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image_femmes_2015_daechLes combattants de l’État islamique qui opèrent en Irak et en Syrie ont réduit à l’esclavage sexuel des milliers de femmes qu’ils ont capturées comme butin de guerre. Plus de 12.000 jeunes filles et fillette ont été enlevées en Irak selon le dernier compte rendu de l’ONG Minority Rights Group International and the Ceasefire Centre for Civilian Rights. Les auteurs du rapport expliquent que le commerce illicite en Irak a éclaté ces dernières années et que l’État islamique est devenu le personnage principal dans les commerces de filles. Les prisonnières sont conduites ensuite dans des bordels. Des journalistes britanniques ont appris que certains de ces lupanars sont gérés par des femmes musulmanes ayant des passeports européens.

La militante irakienne des droits de l’homme Hannah Eduard a raconté les détails de ces tragiques histoires aux journalistes russes de la Voix de Russie. Hannah Eduard a affirmé que : « on enlève de jeunes filles et des adolescentes, principalement des chrétiennes et des yézidis. Le commerce s’effectue essentiellement à l’intérieur de l’État islamique dont les caïds vendent les femmes capturées aux simples combattants. Mais, les esclaves sont aussi parfois vendues à des personnes étrangères qui sont prêtes à payer. On sait notamment que des habitants de Mossoul ont réussi à libérer certaines filles en les rachetant tout simplement aux islamistes ». Hannah Eduard poursuit son récit : « une fille a raconté que tous les 18 jours on la mariait à un nouveau combattant. De nombreuses filles ont été tuées à leur retour à domicile par leurs propres parents : lorsqu’elles ont été violées, on les considère comme étant l’opprobre de la famille. Après cela, un autre problème surgit: comment rééduquer les prisonnières libérées, car la plupart d’entre elles ont subi des violences sexuelles ? Nous sommes en train de prévenir plusieurs cas ».

Maltraitées, vendues et violées pour 90% d’entre elles, les femmes au nord de l’Irak subissent d’importantes violences. Des centaines, peut-être des milliers de femmes ont été mariées de force. D’autres ont été torturées et tuées. Amnesty International explique que ces femmes sont souvent très jeunes : « la majorité de ces esclaves sexuelles sont des enfants, des filles âgées de 14, 15 ans ou encore plus jeune». Pour échapper à la barbarie, elles décident souvent de se donner la mort. Les femmes capturées qui sont parvenues à parler aux défenseurs des droits affirment que les terroristes de l’EI violent leurs victimes quotidiennement. Mais, le pire est que si chaque jeune fille essaye de se suicider ou de s’échapper, elle est torturée avec des câbles électriques. Une fille yézidie a expliqué avoir été emmenée en Syrie avec 350 d’autres filles où elles ont été exposées et vendues dans la rue à l’état d’esclaves. Le prix d’achat ? Entre 120 et 600 dollars. En 2014, Daech a capturé au moins 3.000 femmes et filles en Irak, dont la majorité vient de la minorité yézidie. Selon un communiqué d’Amnesty International publiée ce mardi, ces jeunes femmes choisissent bien souvent de se suicider plutôt que d’endurer les violences des hommes de l’État islamique.

Antonio Torrenzano

Le compte rendu de l’ONG Minority Rights Group International and the Ceasefire Centre for Civilian Rights, on peut le lire au suivant adresse numérique : http://www.minorityrights.org/13017/reports/ceasefire-report-no-place-to-turn.pdf

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conseil_securite_onu_imageLe Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution dont l’objectif est de réduire la puissance financière du groupe terroriste de l’État islamique qui produit des millions de dollars par la contrebande de pétrole et par le commerce illicite d’antiquités. Le texte juridique, coparrainé par les États-Unis et la Russie, souligne à tous les États l’obligation de s’abstenir de toute transaction pétrolière directe ou indirecte avec le groupe terroriste de l’EI et de paralyser le plus possible tous les avoirs financiers du groupe.

Le Conseil de sécurité appelle tous les États membres de signaler à l’ONU les saisies de pétrole brut ou raffiné venu de zones contrôlées par les jihadistes en Syrie et en Irak. Selon un rapport de l’ONU en datant le mois de novembre 2014, les jihadistes gagneraient de 850.000 à 1,65 million de dollars par jour en vendant du pétrole à des intermédiaires privés. Mais certains experts estiment que ces revenus ont diminué de moitié sous l’effet des bombardements menés par la coalition et de la baisse du prix du brut sur les marchés.

Le Conseil de sécurité exhorte en outre toute la communauté internationale d’interdire le commerce de biens culturels volés en Syrie, résolution qui s’appliquait déjà à l’Irak. Cet élément est la principale nouveauté de la résolution qui interdit de manière spécifique le commerce illicite des oeuvres d’art et antiquités dérobées en Syrie. «Tous les États membres, indique le texte, devront prendre les mesures nécessaires pour prévenir le commerce de biens culturels irakiens et syriens» sortis illégalement d’Irak depuis août 1990 et de Syrie depuis mars 2011 (date du début de la crise syrienne). Le Conseil avait déjà adopté en août 2014 une résolution pour couper les fonds aux jihadistes en menaçant de sanctionner les pays qui leur achèteraient du pétrole. Il s’agissait également d’endiguer le flux de combattants étrangers partis rejoindre l’EI en Irak et en Syrie et qui dépasse désormais les 20.000. La nouvelle résolution cherche à réduire ces flux financiers, la Russie a été à l’origine de cette initiative.

De sa part, le Parlement européen a condamné la violence de l’EILL et appelé à plus de soutien pour aider les victimes. À présent, 12,2 millions de Syriens ont besoin d’aide humanitaire à cause du conflit dans la région. Lors du débat, qui s’est déroulé en session plénière le 11 février, les députés ont également appelé à agir sur les Européens qui rejoignent des filières jihadistes. Christos Stylianides, commissaire chargé de l’Aide humanitaire UE, a décrit la situation humanitaire en Irak, en Syrie et dans les pays voisins comme étant « dévastatrice ». « Près de 20 millions de personnes ont besoin d’une aide urgente », a-t-il dit, présentant la nouvelle initiative de la Commission qui fournirait un milliard d’euros supplémentaires pour résoudre la situation en Syrie et en Irak. Elmar Brok, député allemand et président de la commission des affaires étrangères, a appelé à une coalition plus large contre Daesh. Le député conservateur et réformiste britannique Charles Tannock a ensuite encouragé toute la communauté internationale à agir sur la question des citoyens européens qui rejoignent le groupe Daesh ou d’autres filières jihadistes : « nous devons coordonner la collecte et le partage d’informations et assurer que des lois sont mises en place dans tous les États de l’UE pour poursuivre ceux qui ont commis des atrocités dont des kidnappings, bombardements, conversions religieuses forcées et rituels d’exécution d’otages ».

Javier Couso Permuy, député espagnol membre de la Gauche unitaire européenne, a appelé encore à mettre fin au soutien des milices étrangères et à l’achat de pétrole : «nous devons arrêter de financer toute sorte de milices et d’acheter du pétrole provenant des exploitations contrôlées par Daesh». «Daesh est autant la conséquence que la cause » des problèmes dans la région, a déclaré Alyn Smith, député vert britannique. Il a ensuite parlé du rôle de certains États membres en Irak et confirmé son soutien à la Commission européenne. «La normalisation des relations diplomatiques avec la Syrie est une condition indispensable pour instaurer une coopération humanitaire, mais également reprendre la coopération sécuritaire avec les services syriens pour lutter contre les filières djihadistes qui menacent la stabilité des pays européens », a déclaré Marie-Christine Arnautu.

Antonio Torrenzano

 

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bernardino_leon_onu_mission_libya_imageLes parties en conflit en Libye ont accepté de dialoguer la semaine prochaine à Genève en vue de tenter de mettre fin aux violences et à la crise politique qui mine leur pays, la nouvelle a été annoncée samedi par les Nations Unies. Après la chute de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, la Libye s’était lentement enfoncée dans le chaos avec la montée en puissance des milices d’ex-rebelles qui gèrent aujourd’hui la vie du pays. La situation s’était aggravée ces derniers mois avec deux gouvernements et deux parlements parallèles, faisant craindre une guerre ouverte, alors que Tripoli et Benghazi (est) sont tombées sous la surveillance de milices. Une guerre totale pourrait se produire selon l’ONU en Libye si aucune mesure importante ne sera prise. Quatre ans après la chute du régime Kadhafi, le pays est en proie aux violences quotidiennes et aux luttes de pouvoir. Mardi 30 décembre, une voiture piégée a explosé à Toubrouk (dans l’est du pays) devant l’hôtel où siège le Parlement alors que les députés y étaient réunis. Une source médicale à l’hôpital a dit avoir reçu 19 personnes souffrant de légères blessures.

Les différentes composantes politiques libyennes ont accepté “de tenir un nouveau round de dialogue politique avec l’objectif de mettre fin à la crise politique et sécuritaire dans le pays”, a ainsi indiqué la mission de l’ONU en Libye (MISNUL). L’accord a été obtenu par le chef de la MISNUL, Bernardino Leon, après de larges consultations avec les différents groupes ces dernières semaines. De précédentes discussions avaient déjà eu lieu au mois de septembre et d’octobre 2014 dans la ville de Ghadames,au sud du pays libyen. À Ghadames, la réunion avait été facilitée par la Mission d’appui des Nations Unies en Libye qui est en train d’intervenir après des mois de violence entre groupes armés rivaux.

En Libye, plus de 400.000 personnes seraient déplacées. Le conflit civil a détruit aéroports, bâtiments publics et d’autres infrastructures vitales pour l’économie de la nation. Sur le plan politique, la situation est très confuse. Deux gouvernements et des parlements rivaux se disputent l’autorité sur le pays. Les uns sont proches de la puissante coalition des milices Libya Dawn et les autres reconnus par la communauté internationale. La perte de la capitale a poussé le gouvernement et le Parlement reconnus par la communauté internationale à s’installer à Tobrouk. D’après le plan de transition de la Libye, la Chambre élue des représentants a déjà remplacé l’ancien parlement intérimaire, le Congrès national général.

La réunion de janvier 2015 à Genève constitue “une dernière chance à embrasser pour ramener paix et stabilité dans le pays”, a déclaré la représentante de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini.

Antonio Torrenzano

 

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carte_libye_imageLa Libye est en proie, depuis des mois, à une profonde crise politique. Deux gouvernements et deux parlements rivaux se disputent l’autorité sur le pays. Les uns sont proches de la puissante coalition des milices “Fajr Libya” et les autres reconnus par la communauté internationale.

La crise est en train de paralyser le pays. La même pourrait exploiter dans une guerre totale selon l’ONU si aucune mesure importante n’est prise. Cette crise à présent a fini par déboucher sur une bipolarité gouvernementale véhiculée par deux parlements: le Congrès général national (ancien parlement qui a repris ses séances tout récemment) et le parlement de Tobrouk. Le thème est explosif. Les convulsions en Libye qui sont liées aux risques de fragmentation, désunion et séparatisme pourraient remodeler pas seulement le pays, mais petit à petit l’entier Moyen-Orient. La Mission pour la Libye de l’ONU depuis longtemps affirme que le cycle de la violence, s’il se poursuivait, conduirait le pays au chaos et à une guerre généralisée.

Quatre ans après la chute du régime de Mouammar Kadhafi, le pays est en proie à la cruauté et à la violence. Deux courants idéologiquement opposés (le courant libéral et celui d’obédience islamique) sont en lutte pour le pouvoir et l’ancienne feuille de route de la transition lancée au lendemain de la chute du régime de Mouammar Kadhafi est devenue un lointain souvenir.

Antonio Torrenzano

 

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syrie_irak_violence_0698_imageEn Irak et Syrie, pouvons-nous accepter sans protester à la logique du conflit et du terrorisme? La paix pourra-t-elle être retrouvée à travers la négociation et l’action diplomatiques ? En 2014, le conflit en Syrie a connu son année la plus meurtrière. Selon les dernières statistiques publiées par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), plus de 76.000 personnes sont décédées en 2014, contre plus de 73.000 en 2013 et près de 50.000 en 2012. Depuis le début du conflit syrien, en mars 2011, plus de 200 000 personnes sont mortes. Toujours l’OSDH rappelle que ce bilan n’inclut pas les milliers de personnes portées disparues dans les prisons du régime ou chez les djihadistes.

Mais les 12 mois déjà passés, ils ont aussi vu une aggravation constante des persécutions qui ont frappé divers groupes religieux et ethniques et une augmentation des réfugiés dans les pays voisins de la région. Le 15 décembre 2014, le Vice secrétaire général des Nations Unies, Jan Eliasson, déclarait à Beyrouth à l’issue d’une rencontre avec le Président du Parlement libanais, Nabih Berri : «j’étais ici il y a deux ans et le nombre de réfugiés était inférieur à 150.000. Maintenant, nous avons près de dix fois ce chiffre et cela pèse sur la société libanaise». Pendant la même période, des Iraniens sont allés en aide aux chrétiens d’Irak. Un député chrétien iranien, représentant des communautés assyriennes et chaldéennes au parlement a indiqué que l’aide humanitaire a prévu de la nourriture, des tentes, des vêtements et du matériel médical destinés à tous les déplacés sans distinction religieuse. Avant Noël, l’ambassadeur d’Iran à Amman avait rendu visite au vicaire patriarcal latin pour la Jordanie. À cette occasion, il a indiqué que Téhéran est disposé à assister les chrétiens d’Irak et de Syrie pour soulager leurs souffrances et leurs angoisses.

En 2014, la guerre en Irak contre l’État Islamique a coûté la vie à plus de 15.000 personnes en 2014 et plus de 22.000 individus ont également été blessés au cours de l’année passée. Selon ces chiffres compilés par les ministères de la Santé, de l’Intérieur et de la Défense, 15.538 personnes ont péri en 2014 c’est-à-dire deux fois plus qu’en 2013 (6.522 morts). Pour l’ONG Iraq Body Count, une association basée en Grande-Bretagne, au contraire, la guerre contre le groupe DAECH aurait tué 17.073 personnes. Quoi faire pour arrêter le plus tôt possible la violence qui a causé déjà trop de dégâts ?

Antonio Torrenzano

 

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statua_iaraq_imageL’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a exhorté toute la communauté internationale à la création de «zones de protection culturelle» tout autour de sites du patrimoine archéologique en Syrie et en Iraq. La directrice de l’UNESCO, Irina Bokova a conseillé de commencer par la grande mosquée omeyyade, un site situé dans la ville syrienne d’Alep, inscrite sur la liste du patrimoine mondial.

Irina Bokova a dénoncé encore la persécution des minorités, les attaques contre le patrimoine culturel et le trafic illicite de biens culturels, qui «s’inscrivent dans une stratégie de nettoyage culturel extrêmement réfléchie et d’une rare violence». «Le concept de nettoyage culturel décrit ce qui se passe sur le terrain », a ajouté le Conseiller spécial du Secrétaire général pour la prévention du génocide, Adama Dieng.

Pour la directrice générale de l’UNESCO, les réponses contre le mouvement de l’État islamique devront être diversifiées. Une solution purement militaire à cette crise serait trop simple. Il faudrait aussi renforcer l’éducation qui aiderait à protéger le patrimoine en forgeant une meilleure identité collective. L’Envoyé spécial du secrétaire général pour la Syrie, Staffan de Mistura, autant que le Représentant spécial du secrétaire général pour l’Iraq, Nickolay Mladenov, ont souligné la nécessité d’intégrer l’éducation et la culture aux mesures d’urgence, ainsi que l’aide humanitaire, en vue de protéger les droits de l’homme des populations civiles vulnérables. Le même secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a déclaré que «la protection du patrimoine culturel est un impératif de sécurité». Nikolay Mladenov a mis l’accent sur le fait que le patrimoine de la région appartient à l’humanité entière.

Antonio Torrenzano

 

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réfugiés_syriens_imageLe Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé ce mercredi une campagne de collecte de fonds sur les réseaux sociaux et auprès du grand public afin de récolter plus de 64 millions de dollars nécessaires pour la distribution d’assistance alimentaire aux déplacés syriens.

La raison ? Les coffres de l’organisme onusien sont presque vides et le Programme alimentaire mondial a été obligé d’interrompre son assistance à destination des 1,7 millions de réfugiés syriens lundi 1 décembre. En effet, il manque 64 millions de dollars (52 millions d’euros) ce mois-ci pour délivrer des coupons alimentaires aux réfugiés répartis entre la Jordanie, le Liban, la Turquie, l’Irak et l’Égypte. « Même un dollar peut faire une différence. Nous disons aux gens que pour eux, ce n’est qu’un dollar, pour eux (les réfugiés), c’est une bouée de sauvetage », a déclaré la Directrice exécutive du PAM, Ertharin Cousin, dans un communiqué de presse.

Pour maintenir toutes ses activités d’assistance, le PAM dépense 35 millions par semaine dans la région. Le Koweït et les États-Unis ont respectivement versé des dons d’urgence de 500 millions et de 125 millions, mais ces sommes ont vite été dépensées. Pour ses activités en Syrie en 2014, le PAM avait demandé 1 milliard à la communauté internationale, mais n’a réussi à récolter que 47% de cette somme. Comment peut-on expliquer la circonstance ? Le contexte s’explique en partie par la multitude de crises humanitaires auxquelles la communauté internationale doit répondre à présent. C’est la première fois en effet que les agences techniques de l’ONU font simultanément face à cinq crises de niveau 3, qui est le niveau le plus élevé, c’est-à-dire en Syrie, dans la République centrafricaine, au Soudan du Sud, en Irak et dans la région africaine touchée par le virus Ebola.

La guerre syrienne n’aggrave pas seulement le sort de millions de déplacés, mais ses effets se propagent dans tous les pays limitrophes qui accueillent désormais presque trois millions d’individus. Depuis le début de la guerre civile en mars 2011, environ 800 millions de dollars ont été injectés par le Programme alimentaire mondial afin de soutenir l’économie régionale dans les pays limitrophes de la Syrie. Le Liban est par exemple l’un des pays les plus affectés par cette crise régionale. Le pays du cèdre accueille à présent le nombre le plus élevé de réfugiés au monde en rapport à sa population : c’est-à-dire 1,4 million de personnes selon les dernières statistiques du Haut Commissariat des Refugiés. Au Liban, un grand nombre de ces réfugiés vivent sur le plateau de la Bekaa, une zone montagneuse où les températures sont déjà descendues en dessous de zéro et l’hiver accroit une situation déjà précaire.

«L’hiver est déjà une période très difficile pour les réfugiés syriens et la suspension de l’aide alimentaire aura des conséquences dévastatrices» avait affirmé le Directeur du Haut Commissariat aux Réfugiés, Antonio Guterres. Enfin, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), le nombre de victimes de la guerre en Syrie a dépassé les 200.000 morts civils depuis le début de la guerre il y a déjà quatre ans. Selon la même ONG, le chiffre pourrait être encore plus important, car de nombreuses données ne peuvent pas être renseignées dans les zones contrôlées par l’EILL dans lesquelles il est impossible de travailler.

Antonio Torrenzano

 

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femmes_enfants_refugiés_imageDans un rapport publié vendredi 14 novembre, la Commission internationale d’enquête ONU sur la Syrie a présenté un mémorandum qui documente la violence imposée par le groupe armé État islamique dans les territoires qu’il contrôle.

« Ceux qui ont fui décrivent de façon consistante les actes de violence qui sont destinés à réduire à la soumission et au silence la population », a expliqué le Président de la Commission d’enquête, Paulo Sérgio Pinheiro, dans un communiqué de presse. Le mémento se base sur le témoignage de 300 individus : des victimes et des témoins directs. Il nous donne un aperçu sur la vie à l’intérieur des zones occupées par l’EIIL. Le compte rendu contient également des photos et des vidéos, notamment prises par les membres du groupe armé eux-mêmes.

La Commission d’enquête a souligné que la vie des civils dans les territoires occupés dans le nord-est de la Syrie est terrible, marquée d’exécutions, d’amputations et d’autres punitions corporelles en place publique. Les corps mutilés des victimes qui sont exposés, ils traumatisent les civils et particulièrement les enfants. Selon le dossier, l’EIIL cherche à exclure les femmes de tous les aspects de la vie publique. Des femmes ont été assassinées, souvent par lapidation. Selon les mêmes témoignages, des fillettes, qui ont parfois pas plus de 13 ans, ont été mariées par la force à des combattants du groupe armé. Des femmes et filles yézidies enlevées en Iraq ont été vendues comme esclaves sexuelles dans le gouvernorat d’Al-Raqqah en Syrie.

Le groupe utilise les écoles et l’éducation comme moyen d’endoctriner les enfants, souvent pour les recruter. Dans la ville de Raqqah, des enfants ont été rassemblés pour regarder des vidéos d’exécution de masse de soldats du gouvernement syrien afin de les habituer à la violence extrême. La Commission d’enquête a souligné que les abus, les violations et les crimes commis par l’EIIL contre les Syriens ont été à la fois délibérés, mais également calculés. « Les commandants de l’EIIL ont agi de façon consciente et ont commis ces crimes contre l’humanité et ces crimes de guerre contre des personnes sachant que leurs victimes étaient des civils ou ayant un statut de non-combattant. Ils sont personnellement responsables de ces crimes », a expliqué un des autres membres de la Commission, Carla del Ponte.

Antonio Torrenzano

 

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Irak_refugiés_imageLe Directeur du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) du siège de Genève, Rashid Khalikov et le Sous-Secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), Hesham Youssef, ont effectué une visite paritaire la semaine dernière en Irak.

L’objectif de leur visite a été d’évaluer les récents développements sur le terrain afin de sensibiliser la communauté internationale et les États membres de l’OCI sur la situation humanitaire catastrophique en Irak. Rashid Khalikov et Hesham Youssef ont visité des camps de déplacés dans les gouvernorats de Ninive et dans la région du Kurdistan. Ils se sont également rendus à la frontière entre l’Iraq et la Turquie pour observer ce qui a été fait pour aider les réfugiés syriens de Kobané.

Dans un communiqué de presse publié lundi, ils appellent « tous les bailleurs de fonds à soutenir généreusement le peuple iraquien». «Ils ont besoin de notre soutien et ils en ont besoin maintenant», ont-ils déclaré. «L’approche de l’hiver et la détérioration des conditions climatiques qui se sont manifestées par des pluies fréquentes et des températures basses accroissent les difficultés auxquelles sont confrontés les déplacés. Les déplacés continuent de vivre dans les conditions terribles», ont souligné les deux représentants dans leur communiqué à la presse. Selon OCHA et l’OCI, les efforts destinés à préparer l’hiver sont à présent cruciaux et prioritaires.

Antonio Torrenzano

 

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syria_briefing_security_council_30_october_2014Pendant la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation en Syrie, la Sous-Secrétaire générale des Nations Unies aux affaires humanitaires, Kyung-wha Kang, a souligné que la poursuite des violences en Syrie aggraverait la crise humanitaire.

«La situation en Syrie s’aggrave», a dit Kyung-wha Kang. La Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires, qui s’exprimait au nom de la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a déclaré que la poursuite des violences à travers le pays est la cause principale de l’aggravation de la situation humanitaire en Syrie. Elle a indiqué qu’au mois de septembre 2014, des attaques indiscriminées contre des zones densément peuplées, y compris contre des écoles et des hôpitaux, avaient fait de nombreuses victimes civiles.

En octobre, le bombardement d’une école à Homs avait fait 50 morts, dont 29 enfants. «Le 27 octobre, deux autres écoles de la partie d’Alep contrôlée par le gouvernement syrien ont été bombardées». Au cours du mois dernier, «200.000 personnes ont fui l’avancée brutale de l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL), cherchant refuge en Turquie». «Presque 14.000 personnes ont cherché refuge en Iraq en augmentant le nombre de réfugiés et d’individus déplacés dans ce pays», a-t-elle détaillé. La Sous-Secrétaire générale a communiqué de plus que l’EIIL et d’autres parties au conflit en Syrie ont détruit villages et villes dans la plus grande impunité. «Le 25 octobre, un petit camp de personnes déplacées à Idlib a été la cible de ce type de bombardement, causant la mort de nombreuses personnes, dont des femmes et des enfants», a-t-elle ainsi signalé. L’acheminement de l’aide humanitaire dans certaines des zones les plus touchées par le conflit ne peut pas toujours se dérouler, a-t-elle ajouté. Pour sa part, le Programme alimentaire mondial (PAM) se trouve, dans certaines occasions, dans l’incapacité de porter assistance aux quelque 600 000 personnes visées par l’EIIL dans les gouvernorats de Deir ez-Zorand et de Raqqa.

Kyung-wha Kang a exhorté en outre la communauté internationale à honorer son engagement de financement pour l’exploitation du secours humanitaire. La sous-secrétaire générale des Nations Unies aux affaires humanitaires a aussi souligné que près d’un million de personnes est dans le besoin et que seulement 39% de l’appel humanitaire d’un montant de 2,3 milliards de dollars a été financé. «Les conséquences sont dramatiques: l’aide alimentaire va être réduite, et ce sont plus de 4 millions de Syriens qui vont en pâtir. Un million de personnes ne recevront ni couvertures, ni vêtements chauds, ni fuel pour faire face à l’hiver», a-t-elle prévenu. « J’appelle donc la communauté internationale à redoubler d’efforts pour que nous puissions répondre à des besoins de la population».

Antonio Torrenzano