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Le Conseil de sécurité des Nations Unies a pris la décision d’instituer une «équipe d’enquêteurs» afin de recueillir des éléments de preuve en Iraq d’actes susceptibles de constituer des crimes de guerre, «des crimes contre l’humanité et des crimes de génocide perpétrés par le groupe terroriste» de l’État islamique (Daech). Par la résolution 2379, le Conseil de sécurité des Nations Unies a en outre chargé le Conseiller spécial d’encourager «dans le monde entier» le lancement de poursuites pour les crimes de Daech et de travailler aux côtés des survivants, «pour que soient pleinement reconnus leurs intérêts».

L’Équipe d’enquêteurs devra agir dans le respect de la souveraineté de l’Iraq et de sa compétence concernant les infractions commises sur son territoire par DAECH, tandis que des juges d’instruction iraquiens devront être nommés pour travailler aux côtés d’experts internationaux «sur un pied d’égalité». Le Conseil de l’ONU a précisé même que les preuves devront être utilisées dans le cadre de procédures pénales «justes et indépendantes» menées par des tribunaux compétents à l’échelle nationale, «les autorités iraquiennes étant les premiers destinataires de ces preuves». L’Équipe devra être impartiale, indépendante et crédible et agir conformément à son mandat.

Le Conseil de sécurité a aussi souligné que tout autre État membre de l’ONU pourra demander à l’Équipe de recueillir des éléments de preuve sur des crimes similaires commis par DAECH sur son territoire. Le Conseiller spécial devra achever le premier rapport sur les activités de l’Équipe dans les 90 jours suivant la date à laquelle elle commencera ses activités.

Antonio Torrenzano

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peupleyézidis_crime_contre_humanité_imageUn nouveau mémorandum des Nations Unies éclaire les atrocités faites subir à la minorité religieuse des Yézidis et à d’autres minorités ethniques en Iraq par le groupe terroriste Daech. Le compte rendu a été rédigé par la Mission des Nations Unies en Iraq et par le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme et il contient de nouveaux témoignages des rescapés qui ont survécu à l’attaque de Sinjar en août 2014.

Selon la Mission ONU en Iraq plus de 3.500 femmes et d’enfants de la communauté yézidie restent encore en esclavage et ils sont prisonniers du groupe terroriste Daech. « Deux ans après la chute de Ninive, la communauté yézidie continue d’être visée par Daech. Des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants ont été tués, sont portés disparus, où ils sont soumis à des abus sexuels et physiques», a déclaré Jan Kubis. «Face à une telle preuve, il est d’une importance capitale que les auteurs de ces actes odieux rendent des comptes à la justice internationale». 

De sa part, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Zeid Ra’ad Al Hussein, a souligné que les témoignages du nouveau  mémorandum doivent rappeler à toute la communauté internationale qu’il ne faut épargner «aucun effort pour assurer que les responsables de ces crimes terribles rendent des comptes. Personne ne peut les perpétrer en toute impunité ». Les récits de vie des survivantes révèlent des actes de barbarie et de cruauté d’une ampleur inimaginable. L’étude rappelle encore une fois que les délits commis par Daech sont des crimes contre l’Humanité et même de Génocide.

Antonio Torrenzano

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yazidis_genocide_imageL’État islamique est en train de commettre un génocide contre la minorité religieuse du peuple Yézidis selon un rapport publié par la Commission d’enquête des Nations Unies sur la Syrie. «Le génocide a eu lieu et se poursuit», a déclaré Paulo Pinheiro, le président de la Commission d’enquête. «Daech a soumis chaque femme, chaque enfant, ou chaque homme yézidi qu’il a capturé aux pires atrocités». Le mémorandum intitulé «They Came to Destroy: ISIS Crimes Against the Yazidis» a également déterminé que les abus commis par Daech contre les Yézidis constituent des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre.

Les conclusions auxquelles la Commission des Nations Unies parvient, elles sont basées sur des entretiens avec les victimes, des chefs religieux, des passeurs, des avocats, du personnel médical, et des journalistes, ainsi que d’autres nombreux documents. Selon la Commission d’enquête, Daech continue de chercher à détruire les Yézidis de diverses manières. Les hommes et les garçons yézidis de plus de 12 ans sont séparés du reste de leurs familles et ceux qui refusent de se convertir sont tués. Les femmes et les filles, certaines n’ayant que neuf ans, sont vendues aux marchés des esclaves. Une femme a déclaré qu’elle avait été vendue 15 fois.

«Les victimes qui se sont échappées des griffes de Daech en Syrie décrivent comment elles ont subi des viols brutaux, souvent au quotidien, et comment, quand elles ont essayé de s’échapper, elles ont été violemment battues et parfois soumises à des viols collectifs », a déclaré Vitit Muntarbhorn, membre de la Commission ONU. «Daech n’a pas caché son souhait de détruire les Yézidis de Sinjar, et cela est l’un des éléments qui nous a permis de conclure que leurs actions constituent un génocide», a déclaré Carla Del Ponte, membre de la Commission ONU. La Commission d’enquête a réclamé la reconnaissance internationale du génocide dirigé vers le peuple Yézidi.

Antonio Torrenzano

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irina_bokova_unesco_imageConversation avec Irina Bokova, diplomate de la République de Bulgarie, directrice générale de l’UNESCO depuis le 15 novembre 2009. Elle a été réélue pour un second mandat en octobre 2013. Irina Bokova a été la première femme et la première personnalité de l’Europe de l’Est à se voir élue à la tête de cette Organisation. En sa qualité de Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova est activement engagée dans les efforts internationaux pour faire progresser l’égalité entre les genres, l’éducation de qualité pour tous, ainsi que dans les actions contre le financement du terrorisme en luttant contre le commerce illicite des biens culturels. Ardent promoteur du combat contre le racisme et l’antisémitisme, Mme Bokova a dirigé les activités de l’UNESCO dans le domaine de la mémoire et de la sensibilisation à l’Holocauste. Diplômée de l’Institut d’État des Relations internationales de Moscou, Irina Bokova a également suivi les cours de l’Université du Maryland (Washington) et de la John F. Kennedy School of Government (Université de Harvard). Elle rejoint dès 1977 le Ministère des Affaires étrangères de Bulgarie au Département des Nations Unies. Nommée Responsable des Affaires politiques et juridiques à la Mission permanente de la Bulgarie auprès de l’ONU à New York, elle est également Membre de la Délégation bulgare aux Conférences de l’ONU sur l’égalité des femmes à Copenhague (1980), Nairobi (1985) et Beijing (1995). Membre du Parlement bulgare (1990-1991 et 2001-2005), elle a plaidé pour l’adhésion de la Bulgarie à l’Union européenne et à l’OTAN, et elle a participé à l’élaboration de la nouvelle Constitution de la Bulgarie. Irina Bokova a été successivement ministre des Affaires étrangères et coordinatrice des relations de la Bulgarie avec l’Union européenne, puis ambassadrice de Bulgarie en France, à Monaco et auprès de l’UNESCO et représentante du Président de la République de Bulgarie à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Aux postes de secrétaire d’État pour l’intégration européenne et comme ministre des Affaires étrangères, Irina Bokova a toujours milité pour l’intégration européenne. Elle est en outre présidente et membre fondatrice de «l’European Policy Forum», une organisation non gouvernementale destinée à promouvoir l’identité européenne et à encourager le dialogue pour surmonter les divisions en Europe et soutenir les valeurs du dialogue, de la diversité, de la dignité humaine, ainsi que les droits de l’homme. Irina Bokova a reçu plusieurs distinctions d’État de différents pays et le titre docteur honoris causa de nombreuses universités prestigieuses. L’entretien a eu lieu à Rome pendant les visites auprès de la comunità di Sant’Egidio en 2014 et au mois de mars 2015.

Antonio Torrenzano.Vous avez été reçue en audience par le Pape François pendant laquelle vous avez discuté de la situation internationale contemporaine. Quelle est votre analyse sur la situation en Syrie et en Irak ?

Irina Bokova. Nous avons exprimé notre inquiétude devant l’augmentation de l’intolérance, de la violence, de l’extrémisme. Mon inquiétude est très élevée, de manière particulière par rapport à ce qui se passe en Syrie et en Irak, mais également en ce qui concerne la persécution des minorités et la destruction du patrimoine par les membres du groupe de l’État islamique. L’objectif des extrémistes est d’annuler toute trace historique qui peut témoigner l’importance du dialogue parmi les Cultures. La barbarie est en train de frapper des endroits qui sont des symboles de la Civilisation mondiale. Mosul, Nimrud et d’autres sites archéologiques sont des Capitales de l’Histoire et de la Mémoire des Peuples depuis trois mille ans. Nous ne devons pas rester paralysés. Nous ne devons pas survivre dans un état de choc, parce qu’il est ce qu’ils veulent les extrémistes. Les crimes contre le patrimoine culturel iraquien sont l’extrême négation de l’Homme et de son Humanité. Ce sont donc des crimes contre l’Humanité.

A.T. La communauté internationale comment pourra-t-elle protéger les cultures minoritaires ?

Irina Bokova. À l’UNESCO, nous nous battons chaque jour pour que des cultures qui sont menacées de disparaître, elles puissent exister. L’organisation de l’UNESCO se bat pour l’éviter. La diversité culturelle doit accompagner la mondialisation. C’est le devoir de notre organisation. C’est pour cette raison que nous encourageons les partenariats, les rapprochements entre peuples, parmi les États, entre les organisations et sociétés civiles. Cette mondialisation entraine un affaiblissement des identités qui est créatrice elle-même d’inquiétudes et donc de problèmes, de tensions, voire de conflits. Nous avons par exemple publié un rapport intitulé «Investir dans la diversité culturelle», dans lequel nous parlons d’analphabétisme culturel. Il faut que l’analphabétisme culturel cesse, car le manque de connaissance de l’autre encourage les peurs et les conflits.

A.T. Notre monde contemporain a-t-il besoin d’un nouvel humanisme ? Vous l’avez écrit dans votre récent essai socio-politique…

Irina Bokova. Depuis longtemps, pendant mes visites dans plusieurs Pays de la communauté internationale, j’ai observé que la pauvreté et la discrimination demeurent surtout à l’égard des femmes, des enfants ou des adolescents. Je me suis posé alors la question de savoir comment tout ça, c’était possible. Compte tenu des progrès de l’humanité, de la science, des nouvelles technologies, des communications, pourquoi existent encore ces graves situations ? Pourquoi mettons-nous plus l’accent sur l’économie, le profit en oubliant la dimension humaine? L’UNESCO essaye de donner une sorte de confiance en protégeant les cultures, les patrimoines, les langues et en aidant ceux qui sont en retard dans l’éducation, les sciences, l’information pour qu’il n’y ait pas mondialisation à deux vitesses. La mondialisation ne doit pas être perçue comme une menace dangereuse.

A.T. Vous êtes la première femme élue auprès de l’UNESCO. Est-ce qu’il a été un signal fort de la part de l’organisation internationale ? Pourquoi avec votre élection êtes-vous devenue un symbole ?

Irina Bokova. Je suis très fière d’être la première femme élue. Les femmes doivent occuper des postes de cette importance dans les instances internationales. J’en suis encore surprise parce que je ne me suis jamais vue ou perçue comme un symbole. En Asie, au Moyen-Orient ou en Afrique, j’ai découvert l’enthousiasme des jeunes étudiantes ou des jeunes femmes que j’ai rencontrées. Beaucoup d’elles m’ont toujours dit qui étaient très inspirées par ma personnalité et qu’elles-mêmes aspiraient aussi à atteindre plus tard de telles responsabilités. Si mon élection et ma présence à l’administration de l’UNESCO suscitent cet espoir et cette envie, je suis alors très satisfaite.

Antonio Torrenzano

 

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crimes_contre_humanité_daech_imageL’État islamique pourrait avoir commis des crimes internationaux abominables en Irak selon le nouveau rapport publié jeudi 19 mars par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH). Le compte rendu, qui a été mis noir sur blanc par une équipe d’enquête envoyée dans la région par le Commissariat onusien à la fin de l’année dernière, s’appuie sur des entretiens approfondis de plus de 100 personnes qui ont été les témoins d’attaques en Iraq ou qui ont survécu à ces attaques entre le mois de juin 2014 et février 2015.

Le mémorandum documente un éventail de violations commises par l’État islamique contre de nombreux groupes ethniques et religieux en Iraq, dont certaines pourraient constituer un génocide. Le schéma manifeste des attaques contre les Yézidis – a déclaré le rapport – il suggère fortement que l’État islamique pourrait avoir perpétré un ethnocide. Dans certains cas, souligne de même le texte, «des villages ont été entièrement vidés de leurs populations yézidies». Dans de nombreux villages yézidis, la population a été regroupée. Les hommes et garçons de plus de 14 ans ont été séparés des femmes et des filles. Les hommes ont été emmenés plus loin et abattus par Daech, tandis que les femmes étaient enlevées comme «butin de guerre».

Le rapport, demandé par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à l’initiative du gouvernement iraquien, spécifie le meurtre brutal et ciblé de centaines d’hommes et garçons yézidis dans les plaines de Ninive en août dernier. Les femmes et des filles yézidies échappées à la mort, elles ont décrit d’avoir été vendues ou remises en «cadeau» à des membres de groupe terroriste. Des témoins ont entendu des filles, d’à peine six et neuf ans, appeler à l’aide alors qu’elles se faisaient violer dans une maison utilisée par les combattants du Daech. Un témoin a décrit l’histoire de deux membres de l’EIIL assis en train de rire, alors que deux jeunes filles étaient violées dans la pièce voisine. Une femme enceinte, violée à plusieurs reprises par un “docteur-bourreau” de l’EIIL pendant deux mois et demi, a déclaré qu’il s’asseyait de manière intentionnelle sur son ventre afin de donner la mort au bébé, car c’était un infidèle. Des survivants ont dit à l’équipe des Nations Unies d’avoir été sauvés par les corps d’autres personnes tombées sur eux. Mais, un traitement brutal a été infligé par l’État islamique également à d’autres groupes ethniques, dont les chiites, les chrétiens, kurdes, mandéens, sabéens et turkmènes. Le rapport documente des abus généralisés, dont des meurtres, tortures, viols, esclavage sexuel, conversions forcées, enrôlement des enfants. Tous ces abus, indique-t-il, pourraient constituer des violations du droit international des droits de l’homme et du droit humanitaire.

L’équipe d’enquête a aussi reçu des informations par de multiples sources qui affirment que des forces de sécurité iraquiennes avaient commis de graves violations des droits de l’homme lors de leurs opérations de contre-offensive contre l’organisation terroriste. Selon le rapport, au cours de l’automne 2014 et alors que la campagne militaire contre l’EIIL progressait, des milices semblaient opérer en toute impunité, laissant un cortège de morts et de destruction derrière elles. Le mémorandum met aussi en évidence le fait que depuis la chute de Mossoul en juin dernier, la distinction entre les forces gouvernementales iraquiennes régulières et irrégulières est devenue de plus en plus floue. Il suggère que, bien que des informations supplémentaires sur le lien entre les milices et le gouvernement soient nécessaires, des incidents indiquent, à tout le moins, l’incapacité du gouvernement à protéger les personnes sous sa juridiction. Le rapport revendique par le Conseil des droits de l’homme d’exhorter le Conseil de sécurité de l’ONU à traiter avec le maximum d’analyse ces crimes contre l’humanité et de porter la situation en Iraq devant la Cour pénale internationale.

Antonio Torrenzano

 

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femmes_enfants_refugiés_imageDans un rapport publié vendredi 14 novembre, la Commission internationale d’enquête ONU sur la Syrie a présenté un mémorandum qui documente la violence imposée par le groupe armé État islamique dans les territoires qu’il contrôle.

« Ceux qui ont fui décrivent de façon consistante les actes de violence qui sont destinés à réduire à la soumission et au silence la population », a expliqué le Président de la Commission d’enquête, Paulo Sérgio Pinheiro, dans un communiqué de presse. Le mémento se base sur le témoignage de 300 individus : des victimes et des témoins directs. Il nous donne un aperçu sur la vie à l’intérieur des zones occupées par l’EIIL. Le compte rendu contient également des photos et des vidéos, notamment prises par les membres du groupe armé eux-mêmes.

La Commission d’enquête a souligné que la vie des civils dans les territoires occupés dans le nord-est de la Syrie est terrible, marquée d’exécutions, d’amputations et d’autres punitions corporelles en place publique. Les corps mutilés des victimes qui sont exposés, ils traumatisent les civils et particulièrement les enfants. Selon le dossier, l’EIIL cherche à exclure les femmes de tous les aspects de la vie publique. Des femmes ont été assassinées, souvent par lapidation. Selon les mêmes témoignages, des fillettes, qui ont parfois pas plus de 13 ans, ont été mariées par la force à des combattants du groupe armé. Des femmes et filles yézidies enlevées en Iraq ont été vendues comme esclaves sexuelles dans le gouvernorat d’Al-Raqqah en Syrie.

Le groupe utilise les écoles et l’éducation comme moyen d’endoctriner les enfants, souvent pour les recruter. Dans la ville de Raqqah, des enfants ont été rassemblés pour regarder des vidéos d’exécution de masse de soldats du gouvernement syrien afin de les habituer à la violence extrême. La Commission d’enquête a souligné que les abus, les violations et les crimes commis par l’EIIL contre les Syriens ont été à la fois délibérés, mais également calculés. « Les commandants de l’EIIL ont agi de façon consciente et ont commis ces crimes contre l’humanité et ces crimes de guerre contre des personnes sachant que leurs victimes étaient des civils ou ayant un statut de non-combattant. Ils sont personnellement responsables de ces crimes », a expliqué un des autres membres de la Commission, Carla del Ponte.

Antonio Torrenzano