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sommet_G20_turquie_imageLe sommet du G20 qui a rassemblé les dirigeants des économies plus riches du monde s’est achevé à Antalya. Les dirigeants des pays les plus riches de la planète ont affirmé au G20 en Turquie leur détermination à frapper de manière dure la menace jihadiste après les attentats dans la capitale française. «Nous avons constaté l’identité de vue partagée par les dirigeants G20 concernant la lutte contre les organisations terroristes sans faire de distinction».

Le texte final sur le terrorisme appelle les membres du G20 à renforcer leur coopération pour limiter la liberté de circulation des terroristes, à s’opposer contre la propagande sur Internet et à accroître la traque financière des ressources monétaires. Les États s’engagent en outre à redoubler leurs efforts dans le partage des renseignements en ce qui concerne tous les sujets qui financent le terrorisme. «Le terrorisme met en danger la paix et la sécurité internationales, et rompe les efforts pour renforcer l’économie globale», souligne enfin le document.

«Les horribles attentats de Paris commis vendredi soir si peu de temps après la destruction d’un avion de ligne russe et qui ont suivi ceux d’Ankara, de Tunisie et du Liban, montrent la menace à laquelle nous sommes confrontés», a déclaré le premier ministre britannique, David Cameron, lors d’une conférence de presse. «Nous nous sommes entendus pour prendre des mesures importantes afin de priver les terroristes des financements dont ils dépendent, de contrecarrer l’idéologie extrémiste et la propagande terroriste, et de nous protéger plus efficacement de la menace des combattants étrangers en partageant les renseignements et en les empêchant de voyager», a-t-il poursuivi. Le président américain a promis de «redoubler d’efforts […] pour assurer une transition pacifique en Syrie et pour éliminer Daech». Le président russe Vladimir Poutine, dont l’aviation militaire intervient en Syrie en soutien au régime de Damas, a promis d’oeuvrer dans le même sens.

Dans la déclaration finale du sommet, les États condamnent les odieux attentats et se disent donc décidés à s’attaquer au volet économique du terrorisme. Préoccupés par «l’afflux croissant de djihadistes», ils promettent en outre de renforcer les contrôles aux frontières et dans le transport aérien. «Nous sommes convenus que le défi n’est pas seulement militaire, mais qu’il faut de multiples mesures», a souligné la chancelière allemande Angela Merkel, en évoquant la coopération entre services de renseignement et la surveillance du web. Le porte-parole de la diplomatie chinoise, Hong Lei, a pour sa part affirmé que sa patrie est «profondément choquée». Pour Pékin, «le terrorisme est l’ennemi de l’humanité entière» et donc «la Chine soutient fermement la France dans ses efforts pour ramener la paix et la stabilité […] et pour combattre le terrorisme».

Dans le communiqué final publié à l’issue du sommet à Antalya, les chefs d’État et de gouvernement ont également appelé l’ensemble des pays de la planète à contribuer à la gestion de la crise des migrants. «Nous appelons tous les États à contribuer à répondre à cette crise et à partager le fardeau qui y est lié, notamment par le transfert des réfugiés, les droits d’entrée humanitaire, l’aide humanitaire», indique la déclaration du G20. «L’importance de la crise contemporaine des réfugiés constitue une inquiétude mondiale […]. Il faut une réponse coordonnée et complète pour répondre à cette crise et à ses conséquences à long terme», poursuit le texte. La réunion de 20 chefs d’État et de gouvernement réuni depuis dimanche 15 novembre dans la station balnéaire d’Antalya s’est achevée lundi en milieu de journée.

Antonio Torrenzano

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syrie_sommet_de_vienne_imageLes principaux acteurs diplomatiques internationaux du dossier syrien, dont les États-Unis, la Russie et les deux puissances régionales Iran et Arabie Saoudite se sont réunis aujourd’hui à Vienne afin de trouver la possibilité d’un règlement politique du conflit qui fait rage depuis plus de quatre ans. Contrairement à Genève 2, les Syriens du régime et de l’opposition ont été absents des discussions de Vienne.

Le carnet des deux jours de rencontre a été très chargé. John Kerry avait rencontré jeudi son homologue iranien Mohammad Javad Zarif pour un premier entretien, après le russe Sergueï Lavrov. Ensuite, les chefs des diplomaties américaine, russe, turque et saoudienne, se sont vus jeudi soir. Sergueï Lavrov, John Kerry, leurs homologues saoudiens Adel al-Jubeir et turc Feridun Sinirlioglu ont discuté à quatre, à la veille de la rencontre plénière. Pour le secrétaire d’État américain, la réunion de Vienne devait être «l’occasion la plus prometteuse de trouver une ouverture politique». Un premier round de discussions, c’était déjà déroulé la semaine dernière à Vienne entre les ministres des Affaires étrangères américain, russe, saoudien et turc.

La rencontre d’aujourd’hui s’est déroulée dans un grand hôtel de la capitale autrichienne. La réunion a été élargie ce matin à une vingtaine de diplomaties occidentales et du Moyen-Orient, avec notamment la présence de représentants chinois, libanais et égyptiens, des ministres des Affaires étrangères français Laurent Fabius, britannique Philip Hammond, allemand Frank-Walter Steinmeier, ainsi que l’Italienne Federica Mogherini, qui dirige la diplomatie européenne. L’Iran, allié du régime de Damas, a participé aux discussions pour la première fois. L’Iran, qui avait été tenu à l’écart de toutes les réunions menées ces dernières années, notamment les conférences de Genève 1 et 2 en juin 2012 et janvier-février 2014, a participé pour la première fois à la réunion. La participation iranienne signe le retour de Téhéran dans la communauté internationale.«Nous avons enfin réussi à rassembler autour de la même table tout le monde sans exception», s’était félicité Sergueï Lavrov.

Barack Obama ne cesse de le répéter : seule une solution politique permettra la fin du conflit syrien. Pour Téhéran et Moscou, l’insistance des Occidentaux à voir partir Bachar el-Assad est une aberration. Les deux alliés de Damas, au contraire, affirment qu’il revient au peuple syrien de déterminer l’avenir de leur président. «Si l’on table sur un changement de régime et si l’on se focalise sur une personne en particulier, comme cela a été le cas en Irak et en Libye, on sait comment cela se termine… une grave crise dans ces deux pays», a déclaré Sergueï Lavrov.

Pour le Qatar, la Turquie et l’Arabie saoudite (qui constituent l’axe sunnite), le départ d’Assad est une condition non négociable. Ces trois pays sont les principaux pourvoyeurs d’armes des insurgés, dont ils ont souvent accompagné la radicalisation politique. En outre, la chute du chef du régime de Damas réjouirait le royaume saoudien dans la mesure où il affaiblirait l’Iran, son ennemi juré, qui utilise le régime Assad comme une passerelle vers le Hezbollah libanais. Les trois pays du Moyen-Orient, qui ont conscience que l’intervention militaire de Moscou peut changer la situation sur le terrain, ils sont en train de s’interroger sur le possible «plan de paix russe». Parce que si les Russes gagnent, les Iraniens gagnent et, tout cela, il serait inacceptable pour l’axe sunnite.

Le «plan de paix russe» aurait déjà exposé par Sergueï Lavrov pendant la première réunion de Vienne, le 23 octobre 2015. Une possible proposition en neuf points en comprenant notamment un cessez-le-feu entre les forces gouvernementales et l’Armée syrienne libre et une promesse de Moscou que Bachar el-Assad ne se représenterait pas à la prochaine élection présidentielle. L’engagement ne vaudrait toutefois pas pour les autres membres de la famille Assad. Aucun accord décisif sur l’avenir de la Syrie et du régime de Bachar al-Assad n’a été pris aujourd’hui. Tous les différents protagonistes ont des positions encore très divergentes en ce qui concerne l’avenir du Pays. Le cauchemar syrien reste encore un terrible cauchemar.

Antonio Torrenzano