Des civils syriens sont en train de retourner dans la ville dévastée de Homs en tentant de soustraire à la ruine définitive le peu qui reste des leurs maisons. Maisons détruites après deux ans de combats féroces entre rebelles et armée du régime de Damas. Retour qui a été rendu possible par la conclusion d’un accord secret entre belligérants. Le centre de Homs est désormais « sûr et totalement libéré des armes et des hommes armés », avait indiqué samedi dernier le gouverneur de la province éponyme, Talal al-Barazi.
À Homs, la plupart des logements sont inhabitables, tout est détruit. En vélo, en motocyclette ou par d’autres moyens de transport, les habitants cherchent d’enlever tout ce qu’ils ont pu trouver chez leurs maisons détruites. «Mon mari a retrouvé hier notre maison détruite. Nous sommes revenus prendre nos affaires», a affirmé à l’Agence France Presse Rima Battah, 37 ans, qui était en train de déménager cinq sacs d’effets personnels. Nawal al-Masri, 51 ans, a perdu son atelier de couture. « Tout est détruit, toutes les machines à coudre ont été volées, même le réfrigérateur et le générateur ont disparu», se plaint-elle avec le reporter de l’Agence France Presse. «Je n’ai retrouvé que mes ciseaux». Abou Rami Abaibo, un commerçant, dit « comme au Vietnam, au Japon, en Europe, on reconstruira après la guerre. C’est comme s’il y avait eu un tremblement de terre… Maintenant c’est fini.» La Chambre de commerce de Homs, pour sa part, a créé un fonds de secours de l’ordre de presque 600.000 dollars en vue de reconstruire le centre-ville, appelant tous les possibles donateurs à contribuer à ce processus.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les rebelles qui ont été évacués de mercredi à vendredi du Vieux Homs ont remis leurs armes lourdes et ils ont emporté leurs armes légères. La prise de Homs a été cruciale dans la mesure où elle relie la ville de Damas au littoral ouest de même que le nord au sud du pays, ce qui facilite les déplacements des renforts. Sur le terrain, le conflit est devenu malheureusement encore plus complexe avec des combats entre groupes jihadistes rivaux venus de l’étranger pour aider les insurgés syriens à combattre le régime de Damas. Le conflit entre rebelles et régime a fait plus de 150 000 morts, 6,5 millions de déplacés et presque 2,6 millions de réfugiés depuis mars 2011.
Antonio Torrenzano