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réfugiés_syriens_imageLe Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé ce mercredi une campagne de collecte de fonds sur les réseaux sociaux et auprès du grand public afin de récolter plus de 64 millions de dollars nécessaires pour la distribution d’assistance alimentaire aux déplacés syriens.

La raison ? Les coffres de l’organisme onusien sont presque vides et le Programme alimentaire mondial a été obligé d’interrompre son assistance à destination des 1,7 millions de réfugiés syriens lundi 1 décembre. En effet, il manque 64 millions de dollars (52 millions d’euros) ce mois-ci pour délivrer des coupons alimentaires aux réfugiés répartis entre la Jordanie, le Liban, la Turquie, l’Irak et l’Égypte. « Même un dollar peut faire une différence. Nous disons aux gens que pour eux, ce n’est qu’un dollar, pour eux (les réfugiés), c’est une bouée de sauvetage », a déclaré la Directrice exécutive du PAM, Ertharin Cousin, dans un communiqué de presse.

Pour maintenir toutes ses activités d’assistance, le PAM dépense 35 millions par semaine dans la région. Le Koweït et les États-Unis ont respectivement versé des dons d’urgence de 500 millions et de 125 millions, mais ces sommes ont vite été dépensées. Pour ses activités en Syrie en 2014, le PAM avait demandé 1 milliard à la communauté internationale, mais n’a réussi à récolter que 47% de cette somme. Comment peut-on expliquer la circonstance ? Le contexte s’explique en partie par la multitude de crises humanitaires auxquelles la communauté internationale doit répondre à présent. C’est la première fois en effet que les agences techniques de l’ONU font simultanément face à cinq crises de niveau 3, qui est le niveau le plus élevé, c’est-à-dire en Syrie, dans la République centrafricaine, au Soudan du Sud, en Irak et dans la région africaine touchée par le virus Ebola.

La guerre syrienne n’aggrave pas seulement le sort de millions de déplacés, mais ses effets se propagent dans tous les pays limitrophes qui accueillent désormais presque trois millions d’individus. Depuis le début de la guerre civile en mars 2011, environ 800 millions de dollars ont été injectés par le Programme alimentaire mondial afin de soutenir l’économie régionale dans les pays limitrophes de la Syrie. Le Liban est par exemple l’un des pays les plus affectés par cette crise régionale. Le pays du cèdre accueille à présent le nombre le plus élevé de réfugiés au monde en rapport à sa population : c’est-à-dire 1,4 million de personnes selon les dernières statistiques du Haut Commissariat des Refugiés. Au Liban, un grand nombre de ces réfugiés vivent sur le plateau de la Bekaa, une zone montagneuse où les températures sont déjà descendues en dessous de zéro et l’hiver accroit une situation déjà précaire.

«L’hiver est déjà une période très difficile pour les réfugiés syriens et la suspension de l’aide alimentaire aura des conséquences dévastatrices» avait affirmé le Directeur du Haut Commissariat aux Réfugiés, Antonio Guterres. Enfin, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), le nombre de victimes de la guerre en Syrie a dépassé les 200.000 morts civils depuis le début de la guerre il y a déjà quatre ans. Selon la même ONG, le chiffre pourrait être encore plus important, car de nombreuses données ne peuvent pas être renseignées dans les zones contrôlées par l’EILL dans lesquelles il est impossible de travailler.

Antonio Torrenzano

 

ActualitéBlogrollWeblogs

syria_women_imageLa secrétaire générale adjointe de l’ONU aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a déclaré pendant la dernière réunion du Conseil de sécurité que l’assistance humanitaire pour la Syrie ne répond pas encore aux besoins de la population déplacée.

«La résolution *2165 du Conseil de sécurité a aidé les Nations Unies à surmonter certains problèmes en permettant une livraison directe à des centaines de milliers de personnes », a expliqué Mme Amos devant les membres du Conseil. « Depuis l’adoption de la résolution et surtout grâce aux livraisons transfrontalières, nous avons pu atteindre pratiquement tous les endroits difficiles d’accès dans les quatre gouvernorats d’Alep, d’Idlib, de Dar’a et de Quneitra», a-t-elle ajouté.

La Secrétaire adjointe a toutefois considéré que « malgré les progrès réalisés, tout cela ne suffit pas encore. Nous sommes confrontés à des problèmes considérables pour appliquer les résolutions 2139 (adoptée en février 2014) et 2165 et nous n’arrivons pas à répondre aux besoins humanitaires de toutes les personnes que nous voulons atteindre en Syrie », a-t-elle affirmé.

Sur le terrain, la situation reste toujours désolante : 12,2 millions de Syriens ont besoin d’assistance humanitaire, dont plus de 5 millions d’enfants. Il y a 7,6 millions de personnes déplacées à l’intérieur de la Nation et plus de 3,2 millions d’individus ont fui le pays. À présent, il s’agit du plus grand nombre de personnes déplacées à cause d’un conflit dans le monde contemporain.

Antonio Torrenzano

 

* La résolution 2165 du Conseil de sécurité a été adoptée en juillet 2014.