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La crise syrienne n’a pas été nommée dans la déclaration finale du G20 de Saint-Pétersbourg. La situation en Syrie a été au cœur des conversations bilatérales et multilatérales et pendant le dîner du G20 à Strelna. Le dîner, qui a duré deux heures de plus que prévu, il n’a pas trouvé aucun accord. Selon l’expression du premier ministre italien Enrico Letta, le sommet économique s’est transformé en sommet « syrien ». Le président américain Obama a dit d’avoir franchement parlé de la Syrie avec Poutine. «Nous avons eu une conversation franche et constructive. Nous avons parlé de la Syrie, principal sujet de notre dialogue. Je lui ai dit : je ne pense pas que nous arriverons à nous mettre d’accord, même si après la publication du rapport de l’ONU il lui est plus difficile de rester sur ses positions sur les preuves des attaques chimiques. Nous devons donc aller de l’avant ensemble, même si nous ne sommes pas tous d’accord. L’important est de continuer à travailler ensemble, car par exemple la situation des réfugiés syriens ne fait que s’aggraver. Tout ça, ce n’est pas dans l’intérêt de personne».

 

La guerre civile syrienne a complètement écrasé les sujets économiques. Pourquoi ce silence et cette omission dans la déclaration finale ? Les sherpas ont souligné que le dossier n’était pas officiellement à l’ordre du jour de la réunion du G20. Mais, cette omission énonce au contraire et de manière claire les très grandes divergences parmi les Pays du G20 sur le conflit syrien.

 

Le dossier syrien nous aide de plus à réfléchir encore sur l’utilité ou l’inutilité de ce forum économique. Au-delà de la déclaration politique finale, la question reste toujours la même : le G20 est-il un forum consultatif ou un sommet décisionnaire ? Cette institution internationale sans statut, mais qui s’est réunie à plusieurs reprises depuis le novembre 2008, est-elle un pas en avant sur la voie de l’augmentation du niveau de coordination entre les principaux acteurs mondiaux ?

 

Depuis la crise du 2008, la communauté internationale semble encore avoir quelques difficultés à imaginer l’architecture d’une possible institution de discussions sur les problèmes du monde. Les réunions internationales du G8, G20, par exemple, peuvent-elles être la nouvelle architecture pour gérer les problèmes de cette nouvelle période historique ? Pas du tout ou pas encore ? Reste à savoir si trouver le bon point « G », comme affirme depuis longtemps Hubert Vedrine, changera véritablement quelque chose à la représentativité et à la marche du monde. On s’achemine vers un système baroque fait de multiplication de «G» dans tous les sens. Mais pour autant, continue Hubert Vedrine, pas de gouvernance ni de communauté internationale. Pas de solutions ni de préconisations mondiales. Parce qu’il n’y a pas d’autorité mondiale, pas de vainqueur, comme après la guerre. Pas d’harmonisation d’un monde fondé sur des valeurs communes.

 

Antonio Torrenzano

 

 

 

 

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Le dossier syrien a été le principal thème abordé pendant la première journée des travaux du forum du G20 à Saint-Pétersbourg. Comme c’était déjà prévisible et comme beaucoup d’analystes l’avaient déjà souligné dans les jours précédents, l’affaire Syrie a dominé l’ouverture de la réunion économique.

 

Des têtes à têtes parmi tous les chefs d’État et de gouvernement se sont développées tout l’après-midi. Une discussion officielle, au contraire, a eu lieu jeudi soir à l’initiative de Vladimir Poutine pendant le diner de gala du G20. Diner traditionnellement consacré aux questions économiques dans les passées éditions. La journée de jeudi a été consacrée à des discussions bilatérales. Barack Obama a rencontré le Premier ministre japonais Shinzo Abe. François Hollande s’est entretenu avec le chef du gouvernement turc Recep Tayyip Erdogan lui aussi favorable à une intervention militaire. Juste avant le diner d’hier soir, les représentants des cinq pays européens présents se sont réunis avec les dirigeants de l’Union européenne pour trouver une position commune. La question syrienne s’annonce compliquée aussi à l’échelle diplomatique.

 

La poignée de main entre le président américain et le président russe à l’ouverture du forum a résumé toute seule la tension qui domine cette réunion internationale de Saint-Pétersbourg. Un autre signe ? Lors du dîner de gala, Vladimir Poutine et Barack Obama auraient dû se retrouver à côté en vertu de l’alphabet cyrillique. Afin de les séparer, c’est l’alphabet romain qui a été employé au dernier moment… Une ambiance glaciale digne de la guerre froide. Pour Moscou et Pékin, les deux Pays qui détiennent un droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU, « la situation au moment présent montre que la solution politique est la seule voie possible pour régler la crise», a ainsi déclaré un porte-parole de la délégation chinoise.

 

Antonio Torrenzano