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syrie_cinsultations_de_mistoura_10juin2015L’envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a annoncé que les consultations informelles entre l’ONU, les partis politiques d’opposition et le régime de Damas, qui ont débuté il y a plus d’un mois à Genève, se poursuivront jusqu’au mois de juillet 2015.

Dans un communiqué de presse rendu public par son porte-parole mercredi 10 juin 2015, Staffan de Mistura a indiqué que, depuis le 5 mai dernier, il s’est entretenu aux côtés de son envoyé spécial conjoint Ramzy Ezzeldin Ramzy, avec des représentants du gouvernement syrien, de la coalition de l’opposition syrienne et presque 39 formations politiques et de la société civile du pays. Staffan de Mistura et Ezzeldin Ramzy ont déjà organisé 26 réunions avec des représentants d’États de la région, des membres du Conseil de sécurité des Nations unies et d’organisations régionales, ont-t-ils précisé.

« Le processus devrait se poursuivre jusqu’au mois de juillet 2015 », a ajouté l’Envoyé spécial pour la Syrie. Le désir pour l’émissaire de l’ONU M. de Mistura est le souhait que le conflit en Syrie prenne fin dans les plus brefs délais. « Plus vite les armes seront réduites au silence, plus il sera possible de sauver des vies », a-t-il estimé, appelant les acteurs syriens, régionaux et internationaux à tout faire pour contribuer à la fin des combats et à protéger les populations civiles. Staffan de Mistura a souligné que la seule issue possible à la crise du conflit syrien il réside dans un processus de négociations politique inclusives, à l’initiative des toutes les parties. « Les consultations de Genève demeurent un processus de réunions individuelles et informelles visant à rendre opérationnel l’accord de Genève du 30 juin 2012 », a rappelé enfin l’envoyé des Nations Unies pour la Syrie.

Antonio Torrenzano

 

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syrie_edouard_elias_imageLe sommet chrétien tenu lundi 8 juin 2015 à Damas a appelé la communauté internationale à la recherche d’une solution politique à la guerre absurde qui ravage la Syrie depuis longtemps. Le sommet a rassemblé les chefs représentants des Églises de la région au siège du patriarcat grec-orthodoxe dans la capitale syrienne.

Dans leur déclaration finale, les prélats appellent « les fils de la Syrie bien-aimée, dont le peuple innocent et pacifique est pris en otage d’un terrorisme utilisé par les puissances de ce monde dans le but de le diviser, à s’attacher à l’unité de ce pays et au droit de ses fils à vivre librement et dignement ».

« Nous appelons le monde à œuvrer sérieusement pour une solution politique à cette guerre absurde. Une solution qui garantit le rétablissement de la paix et le retour des otages, des réfugiés et des déplacés et qui assure le droit du peuple syrien à décider librement de sa destinée loin de toute ingérence extérieure […]. Il est temps d’affronter la pensée jihadiste et s’attaquer à ses racines à travers une éducation religieuse qui généralise la culture de l’ouverture et de la paix » ajoute la déclaration.

Les prélats ont affirmé encore dans leur déclaration finale « à prier et à œuvrer pour l’unité des chrétiens et à préserver les meilleures relations avec les musulmans avec qui nous partageons les mêmes pays et le même sort ». Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, qui a participé au sommet, a déclaré : « notre souci commun est de maintenir nos peuples sur nos terres. Les États changent, mais la terre demeure».

Antonio Torrenzano

* Un remerciement particulier au photographe de guerre Edouard Elias pour l’image.

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image_1751_syrie_daech_conflit_irakL’État islamique s’est emparé entièrement de la ville antique de Palmyre dans le désert syrien. Le groupe extrémiste contrôle désormais la moitié du territoire syrien, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

L’OSDH a affirmé que des troupes du régime syrien s’étaient retirées de toutes leurs positions dans et à la périphérie de Palmyre, notamment de l’aéroport militaire, de la prison dans lesquels les jihadistes de l’EI se sont introduits dans la nuit de jeudi.

La cité de Palmyre est également un point stratégique. La ville est le passage obligé vers la capitale Damas. Pour Daech, le véritable objectif d’aujourd’hui reste de conquérir Damas et étendre son influence à tout le Moyen-Orient. L’État islamique est en train de jouer un défi important : mettre le cap vers Damas pour essayer de faire tomber le régime de Bachar el-Assad avant que tous les autres groupes qui sont financés par l’Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie puissent le faire avant que l’EILL. L’enjeu est régional et mondial en même temps avec plusieurs facteurs : géopolitiques et religieux. L’avancée de Daech risque en outre de faire terminer les consultations sur la Syrie en cours à Genève et menées par l’émissaire de l’ONU Staffan de Mistoura.

Le régime de Damas est très affaibli et avec la baisse des prix du pétrole, l’Iran n’a plus beaucoup d’argent pour financer le régime syrien. Si Daech arrivait à Damas en premier et il faisait tomber la ville, ce serait une catastrophe pour l’Arabie Saoudite. Dans le monde arabe sunnite, la chute de Damas, on peut la comparer à la bataille d’Armageddon. Avec la prise de Damas, l’État islamique aurait une espèce d’aura extraordinaire qui renforcerait son attractivité dans la base sunnite dans toute la région. Une angoisse pour l’Arabie saoudite et de ses alliés sunnites.

Pour les observateurs, l’inquiétude reste de la même façon vive en ce qui concerne la préservation des ruines de la ville antique. L’État islamique pourrait détruire, comme lors du sac du musée de Mossoul ou le saccage de la cité antique d’Hatra en Irak, les vestiges de Palmyre inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Antonio Torrenzano

 

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syria_crisis_imageMaltraitées, vendues, violées, les violences vers les femmes sont commises de façon stratégique, généralisée, systématique en Syrie. Selon Zainab Bangura, représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies sur les violences sexuelles dans les conflits, cette violence est perpétrée avec un degré élevé de sophistication en résultant abominable.

Les femmes et les jeunes filles sont menacées de subir des violences dans les zones sous surveillance des acteurs armés, aux points de vérification, au passage des frontières et dans les centres de détention, a expliqué Mme Bangura lors d’une conférence de presse au siège de l’ONU. La Représentante spéciale a souligné en outre les nombreux cas de mariage forcé, temporaire et précoce. Elle a décrit ces pratiques comme un processus encouragé dans le cadre du djihad et utilisé comme mécanisme de « protection » par les familles qui n’ont pas d’autres moyens de fournir ou de garantir la sécurité des jeunes filles.

Elle a également noté la vente de femmes à des fins sexuelles. « Les filles sont littéralement déshabillées et examinées dans des bazars d’esclaves », a dit Mme Bangura, décrivant la façon dont elles sont « classées et expédiées nues à Dohouk, Mossoul ou d’autres endroits pour être distribuées à des dirigeants et combattants de l’EIIL ». Les combattants de l’État islamique ont réduit à l’esclavage sexuel des milliers de femmes qu’ils ont capturées comme butin de guerre.

« L’EIIL a institutionnalisé la violence sexuelle et la brutalisation des femmes comme un aspect central de son idéologie et de ses activités, l’utilisant comme une tactique terroriste pour réaliser ses objectifs stratégiques », a-t-elle expliqué, décrivant comment les femmes sont promises aux combattants et comment l’EIIL lève des fonds grâce à la traite et à la prostitution. La violence sexuelle est utilisée pour déplacer les populations, les punir, les humilier et démoraliser les dissidents, pour extraire des informations à des fins de renseignement et démanteler les structures sociales, familiales et communautaires afin de construire le Califat.

Déjà, Amnesty International dans son dernier rapport avait expliqué que ces femmes étaient souvent très jeunes : « la majorité de ces esclaves sexuelles sont des enfants, des filles âgées de 14, 15 ans ou encore plus jeune». Mais, le pire est que si chaque jeune fille essaye de se suicider ou de s’échapper, elle est torturée avec des câbles électriques. La Représentante spéciale a demandé enfin au Conseil de sécurité d’intégrer la protection et l’autonomisation des femmes dans sa réponse contre le terrorisme. Zainab Bangura s’est dite également inquiétée pour les enfants nés d’un viol, car ils ne peuvent pas être enregistrés. Selon le représentant spécial de l’ONU, tout cela risquerait de créer une génération d’enfants apatrides : un terrain fertile pour l’extrémisme à venir.

Antonio Torrenzano

 

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staffan_de_mistura_press_geneva_imageAprès quatre ans de conflit, la Syrie est en train de subir des dégâts économiques et sociaux qui n’auraient pas été inimaginables avant 2011. Les données statistiques disponibles sont minimales, mais une estimation reste possible. Le prix de la guerre aurait été de plus de 140 milliards de dollars jusqu’aujourd’hui, c’est-à-dire 170 % du PIB syrien. Certains économistes prévoient que même si la croissance économique syrienne devait être de 5% au moins chaque année, il lui faudrait plus de 30 ans pour se remettre de la guerre. La faim et l’indigence sont devenues à présent l’ennemi quotidien des masses populaires dans toute la Syrie. L’économiste Jihad Yazigi, responsable du site d’information économique The Syria Report, explique que «l’économie syrienne s’est radicalement transformée et elle a été en grande partie détruite».

La communauté internationale peut-elle approuver l’inaction ? La guerre a déjà fait plus 220.000 morts, combien des victimes devront se recenser pour réveiller les consciences ? Les divisions internationales semblent toutefois plus profondes que jamais. Sous l’égide de la Russie, des discussions se sont tenues à deux reprises à Moscou, mais sans des réponses éclatantes. Quant aux États-Unis et à la France ? Ils ne s’opposent pas à ce que l’Iran fasse partie des interlocuteurs de l’émissaire de l’ONU,mais ils continuent de lui interdire tout rôle supplémentaire, au motif que Téhéran aide massivement sur le terrain l’armée syrienne. Le conflit en Syrie qui dure depuis quatre ans reste d’une extrême violence. Il a fait plus de 200.000 personnes tuées depuis le début de la crise en mars 2011. Quelque 12,2 millions de personnes ont maintenant besoin d’aide humanitaire, et plus de 11 millions ont été forcés de fuir leurs maisons. Des millions d’enfants syriens souffrent de traumatismes et de problèmes de santé, et plus de la moitié des services publics de la Syrie ont été détruits. La spirale de la violence ne connaît pas de répit.

Pendant la conférence de presse, l’émissaire de l’ONU a expliqué ces nouvelles consultations de Genève qui verront défiler, séparément, les représentants de différents États, des groupes et des associations, des responsables religieux, des commandants militaires, des dirigeants de partis et tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont partie liée avec la guerre en cours.

Pourquoi la formule de ce nouveau round de consultations est-elle différente ?

Staffan de Mistura : «La formule est différente parce que ce n’est pas une conférence, ce n’est pas Genève 3, Genève 2 ou Genève 1. C’est quelque chose de différent et précédent à tout ça, mais nécessaire. L’Envoyé spécial parle avec chacune des personnes des entités qui peuvent avoir une influence. Donc, ne vous attendez pas à me voir passer d’une délégation à une autre. On verra chaque délégation séparément dans des jours différents et lors de semaines différentes. Et je vais tirer des conclusions sur ça et sur cette base, les transmettre ensemble au Secrétaire général de l’ONU ».

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a-t-il donné des instructions précises pour tenter de relancer la machine ?

Staffan de Mistura : «Notre projet est basé sur les instructions du Secrétaire général avec un dialogue avec chaque groupe ou délégation, sur la base du fait qu’il y a eu un Communiqué qui s’appelle Communiqué de Genève et donc comment les rendre effectif. Tout le reste est ouvert dans le dialogue. Et ce n’est pas une question seulement de priorités ou pas».

Antonio Torrenzano