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Le secrétaire général de l’ONU enverra aux négociations de Sotchi son représentant pour la Syrie, Staffan de Mistura. Antonio Guterres a pris la décision après avoir consulté le même diplomate onusien et après avoir tenu compte du communiqué de la Russie selon lequel le résultat des pourparlers de Sotchi devrait être transmis à Genève comme contribution au processus de paix entre le régime de Damas et l’opposition syrienne.

Le secrétaire général des Nations Unies est certain que le congrès de Sotchi constituera une contribution importante au processus de négociations entre Syriens réenclenché sous les auspices de l’ONU à Genève”, a précisé le communiqué. De son côté, Staffan de Mistura a juste conclu le cycle de pourparlers à Vienne (le neuvième depuis l’engagement du processus onusien dit de Genève en 2015) où il a appelé à un courage politique tous les acteurs du conflit pour déboucher sur un règlement pacifique de la guerre. À Vienne, comme au cours des précédentes discussions, aucune rencontre directe de l’opposition et des représentants du régime n’a eu lieu et Damas a refusé toute concession.

Le Congrès du dialogue national syrien, qui se déroulera lundi et mardi à Sotchi, station balnéaire de la mer Noire, devrait avoir pour objectifs ceux de tracer une praticable feuille de route afin de trouver une solution politique au conflit. Moscou a toujours affirmé que le seul but du Congrès de Sotchi est d’alimenter efficacement le processus de Genève avec des résultats concrets. Cette initiative, soutenue par la Turquie et l’Iran, parrains de l’opposition et du régime, s’inscrirait également dans la continuité du processus d’Astana qui a abouti à présent à la création de zones de désescalade.

Le Comité des négociations syriennes (l’opposition au régime de Damas) a communiqué qu’elle ne participera pas à la prochaine réunion de Sotchi. L’opposition boycottera le Congrès sur la mer Noire parce que “le régime ne montre pas de volonté d’engager une négociation politique sérieuse”, a expliqué Nasr Hariri, le négociateur en chef du CNS. L’opposition aurait lié sa participation au sommet de Sotchi seulement après l’obtention d’avancées diplomatiques réelles pendant le cycle des pourparlers de Vienne.

Ces discussions diplomatiques interviennent alors que sur le théâtre militaire régional, il y a de nouvelles tensions dans la ville d’Afrin entre la Turquie et la communauté kurde, mais aussi dans la province d’Idlib ainsi que dans la Ghouta orientale près de Damas. La situation pourrait devenir encore plus glissante à l’échelle mondiale par le retour des États-Unis, grands absents du processus politique depuis l’élection de Donald Trump. Washington a annoncé de rester en Syrie, où il compte à présent 2.000 soldats, jusqu’à ce que l’État islamique soit totalement vaincu. Mais, à l’heure actuelle, cette décision serait également liée pour tenir tête à l’influence iranienne dans la région.

Selon le dernier bulletin du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires daté du 23 janvier 2018, près de 248 000 Syriens ont été déplacés par les violences autour et dans la région rurale d’Idlib, entre le 15 décembre et le 22 janvier dernier.

De son côté, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a souligné, dans son bulletin humanitaire daté du 24 janvier 2018 que près 5 000 personnes des zones frontalières de Bulbul, Shankal, Admanli, Balal Koy, Ali Bakki, aux parties centrales du district d’Afrin auraient fui vers les villages voisins. Un autre groupe de 1.000 personnes se serait réfugié vers les quartiers de la ville d’Alep, à la suite des combats et d’opérations militaires dans le district d’Afrin dans le nord-ouest de la Syrie, près de la frontière avec la Turquie. Quelque 324.000 hommes, femmes et enfants, dont 126.000 déplacés, vivraient dans ce district.

Antonio Torrenzano

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La réunion du G7 s’est achevée aujourd’hui à Taormine en Sicile. Le sommet parvient à une entente sur le terrorisme, pas sur le climat. Sans aucun doute, le sommet du G7 de Taormine a été la plus difficile réunion depuis les dernières années. Le communiqué final du sommet constate la désunion des membres sur plusieurs questions : climat, traités de libre-échange, les migrations en Méditerranée.

La deuxième journée avait débuté par une rencontre élargie avec les dirigeants de cinq pays africains: Niger, Nigeria, Éthiopie, Kenya et Tunisie. L’Italie, qui préside jusqu’à la fin de l’année le G7, avait fait de l’Afrique une de ses priorités. Rome comptait faire adopter une déclaration importante sur le dossier sensible des migrations et la même envisageait un texte séparé sur ce thème. Les conseillers diplomatiques italiens avaient préparé un document détaillé depuis longtemps qui reposait sur deux principes : responsabilité partagée de l’occident et partenariat entre les pays d’accueil et les pays d’origine et de transit. Washington s’est opposé à cette démarche en préférant une version réduite. La déclaration finale du G7 de Taormine consacre seulement deux paragraphes intégrés dans le communiqué définitif.

Réchauffement climatique. Les dirigeants des grandes puissances ont reconnu ce matin leur incapacité à trouver un terrain d’entente avec les États-Unis sur la lutte contre le réchauffement climatique. Les dirigeants du G7 ont reconnu leur incapacité à convaincre sur le climat le président américain Donald Trump qui décidera sur ce sujet la prochaine semaine. Cette absence d’accord n’est pas une surprise. «Toute la discussion sur le sujet du climat a été très difficile, pour ne pas dire pas du tout satisfaisante», a déclaré Angela Merkel. «Nous avons ici une situation à six contre un, ce qui signifie qu’il n’y a encore aucun signe quant à savoir si les États-Unis resteront ou non dans l’accord de Paris» sur le climat. La présidence française se refuse de parler d’échec, même si elle reconnaît que les États-Unis sont en train de réévaluer leur politique en matière de climat.

Le commerce international et son rôle dans la croissance économique mondial ont été l’autre affaire compliquée. Même sur ce thème, les positions restent très éloignées entre les États-Unis et le reste du G7. Sur ce dossier, les dirigeants du G7 sont parvenus à maintenir les États-Unis de Donald Trump dans un cadre multilatéral. La réunion de Taormine a en outre signé hier une déclaration commune sur le terrorisme par laquelle il accentue la pression sur les grands groupes internet pour qu’ils luttent davantage contre les contenus radicaux sur le web.

Antonio Torrenzano

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Après la cérémonie d’ouverture au théâtre grec de Taormine et la photo de famille, les chefs d’État et de gouvernement des pays les plus riches du monde ont entamé leurs réunions selon le calendrier fixé par la présidence italienne à Taormine.

Le premier ministre italien Paolo Gentiloni, à la fin du premier après-midi de travail, a communiqué à la presse que les sept dirigeants politiques ont signé une déclaration commune contre le terrorisme international. La première journée du G7 a réaffirmé la cohésion de ses membres sur le terrorisme après l’attentat meurtrier de Manchester en Grande-Bretagne qui a fait 22 morts, dont de nombreux enfants. Dans la déclaration, les membres condamnent “de manière ferme le terrorisme et toutes ses manifestations […]”. La lutte à la terreur reste une des plus grandes priorités des membres du sommet G7. Les mêmes seront en outre unis à préserver de toute manière leurs valeurs démocratiques et leurs styles de vie.

Le premier ministre britannique Theresa May, qui rentrera déjà ce vendredi soir à Londres, a communiqué pendant sa conférence de presse que les sept membres ont mis au point de nouvelles réponses pour combattre le terrorisme islamiste et DAECH sur le terrain et sur le Web. Les États travailleront avec les entreprises du Net pour bloquer et effacer toute propagande terroriste, la haine et toute possible radicalisation. L’organisation de l’État islamique – a affirmé le premier ministre britannique Theresa May – reste encore une menace puissante. Après ses défaites en Syrie et en Irak, DAECH reste solide en Lybie et beaucoup des rebelles sont en train de retourner en Europe. À ce sujet, le premier ministre britannique a reçu l’appui du président français Emmanuel Macron qui a promis son aide dans cette lutte. 

Les deux se sont rencontrés également en bilatérale. Theresa May a eu aussi une rencontre bilatérale avec le président américain qui a réaffirmé sa volonté de conclure avec la Grande-Bretagne un nouvel accord commercial après le divorce avec l’Union européenne. Sur le phénomène des migrations en Méditerranée et la brulante question des migrants qui fuient du Proche-Orien et de l’Afrique, un compromis semblait se dessiner en mettant en avant la nécessité d’une approche globale et non uniquement axée sur l’aspect sécuritaire de ce problème historique du XXI siècle.

En ce qui concerne, au contraire, les autres dossiers des pourparlers de Taormine, de manière particulière échanges commerciaux, rôle de l’Otan, traités de libre-échange et climat, les divergences restent nombreuses et profondes entre Américains et Européens. Le sommet s’achève dans moins de 24h : les sherpas travailleront toute la nuit pour rédiger une possible déclaration qui puisse conjuguer les différentes opinions.

Antonio Torrenzano

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sommet_astana_pourparlers_2017_imageLes nouveaux pourparlers de paix entre rebelles syriens et la délégation du régime de Damas ont débuté lundi 23 janvier à Astana au Kazakhstan. À Astana, les pourparlers, qui devraient  durer au moins deux jours, ont été ouverts à l’hôtel Rixos par le ministre kazakh des Affaires étrangères, Kaïrat Abdrakhmanov, devant les deux délégations. Moscou, la Turquie et l’Iran sont les parrains de la conférence qui a débuté lundi dans  la capitale du Kazakhstan.

Il s’agit d’abord évidemment de consolider le cessez-le-feu, a déclaré le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov. Cette trêve, en partie respectée, ne concerne pas les territoires tenus par les jihadistes de DAECH et du groupe Fateh el-Cham (ancienne branche syrienne d’el-Qaëda). Le deuxième objectif est, selon Moscou, de persuader les chefs des combattants à une paix négociée par un processus politique.

Après les vaines tentatives d’établir la paix à Genève en 2012, 2014, 2016; la réunion d’Astana devient alors un vrai test de la vision diplomatique russe pour mettre fin à la guerre. Cette réunion pourrait-elle  devenir une nouvelle chance après l’échec des précédents pourparlers ? À présent il y a une seule certitude, les deux délégations syriennes reprennent le chemin politique pour une éventuelle fin négociée du conflit. Les membres des délégations sont arrivés dans la journée de dimanche dans la capitale kazakhe pour le sommet. Les Kurdes n’ont pas été invités à y participer.

Rebelles et représentants du régime syrien ont tous assuré que leurs discussions seront avant tout centrées sur le renforcement de la trêve, sur la mise en place des mécanismes de surveillance et sur la possibilité de faire avancer des solutions politiques après six ans de guerre. 

D’un point de vue de l’évolution militaire en Syrie, ces pourparlers consacrent le changement stratégique qui s’est opéré dans le Pays après l’intervention de l’armée russe et le désengagement progressif de l’administration Obama. Toujours lundi, le nouveau porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, a affirmé que les États-Unis seraient  prêts à mener des opérations conjointes avec l’armée russe contre les jihadistes de Daech.

Antonio Torrenzano

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syrian_woman_refugees_crisis_imageDepuis 2011, la guerre est devenue le quotidien des Syriens. Une situation dramatique à laquelle s’est ajoutée l’expansion du groupe terroriste Daech dans la région. En cinq ans, il a fait plus de 300.000 morts, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. En revanche, ils seraient 400.000 selon un rapport cité par le quotidien anglais “The Guardian”. Le bilan reste toutefois très difficile à établir.

Depuis cinq ans, la guerre en Syrie n’épargne personne. Mais, elle touche plus durement ceux qui sont le moins à même d’y faire face : les enfants. Les enfants sont en train de payer un prix fort, révèle l’Unicef. La situation des enfants en Syrie est de plus en plus alarmante. Environ 3,7 millions d’enfants – soit 1 sur 3 – risquent la mort, des blessures, des violences sexuelles, des enlèvements et des recrutements dans des groupes armés. En outre, les pourparlers de paix, menés par les Nations Unies, n’ont pas encore trouvé des solutions politiques à ce conflit qui se perpétue jusqu’aujourd’hui.

Depuis cinq ans enfin, la Syrie est devenue le théâtre de plusieurs conflits meurtriers d’origine régionale et mondiale. D’une part, le conflit a fait réapparaître des fractures entre Moscou et Washington; d’autre part, la guerre a montré comme l’Europe a sous-estimé ce cauchemar. Mais l’internationalisation de cette affaire passe également par un autre conflit : celui entre le peuple Kurde et la Turquie.

Qu’est-ce qu’il arrivera en Syrie après l’élection du nouveau président américain Donald Trump ? Le président américain élu, dans une interview exclusive au quotidien “The Wall Street Journal” a dit que sa priorité est Daech et non le président syrien Bachar al-Assad. «Maintenant nous soutenons des rebelles contre la Syrie – a dit encore Donald Trump – et nous n’avons aucune idée de qui sont ces gens». Le nouveau président a fait savoir même qu’il romprait radicalement avec le bellicisme des néo-conservateurs en déclarant sur ce dossier un rapprochement avec la Russie. Hier, l’administration syrienne avait précisé qu’elle travaillerait avec la nouvelle administration américaine moins hostile. La guerre est en tout cas loin d’être terminée.

Antonio Torrenzano