L’État islamique a pris mercredi le contrôle d’une grande partie du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, un quartier de Damas. C’est la première fois que l’organisation jihadiste, qui contrôle depuis 2013 de vastes régions du nord syrien, pénètre dans des lieux pas loin de la capitale syrienne. Le camp est situé à environ sept kilomètres du centre de Damas.
Selon le directeur des affaires politiques de l’OLP en Syrie, des combats étaient en cours déjà mercredi soir entre djihadistes et groupes armés palestiniens. Pour la première fois, Daech, qui contrôle depuis 2013 de vastes territoires syriens, se rapproche dangereusement de la capitale syrienne. Avec plus de 150.000 habitants avant la guerre civile, le camp de Yarmouk était devenu une véritable ville, dotée d’écoles, d’hôpitaux, de commerces.
Un processus accompagné durant 50 ans par l’UNRWA, l’organisme de l’ONU qui supervise l’aide aux réfugiés palestiniens. Mais depuis 2012, le camp s’est retrouvé sous les tirs croisés de l’armée syrienne, des groupes rebelles syriens et des factions palestiniennes. Le siège mené par le gouvernement de Damas avait poussé la population à l’exil ou à la misère. Dernièrement, seules 18.000 personnes vivaient, ou survivaient, encore dans ce camp.
En février 2014, les groupes rebelles syriens s’étaient toutefois retirés du camp en laissant l’endroit sous l’autorité des groupes palestiniens. Selon la BBC, une entente pour l’acheminement d’aide humanitaire était sur le point d’aboutir quand le camp a été pris d’assaut mercredi matin par les djihadistes de l’État islamique, qui ne se sont pas battus contre l’armée syrienne, mais contre un groupe palestinien opposé au régime de Damas.
Antonio Torrenzano