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peupleyézidis_crime_contre_humanité_imageUn nouveau mémorandum des Nations Unies éclaire les atrocités faites subir à la minorité religieuse des Yézidis et à d’autres minorités ethniques en Iraq par le groupe terroriste Daech. Le compte rendu a été rédigé par la Mission des Nations Unies en Iraq et par le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme et il contient de nouveaux témoignages des rescapés qui ont survécu à l’attaque de Sinjar en août 2014.

Selon la Mission ONU en Iraq plus de 3.500 femmes et d’enfants de la communauté yézidie restent encore en esclavage et ils sont prisonniers du groupe terroriste Daech. « Deux ans après la chute de Ninive, la communauté yézidie continue d’être visée par Daech. Des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants ont été tués, sont portés disparus, où ils sont soumis à des abus sexuels et physiques», a déclaré Jan Kubis. «Face à une telle preuve, il est d’une importance capitale que les auteurs de ces actes odieux rendent des comptes à la justice internationale». 

De sa part, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Zeid Ra’ad Al Hussein, a souligné que les témoignages du nouveau  mémorandum doivent rappeler à toute la communauté internationale qu’il ne faut épargner «aucun effort pour assurer que les responsables de ces crimes terribles rendent des comptes. Personne ne peut les perpétrer en toute impunité ». Les récits de vie des survivantes révèlent des actes de barbarie et de cruauté d’une ampleur inimaginable. L’étude rappelle encore une fois que les délits commis par Daech sont des crimes contre l’Humanité et même de Génocide.

Antonio Torrenzano

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onu_newyork_imageConversation avec M.me Maria Giovanna Bianchi Zucchelli, conseiller juridique et spécial assistant de Luise Arbour, Haut Commissaire de l’ONU pour les Droits humains. M.me Maria Giovanna Zucchelli a recouvert la même charge avec le précédent Haut Commissaire pour les droits de l’Homme,M.me Mary Robinson et, elle a collaboré avec Sergio Vieira de Mello, fonctionnaire des Nations Unies décédé à Bagdad dans l’été 2003. Une large partie de son activité juridique internationale a été consacrée à la défense des femmes, des enfants et des minorités violées dans chaque angle de la planète. Dans cette époque tourmentée par de graves violations à la dignité humaine, “Madame des droits humains” (comme les collègues et les experts italiens l’appellent amicalement), continue silencieusement à construire ponts entre les différentes cultures et développer un fort consentement pour la défense des droits de tous. Le dialogue a eu lieu auprès du Centre de recherche Pio Manzù, le 28 octobre 2007, pendant la XXXIII édition des journées internationales d’études, titrées:The flight of the humming bird.The future of children in the mind and society of the world.

Antonio Torrenzano. Pourquoi dans un système que nous défions mondialisé, dans la plupart des régions de la planète la dignité humaine est-elle encore écrasée ?

Giovanna Zucchelli. Je suis d’accord avec vos mots pour ce qui concerne la dignité humaine. Car, quand on parle des droits humains comme idée juridique, à la base de tout, il y a la vie et dignité humaine de chaque personne. Si nous regardions et interprétions, en revanche, ces concepts juridiques comme de simples lois, alors tous les efforts juridiques pour sauvegarder l’Individu deviendraient dépourvus de sens. La défense des droits humains est un devoir, il est un devoir comme mission de l’Agence des Nations Unies, ma mission comme juriste et personne. Beaucoup de monde à une idée très compliquée pour ce qui concerne ce secteur, certains pensent à des compliquées analyses juridiques ou philosophiques entre des académiciens. Mais, s’il était, dans un certain sens, seulement un travail intellectuel, alors nos efforts seraient seulement semblables à une petite collection des navires dans des bouteilles. Sergio Vieria de Mello, au contraire, a été assassiné pour sa mission de sauvegarde contre toutes les violations à l’individu en Iraq. Seulement si tu les mets en pratique, ils ont une utilité contre tous les effets dévastateurs qui effacent la vie humaine et la dignité de l’Homme. La force de la norme est fondamentale contre la violence et contre toutes les menaces à la vie humaine. Une vie ordinaire ne peut se dérouler avec une certaine stabilité qu’à condition qu’elle soit pourvue des capacités fondamentales de l’humain: pouvoir dire, pouvoir agir, pouvoir raconter et, enfin, pouvoir se croire capable de dire, de faire, de raconter. Or la vulnérabilité commence par déstabiliser et finit par rendre problématique l’exercice de ces capacités.

Antonio Torrenzano.Il y a un débat si les droits humains sont-ils occidentaux ou s’ils sont orientaux. Qu’est-ce que vous pensez à ce propos ?

Giovanna Zucchelli. Il est absolument stérile parce que sur une femme on n’a pas le droit de la taper, aucun enfant n’a pas le droit de mourir de faim ou de rougeole, aucun individu qui a le droit de défendre ses propres idées il ne peut pas être torturé. Ce sont de très graves violations qu’ils n’ont pas de frontières, primogénitures; ce débat est utilisé seulement pour fins idéologiques. Agir pour le respect des droits humains, il équivaut à affirmer le plein respect de la personne. Un homme, une femme, un enfant sont tous individus doués de sentiments, tous absolument égaux pour vivre une vie dans les meilleures conditions. Je vous fais l’exemple de la fable africaine du “vol du colibri”, un petit oiseau qu’avec son bec il tâche de contribuer à l’extinction de l’incendie dans la forêt. L’idée est celle-ci! Il n’importe pas ce que tu fais, que tu es où vifs-tu? L’important est d’assumer chacun de nous notre responsabilité et demander le respect des droits inviolables de tous. Personnellement, j’ai choisi cette mission comme métier, mais je sens quotidiennement cette responsabilité. Un seul point de repere:plus aucune violation dans toutes les régions de toute la planète ne contres les droits de l’homme, de la femme, des enfants. Les Nations Unies ont exclusivement créé un bureau pour la sauvegarde de ces droits. L’organisation est très engagée par ses activités contre ces menaces et dans une continue recherche de coopération avec les gouvernements pour le respect de ces droits. La seule condamnation ne sert pas à rien. Il faut condamner la responsabilité individuelle des individus qui enlèvent les enfants. Il faut condamner la responsabilité de ceux qui commettent de violences aux civils. Il faut condamner la responsabilité de ceux qui tuent de gens innocents. Il faut travailler avec les États nationaux pour créer des structures de sauvegarde. Il y a parfois des États qui veulent collaborer, mais ils n’ont pas les moyens pour le faire. Parce que l’administration publique est insuffisante et une police pas préparée à certaines éventualités. L’agence Haut Commissaire de l’ONU pour les Droits humains est en train de faire mettre en place des nouvelles lignes d’action dans le domaine juridique pour dépasser ces difficultés.

Antonio Torrenzano

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andree_glucksmann_image_03La conversation avec André Glucksmann a eu lieu à Rimini pendant la XXXe édition des journées internationales d’études sur “Islands without an archipelago. Economies,the masses,nation states in search of a new sovereignty” organisées par le centre de recherche Pio Manzù.

Antonio Torrenzano. Pourquoi soutenez-vous que le premier droit de chaque homme, il est ce de s’opposer contre l’inhumanité de sa condition?

André Glucksmann. La bataille pour les droits humains ne peut pas être fondée sur un idéal abstrait de l’homme ou de l’humanité. Au contraire, telle défense doit être motivée seulement par l’expérience de ce qui est inhumain. Je peux affirmer que l’universalité des droits de l’homme a du sens surtout dans l’universalité de l’inhumain. Voilà parce que les droits ne doivent pas servir à la construction d’un paradis en Terre, mais seul à combattre, bien que possible, l’enfer que nous y trouvons devant. Ce n’est pas l’idée d’un bien suprême qui mobilise les hommes, mais la résistance au mal. J’ai toujours été sans illusions et lointain de l’idéalisme présent dans la Déclaration des droits de l’homme. La même sensibilité vaut aussi pour d’autres personnes qui ont partagé avec moi cette idée: Bernard Kouchenr, Michel Foucault. Ces derniers avaient toujours critiqué chaque définition idéaliste ou métaphysique de l’homme. En conséquence, je n’ai jamais adhéré à la conception des droits de l’homme élaborée au XVIII et au XIX siècle qui postulait la promotion d’un simple idéal humain. Une telle perspective, il me semble trop colonial et je ne peux pas là absolument partager. En outre, devant à un idéal vague, les affronts et les menaces qui pèsent sur l’homme – c’est-à-dire les champs de torture nazis, les tortures, l’humiliation et les oppressions – ils m’apparaissaient comme réalités terriblement concrètes et universelles.

Antonio Torrenzano.Comment expliquez-vous les nombreuses faillites des processus de paix dans le continent africain ?

André Glucksmann. Les “peace builders” considèrent souvent le conflit armé comme un pur objet d’intervention. Ils ne considèrent presque jamais que les guerres sont en revanche un processus plus complexe. Ce processus se concentre sur la construction d’institutions principalement à niveau national et il ignore cependant les causes de fond de la violence soutenues sur le terrain. C’est une approche seulement technique! En outre, quand la communauté internationale montre sa disponibilité à traiter avec la violence endémique sur le terrain, il se concentre en général seulement sur les leviers nationaux ou internationaux de la violence sans analyser la vraie situation et les vrais rapports de force. Une raison de la faillite, dans la gestion de beaucoup de conflits dans le continent africain, est que l’attitude vers la paix a amplement négligé les changements d’organisation des sociétés locales. En plusieurs de régions de conflit, la diminution des compétences de l’État national et la création de mouvements rebelles et de milices, ils ont laissé marges d’action à la formation de nouveaux centres pas nationaux d’autorité qu’ils ont introduit nouvelles modalités de surveillance politique, social et économique.

Antonio Torrenzano. Dans les prochains cinquante ans, Michael Ignatieff soutient dans ses écrits, nous devons nous attendre de voir ultérieurement fragmenté le consentement moral qui soutint la Déclaration universelle des droits de l’homme du 1948. Pourquoi la mondialisation économique n’a-t-elle pas porté une globalisation morale ?

André Glucksmann. Notre premier droit est celui de combattre l’inhumain et de résister à l’oppression en obligeant le pouvoir à respecter l’homme. Ceci concerne la défense des libertés fondamentales qu’ils permettent le progrès démocratique. Chaque homme doit avoir toujours la possibilité de défendre sa propre dignité, n’en oubliant pas qu’il s’agit d’une possibilité toujours relative, possibilité devenue encore plus relative aujourd’hui dans les pays occidentaux.Le respect absolu des droits humains n’existe pas, aussi les pays démocratiques les piétinent. Mais une démocratie garantit toujours à ceux qui veulent faire respecter les droits, la possibilité de s’exprimer et se faire écouter de l’opinion publique. La démocratie n’est pas une réalité parfaite, mais une réalité dans laquelle il est possible de dénoncer qui viole les droits. Aujourd’hui, cette possibilité est étendue plus qu’au passé. Aux États-Unis, par exemple, les tortures sont dénoncées et il y aura des condamnations. Pendant la guerre de l’Algérie, la France a torturé sans problème et aucun militaire n’a jamais été jugé. Il y a encore des États qui utilisent dans une en manière foulée le sujet des droits de l’Homme. La Russie, par exemple, veut faire condamner les atrocités commises par les Américains dans les prisons iraquiennes, mais elle refuse chaque ingérence en Cecenie où les tortures sont une pratique normale depuis dix ans.

Antonio Torrenzano. Pensez-vous à Beslan ?

André Glucksmann. Je pense encore à Beslan, je pense encore aux violences systématiques qui arrivent en Cecenie, à la violence perpétrée sur les femmes, sur les enfants, sur les hommes. Je pense aux cent mille individus disparus dont il y a plus de nouvelles. Ces disparus ne comptent pas pour les chancelleries politiques. Est-ce que les dissidents n’ont jamais compté pour les gouvernements ? La situation peut certainement changer, nous pouvons encore trouver reliquats de moral qui encore hébergent dans beaucoup d’individus. Qu’est-ce que nous répondrons à nos fils quand ils nous revendiqueront quoi nous avons fait pour cette tragédie démesurée? Comment répondrons-nous ?

Antonio Torrenzano