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La conférence internationale des donateurs pour la Syrie a permis de recueillir 4,4 milliards de dollars (3,3 milliards d’euros) pour aider cette année le Pays et les Pays voisins qui accueillent les réfugiés. L’aide humanitaire sera également dirigée au Liban, en Jordanie et en Irak; trois Pays qui ont accueilli près de six millions de réfugiés syriens. Mais l’objectif des Nations Unies, qui était de lever plus de six milliards de dollars (près de cinq milliards d’euros),soit au moins autant que pour l’année 2017, n’a pas été atteint après que les États-Unis n’ont pas fait de don. À Bruxelles, la Russie, alliée du régime de Damas, était seulement représentée par son ambassadeur auprès de l’Union européenne. Aucun représentant du gouvernement syrien n’a pris part à la réunion internationale.

À Bruxelles, l’Union européenne et les Nations Unies ont profité du sommet pour appeler la communauté diplomatique à envisager une reprise des discussions de paix. « Nous avons besoin que la Russie et l’Iran exercent une pression sur le régime de Damas afin qu’il accepte de s’asseoir à la table des négociations menées sous les auspices de l’ONU», a souligné Federica Mogherini. « Moscou et Téhéran ont tout intérêt à contribuer à une solution politique», a-t-elle affirmé.

De sa part, l’émissaire de l’ONU Staffan de Mistura a noté qu’il faudra expliquer «à ceux qui pensent qu’avec des mouvements militaires on peut arriver à la paix, que ce sera une victoire à la Pyrrhus […] La conséquence sera le risque d’une guérilla permanente et d’une instabilité, l’impossibilité d’une reconstruction et la possibilité que DAECH en profite pour revenir […]. Il est dans l’intérêt du gouvernement syrien de trouver une solution politique», a-t-il enfin souligné. Par contre, la Haute Représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères a en conclusion lancé une mise en garde : « Nous devons être très clairs, l’argent de l’UE pour la reconstruction ne sera pas disponible tant qu’il n’y aura pas le début d’un processus de transition politique à Genève», où se sont déroulées les négociations de paix sous l’égide des Nations Unies.

Antonio Torrenzano

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Au cours des premiers mois de 2018, la crise humanitaire en Syrie est devenue encore plus grave. Alors que le conflit syrien entre dans sa huitième année, la situation humanitaire continue à se détériorer. Une deuxième conférence de donateurs pour l’avenir de la Syrie s’est ouverte hier à Bruxelles.

Le sommet, organisé par l’Union européenne et les Nations Unies, devrait solliciter la communauté internationale à repérer de nouveaux fonds financiers (9,1 milliards de dollars pour l’année 2018) afin de permettre à l’ONU de venir en aide à 13,1 millions de personnes à l’intérieur des frontières de la Syrie, ainsi qu’aux 5,6 millions de réfugiés syriens et à leurs communautés d’accueil. Des représentants de plus de 85 pays et d’autres organisations internationales sont en train de participer à l’événement de deux jours, qui termine ce mercredi soir. Lors de la première conférence de Bruxelles, en avril 2017, l’Union européenne et les autres donateurs avaient pris des engagements financiers très élevés afin de réagir aux besoins considérables des Syriens.

Ils s’étaient engagés à fournir 5,6 milliards d’euros d’aide pour 2017 et 3,47 milliards d’euros d’aide pour la période 2018-2020. À présent, huit organisations humanitaires ont toutefois estimé qu’à peine “20% de l’aide nécessaire à la Syrie” était actuellement financée. Selon elles, les besoins dans le pays du Moyen Orient sont bien plus larges que l’appui humanitaire pour le moment envisagé par la communauté internationale. Le conflit en Syrie qui dure depuis plus de sept ans a créé un nombre important de réfugiés et une grande pression sur les pays qui les accueillent. «Près de 70% de la population vit actuellement dans une extrême pauvreté», a averti Mark Lowcock qui est le coordonnateur des secours d’urgence des Nations Unies.

Pour sa part, Federica Mogherini a souligné que « la Syrie n’est pas un échiquier, ni un jeu géopolitique». Pour la chef de la diplomatie européenne, la Syrie appartient au peuple syrien et ces derniers doivent décider eux-mêmes de l’avenir de leur pays, soulignant que c’est dans les moments les plus difficiles qu’ils doivent pouvoir être entendus. Cette deuxième conférence de Bruxelles doit faire en sorte que «la communauté internationale continue à porter son attention sur le conflit», mais aussi qu’elle réponde «aux besoins humanitaires urgents des personnes touchées, tout en soutenant la résilience des pays qui accueillent des réfugiés», a précisé la numéro un de la diplomatie européenne.

«Un quart des réfugiés dans le monde sont des Syriens et un quart de tous les Syriens sont des réfugiés», a déclaré de sa part le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, qui est en train de participer à la conférence de “Bruxelles 2”. «De toutes les urgences humanitaires auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui, aucune ne correspond à la Syrie en termes d’échelle ou dans l’immensité des besoins», a dit le chef du HCR. «Que ce soit pour les réfugiés, pour les pays d’accueil ou pour les communautés d’accueil, ces besoins sont plus urgents que jamais».

Antonio Torrenzano

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lybie_combats_imageLes femmes libyennes pourront-elles jouer un rôle crucial dans la résolution de la crise à laquelle est confronté leur pays ? Selon Bernardino Léon, haut responsable des Nations Unies pour la Libye, les femmes peuvent influencer de manière réaliste la résolution du conflit en cours dans le Pays. S’adressant à environ 250 femmes libyennes rassemblées à Tripoli à l’occasion d’une réunion visant à inclure les femmes dans le dialogue politique du pays, le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Libye a affirmé : «Nous comptons sur les femmes de Libye, qui étaient si actives lors de la révolution du 17 février, afin qu’elles continuent à plaider en faveur d’une solution pacifique ». « Les femmes doivent jouer un rôle essentiel dans le suivi du processus politique et participer au nouveau gouvernement d’unité », a ajouté Bernardino Léon en soulignant que la participation des femmes dans le processus de transition du Pays est de première nécessité.

Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, le théâtre libyen est morcelé entre une multitude de pouvoirs locaux. Le désordre qui a suivi la chute de Kadhafi a amené les Libyens à se replier sur leur identité primaire, le village, la tribu. La Libye divisée est en proie au désordre, à un chaos propice à l’implantation des djihadistes de l’État islamique. L’installation de l’organisation de l’État islamique en Libye remonte au printemps 2014, lorsque des combattants libyens en Syrie, affiliés au groupe EILL, sont revenus dans leur pays d’origine. Aujourd’hui, la branche libyenne Daech est implantée à Derna, Benghazi, Syrte, et même à Tripoli, où elle a mené plusieurs attaques. Les djihadistes sont présents un peu partout dans le pays, mais jamais de manière exclusive.

L’État islamique ne gouverne intégralement aucun territoire, à la différence de la Syrie ou de l’Irak, mais il est également dangereux. En outre, il est très difficile d’évaluer leurs effectifs. On estime entre 800 et 2000 le nombre de Libyens qui ont combattu en Irak et en Syrie et qui sont devenus membres de Daech en retournant en Libye. Dans l’ouest du pays, des groupes armés criminels collaborent occasionnellement avec les djihadistes, mais ils ne sont pas proprement affiliés au groupe. Seule certitude, ils sont dans une dynamique de croissance.

De sa part, la haute représentante pour les Affaires étrangères de l’Union européenne Federica Mogherini a adressé un “Salam Aleykoum” (que la paix soit avec vous) aux pays du bassin méditerranéen, en souhaitant davantage de dialogue avec la région pour lutter contre le terrorisme et le jihadisme chez les jeunes. «Tous les pays de la région sont confrontés á une situation sécuritaire fragile qui s’est dégradée en raison de plusieurs conflits armés, notamment en Syrie et en Libye», a-t-elle ajouté avant d’insister sur la nécessité d’un dialogue d’égal à égal plus direct et plus politique. « Au coeur des préoccupations communes, une montée du radicalisme auprès de nos jeunes qui sont de plus en plus nombreux à suivre l’appel du jihadisme au nord et au sud de la Méditerranée », a-t-elle expliqué. « La meilleure façon de travailler ensemble pour la sécurité de notre région est celle de renforcer la coopération dans tous les domaines: économique, culturel, politique», a dit enfin Federica Mogherini.

Les efforts pour la paix menés jusqu’à présent restent toutefois des tentatives encore peu efficaces. En Libye, il est nécessaire de trouver rapidement des solutions pour ne pas avoir un autre conflit syrien.

Antonio Torrenzano

 

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bernardino_leon_onu_mission_libya_imageLes parties en conflit en Libye ont accepté de dialoguer la semaine prochaine à Genève en vue de tenter de mettre fin aux violences et à la crise politique qui mine leur pays, la nouvelle a été annoncée samedi par les Nations Unies. Après la chute de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, la Libye s’était lentement enfoncée dans le chaos avec la montée en puissance des milices d’ex-rebelles qui gèrent aujourd’hui la vie du pays. La situation s’était aggravée ces derniers mois avec deux gouvernements et deux parlements parallèles, faisant craindre une guerre ouverte, alors que Tripoli et Benghazi (est) sont tombées sous la surveillance de milices. Une guerre totale pourrait se produire selon l’ONU en Libye si aucune mesure importante ne sera prise. Quatre ans après la chute du régime Kadhafi, le pays est en proie aux violences quotidiennes et aux luttes de pouvoir. Mardi 30 décembre, une voiture piégée a explosé à Toubrouk (dans l’est du pays) devant l’hôtel où siège le Parlement alors que les députés y étaient réunis. Une source médicale à l’hôpital a dit avoir reçu 19 personnes souffrant de légères blessures.

Les différentes composantes politiques libyennes ont accepté “de tenir un nouveau round de dialogue politique avec l’objectif de mettre fin à la crise politique et sécuritaire dans le pays”, a ainsi indiqué la mission de l’ONU en Libye (MISNUL). L’accord a été obtenu par le chef de la MISNUL, Bernardino Leon, après de larges consultations avec les différents groupes ces dernières semaines. De précédentes discussions avaient déjà eu lieu au mois de septembre et d’octobre 2014 dans la ville de Ghadames,au sud du pays libyen. À Ghadames, la réunion avait été facilitée par la Mission d’appui des Nations Unies en Libye qui est en train d’intervenir après des mois de violence entre groupes armés rivaux.

En Libye, plus de 400.000 personnes seraient déplacées. Le conflit civil a détruit aéroports, bâtiments publics et d’autres infrastructures vitales pour l’économie de la nation. Sur le plan politique, la situation est très confuse. Deux gouvernements et des parlements rivaux se disputent l’autorité sur le pays. Les uns sont proches de la puissante coalition des milices Libya Dawn et les autres reconnus par la communauté internationale. La perte de la capitale a poussé le gouvernement et le Parlement reconnus par la communauté internationale à s’installer à Tobrouk. D’après le plan de transition de la Libye, la Chambre élue des représentants a déjà remplacé l’ancien parlement intérimaire, le Congrès national général.

La réunion de janvier 2015 à Genève constitue “une dernière chance à embrasser pour ramener paix et stabilité dans le pays”, a déclaré la représentante de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini.

Antonio Torrenzano