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Le Yémen continue de souffrir d’une crise humanitaire décrite par les Nations Unies comme la pire au monde, ainsi que les combats qui opposent le gouvernement de Saana et les forces d’opposition du mouvement Houthi depuis 2014. Le Conseil de sécurité des Nations Unies a approuvé vendredi 21 décembre l’accord conclu entre le gouvernement du Yémen et les dirigeants du mouvement d’opposition Houthi lors des récents pourparlers soutenus par l’ONU en Suède.

En adoptant à l’unanimité la résolution 2451 (2018), le Conseil de sécurité a insisté que tous les acteurs du conflit respectent à tous les égards le cessez-le-feu convenu pour le gouvernorat d’Hodeïda, ainsi que l’engagement de redéployer leurs forces aux emplacements convenus à l’extérieur de la ville et des zones portuaires.

La résolution incite de même les parties de s’engager «de manière constructive et sans condition préalable» avec l’envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen à la stabilisation de l’économie touchée par la guerre et à la réouverture de l’aéroport de Sanaa. La résolution invite en outre les acteurs du conflit à un nouveau round de pourparlers de paix en janvier 2019 en Suède. Dans la résolution, les 15 membres du Conseil de sécurité des Nations Unies ont également autorisé le secrétaire général Antonio Guterres à établir et à déployer, «pour une période initiale de 30 jours», une équipe préparatoire de suivi sur le terrain pour appuyer et faciliter la mise en œuvre immédiate de l’Accord de Stockholm. Le Conseil de sécurité a également exprimé son « profond regret » par rapport aux pertes en vies humaines, aux blessures causées par le conflit et à l’utilisation d’enfants sur le champ de bataille. Le conflit au Yémen a fait plus de 8750 morts et 50 600 blessés, dont de nombreux civils, depuis l’intervention en mars 2015 d’une coalition sous commandement saoudien (sunnite) contre des rebelles chiites Houthis. Une épidémie de choléra a enfin complété le désastre en provoquant plus de 2000 morts.

Soixante-quinze pour cent de la population yéménite ont besoin d’aide humanitaire, dont 11,3 millions d’enfants qui ne peuvent survivre sans elle. Ces chiffres terrifiants illustrant les dégâts causés par le conflit ne reflètent que ce que nous savons. En réalité, la situation est probablement pire.

Antonio Torrenzano

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Des raids aériens et de violents affrontements ont eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche dans la région de Hodeïda, dans l’ouest du Yémen, malgré le cessez-le-feu signé à Stockholm la semaine passée.

L’agence de presse Saba contrôlée par les Houthis a de son côté affirmé que l’aviation de la coalition menée par l’Arabie saoudite poursuivait dimanche ses raids aériens dans la province de Hodeïda. Elle a accusé les forces progouvernementales d’avoir bombardé samedi soir des quartiers résidentiels de ce port stratégique sur la mer Rouge, qui est le principal front du conflit depuis plusieurs mois. Des combats sporadiques avaient été signalés dès vendredi soir dans les quartiers est et sud de Hodeïda, au lendemain même de l’annonce du cessez-le-feu conclu à Stockholm entre les rebelles et les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi.

Selon les termes de cet accord, le cessez-le-feu devait entrer «immédiatement» en vigueur à Hodeïda, mais le retrait des combattants sera prévu dans les «prochains jours». Cet accord de trêve est sans doute le plus important depuis le début de la guerre, en 2014-15. Son application risque toutefois de se heurter à plusieurs difficultés et nécessiter de fortes pressions internationales.

Antonio Torrenzano

 

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Au Yémen, une catastrophe humanitaire est en train de déchirer la population. Sur un pays de 27 millions d’habitants, 14 millions d’individus ont besoin d’une aide alimentaire urgente et ils pourraient bientôt se retrouver au bord de la famine. Depuis 2017, la catastrophe est devenue encore plus pressante pour une épidémie de choléra, conséquence directe de la dégradation des conditions de vie, qui a infecté plus de 1,1 million d’individus selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

La guerre civile qui a eu son début en 2014 parmi les communautés chiites Houthis et les partisans d’Abd Rabbo Mansour Hadi, le président du pays, qui vit en exil en Arabie Saoudite, a été une de principales conséquences de cette ruine. À présent, le conflit a fait quelque 10 000 morts selon le dernier bilan des Nations Unies et plus de 1,8 million d’enfants font face à un risque sévère de famine. Aujourd’hui, l’impact de la guerre touche particulièrement les enfants et les femmes, qui meurent de faim et de maladie alors que des camions remplis de vivres sont bloqués dans le port d’Hodeïda depuis plusieurs jours. Selon l’UNICEF, 400 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère.

Pour le directeur de la région arabe au Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), Luay Shabaneh, «le manque de nourriture, les déplacements, la malnutrition, les épidémies et l’érosion des soins de santé ont lourdement affecté la santé et le bien-être de 1,1 million de femmes enceintes provoquant de nombreux cas de bébés prématurés ou ayant un faible poids». Un porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM) à Genève, Hervé Verhoosel, a rappelé mercredi passé que le Yémen est à présent la plus grande crise alimentaire dans le monde. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a lancé un appel à l’arrêt des combats au Yémen, parlant d’un “pays au bord du gouffre”.

Depuis trois ans et demi de conflit, la situation au Yémen est désastreuse. Les pillages et les assassinats sont des histoires quotidiennes dans le pays. Exactions et crimes de guerre, de la part de tous les belligérants, sont désormais devenus conformes à des normes de brutalité établie. La pauvreté croissante est visible partout et, au cours de ces dernières trois années, le conflit n’a montré aucun signe d’apaisement. Sur cette guerre à huis clos, la communauté diplomatique a révélé son échec autant qu’une grande partie du monde occidental qui méconnait cette disgrâce.

Antonio Torrenzano

À lire également : “Yémen : voyage aux racines de la guerre”, Carnet Hic et Nunc, août 2018, http://e-south.blog.lemonde.fr/2018/08/14/yemen-voyage-aux-racines-de-la-guerre/