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peupleyézidis_crime_contre_humanité_imageUn nouveau mémorandum des Nations Unies éclaire les atrocités faites subir à la minorité religieuse des Yézidis et à d’autres minorités ethniques en Iraq par le groupe terroriste Daech. Le compte rendu a été rédigé par la Mission des Nations Unies en Iraq et par le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme et il contient de nouveaux témoignages des rescapés qui ont survécu à l’attaque de Sinjar en août 2014.

Selon la Mission ONU en Iraq plus de 3.500 femmes et d’enfants de la communauté yézidie restent encore en esclavage et ils sont prisonniers du groupe terroriste Daech. « Deux ans après la chute de Ninive, la communauté yézidie continue d’être visée par Daech. Des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants ont été tués, sont portés disparus, où ils sont soumis à des abus sexuels et physiques», a déclaré Jan Kubis. «Face à une telle preuve, il est d’une importance capitale que les auteurs de ces actes odieux rendent des comptes à la justice internationale». 

De sa part, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Zeid Ra’ad Al Hussein, a souligné que les témoignages du nouveau  mémorandum doivent rappeler à toute la communauté internationale qu’il ne faut épargner «aucun effort pour assurer que les responsables de ces crimes terribles rendent des comptes. Personne ne peut les perpétrer en toute impunité ». Les récits de vie des survivantes révèlent des actes de barbarie et de cruauté d’une ampleur inimaginable. L’étude rappelle encore une fois que les délits commis par Daech sont des crimes contre l’Humanité et même de Génocide.

Antonio Torrenzano

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yazidis_genocide_imageL’État islamique est en train de commettre un génocide contre la minorité religieuse du peuple Yézidis selon un rapport publié par la Commission d’enquête des Nations Unies sur la Syrie. «Le génocide a eu lieu et se poursuit», a déclaré Paulo Pinheiro, le président de la Commission d’enquête. «Daech a soumis chaque femme, chaque enfant, ou chaque homme yézidi qu’il a capturé aux pires atrocités». Le mémorandum intitulé «They Came to Destroy: ISIS Crimes Against the Yazidis» a également déterminé que les abus commis par Daech contre les Yézidis constituent des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre.

Les conclusions auxquelles la Commission des Nations Unies parvient, elles sont basées sur des entretiens avec les victimes, des chefs religieux, des passeurs, des avocats, du personnel médical, et des journalistes, ainsi que d’autres nombreux documents. Selon la Commission d’enquête, Daech continue de chercher à détruire les Yézidis de diverses manières. Les hommes et les garçons yézidis de plus de 12 ans sont séparés du reste de leurs familles et ceux qui refusent de se convertir sont tués. Les femmes et les filles, certaines n’ayant que neuf ans, sont vendues aux marchés des esclaves. Une femme a déclaré qu’elle avait été vendue 15 fois.

«Les victimes qui se sont échappées des griffes de Daech en Syrie décrivent comment elles ont subi des viols brutaux, souvent au quotidien, et comment, quand elles ont essayé de s’échapper, elles ont été violemment battues et parfois soumises à des viols collectifs », a déclaré Vitit Muntarbhorn, membre de la Commission ONU. «Daech n’a pas caché son souhait de détruire les Yézidis de Sinjar, et cela est l’un des éléments qui nous a permis de conclure que leurs actions constituent un génocide», a déclaré Carla Del Ponte, membre de la Commission ONU. La Commission d’enquête a réclamé la reconnaissance internationale du génocide dirigé vers le peuple Yézidi.

Antonio Torrenzano

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syrie_situation_civils_assiégés_imageLe Conseil de sécurité des Nations Unies a reçu cette semaine un mémorandum du secrétaire général adjoint chargé des affaires humanitaires Stephen O’Brien en ce qui concerne la situation humanitaire en Syrie et sur l’existence de la population civile assiégée dans le pays.

« Je n’ai plus de mots pour expliquer comment les agissements des parties au conflit ont ravagé un pays et son peuple », a souligné Stephen O’Brien pendant son intervention par vidéoconférence depuis Genève. Stephen O’Brien s’est dit particulièrement préoccupé par l’aggravation de la violence dans plusieurs régions du pays et son impact sur les civils.  En Syrie, « le droit international humanitaire est violé sans scrupule », a-t-il énoncé.

Au début du mois de mai, des frappes ont été menées contre des camps de déplacés internes à Sarmada et à Idlib.  Cette semaine, plusieurs attaques terroristes ont fait plus d’une centaine de victimes dans les villes côtières de Jableh et Tartous.  L’hôpital de Zakia a également été attaqué avec des barils d’explosifs. Le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires a jugé « tout à fait répréhensibles » l’état de siège et l’utilisation de la famine comme arme de guerre.

D’après les dernières informations, a-t-il précisé, environ 592.000 personnes vivent dans des zones assiégées par le Régime de Damas, l’État islamique d’Iraq et du Levant (DAECH), le Front al-Nosra ou des groupes armés non étatiques. « La punition collective des civils à travers des tactiques qui consistent à les assiéger doit prendre fin immédiatement », a précisé avec vigueur Stephen O’Brien. Le secrétaire adjoint aux affaires humanitaires s’est également déclaré très inquiet face aux conditions dans lesquelles vivent des centaines de milliers de civils au nord de Homs.  La situation dans le Gouvernorat et la ville d’Alep reste même alarmante. Les combats risquent de provoquer de nouveaux déplacements de populations.

« La réalité courante en Syrie est inacceptable », a insisté Stephen  O’Brien.  « Il ne peut y avoir d’impunité face aux comportements contraires au droit international et aux résolutions du Conseil de sécurité ».

Antonio Torrenzano

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réunion_vienne_sur_la_syrie_imageLe Groupe international de soutien à la Syrie s’est réuni aujourd’hui à Vienne afin de rétablir un possible cessez-le-feu et permettre à l’aide humanitaire de parvenir aux zones assiégées du Pays. La réunion avait également pour but celui d’inciter les groupes d’opposition à reprendre les pourparlers de Genève. La réunion avait trois objectifs : un cessez-le-feu permanent, un Aide humanitaire garanti à la population en difficulté, la mise en place d’une transition politique.

La communauté diplomatique réunie à Vienne pour sauver les pourparlers de paix en Syrie n’a pas pu avancer des calendriers pour la reprise des négociations, mais elle espère établir un cessez-le-feu durable. Les chefs de principales diplomaties ont réaffirmé encore leur volonté de s’engager à poursuivre les discussions intersyriennes, interrompues au mois d’avril, mais ils ont reconnu qu’aucun rendez-vous n’était en vue.

Ils se sont même montrés moins fermes sur la date butoir du 1er août pour entreprendre une transition politique dans ce pays en guerre depuis 2011. “Une date exacte ? Je n’en dis rien pour le moment“, a commenté l’émissaire de l’ONU pour la Syrie Staffan de Mistura, à l’issue de la réunion. “Des pourparlers intersyriens seront crédibles quand la cessation des hostilités sera crédible et que des progrès crédibles auront été réalisés sur le plan humanitaire“, a-t-il ajouté. Pour le Secrétaire d’État américain, le calendrier de négociation qui prévoit la mise en place au 1er août d’un organe syrien de transition politique prévu par une résolution des Nations Unies est un “objectif” et pas “une date-butoir“, a-t-il dit.

Le conflit reste donc un enjeu complexe. La guerre voit sur le terrain de multiples protagonistes rivaux qui cherchent à rejoindre leurs intérêts politiques. Le tout dans un contexte de profondes divisions internationales et de la montée en puissance – encore une fois – des groupes jihadistes DAECH et Al-Nosra qui échappent à tout contrôle. Sergueï Lavrov a accusé certains membres du GISS de s’opposer à des frappes sur le Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, qui n’est pas partie prenante à la trêve . “Cela signifie que Al Nosra est considéré comme un moyen de contenir le régime actuel. C’est un développement dangereux“, a-t-il averti. Depuis le début de la révolte contre le régime de Damas en mars 2011, la guerre a fait plus de 270.000 morts et catapulté sur les routes des millions de personnes au Moyen-Orient et en Europe.

Antonio Torrenzano

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syrian_war_imageVienne accueillera, les 16 et 17 mai, les ministres des Affaires étrangères d’une vingtaine de pays qui participeront à une réunion du Groupe international de soutien à la Syrie. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies et 15 d’autres États, dont l’Iran, examineront les possibles et nouvelles solutions afin de régler la crise syrienne et celle en Libye. Mardi, le groupe international de soutien à la Syrie se réunira donc pour tenter, une fois de plus, de relancer un processus politique de paix en panne.

En ce qui concerne la Syrie, seront présents aux réunions les ministres des Affaires étrangères des cinq PAYS permanents du Conseil de sécurité (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie) ainsi que les ministres des Affaires étrangères d’Allemagne, d’Arabie saoudite, d’Égypte, des Émirats arabes unis, d’Iran, d’Irak, d’Italie, de Jordanie, du Liban, d’Oman, du Qatar et de Turquie. Au contraire dans les réunions consacrées aux évolutions de la Libye, seront également présents les ministres des Affaires étrangères de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie.

Le chef de la diplomatie américaine John Kerry a eu ce dimanche en Arabie saoudite des conversations centrées sur la crise syrienne avant les discussions diplomatiques de Vienne. John Kerry a analysé avec le roi Salmane la situation en Syrie, en Libye selon le point de vue du département d’État américain. Sa rencontre avec le prince héritier Mohammed ben Nayef a été dominée par “la lutte contre le terrorisme”, selon l’agence officielle saoudienne SPA. Les rencontres dimanche ont eu lieu à Jeddah, ville portuaire de l’ouest de l’Arabie saoudite qui sert de capitale d’été au royaume.

Les réunions de Vienne auront lieu au moment où la Russie et les États-Unis se sont engagés à redoubler d’efforts pour aboutir à un règlement politique du conflit. Si Moscou s’est engagé à faire pression sur le régime de Damas pour limiter ses bombardements; Washington a de son côté promis d’augmenter le soutien à ses alliés régionaux pour les aider à empêcher le mouvement des combattants, des armes ou des moyens de soutien financier aux organisations terroristes à travers leurs frontières, selon la déclaration commune de la Russie et des États-Unis, publiée le 9 mai.

Sur le terrain, la situation s’est dégradée. Daech, tout d’abord, est reparti à l’offensive. Reprise par les Russes et l’armée syrienne fin mars 2016, la ville de Palmyre est de nouveau encerclée par DAECH qui, cette semaine, a coupé l’une des routes reliant la cité antique à Homs. Plus à l’est, à Deir ez-Zor, les djihadistes se sont emparés d’un hôpital en tuant 20 membres des forces pro-régime et prenant en otage l’équipe médicale. Ils contrôlent 60 % de la ville. En Irak également, la situation laisse peu de place à l’optimisme : mercredi, trois attentats ont tué 94 personnes à Bagdad. Quant à la grande offensive qui vise à reconquérir Mossoul, tombée aux mains des djihadistes il y a bientôt deux ans, elle stagne. En attendant de possibles et nouvelles réponses, ce sont encore les populations qui paient le prix de ce meurtrier statu quo.

Antonio Torrenzano

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nadia-murad_milan_maggio2016_imageConversation avec Nadia Murad, 23 ans, enlevée en Irak par l’organisation de l’État islamique en août 2014 comme des milliers d’autres du peuple Yézidi. Nadia Murad appartient à la religion yézidie, une minorité religieuse chassée par DAECH de son pays. Comme les chrétiens, les yézidis sont une minorité religieuse d’Irak où ils sont plus de 500.000, essentiellement dans le nord du Pays. Selon Nadia Murad, ces crimes n’ont pas été commis de manière arbitraire, mais ils ont été perpétrés en suivant un plan organisé pour exterminer l’identité de son peuple. Esclave des djihadistes pendant trois mois, elle réussit à s’enfuir de Mossoul et arriver dans un camp de réfugiés au Kurdistan irakien. Aujourd’hui, elle a trouvé asile en Allemagne dans la ville de Stuttgart. Après avoir retrouvé sa liberté, Nadia Murad est en train de parcourir le monde entier pour sensibiliser la communauté internationale de la destinée que subissent les minorités d’Irak sous la domination des terroristes du DAECH. Le dialogue a eu lieu à Milan pendant le “Festival dei Diritti Umani”, organisé au mois de mai 2016 dans la ville italienne.

Antonio Torrenzano. La pratique de l’esclavage, du viol, de la négation de tous les Droits humains a été perpétrée par DAECH comme arme efficace afin de détruire les cultures minoritaires au Moyen-Orient et les vies de nombreuses femmes, fillettes, enfants.

Nadia Murad. Pour eux, nous ne sommes rien. Subir ça, c’est le prix à payer pour être une femme yézidie. C’est-à-dire une personne d’une minorité culturelle et religieuse en Irak qui n’existe pas. J’ai été prise près de mon village. Je me souviens que tous les hommes ont été séparés des femmes et des enfants. Ils ont tué les hommes un par un; dans le groupe il y avait aussi six de mes frères. Puis, il a été le tour des vieilles femmes : toutes ont été assassinées. Au contraire, toutes les jeunes filles du village ont été accompagnées par bus jusqu’à Mossoul. Là-bas, toutes les prisonnières ont été vendues.

Antonio Torrenzano. Après votre vente, qu’est-ce qu’il arrive ?

Nadia Murad. J’ai été vendue à un individu qui me traitait comme un objet, une moins que rien. Ma vie dans sa maison était infernale. On ne vivait même pas au jour le jour, on ne pensait qu’à la survie. Mon bourreau me répétait toujours:”tu es une infidèle”. De jour comme de nuit, lui et d’autres individus venaient nous violer. Un jour, j’ai décidé de m’enfuir, mais j’ai été rattrapée. Mon ravisseur m’a battue et il m’a fait violer par d’autres individus. Ils ont fait de moi ce qu’ils voulaient. Ils m’ont violé plusieurs fois par jour afin de détruire ma volonté et ma force de résister. Par ces viols systématiques, DAECH a voulu anéantir ma communauté, insulter l’honneur de mon peuple, nous rendre passifs.

AT. Vous êtes une rescapée. Après avoir raconté votre histoire devant le Conseil de sécurité des Nations Unies en décembre 2015, vous parcourez le monde entier pour témoigner l’Holocauste de votre Peule et vos terribles événements.

Nadia Murad. Il n’y a pas de vie avec Daech. Daech est l’ennemi de l’humanité, il est en train de détruire l’identité collective de l’Humanité. Pour eux, l’Histoire avant la religion musulmane n’existe pas.

Antonio Torrenzano

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staffan_demistura_onugenève_imageLes négociations de paix sur la Syrie ont repris ce mercredi à Genève. Ce nouveau cycle de conversations diplomatiques arrive trois semaines après un deuxième round au mois de mars 2016 sans des résultats. Il devrait durer presque douze jours. L’émissaire des Nations Unies a reçu les représentants des principales factions de l’opposition syrienne ce mercredi 13 avril.

L’ONU par ce nouveau cycle va tenter de trouver un accord, mais le fossé reste considérable entre le régime de Damas et l’opposition syrienne. Cette reprise des pourparlers coïncide avec les élections législatives que le régime de Bachar al-Assad a organisées mercredi dans les zones qu’il contrôle. Les bureaux de vote sont restés ouverts 12 heures. La délégation diplomatique du régime de Damas arrivera que vendredi à Genève pour participer aux pourparlers.

Sur le terrain, le cessez-le-feu semble jour après jour toujours plus fragile. La Syrie risque par ailleurs de replonger dans une guerre complexe opposant le régime, les rebelles modérés, les islamistes ainsi que les deux frères ennemis du djihadisme : le groupe de DAECH et le Front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda. Mardi 12 avril, Staffan de Mistura a déclaré au Conseil de sécurité son inquiétude devant l’escalade des combats en Syrie qui menacent la reprise des négociations. L’émissaire en s’adressant au Conseil de sécurité par vidéo-conférence depuis Téhéran, il a souligné cette augmentation du niveau de violence, tout en estimant que cette accentuation, surtout marquée à Hama, Damas et dans la ville d’Alep nord, reste contenue.

Antonio Torrenzano

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Les nouveaux attentats de Bruxelles ont rappelé l’urgence de parvenir à une solution négociée en Syrie, a souligné mardi l’ONU à Genève, où se déroulent de fragiles pourparlers de paix. La tragédie de Bruxelles souligne une nouvelle fois “que nous n’avons pas de temps à perdre“, a estimé l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, pour qui “il faut éteindre le feu” dans ce pays.

Les négociations de paix indirectes entre le gouvernement syrien et l’opposition politique qui ont débuté lundi à Genève sous l’égide des Nations Unies se poursuivent avec des divergences autour de la transition politique et le sort du président syrien Bachar al-Assad dont le départ est mis comme condition préalable par l’opposition pour relancer le processus de paix dans le pays.

La solution de la lutte contre le terrorisme (…) est de trouver une formule de transition politique en Syrie“, a souligné Staffan de Mistura qui supervise les discussions entre le régime de Damas et l’opposition. Le processus de Genève est aujourd’hui fondamental pour rétablir “l’équilibre politique mondial et éviter le chaos dont nous menacent les fanatiques“, a déclaré la porte-parole du Haut Comité des négociations (HCN), Bassma Kodmani. L’émissaire de l’ONU a demandé aux deux parties à “se montrer réaliste” et à entrer dans le vif des débats avant demain soir, quand les négociations feront pause d’une dizaine de jours.

Sur le terrain, des combats continuent à faire rage autour de la cité antique de Palmyre dans le centre de la Syrie, entre les forces de Damas et l’organisation Daech qui veut reprendre la ville. Les conversations, rendues possibles par une trêve entrée en vigueur le 27 février 2016 et jusqu’à présent respectée, visent à mettre un terme à un conflit qui a déjà fait plus de 270 000 morts et poussé des millions de personnes à l’exode.

Antonio Torrenzano

*Un remerciement particulier à Petr David Josek de l’agence Associated Press pour l’image.

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staffan_demistura_onugenève_imageÀ moins de 48 heures du début  des négociations de Genève sur la Syrie, la participation de l’opposition politique n’a pas été encore confirmée. Des groupes clés de l’opposition réunis au sein du Haut Comité des Négociations (HCN) devront se prononcer aujourd’hui à Riyad sur leur participation aux pourparlers de paix. Une source proche de la réunion de Riyad a indiqué que le HCN veut être le seul représentant de l’opposition à ces négociations diplomatiques.

Le groupe de Riyad est une fédération de groupes d’opposition au régime syrien rassemblés par le gouvernement saoudien. Parmi eux, le groupe Ahrar Al Sham, proche au Front Al-Nosra et protégé par la Turquie. Ahrar Al-Sham a critiqué la conférence de Riyad, car elle n’impliquait pas le Front Al-Nosra, leur ancien allié. La Russie s’oppose à la participation de ce groupe à Genève. Pour le ministre des affaires étrangères russe Mikhail Lavrov, c’est une organisation terroriste alliée à Al-Nosra. De sa part, la Turquie, hostile au régime de Damas de Bachar al-Assad, est fermement opposée à la participation du Parti kurde de l’union démocratique (PYD), la branche politique des YPG, une milice kurde. Milice kurde, alliés des États-Unis, élément clé dans la lutte contre DAECH. La Russie estime que, sans les Kurdes, les négociations ne sauraient “donner de résultats”.

Le problème, pour mettre fin à la guerre en Syrie, est qu’il y a une multitude d’acteurs régionaux qui sont trop forts pour perdre, mais ils sont trop faibles pour gagner. Les pays tels que l’Iran avec le mouvement d’Hezbollah ont le sentiment de lutter pour leur existence. Cette guerre, ils ne peuvent pas la perdre. D’autres, comme l’Arabie saoudite et la Turquie, ont investi trop de crédibilité dans la lutte contre la Syrie pour admettre maintenant qu’ils n’ont aucune chance d’atteindre leur objectif de renverser Bachar al-Assad. La Turquie, qui semblait avoir atteint une haute influence à travers tout le Moyen-Orient dans la période 2009-2011, pourrait aujourd’hui être le grand perdant. Son image de Pays prospère, moderne, bien qu’islamique, séduisait beaucoup de protestataires pendant le printemps arabe. Toutefois, le président Recep Tayyip Erdogan a bientôt montré qu’il soutenait une prise de pouvoir des Arabes sunnites religieux, anti-chiites, anti-kurdes et anti-laïques qui soulèveraient des résistances. La politique menée vers Syrie, c’est-à-dire de tolérer ou aider Isis, al-Nusra ou des groupes de djihadistes extrémistes, a été une calamiteuse erreur de calcul pour la Turquie. Jusqu’à ce moment, le rêve néo-ottoman du président Erdogan de refaire de la Turquie une grande puissance du Moyen-Orient, a abouti à son contraire.

Staffan de Mistura a envoyé mardi les invitations, sans révéler le nombre des personnes invitées, ni leur identité. “Nous l’annoncerons avant la réunion de vendredi”, a dit sa porte-parole. Quoi qu’il en soit, l’optimisme n’est pas de mise pour les négociations de Genève, qui ont été reportées de lundi à vendredi. Les négociations, appelées à durer six mois, doivent porter sur une feuille de route qui prévoit un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les six mois et des élections politiques dans les 18 mois.

Antonio Torrenzano

 

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syrie_enfant_guerre_imageSelon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme plus de 55.219 personnes sont péris en Syrie à cause de la guerre dans l’année 2015. Plus de 55.000 victimes, dont 13.249 civils parmi lesquels figurent 2574 enfants.

La majorité des décès sont des combattants, dont 7.798 rebelles et plus de 16000 djihadistes du groupe de DAECH, du Front Al-Nosra ou de milices associées, engagés contre le président Bachar al-Assad. En ce qui concerne en revanche l’armée du régime de Damas, les personnes tuées ont été 17.686 individus, dont plus de 8.800 militaires, quasi de 7.000 membres de milices pro-Assad et 378 hommes du mouvement chiite libanais Hezbollah, embauchés aux côtés de Damas.

Mais dans le Pays touché par les combats, à souffrir ce sont également les nouveaux nés. Selon un nouveau mémorandum de l’UNICEF, les nouveaux nés qui ont pris leur premier souffle de vie en plein conflit ils ont une probabilité plus grande de mourir avant l’âge de 5 ans ou de vivre dans des conditions de stress extrême. Ces conditions de stress, dit de même «toxique », peuvent entraver le développement psychologique et cognitif à long terme de ces petits. Enfin, à peu près quatre millions et 400.000 personnes sont le nombre de réfugiés syriens exilés dans les pays voisins depuis plus de quatre ans de guerre.

Depuis le début du conflit, qui a débuté en 2011 par la répression de manifestations pacifiques et qui a évolué dans une guerre complexe en opposant un nombre élevé d’acteurs et en intéressant également des puissances étrangères, l’Observatoire a documenté la disparition de 260.758 personnes, dont plus de 76.000 civils.

Antonio Torrenzano