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staffan_demistura_genève_mars2016_imageAprès cinq années de conflit en Syrie, des « pourparlers de proximité » ont repris à Genève entre les représentants du gouvernement et de l’opposition politique. S’exprimant devant les journalistes lors d’une conférence de presse dans la ville suisse, le jour du cinquième anniversaire du conflit syrien, l’envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, avait déclaré que la reprise des pourparlers de paix inter-syriens était « un moment de vérité » et que la seule autre alternative possible aurait été un retour « à une guerre encore pire que celle que nous avions jusqu’à présent ». Plus de 270.000 personnes ont péri depuis le début de la guerre en Syrie, le 15 mars 2011.

Des représentants d’une partie des insurgés et du régime syrien mènent depuis une semaine un premier round de négociations indirectes à Genève avec l’émissaire des Nations Unies pour la Syrie. Les pourparlers se déroulent dans des salles séparées avec représentants du régime et de l’opposition. Cette première semaine a été l’occasion pour les deux camps de marquer leur territoire. Le régime a ouvert les hostilités. Avant même l’arrivée de ses représentants en Suisse, Damas a posé ses conditions : pas question d’envisager l’avenir de la Syrie sans Bachar el-Assad. Réponse presque immédiate de l’opposition : Bachar el-Assad quittera le pouvoir. Durant une semaine, l’émissaire de l’ONU a joué les équilibristes. Chaque délégation a été reçue trois fois, jamais en même temps puisque les deux parties refusent les discussions directes à présent. Ces nouveaux pourparlers sont en train de se concentrer sur les questions de gouvernance, y compris l’adoption d’une nouvelle Constitution en Syrie et la tenue d’élections. Le problème pour l’opposition reste toujours le même : l’avenir de la Syrie sans le président Assad.

L’orchestrateur de ces discussions a toujours déclaré que «la mère de toutes les questions» était de trouver un accord sur une transition politique conformément au processus de paix adopté par l’ONU. Les Syriens qui ont cherché refuge dans les pays voisins observent avec attention de l’évolution de ces négociations diplomatiques pour une solution politique et un possible retour dans leur pays.

Antonio Torrenzano

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staffan_demistura_genève_onu_syrie_imageLes prochaines consultations de paix sur la Syrie auront lieu à Genève à partir du 14 mars 2016 près du Palais des Nations de l’ONU. Les rencontres parmi la délégation diplomatique du régime de Damas et l’opposition politique poursuivront pour deux semaines. Ces nouvelles discussions devraient être les premiers depuis l’entrée en vigueur de la trêve parmi le régime de Damas et les rebelles. La diplomatie américaine et la diplomatie russe ont souligné la nécessité de ne pas permettre de retard dans le début du processus de négociations.

Différentes dates ont été avancées pour le début de ces nouvelles discussions. “Je nous vois commencer le 10 mars, quand nous lancerons le processus”, avait confié Staffan de Mistura au journal panarabe Al Hayat. “Certains (participants) arriveront le 9. D’autres, en raison de difficultés avec les réservations d’hôtel, arriveront le 11. D’autres arriveront le 14 mars.” Les discussions entre belligérants n’auront pas lieu en tête à tête, mais sous forme indirecte, avec un médiateur. “Nous organiserons des réunions préparatoires puis nous entrerons dans les détails avec chaque groupe séparément”, avait toujours relevé l’émissaire de l’ONU.

Malgré les efforts de la communauté internationale, le processus du règlement de la crise syrienne reste encore au-delà de nulle part. Nombreuses sont les causes : de profondes divergences entre les acteurs nationaux du conflit; les différents intérêts géopolitiques des puissances régionales au Proche-Orient. En outre, la présence consolidée des forces des djihadistes radicaux (Daech et Front al-Nostra) rend la situation dans le pays encore plus complexe. Depuis les premières négociations qui avaient échoué en 2014, les problèmes restent invariablement les mêmes : le sort de Bachar el-Assad; le nouveau gouvernement; une nouvelle Constitution; des élections parlementaires; la question kurde.

Le chef de la diplomatie américaine John Kerry et ses homologues français, allemand, britannique et italien se réuniront dimanche à Paris pour faire le point sur la Syrie avant la reprise des pourparlers de paix à Genève, a annoncé aujourd’hui le ministre français Jean-Marc Ayrault. Les cinq ministres vont examiner la solidité de la trêve en vigueur depuis le 27 février et si tout avance comme nous le souhaitons (…) et encourager l’opposition à revenir à la table des négociations. Les Européens vont aussi demander aux Américains, promoteurs avec les Moscou de l’accord de trêve, à être associés étroitement au contrôle de l’efficacité du cessez-le-feu en Syrie.

Sur le terrain, la trêve tient de manière générale dans les zones concernées par l’accord de cessation des hostilités. Au contraire, les actions militaires et les bombardements aériens se sont poursuivis contre les groupes de Daech et Front al-Nostra. La Russie a fourni 70 drones afin de surveiller la mise en œuvre de la trêve entrée en vigueur le 27 février 2016. “Un système d’information public sur les conditions de cessation des hostilités est organisé sur l’ensemble du territoire syrien. Les médias syriens diffusent constamment des informations. La diffusion de SMS concernant les conditions du cessez-le-feu, ainsi que des modèles de formulaire de contact, est réalisée sur les portables et les courriers électroniques”, a communiqué Sergueï Kouralenko de la base aérienne de Hmeimim. À présent, le conflit a fait plus de 270.000 victimes et des millions de réfugiés et déplacés au Liban, en Jordanie, en Turquie et en Europe.

Antonio Torrenzano

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unrwa_yarmouk_imagePlus de 220.000 morts selon les Nations unies et la moitié de la population qui a fui à l’étranger. Ce qui avait démarré en 2011 comme une vague de protestation locale à l’encontre du régime de la famille Al-Assad s’est transformé dans une guerre sanglante qui n’épargne personne. Les conséquences humaines et matérielles commencent à peser très lourd. Le Conseil de sécurité espère que ce cessez-le-feu permettra, peut-être pas de régler le conflit, mais au moins de réduire le niveau de violence pour permettre aux négociations de reprendre.

Depuis Genève, le médiateur de l’ONU, Staffan de Mistura a parlé d’un tournant : “Non seulement ce cessez-le-feu peut créer les conditions d’une reprise des négociations, mais il peut surtout envoyer un signal d’espoir que les Syriens attendent depuis trop longtemps : qu’après plus de 5 ans de conflit, il pourrait y avoir une fin à leurs souffrances.”

Plus de 12 millions de personnes qui ont dû quitter leur foyer. 4 millions se sont réfugiés dans des pays voisins et 7,6 millions sont déplacés au sein de leur propre pays. Au moins la moitié d’entre eux sont des enfants. Ils ont fui à cause des bombardements, des persécutions, des violences sexuelles, des kidnappings et des exécutions arbitraires. Et ces chiffres continuent d’augmenter. La guerre jusqu’à présent a été dure. Les ressources financières du pays commencent sérieusement à se tarir, rendant ainsi les Syriens de plus en plus vulnérables et contraints à prendre de plus en plus de risques.

Toute la communauté internationale estime désormais que le conflit syrien est la plus importante crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale. Les besoins des civils sont en constante augmentation et une génération complète d’enfants grandit dans un contexte de violences inouïes. Il est difficile d’évaluer comment le conflit va évoluer, encore moins de savoir quand et comment il se terminera.

Avec nombreux groupes belligérants, le terrain d’intervention est complexe et les négociations politiques internationales semblent être difficiles, embourbées par des intérêts géopolitiques contradictoires dans une région qui a toujours été hautement inflammable. Le droit international humanitaire et les droits humains, bafoués systématiquement. Mais aujourd’hui, la communauté internationale a une occasion favorable. Si la communauté diplomatique parvient à faire que ce cessez-le-feu tienne, elle aura fait un grand pas vers la solution politique dont nous parlons depuis longtemps.

Antonio Torrenzano

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Plus de 220.000 morts selon les Nations Unies et la moitié de la population qui a fui à l’étranger. Ce qui avait démarré en 2011 comme une vague de protestation locale à l’encontre du régime de la famille Al-Assad, s’est transformé dans une guerre sanglante qui n’épargne personne. Les conséquences humaines et matérielles commencent à peser très lourd.

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enfants_ruines_de_douma_peripherie_capitale_syrienne_imageDepuis cinq ans de guerre, la Syrie est en train de connaitre une trêve. Le cessez-le-feu est entré en vigueur le 27 février 2016, à l’heure de Damas. La déclaration diplomatique, signée parmi Moscou et Washington le 22 février, précise que les conditions sont applicables à toutes les parties en conflit, excepté les groupes terroristes de Daech, le Front al-Nosra et d’autres organisations extrémistes reconnues comme telles par le Conseil de sécurité de Nations Unies. Les deux groupes jihadistes ont, quant à eux, dénoncé cette cessation des hostilités et appelé tous les rebelles à intensifier leurs attaques contre les forces de Damas.

Du point de vue juridique, le plan russo-américain, qui n’a pas été signé par toutes les parties prenantes, est moins contraignant qu’un accord conventionnel. Toutefois, pour la première fois, les diplomaties des deux grandes puissances ont réussi à négocier une interruption de la guerre civile qui frappait le Pays syrien depuis longtemps. Ce premier compromis pourrait constituer une étape préliminaire à un cessez-le-feu officiel. Les défis malgré cela restent nombreux tant à l’intérieur du Pays qu’à l’extérieur. Les risques intérieurs pourraient être ceux de ne pas trouver des solutions clairvoyants pour l’avenir du Pays; ceux à l’extérieur relativement à la nouvelle configuration géopolitique de la région. Pour toute la communauté internationale, la priorité reste celle de poursuivre l’élimination des terroristes sur tout le territoire syrien; faire rester la Syrie un État laïc, multiethnique et multiconfessionnel; reconstruire économiquement le Pays ravagé depuis cinq ans de conflit.

Sur le terrain, la trêve représente pour l’instant un véritable espoir pour la population. La population syrienne est désireuse de revenir à la vie normale qu’elle avait avant la guerre. Un petit nombre des réfugiés sont en train de retourner chez eux. Le processus déjà commencé il y a un mois, il est en train de se poursuivre depuis l’annonce du cessez-le-feu. Le déroulement reste malheureusement encore trop fragile. Au regard des Nations Unies, l’organisation internationale entend reprendre les négociations parmi le régime de Bachar al-Assad et l’opposition politique. L’envoyé de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura a annoncé son intention d’organiser trois semaines de discussions de paix à partir du 7 mars. Elles auront lieu pour peu que le cessez-le-feu tienne et que l’Aide humanitaire puisse être distribuée, a-t-il précisé.

Antonio Torrenzano

 

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sommet_munich_syrie_imageUn accord pour la «cessation des hostilités» en Syrie a été trouvé à Munich, en Allemagne. Russes et Américains sont tombés d’accord, dans la nuit, à Munich, pour un cessez-le-feu d’ici une semaine. Les États-Unis et la Russie vont piloter les « modalités » de mise en œuvre de ce cessez-le-feu, a précisé le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

L’arrêt des hostilités concernera toutes les parties au conflit à l’exception des «groupes terroristes Daech et Al-Nosra », ont précisé les deux ministres. L’accord de Munich toutefois ne comporte aucun volet politique. Dans ces conditions, comment pourra-t-on mobiliser les groupes rebelles liés d’Al-Nosra ?

Les deux pays et leurs principaux alliés ont également décidé un accès accru et “immédiat” de l’aide humanitaire aux civils en détresse. Sur le terrain, le désastre humanitaire a atteint des proportions désormais effroyables. Un groupe de travail piloté par l’ONU va se réunir dès ce vendredi à Genève pour mettre en œuvre ce volet humanitaire et fera des “comptes rendus hebdomadaires”.

«Nous avons convenu d’une cessation des hostilités dans tout le pays dans un délai d’une semaine», a déclaré le diplomate américain John Kerry à l’issue de la réunion du Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG). Au contraire, le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov est de l’avis que c’est au gouvernement et à l’opposition syrienne «de prendre les mesures nécessaires». «Nous devrons probablement user de notre influence sur les parties», a-t-il dit. Les États-Unis et la Russie vont piloter les «modalités» de mise en oeuvre de cette cessation des hostilités, a précisé Sergueï Lavrov en soulignant que c’était le “premier pas” vers un cessez-le-feu plus permanent.

Les négociations de paix de Genève, suspendues au début du mois de février, devraient par ailleurs “reprendre dès que possible”, a dit John Kerry. « Sans une transition politique, nous n’atteindrons pas la paix. Nous sommes tous d’accord pour dire que les pourparlers de Genève doivent recommencer », a-t-il affirmé. Ces négociations devront en outre avoir lieu “sans ultimatums et préconditions”, a souligné Sergueï Lavrov.

Si ce cessez-le-feu était respecté, ce serait une première solution réaliste depuis le début de la guerre civile dans le pays en 2011. Mais, il ne faut pas oublier que le 11,5% de la population est déjà mort ou a été blessé à cause de ce conflit.

Antonio Torrenzano

 

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ban_ki-moon_londres_imagePendant la conférence internationale humanitaire sur la Syrie à Londres, le secrétaire général des Nations Unies a appelé une nouvelle fois la communauté internationale à protéger les civils. « La crise en Syrie va bientôt entrer dans sa sixième année. La communauté internationale porte une lourde responsabilité pour n’avoir pas réussi à y mettre fin », a déclaré le secrétaire dans son discours.

« Cette situation n’est pas tenable. Nous ne pouvons pas continuer comme cela. Il n’y a pas de solution militaire. Seul un dialogue politique inclusif permettra de sauver le peuple syrien et de mettre fin à ses intolérables souffrances », a-t-il ajouté.

En ce qui concerne les négociations de Genève qui ont été suspendues hier et elles devraient peut-être reprendre le 25 février 2016, Ban Ki-moon a souligné : «Je suis entièrement d’accord avec mon Envoyé spécial lorsqu’il dit que nous ne devons pas discuter pour le plaisir de discuter. Les jours qui viennent doivent être mis à profit pour retourner à la table de négociation, pas pour s’assurer de nouveaux gains sur le champ de bataille », a-t-il affirmé, appelant en outre le Conseil de sécurité des Nations Unies et le Groupe de soutien international à la Syrie (GSIS) d’insister pour que les parties s’engagent sérieusement dans les prochaines négociations.

La guerre en Syrie a fait jusqu’ici plus de 250.000 morts, forcé 6,5 millions d’individus à se déplacer à l’intérieur du pays, et placé 13,5 millions d’habitants dans une situation où ils ont un besoin urgent et quotidien d’aide humanitaire. Aujourd’hui, plus de 4 millions de Syriens sont réfugiés à l’étranger. Quoi faire ? Comment agir ? Pour Gordon Brown, envoyé spécial de l’ONU pour l’éducation mondiale, la communauté internationale devrait de toute urgence produire un nouveau plan Marshall pour mettre fin à la pire crise depuis la Seconde Guerre mondiale. Pour Ban Ki-moon : « Les réfugiés syriens, comme les autres, doivent avoir une chance de travailler et de subvenir aux besoins de leurs familles. Aujourd’hui, engageons-nous à faire en sorte que tous les enfants syriens aillent à l’école d’ici quelques mois, pas dans des années. Offrir de l’espoir est le meilleur moyen de ralentir l’exode des Syriens instruits et d’empêcher la radicalisation d’une génération perdue ».

Antonio Torrenzano

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syrie_pourparlers_genève_imageStaffan de Mistura a annoncé mercredi la suspension des discussions sur la Syrie jusqu’au 25 février 2016. Les négociations de paix avaient débuté vendredi à Genève sous l’égide de l’ONU ayant pour objectif de mettre fin à cinq ans de conflit.

« Depuis le premier jour, j’ai indiqué que je n’étais pas prêt à tenir des pourparlers juste pour le principe de pourparlers et le Secrétaire général a dit la même chose. L’ONU ne permet pas que de simples questions procédurales deviennent plus importantes que les résultats concernant la situation humanitaire du peuple syrien qui attend de nous que nous aboutissions cette fois-ci à quelque chose de concret », a dit Staffan de Mistura lors d’un point de presse.

« J’ai donc pris la décision de faire une pause temporaire. Ce n’est pas la fin des pourparlers, ce n’est pas un échec des pourparlers », a-t-il ajouté. « J’ai déjà fixé les prochains pourparlers au 25 février » pour donner « une opportunité à ceux qui insistent pour que ces pourparlers aient lieu de régler les questions qui n’ont pas été réglées ».

“Il y a encore du travail à faire”, a déclaré Staffan de Mistura en annonçant une “pause” dans les pourparlers de paix. Il a appelé également à une réunion le plus rapidement possible du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS), qui intègre notamment les États-Unis, la Russie, l’Iran et l’Arabie saoudite. Les discussions sont à présent au point mort.

Antonio Torrenzano

 

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pourparlers_genève_surlasyrie_2016_imageAprès plusieurs jours d’hésitations à cause des différents intérêts diplomatiques régionaux et globaux, les négociations ont officiellement débuté à Genève. Mardi, l’opposition a annulé une rencontre avec l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura parce qu’elle n’avait pas encore pris de décisions en concernant la reprise des discussions au Palais des Nations Unies. Le HCN  hésite  toujours à entrer dans la négociation en raison de la situation sur le terrain, a déclaré à l’AFP un porte-parole du HCN, Monzer Makhous. Le HCN, qui a envoyé à Genève entre 35 et 40 délégués, est une coalition rassemblant des politiques et des représentants de groupes armés opposés au régime de Bachar el-Assad.

Ce matin est arrivé à Genève le coordinateur de l’opposition syrienne, Riad Hijab, afin de débloquer les pourparlers de paix qui sont dans l’impasse. Riad Hijab a été l’ancien Premier ministre du président Bachar el-Assad ayant fait défection en 2012 et qui pourrait aider l’opposition à prendre des décisions. Lundi,quelques heures après la fin d’une première rencontre avec la délégation de l’opposition, l’ONU a indiqué que le régime syrien avait donné son accord de principe à l’envoi de convois humanitaires dans la ville assiégée de Madaya, près de Damas. Pour l’opposition, trois questions sont importantes: c’est-à-dire la levée des sièges, la libération de détenus, et l’arrêt des attaques contre les civils par les bombardiers russes (alliés de Damas) et par le régime.

Au contraire, en ce qui concerne l’épineuse question de l’invitation des Kurdes aux pourparlers de Genève, cette possibilité est pour le moment suspendue. La Russie avait réclamé la participation des combattants kurdes, qui luttent dans le nord de la Syrie contre Daech, mais cette requête a été stoppée par la Turquie qui menaçait de boycotter les négociations. Pas seulement par la Turquie, la délégation de l’opposition, soutenue notamment par Riyad, Ankara et Paris, s’oppose également à la présence kurde à la table de ces négociations. Sur cette question, il y a un fort désaccord entre certains pays. Toutefois, les Kurdes sont les seuls à combattre Daech sur le terrain. Pour combien de temps devront-ils être patients ? Ce point devrait être réglé le 11 février 2016 lors d’une rencontre à Munich en marge d’un sommet sur la sécurité entre les chefs de la diplomatie américaine John Kerry et de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

Antonio Torrenzano

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staffan_de_mistura_onugenève_imageLes invitations aux pourparlers de paix pour la Syrie, qui doivent commencer le 29 janvier à Genève, ont été envoyées ce mardi, a-t-on appris auprès du service de presse de Staffan de Mistura, représentant des Nations Unies pour la Syrie.

“Les invitations ont été envoyées ce mardi”, a déclaré la porte-parole. La même s’est toutefois refusée à préciser le nombre et l’identité des personnes qui seront invitées à représenter le régime de Damas et l’opposition. Toutefois, la présence de l’opposition politique n’a pas été encore confirmée. Interrogé par la chaîne de télévision Al Hadath, Asaad al Zoubi, qui devrait diriger l’équipe des négociateurs de l’opposition syrienne, a communiqué son pessimisme antécédent d’une nouvelle réunion programmée à Riyad toujours concernant la participation. Les opposants réclament, notamment du régime syrien et de ses alliés, un arrêt des bombardements, une levée du blocus des secteurs assiégés et la libération de détenus.

Les négociations à Genève, appuyées par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, devaient initialement débuter lundi, mais le calendrier n’a pu être tenu du fait notamment de fortes divergences sur la composition de la représentation de l’opposition politique syrienne. Staffant de Mistura a dit lundi à la presse que la date d’ouverture de ces discussions, prévue initialement pour le 25 janvier, avait dû être reportée au 29 en raison d’un blocage.

Autre point de discorde : la participation des Kurdes à ces négociations. Sur le terrain, les Kurdes sont presque les seuls à se battre contre le groupe jihadiste de DAECH. Ils sont soutenus par Moscou, mais la Turquie est fermement opposée à leur participation aux négociations de Genève. Déjà hier, la présence de Salih Muslim, coprésident du parti de l’Union démocratique kurde, avait provoqué de vives protestations de la part d’Ankara.

Pour sa part, le magazine américain “Foreign Policy” affirme que si les formations politiques Kurdes prennent part aux négociations, ces dernières pourront être visiblement boycottées par la Turquie. Selon l’hebdomadaire, les États-Unis ont déjà envoyé leurs représentants à Riyad et à Ankara afin de prévenir toute tentative de faire échouer le dialogue de paix.

Antonio Torrenzano