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staffan_demistura_genève_onu_syrie_imageLes prochaines consultations de paix sur la Syrie auront lieu à Genève à partir du 14 mars 2016 près du Palais des Nations de l’ONU. Les rencontres parmi la délégation diplomatique du régime de Damas et l’opposition politique poursuivront pour deux semaines. Ces nouvelles discussions devraient être les premiers depuis l’entrée en vigueur de la trêve parmi le régime de Damas et les rebelles. La diplomatie américaine et la diplomatie russe ont souligné la nécessité de ne pas permettre de retard dans le début du processus de négociations.

Différentes dates ont été avancées pour le début de ces nouvelles discussions. “Je nous vois commencer le 10 mars, quand nous lancerons le processus”, avait confié Staffan de Mistura au journal panarabe Al Hayat. “Certains (participants) arriveront le 9. D’autres, en raison de difficultés avec les réservations d’hôtel, arriveront le 11. D’autres arriveront le 14 mars.” Les discussions entre belligérants n’auront pas lieu en tête à tête, mais sous forme indirecte, avec un médiateur. “Nous organiserons des réunions préparatoires puis nous entrerons dans les détails avec chaque groupe séparément”, avait toujours relevé l’émissaire de l’ONU.

Malgré les efforts de la communauté internationale, le processus du règlement de la crise syrienne reste encore au-delà de nulle part. Nombreuses sont les causes : de profondes divergences entre les acteurs nationaux du conflit; les différents intérêts géopolitiques des puissances régionales au Proche-Orient. En outre, la présence consolidée des forces des djihadistes radicaux (Daech et Front al-Nostra) rend la situation dans le pays encore plus complexe. Depuis les premières négociations qui avaient échoué en 2014, les problèmes restent invariablement les mêmes : le sort de Bachar el-Assad; le nouveau gouvernement; une nouvelle Constitution; des élections parlementaires; la question kurde.

Le chef de la diplomatie américaine John Kerry et ses homologues français, allemand, britannique et italien se réuniront dimanche à Paris pour faire le point sur la Syrie avant la reprise des pourparlers de paix à Genève, a annoncé aujourd’hui le ministre français Jean-Marc Ayrault. Les cinq ministres vont examiner la solidité de la trêve en vigueur depuis le 27 février et si tout avance comme nous le souhaitons (…) et encourager l’opposition à revenir à la table des négociations. Les Européens vont aussi demander aux Américains, promoteurs avec les Moscou de l’accord de trêve, à être associés étroitement au contrôle de l’efficacité du cessez-le-feu en Syrie.

Sur le terrain, la trêve tient de manière générale dans les zones concernées par l’accord de cessation des hostilités. Au contraire, les actions militaires et les bombardements aériens se sont poursuivis contre les groupes de Daech et Front al-Nostra. La Russie a fourni 70 drones afin de surveiller la mise en œuvre de la trêve entrée en vigueur le 27 février 2016. “Un système d’information public sur les conditions de cessation des hostilités est organisé sur l’ensemble du territoire syrien. Les médias syriens diffusent constamment des informations. La diffusion de SMS concernant les conditions du cessez-le-feu, ainsi que des modèles de formulaire de contact, est réalisée sur les portables et les courriers électroniques”, a communiqué Sergueï Kouralenko de la base aérienne de Hmeimim. À présent, le conflit a fait plus de 270.000 victimes et des millions de réfugiés et déplacés au Liban, en Jordanie, en Turquie et en Europe.

Antonio Torrenzano

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syrie_pourparlers_genève_imageStaffan de Mistura a annoncé mercredi la suspension des discussions sur la Syrie jusqu’au 25 février 2016. Les négociations de paix avaient débuté vendredi à Genève sous l’égide de l’ONU ayant pour objectif de mettre fin à cinq ans de conflit.

« Depuis le premier jour, j’ai indiqué que je n’étais pas prêt à tenir des pourparlers juste pour le principe de pourparlers et le Secrétaire général a dit la même chose. L’ONU ne permet pas que de simples questions procédurales deviennent plus importantes que les résultats concernant la situation humanitaire du peuple syrien qui attend de nous que nous aboutissions cette fois-ci à quelque chose de concret », a dit Staffan de Mistura lors d’un point de presse.

« J’ai donc pris la décision de faire une pause temporaire. Ce n’est pas la fin des pourparlers, ce n’est pas un échec des pourparlers », a-t-il ajouté. « J’ai déjà fixé les prochains pourparlers au 25 février » pour donner « une opportunité à ceux qui insistent pour que ces pourparlers aient lieu de régler les questions qui n’ont pas été réglées ».

“Il y a encore du travail à faire”, a déclaré Staffan de Mistura en annonçant une “pause” dans les pourparlers de paix. Il a appelé également à une réunion le plus rapidement possible du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS), qui intègre notamment les États-Unis, la Russie, l’Iran et l’Arabie saoudite. Les discussions sont à présent au point mort.

Antonio Torrenzano

 

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pourparlers_genève_surlasyrie_2016_imageAprès plusieurs jours d’hésitations à cause des différents intérêts diplomatiques régionaux et globaux, les négociations ont officiellement débuté à Genève. Mardi, l’opposition a annulé une rencontre avec l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura parce qu’elle n’avait pas encore pris de décisions en concernant la reprise des discussions au Palais des Nations Unies. Le HCN  hésite  toujours à entrer dans la négociation en raison de la situation sur le terrain, a déclaré à l’AFP un porte-parole du HCN, Monzer Makhous. Le HCN, qui a envoyé à Genève entre 35 et 40 délégués, est une coalition rassemblant des politiques et des représentants de groupes armés opposés au régime de Bachar el-Assad.

Ce matin est arrivé à Genève le coordinateur de l’opposition syrienne, Riad Hijab, afin de débloquer les pourparlers de paix qui sont dans l’impasse. Riad Hijab a été l’ancien Premier ministre du président Bachar el-Assad ayant fait défection en 2012 et qui pourrait aider l’opposition à prendre des décisions. Lundi,quelques heures après la fin d’une première rencontre avec la délégation de l’opposition, l’ONU a indiqué que le régime syrien avait donné son accord de principe à l’envoi de convois humanitaires dans la ville assiégée de Madaya, près de Damas. Pour l’opposition, trois questions sont importantes: c’est-à-dire la levée des sièges, la libération de détenus, et l’arrêt des attaques contre les civils par les bombardiers russes (alliés de Damas) et par le régime.

Au contraire, en ce qui concerne l’épineuse question de l’invitation des Kurdes aux pourparlers de Genève, cette possibilité est pour le moment suspendue. La Russie avait réclamé la participation des combattants kurdes, qui luttent dans le nord de la Syrie contre Daech, mais cette requête a été stoppée par la Turquie qui menaçait de boycotter les négociations. Pas seulement par la Turquie, la délégation de l’opposition, soutenue notamment par Riyad, Ankara et Paris, s’oppose également à la présence kurde à la table de ces négociations. Sur cette question, il y a un fort désaccord entre certains pays. Toutefois, les Kurdes sont les seuls à combattre Daech sur le terrain. Pour combien de temps devront-ils être patients ? Ce point devrait être réglé le 11 février 2016 lors d’une rencontre à Munich en marge d’un sommet sur la sécurité entre les chefs de la diplomatie américaine John Kerry et de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

Antonio Torrenzano

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staffan_de_mistura_genève_imageLes négociations de paix sur la Syrie ont officiellement débuté, a affirmé aujourd’hui l’envoyé spécial de l’ONU Staffan de Mistura à la fin de la première journée de rencontres. Ce matin, l’envoyé des Nations Unies avait rencontré la délégation du gouvernement de Damas. Cet après-midi, Staffan de Mistura s’est retrouvé pour deux heures avec la délégation de l’opposition syrienne.

Après avoir longuement hésité, l’opposition a dépêché une délégation samedi soir en menaçant immédiatement de repartir sans garantie sur ses demandes. Dimanche, la délégation avait reçu Staffan de Mistura près de son hôtel pour une visite de courtoisie. Le diplomate italo-suédois avait au contraire accueilli vendredi 29 janvier au Palais des Nations Unies les représentants du président Bachar el-Assad, mené par l’ambassadeur Bachar al-Jaafar, pour une réunion préparatoire.

La communauté internationale tente d’organiser un dialogue entre la dissidence syrienne et le régime de Damas afin de chercher une solution politique négociée à la guerre dans ce pays. Conflit qui a fait plus de 260.000 morts et des millions de réfugiés et déplacés depuis mars 2011. La réunion de Genève, prévue initialement le 25 janvier, avait déjà été reportée au 29 janvier en raison de blocages sur la composition du cercle des opposants.

Antonio Torrenzano

 

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staffan_demistura_onugenève_imageÀ moins de 48 heures du début  des négociations de Genève sur la Syrie, la participation de l’opposition politique n’a pas été encore confirmée. Des groupes clés de l’opposition réunis au sein du Haut Comité des Négociations (HCN) devront se prononcer aujourd’hui à Riyad sur leur participation aux pourparlers de paix. Une source proche de la réunion de Riyad a indiqué que le HCN veut être le seul représentant de l’opposition à ces négociations diplomatiques.

Le groupe de Riyad est une fédération de groupes d’opposition au régime syrien rassemblés par le gouvernement saoudien. Parmi eux, le groupe Ahrar Al Sham, proche au Front Al-Nosra et protégé par la Turquie. Ahrar Al-Sham a critiqué la conférence de Riyad, car elle n’impliquait pas le Front Al-Nosra, leur ancien allié. La Russie s’oppose à la participation de ce groupe à Genève. Pour le ministre des affaires étrangères russe Mikhail Lavrov, c’est une organisation terroriste alliée à Al-Nosra. De sa part, la Turquie, hostile au régime de Damas de Bachar al-Assad, est fermement opposée à la participation du Parti kurde de l’union démocratique (PYD), la branche politique des YPG, une milice kurde. Milice kurde, alliés des États-Unis, élément clé dans la lutte contre DAECH. La Russie estime que, sans les Kurdes, les négociations ne sauraient “donner de résultats”.

Le problème, pour mettre fin à la guerre en Syrie, est qu’il y a une multitude d’acteurs régionaux qui sont trop forts pour perdre, mais ils sont trop faibles pour gagner. Les pays tels que l’Iran avec le mouvement d’Hezbollah ont le sentiment de lutter pour leur existence. Cette guerre, ils ne peuvent pas la perdre. D’autres, comme l’Arabie saoudite et la Turquie, ont investi trop de crédibilité dans la lutte contre la Syrie pour admettre maintenant qu’ils n’ont aucune chance d’atteindre leur objectif de renverser Bachar al-Assad. La Turquie, qui semblait avoir atteint une haute influence à travers tout le Moyen-Orient dans la période 2009-2011, pourrait aujourd’hui être le grand perdant. Son image de Pays prospère, moderne, bien qu’islamique, séduisait beaucoup de protestataires pendant le printemps arabe. Toutefois, le président Recep Tayyip Erdogan a bientôt montré qu’il soutenait une prise de pouvoir des Arabes sunnites religieux, anti-chiites, anti-kurdes et anti-laïques qui soulèveraient des résistances. La politique menée vers Syrie, c’est-à-dire de tolérer ou aider Isis, al-Nusra ou des groupes de djihadistes extrémistes, a été une calamiteuse erreur de calcul pour la Turquie. Jusqu’à ce moment, le rêve néo-ottoman du président Erdogan de refaire de la Turquie une grande puissance du Moyen-Orient, a abouti à son contraire.

Staffan de Mistura a envoyé mardi les invitations, sans révéler le nombre des personnes invitées, ni leur identité. “Nous l’annoncerons avant la réunion de vendredi”, a dit sa porte-parole. Quoi qu’il en soit, l’optimisme n’est pas de mise pour les négociations de Genève, qui ont été reportées de lundi à vendredi. Les négociations, appelées à durer six mois, doivent porter sur une feuille de route qui prévoit un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les six mois et des élections politiques dans les 18 mois.

Antonio Torrenzano

 

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staffan_de_mistura_onugenève_imageLes invitations aux pourparlers de paix pour la Syrie, qui doivent commencer le 29 janvier à Genève, ont été envoyées ce mardi, a-t-on appris auprès du service de presse de Staffan de Mistura, représentant des Nations Unies pour la Syrie.

“Les invitations ont été envoyées ce mardi”, a déclaré la porte-parole. La même s’est toutefois refusée à préciser le nombre et l’identité des personnes qui seront invitées à représenter le régime de Damas et l’opposition. Toutefois, la présence de l’opposition politique n’a pas été encore confirmée. Interrogé par la chaîne de télévision Al Hadath, Asaad al Zoubi, qui devrait diriger l’équipe des négociateurs de l’opposition syrienne, a communiqué son pessimisme antécédent d’une nouvelle réunion programmée à Riyad toujours concernant la participation. Les opposants réclament, notamment du régime syrien et de ses alliés, un arrêt des bombardements, une levée du blocus des secteurs assiégés et la libération de détenus.

Les négociations à Genève, appuyées par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, devaient initialement débuter lundi, mais le calendrier n’a pu être tenu du fait notamment de fortes divergences sur la composition de la représentation de l’opposition politique syrienne. Staffant de Mistura a dit lundi à la presse que la date d’ouverture de ces discussions, prévue initialement pour le 25 janvier, avait dû être reportée au 29 en raison d’un blocage.

Autre point de discorde : la participation des Kurdes à ces négociations. Sur le terrain, les Kurdes sont presque les seuls à se battre contre le groupe jihadiste de DAECH. Ils sont soutenus par Moscou, mais la Turquie est fermement opposée à leur participation aux négociations de Genève. Déjà hier, la présence de Salih Muslim, coprésident du parti de l’Union démocratique kurde, avait provoqué de vives protestations de la part d’Ankara.

Pour sa part, le magazine américain “Foreign Policy” affirme que si les formations politiques Kurdes prennent part aux négociations, ces dernières pourront être visiblement boycottées par la Turquie. Selon l’hebdomadaire, les États-Unis ont déjà envoyé leurs représentants à Riyad et à Ankara afin de prévenir toute tentative de faire échouer le dialogue de paix.

Antonio Torrenzano

 

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syrie_heide_levine_image_02Les réunions de paix sur la Syrie, qui devaient commencer ce lundi à Genève, débuteront le 29 janvier 2016 et dureront 6 mois, a déclaré lundi l’émissaire des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura. «Les invitations seront envoyées mardi, et les pourparlers commenceront le 29 janvier», a déclaré M. de Mistura au cours d’une conférence de presse. Les discussions de Genève devront porter sur la feuille de route établie en décembre 2015 par le Conseil de sécurité des Nations Unies qui prévoit un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les 6 mois et des élections dans les 18 mois.

Le début des réunions a été retardé à cause des dissensions entre les représentants du régime de Damas et ceux de l’opposition en ce qui concernait la composition des délégations. L’opposition syrienne dialoguera avec le régime de Damas. Elle est un groupe formé le mois dernier à Ryad et compte parmi elles d’importantes factions rebelles armées, mais celle-ci exclut le principal parti kurde et d’autres figures de l’opposition contre Bachar al-Assad. La Russie, pays allié du régime de Bachar al-Assad, a cherché à faire participer certains de ceux qui ont été exclus, mais l’opposition a accusé Moscou de chercher à inclure des figures proches du régime et elle a menacé de boycotter les négociations si d’autres représentants de l’opposition y étaient invités.

Le conflit syrien engage des acteurs aux intérêts divergents. C’est l’une des principales causes des difficultés pour trouver une solution politique. Qui sont-ils ces principaux acteurs ? Le régime de Damas ne veut pas abandonner le pouvoir qu’il détient depuis 15 ans et il refuse de démissionner. Le président Assad contrôle les grandes villes Damas, Homs, une partie d’Alep et du littoral. La Russie et l’Iran sont les plus fidèles partners de Bachar al-Assad. En outre des Iraniens se battent aux côtes des soldats syriens et l’Iran finance également les milices chiites du Hezbollah en Syrie.

L’opposition politique est la “Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution” basée à Instabul. Cette coalition politique a très peu d’influence en Syrie. Des partis d’opposition, tolérés par le régime, siègent également à Damas. Les différentes formations politiques se sont pour la première fois mises d’accord sur une déclaration commune lors d’une réunion à Riyad le 10 décembre 2015. Cette déclaration commune appelle à la création d’un nouvel État inclusif et démocratique sans le président Bachar al-Assad.

Sur le terrain, DAECH domine de vastes zones du Pays dans le nord et dans l’est de la Syrie. Sa propagande a attiré plus de 30.000 soldats étrangers venus à grossir ses rangs. Sur le terrain, il y a aussi d’autres formations de rebelles. Ils sont puissants dans le nord-ouest et le sud de la Syrie. Ils sont plusieurs groupes allant des modérés soutenus par l’Occident jusqu’aux islamistes radicaux. Ils ont coopéré à plusieurs reprises avec le Front al-Nostra, émanation du réseau terroriste Al-Quaida. L’Arabie Saoudite et la Turquie sont les principaux alliés de l’opposition politique. En outre, Riyad veut faire reculer l’influence iranienne et chiite en Syrie.

“Il n’y aura pas de cérémonie d’ouverture”, a encore indiqué l’émissaire de l’ONU. Il a précisé que les participants à ces pourparlers discuteront en priorité de “cessez-le-feu et d’aide humanitaire”.”Chaque jour perdu est un jour perdu pour le cessez-le-feu et l’aide humanitaire”, a-t-il dit. Staffan de Mistura a enfin dit que: “Ces pourparlers ne sont pas un Genève 3″. La guerre civile en Syrie a déjà donné lieu à deux séries de négociations à Genève, appelées Genève 1 et Genève 2, mais qui n’ont donné aucun résultat.

Antonio Torrenzano

*Un particulier remerciement à la photojournaliste et photographe Heidi Levine pour l’image.

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syrie_patrick_chappatte_imageDans un appel conjoint, 120 organisations humanitaires et des agences techniques des Nations Unies ont exhorté la communauté internationale et les gouvernements à mettre fin au conflit en Syrie et aux souffrances subies par des millions de civils.

«La guerre atteint bientôt sa cinquième année de brutalités. Le sang continue de couler. Les souffrances s’aggravent. C’est pourquoi aujourd’hui, nous, les dirigeants d’organisations humanitaires et d’agences humanitaires des Nations Unies, appelons non seulement les gouvernements, mais aussi chacun d’entre vous, citoyens du monde entier, à élever votre voix pour mettre fin à ce carnage. Pour exhorter toutes les parties au conflit à trouver un accord de cessez-le-feu et un chemin vers la paix », déclarent ces organisations dans leur mobilisation.

Elles réclament en outre: un accès sans restriction et durable pour que les organisations humanitaires puissent apporter des secours immédiats à tous ceux qui en ont besoin en Syrie; des pauses humanitaires et des cessez-le-feu sans des conditions et surveillés pour acheminer de la nourriture et d’autres aides urgentes aux civils. D’organiser des campagnes de vaccination et d’autres campagnes sanitaires et permettre aux enfants de retourner à l’école. «Il s’agit de mesures pratiques. Aucune raison pratique ne doit empêcher leur mise en œuvre s’il existe une volonté de les mettre en œuvre », affirme l’interpellation.

Le 18 décembre 2015, les principaux acteurs internationaux du conflit syrien s’étaient réunis à New York afin de trouver une solution politique au conflit syrien. Dans la ville américaine, ils avaient adopté à l’unanimité une résolution qui devait entériner un plan de paix pour la Syrie. En octobre et novembre 2015, une feuille de route avait déjà été rédigée lors de deux conférences à Vienne. Le protocole prévoyait la mise en place dès que possible d’un cessez-le-feu et la formation, dans les six mois à venir, d’un gouvernement de transition. Mais cette voie diplomatique reste encore incertaine et en suspens.

«Plus que jamais, le monde a besoin d’entendre une voix publique et collective exiger qu’un terme soit mis à ces atrocités. Parce que ce conflit et ses conséquences nous touchent tous », ajoutent-elles. Depuis le début des violences en mars 2011, environ 13,5 millions de personnes en Syrie ont besoin d’une aide humanitaire et 4,6 millions de personnes ont fui vers les pays voisins et au-delà. “C’est la plus grande population de réfugiés de notre époque contemporaine”, a souligné le haut-commissaire de l’UNHCR, Antonio Guterres.

Antonio Torrenzano

*Un particulier remerciement à l’artiste Patrick Chappatte pour l’illustration.

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histoire_syrie_proche_orient_imageLes Nations Unies ont annoncé un nouveau cycle des rencontres entre les représentants du gouvernement de Damas et de l’opposition syrienne à Genève à partir du 25 janvier 2016. La tenue de ces discussions en Suisse fait suite à l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une feuille de route pour une solution politique du conflit qui est entré dans sa cinquième année.

Le 19 décembre 2015, le Conseil de sécurité des Nations Unies avait voté une résolution sur un processus de paix et sur une transition politique en Syrie en ouvrant la voie à un premier cessez-le-feu. La résolution du 19 décembre 2015 a été une entente inédite : pour la première fois, les membres du Conseil de sécurité ont adopté à l’unanimité, y compris la Russie, une décision qui établit une solution politique du conflit. Outre aux négociations opposition-régime et le cessez-le-feu, les textes prévoient un gouvernement de transition dans les six mois et des élections dans les 18 mois. Le médiateur de l’ONU Staffan de Mistura espère réunir encore une fois dans la ville genevoise les acteurs principaux de la guerre. Le médiateur des Nations Unies  dit  «compter dans ce processus sur la totale coopération des parties syriennes concernées» en estimant que «les développements sur le terrain ne doivent pas faire dérailler ce processus». Damas est prêt à participer au nouveau cycle de réunions, l’a annoncé à Pékin le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem en visite en Chine.

De nombreuses questions restent toutefois encore ouvertes et sans une réponse. La Syrie n’a jamais connu d’élections libres. En outre, comment tenir un scrutin politique sur le territoire de Daech et d’Al Nosra ? DAECH administre un territoire de plus de 200 000 km² à cheval sur la Syrie et l’Irak sur lequel vit une population estimée à une dizaine de millions d’individus. Il faudra d’abord restaurer le concept d’État et les pouvoirs centraux du Pays syrien, sinon Daech ou d’autres groupes continueront à prospérer. Le concept d’État, dans la région, est une notion très récente. Les pouvoirs tribaux en Syrie pensent au contraire en termes d’État-Territoires et pas d’État-nation. Remplacer un dictateur par un autre provoquera seulement d’autres chaos. En Tunisie, la société était prête à ce changement et tout cela a fonctionné, mais en Syrie la situation est distincte.

Les grandes puissances continuent de s’opposer sur la destinée à réserver dans une transition au président Bachar al-Assad. Les Pays occidentaux et l’opposition syrienne veulent son départ rapide du pouvoir, contrairement à Moscou et Téhéran. Bachar est soutenu par les Russes et les Iraniens qui ne le lâcheront jamais, contrairement à ce que certains annoncent régulièrement. Les Occidentaux ont au contraire une crédibilité fragile pour avoir été toujours trop faible à faire remarquer à la Turquie et à l’Arabie Saoudite, anciens mécènes financiers de l’État islamique, leurs responsabilités. Enfin, au Moyen-Orient il est en train de se dérouler une lutte sanglante et communautaire entre Kurdes, Arabes, sunnites, chiites, alaouites pour une nouvelle composition politique. Le monde musulman est traversé d’un conflit sanglant. Toutes ces convulsions dérivent d’un processus historique commencé depuis longtemps; mais, dans cette occasion dans la région pourrait se jouer un nouvel avenir géopolitique et géostratégique.

Antonio Torrenzano

 

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staffan_de_mistura_imageLa Syrie est composée de 23 millions d’habitants. Ceux qui sont directement concernés dans le conflit armé sont plus d’un million et demi d’individus, les autres 21 millions de personnes n’ont pas le droit de parler, mais ils subissent les violences. La population syrienne est en train de payer le prix fort du jeu des puissants. À ce terrible bouleversement de la géographie humaine, il s’ajoute une économie nationale désormais presque à zéro avec des services de base dans la globalité du pays qui sont en train de s’effondrer en plaçant les communautés locales dans une position d’extrême vulnérabilité. Selon le même dossier de la Commission européenne, plus de 60% des infrastructures hospitalières ont été détruites alors que plus d’un million de personnes nécessitent des soins médicaux.

Même situation sinistrée dans l’éducation et l’enseignement: 5.000 écoles ont été pulvérisées alors que 5,6 millions d’enfants sont affectés par le conflit et que trois millions d’entre eux sont privés d’établissements scolaires. Quand la guerre en Syrie finira-t-elle ? Les batailles se succèdent, les attentats tuent des multitudes de civils chaque semaine, les bombardements restent toujours au menu ainsi que les exécutions. Après presque quatre ans de conflit et de combats, la guerre en Syrie a déclenché «la plus grande crise humanitaire que le monde ait connue depuis la Seconde Guerre mondiale». La spirale de la violence ne connaît pas de répit et différentes régions du pays sont de plus en plus administrées par une mosaïque d’acteurs non étatiques surtout Daech et le Front Al-Nosra. Bref : la Syrie et la région entière sont à présent les plus instables dans le monde. De ce terrible cauchemar nous en avons parlé avec Staffan de Mistura, l’envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie.

Antonio Torrenzano. Selon les statistiques de votre organisation, depuis le début du conflit en Syrie environ 220.000 personnes ont été tuées, plus d’un million d’autres ont été blessés. 7,6 millions de personnes ont été déplacées et quatre millions d’autres ont cherché refuge dans les pays voisins. Vous vous êtes rendu récemment dans la région pour une série de réunions avec les différents interlocuteurs.Quelle est la situation sur le terrain ?

Staffan de Mistura. La région est inquiète. Il y a un sentiment d’urgence. Ce sentiment d’urgence est devenu encore plus clair maintenant, car il est à craindre que si Daech continue de progresser, profitant du conflit en Syrie et profitant de la situation en Iraq, nous pouvons soudainement avoir un vide. Et on ne peut pas accepter cela. Voilà pourquoi nous travaillons maintenant à une transition en douceur, contrôlée, mais claire et efficace : une transformation en un nouveau type d’environnement politique. Les gens en parlent dans la région et en Syrie; ce que nous devons faire est de rendre ceci concret. Et c’est ce que nous proposons désormais au Conseil de sécurité.

A.T. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a jugé mardi 30 juin 2015 honteux que les souffrances du peuple syrien continuent de s’aggraver. Plus de 220.000 Syriens sont morts. Près de la moitié de la population du pays a été contrainte de fuir.

Staffan de Mistura. C’est le plus grand danger pour la Syrie et le peuple syrien. Voilà pourquoi il est important de rappeler constamment la tragédie humanitaire – qui s’aggrave – et parce qu’il y a toujours un risque de lassitude. Mais nous ne pouvons pas laisser cela se produire. La Syrie, c’est non seulement la Syrie, mais c’est aussi la région, ses voisins. Regardez la Turquie, regardez la Jordanie, regardez le Liban, qui accueille un nombre de réfugiés qui correspondrait à l’équivalent de 100 millions de personnes arrivant soudain aux États-Unis. Cela devient l’occasion, peut-être, d’une nouvelle façon de résoudre les problèmes régionaux, et pas seulement en faisant des guerres par procuration.

A.T. Selon Ban Ki-moon, la communauté internationale et le Conseil de sécurité ne doivent pas se permettre de gaspiller davantage du temps pour mettre fin au cycle de la violence. Le coût humain d’un retard supplémentaire devrait être inacceptable pour tous : stratégiquement, politiquement et moralement a dit votre secrétaire général.

Staffan de Mistura. Le premier message est que nous voyons des possibilités de tunnels à travers les discussions régionales et internationales. Et nous devons produire de la lumière dans ces tunnels. Et la façon de le faire est de discuter avec les Syriens en particulier. Les Syriens n’ont jamais été totalement impliqués dans ce qui a été la plupart du temps un débat régional et international. Il y a un moment dans un conflit, même quand il semble qu’il n’y a pas de solution, où vous avez le sentiment, vous sentez, que les pays de la région et au niveau international sont à la recherche d’une formule, d’une formule logique. Vous devez vous préparer à cela. Et les Syriens ont toujours senti que leur avenir doit être discuté avec eux. Jusqu’à présent, cela s’est passé dans les conférences internationales, c’est donc le moment. Et nous avons testé cela avec nos réunions à Genève, où nous avons rencontré plus de 200 entités syriennes différentes. Ils ont beaucoup à dire et il y a beaucoup de points communs entre eux. Ils veulent l’unité de leur pays, ils veulent l’intégrité, le respect et la dignité de leur pays, ils veulent que leur territoire et les frontières soient respectés, ils veulent le respect des minorités, et ils ne veulent pas du terrorisme.

Dans ces conditions catastrophiques, pourquoi la communauté internationale ne trouve-t-elle pas encore des solutions à la paix ?

Staffan de Mistura. Je travaille à l’ONU depuis 42 ans, et je n’ai jamais vu autant de raisons cyniques faisant qu’un conflit comme celui-ci, qui aurait pu être résolu, continue depuis cinq ans, avec entre 220.000 et 240.000 morts, un million de blessés et quatre millions de réfugiés. Mais, en même temps, je me rends également compte que s’il y a une institution qui ne peut pas abandonner les Syriens, c’est l’ONU.

Antonio Torrenzano