de la rencontre. «Dans ce contexte, nous avons attiré l’attention de l’envoyé spécial sur les massacres sanguinaires de la coalition internationale à Raqa et Tabqa», a-t-il dit, dénonçant aussi l’infiltration militaire de la Turquie dans le nord de la Syrie.

De sa part, Nasr al-Hariri, qui dirige la délégation du HCN, a affirmé que «l’opposition avait exprimé sa vision politique sur la transition du Pays» et a reproché à la délégation du régime de Damas d’avoir délibérément évité ce sujet. Mettre en place «la transition politique est la seule façon de combattre le terrorisme», a-t-il affirmé. Depuis le début, l’opposition syrienne réclame le départ du président Assad, seule solution selon elle pour mettre fin à la guerre. Mais le régime refuse fermement de matérialiser cette hypothèse

Les prochains pourparlers sur la Syrie, 8e séance de la série, auront lieu début septembre. Les discussions de Genève dirigées par Staffan de Mistura ont débuté en 2016, et se poursuivent da la ville genevoise de façon intermittente avec des résultats encore faibles et précaires. L’émissaire de l’ONU estime avoir rapproché les parties et espère qu’elles accepteront de se réunir dans une même pièce la prochaine fois.

Antonio Torrenzano