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Après avoir vidé la ville de Damas et sa banlieue de toute présence rebelle, l’armée syrienne a lancé l’offensive dans le sud du pays. L’armée du régime de Damas a commencé son offensive dans le sud-ouest de la Syrie la semaine dernière, touchant la région de Deraa. L’objectif de Damas est de reprendre les zones encore contrôlées par les rebelles depuis plusieurs années déjà. Ces territoires tenus par les rebelles syriens faisaient l’objet depuis juillet 2017 d’un cessez-le-feu négocié par Moscou, Washington et Amman. Mais le gouvernement de Damas a décidé d’en finir avec cette situation. Daraa et sa province ont été le berceau de la révolte contre Bachar el-Assad en 2011.

Pour l’instant, les forces de Bachar El-Assad ont reconquis deux localités stratégiques – Basr al-Harir et Mlihat al-Atac – coupant la zone en deux et provoquant la fuite de dizaines de milliers de civils. Selon l’ONU, quarante-cinq mille civils ont déjà atteint la frontière syro-jordanienne, mais le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman Safadi a déjà averti que son pays ne laisserait plus entrer de réfugiés en provenance de la Syrie.

De sa part, Staffan de Mistura, envoyé des Nations Unies en Syrie, a dénoncé une situation que dans la région de Daraa serait sur le point d’atteindre le carnage des batailles de la Ghouta orientale et d’Alep combinées. Les opérations militaires se concentrent à l’est et au nord-est de Deraa, où, en trois jours, les forces loyalistes ont réalisé plusieurs victoires. Cette zone est jugée stratégique puisqu’elle entoure la frontière avec la Jordanie et le Plateau du Golan. L’opposition syrienne dénonce le silence de la communauté internationale par rapport à la centaine de morts civils dans les bombardements russes et syriens.

Jean Laerke du bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a déclaré que les combats ont concerné 750 000 personnes dans cette province de la Syrie et qu’au moins 45 000 Syriens se dirigeraient vers la frontière israélienne. De sa part, Bettina Luescher du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies a averti la communauté diplomatique que le nombre des personnes déplacées pourrait plus que doubler à mesure que la violence s’intensifie.

Antonio Torrenzano