La capitale autrichienne a accueilli aujourd’hui le deuxième sommet sur la crise syrienne en regroupant une vingtaine de pays. D’une part la Russie et l’Iran, alliés du régime de Damas; de l’autre les États-Unis, les pays du Golfe, l’UE. La réunion s’est déroulée après les attentats de Paris par un groupe de terroristes qui a dirigé son regard barbare sur six endroits de la capitale française.
Les grandes puissances se sont entendues sur un calendrier de transition politique en Syrie en proie à des combats sanglants depuis quatre ans et demi. Ces événements ont accru la détermination à aller de l’avant durant ce deuxième round de négociations. Ni le régime syrien ni ses opposants n’étaient pour l’instant présents à Vienne. Avant le début des négociations, qui ont duré presque sept heures, les représentants des dix-sept pays et trois organisations internationales, réunies autour des chefs des diplomaties américaine et russe, avaient appelé tout le monde à surmonter leurs divergences pour renforcer la lutte contre le terrorisme. Les attaques terroristes de Paris ont été donc un coup d’accélérateur en ce qui concerne les négociations.
Cette deuxième réunion internationale a été précédée par la déclaration du secrétaire d’État américain John Kerry, qui avait sous-entendu l’idée d’un possible règlement politique. «Je ne peux pas vous dire […] que nous sommes au seuil d’un accord complet. Non. Il reste beaucoup de travail à faire», avait reconnu John Kerry qui a réagi aux attentats commis à Paris en déclarant : «Les actes odieux et abominables commis en France ne feront que renforcer notre détermination commune».
Le communiqué final publié après la réunion met entre parenthèses les sujets de tension pour insister sur les points d’accord. C’est-à-dire, le rencontre d’ici le 1er janvier parmi les représentants de l’opposition syrienne et du régime de Damas, formation d’un gouvernement de transition dans les six mois, organisation d’élections d’ici 18 mois : une feuille de route très précise. Le Groupe international de soutien à la Syrie « est tombé d’accord sur la nécessité de réunir le gouvernement syrien et des représentants de l’opposition pour des négociations formelles, sous les auspices de l’ONU, dès que possible, avec l’objectif du 1er janvier prochain».
«Nous avons toujours des divergences concernant ce qu’il doit advenir de Bachar al-Assad», a souligné le Secrétaire d’État américain John Kerry lors d’une conférence de presse aux côtés de son homologue russe Sergueï Lavrov et du représentant des Nations Unies pour la Syrie Staffan de Mistura. La Russie comme l’Iran s’opposent en effet aux États-Unis et à leurs alliés en ce qui concerne les groupes syriens qui devront être qualifiés ou non caractérisés comme de “terroristes” et ceux qui pourront être considérés comme appartenant à l’opposition.
La Jordanie sera chargée de «coordonner une liste commune de groupes terroristes» sous l’égide du Conseil de sécurité de l’ONU à partir des propositions des différents participants, a expliqué Serguei Lavrov. Le consensus a été en revanche sans réserve sur la nécessité de coordonner la lutte internationale contre le terrorisme et écraser Daech.
Antonio Torrenzano