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syrie_heide_levine_image_02Les réunions de paix sur la Syrie, qui devaient commencer ce lundi à Genève, débuteront le 29 janvier 2016 et dureront 6 mois, a déclaré lundi l’émissaire des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura. «Les invitations seront envoyées mardi, et les pourparlers commenceront le 29 janvier», a déclaré M. de Mistura au cours d’une conférence de presse. Les discussions de Genève devront porter sur la feuille de route établie en décembre 2015 par le Conseil de sécurité des Nations Unies qui prévoit un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les 6 mois et des élections dans les 18 mois.

Le début des réunions a été retardé à cause des dissensions entre les représentants du régime de Damas et ceux de l’opposition en ce qui concernait la composition des délégations. L’opposition syrienne dialoguera avec le régime de Damas. Elle est un groupe formé le mois dernier à Ryad et compte parmi elles d’importantes factions rebelles armées, mais celle-ci exclut le principal parti kurde et d’autres figures de l’opposition contre Bachar al-Assad. La Russie, pays allié du régime de Bachar al-Assad, a cherché à faire participer certains de ceux qui ont été exclus, mais l’opposition a accusé Moscou de chercher à inclure des figures proches du régime et elle a menacé de boycotter les négociations si d’autres représentants de l’opposition y étaient invités.

Le conflit syrien engage des acteurs aux intérêts divergents. C’est l’une des principales causes des difficultés pour trouver une solution politique. Qui sont-ils ces principaux acteurs ? Le régime de Damas ne veut pas abandonner le pouvoir qu’il détient depuis 15 ans et il refuse de démissionner. Le président Assad contrôle les grandes villes Damas, Homs, une partie d’Alep et du littoral. La Russie et l’Iran sont les plus fidèles partners de Bachar al-Assad. En outre des Iraniens se battent aux côtes des soldats syriens et l’Iran finance également les milices chiites du Hezbollah en Syrie.

L’opposition politique est la “Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution” basée à Instabul. Cette coalition politique a très peu d’influence en Syrie. Des partis d’opposition, tolérés par le régime, siègent également à Damas. Les différentes formations politiques se sont pour la première fois mises d’accord sur une déclaration commune lors d’une réunion à Riyad le 10 décembre 2015. Cette déclaration commune appelle à la création d’un nouvel État inclusif et démocratique sans le président Bachar al-Assad.

Sur le terrain, DAECH domine de vastes zones du Pays dans le nord et dans l’est de la Syrie. Sa propagande a attiré plus de 30.000 soldats étrangers venus à grossir ses rangs. Sur le terrain, il y a aussi d’autres formations de rebelles. Ils sont puissants dans le nord-ouest et le sud de la Syrie. Ils sont plusieurs groupes allant des modérés soutenus par l’Occident jusqu’aux islamistes radicaux. Ils ont coopéré à plusieurs reprises avec le Front al-Nostra, émanation du réseau terroriste Al-Quaida. L’Arabie Saoudite et la Turquie sont les principaux alliés de l’opposition politique. En outre, Riyad veut faire reculer l’influence iranienne et chiite en Syrie.

“Il n’y aura pas de cérémonie d’ouverture”, a encore indiqué l’émissaire de l’ONU. Il a précisé que les participants à ces pourparlers discuteront en priorité de “cessez-le-feu et d’aide humanitaire”.”Chaque jour perdu est un jour perdu pour le cessez-le-feu et l’aide humanitaire”, a-t-il dit. Staffan de Mistura a enfin dit que: “Ces pourparlers ne sont pas un Genève 3″. La guerre civile en Syrie a déjà donné lieu à deux séries de négociations à Genève, appelées Genève 1 et Genève 2, mais qui n’ont donné aucun résultat.

Antonio Torrenzano

*Un particulier remerciement à la photojournaliste et photographe Heidi Levine pour l’image.

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syrie_patrick_chappatte_imageDans un appel conjoint, 120 organisations humanitaires et des agences techniques des Nations Unies ont exhorté la communauté internationale et les gouvernements à mettre fin au conflit en Syrie et aux souffrances subies par des millions de civils.

«La guerre atteint bientôt sa cinquième année de brutalités. Le sang continue de couler. Les souffrances s’aggravent. C’est pourquoi aujourd’hui, nous, les dirigeants d’organisations humanitaires et d’agences humanitaires des Nations Unies, appelons non seulement les gouvernements, mais aussi chacun d’entre vous, citoyens du monde entier, à élever votre voix pour mettre fin à ce carnage. Pour exhorter toutes les parties au conflit à trouver un accord de cessez-le-feu et un chemin vers la paix », déclarent ces organisations dans leur mobilisation.

Elles réclament en outre: un accès sans restriction et durable pour que les organisations humanitaires puissent apporter des secours immédiats à tous ceux qui en ont besoin en Syrie; des pauses humanitaires et des cessez-le-feu sans des conditions et surveillés pour acheminer de la nourriture et d’autres aides urgentes aux civils. D’organiser des campagnes de vaccination et d’autres campagnes sanitaires et permettre aux enfants de retourner à l’école. «Il s’agit de mesures pratiques. Aucune raison pratique ne doit empêcher leur mise en œuvre s’il existe une volonté de les mettre en œuvre », affirme l’interpellation.

Le 18 décembre 2015, les principaux acteurs internationaux du conflit syrien s’étaient réunis à New York afin de trouver une solution politique au conflit syrien. Dans la ville américaine, ils avaient adopté à l’unanimité une résolution qui devait entériner un plan de paix pour la Syrie. En octobre et novembre 2015, une feuille de route avait déjà été rédigée lors de deux conférences à Vienne. Le protocole prévoyait la mise en place dès que possible d’un cessez-le-feu et la formation, dans les six mois à venir, d’un gouvernement de transition. Mais cette voie diplomatique reste encore incertaine et en suspens.

«Plus que jamais, le monde a besoin d’entendre une voix publique et collective exiger qu’un terme soit mis à ces atrocités. Parce que ce conflit et ses conséquences nous touchent tous », ajoutent-elles. Depuis le début des violences en mars 2011, environ 13,5 millions de personnes en Syrie ont besoin d’une aide humanitaire et 4,6 millions de personnes ont fui vers les pays voisins et au-delà. “C’est la plus grande population de réfugiés de notre époque contemporaine”, a souligné le haut-commissaire de l’UNHCR, Antonio Guterres.

Antonio Torrenzano

*Un particulier remerciement à l’artiste Patrick Chappatte pour l’illustration.

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syrie_enfant_guerre_imageSelon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme plus de 55.219 personnes sont péris en Syrie à cause de la guerre dans l’année 2015. Plus de 55.000 victimes, dont 13.249 civils parmi lesquels figurent 2574 enfants.

La majorité des décès sont des combattants, dont 7.798 rebelles et plus de 16000 djihadistes du groupe de DAECH, du Front Al-Nosra ou de milices associées, engagés contre le président Bachar al-Assad. En ce qui concerne en revanche l’armée du régime de Damas, les personnes tuées ont été 17.686 individus, dont plus de 8.800 militaires, quasi de 7.000 membres de milices pro-Assad et 378 hommes du mouvement chiite libanais Hezbollah, embauchés aux côtés de Damas.

Mais dans le Pays touché par les combats, à souffrir ce sont également les nouveaux nés. Selon un nouveau mémorandum de l’UNICEF, les nouveaux nés qui ont pris leur premier souffle de vie en plein conflit ils ont une probabilité plus grande de mourir avant l’âge de 5 ans ou de vivre dans des conditions de stress extrême. Ces conditions de stress, dit de même «toxique », peuvent entraver le développement psychologique et cognitif à long terme de ces petits. Enfin, à peu près quatre millions et 400.000 personnes sont le nombre de réfugiés syriens exilés dans les pays voisins depuis plus de quatre ans de guerre.

Depuis le début du conflit, qui a débuté en 2011 par la répression de manifestations pacifiques et qui a évolué dans une guerre complexe en opposant un nombre élevé d’acteurs et en intéressant également des puissances étrangères, l’Observatoire a documenté la disparition de 260.758 personnes, dont plus de 76.000 civils.

Antonio Torrenzano

 

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histoire_syrie_proche_orient_imageLes Nations Unies ont annoncé un nouveau cycle des rencontres entre les représentants du gouvernement de Damas et de l’opposition syrienne à Genève à partir du 25 janvier 2016. La tenue de ces discussions en Suisse fait suite à l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une feuille de route pour une solution politique du conflit qui est entré dans sa cinquième année.

Le 19 décembre 2015, le Conseil de sécurité des Nations Unies avait voté une résolution sur un processus de paix et sur une transition politique en Syrie en ouvrant la voie à un premier cessez-le-feu. La résolution du 19 décembre 2015 a été une entente inédite : pour la première fois, les membres du Conseil de sécurité ont adopté à l’unanimité, y compris la Russie, une décision qui établit une solution politique du conflit. Outre aux négociations opposition-régime et le cessez-le-feu, les textes prévoient un gouvernement de transition dans les six mois et des élections dans les 18 mois. Le médiateur de l’ONU Staffan de Mistura espère réunir encore une fois dans la ville genevoise les acteurs principaux de la guerre. Le médiateur des Nations Unies  dit  «compter dans ce processus sur la totale coopération des parties syriennes concernées» en estimant que «les développements sur le terrain ne doivent pas faire dérailler ce processus». Damas est prêt à participer au nouveau cycle de réunions, l’a annoncé à Pékin le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem en visite en Chine.

De nombreuses questions restent toutefois encore ouvertes et sans une réponse. La Syrie n’a jamais connu d’élections libres. En outre, comment tenir un scrutin politique sur le territoire de Daech et d’Al Nosra ? DAECH administre un territoire de plus de 200 000 km² à cheval sur la Syrie et l’Irak sur lequel vit une population estimée à une dizaine de millions d’individus. Il faudra d’abord restaurer le concept d’État et les pouvoirs centraux du Pays syrien, sinon Daech ou d’autres groupes continueront à prospérer. Le concept d’État, dans la région, est une notion très récente. Les pouvoirs tribaux en Syrie pensent au contraire en termes d’État-Territoires et pas d’État-nation. Remplacer un dictateur par un autre provoquera seulement d’autres chaos. En Tunisie, la société était prête à ce changement et tout cela a fonctionné, mais en Syrie la situation est distincte.

Les grandes puissances continuent de s’opposer sur la destinée à réserver dans une transition au président Bachar al-Assad. Les Pays occidentaux et l’opposition syrienne veulent son départ rapide du pouvoir, contrairement à Moscou et Téhéran. Bachar est soutenu par les Russes et les Iraniens qui ne le lâcheront jamais, contrairement à ce que certains annoncent régulièrement. Les Occidentaux ont au contraire une crédibilité fragile pour avoir été toujours trop faible à faire remarquer à la Turquie et à l’Arabie Saoudite, anciens mécènes financiers de l’État islamique, leurs responsabilités. Enfin, au Moyen-Orient il est en train de se dérouler une lutte sanglante et communautaire entre Kurdes, Arabes, sunnites, chiites, alaouites pour une nouvelle composition politique. Le monde musulman est traversé d’un conflit sanglant. Toutes ces convulsions dérivent d’un processus historique commencé depuis longtemps; mais, dans cette occasion dans la région pourrait se jouer un nouvel avenir géopolitique et géostratégique.

Antonio Torrenzano

 

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echec_communaute_internationale_image_2015Guerre en Syrie, guerre en Irak, persécution des Minorités religieuses et ethniques par le groupe armé de l’État islamique, attentats de Paris, des violences choquantes devenues presque permanentes.

L’année 2015 a été une année mouvementée d’actualité et politique internationale. En 2015, de Damas à Bagdad, le monde musulman a été traversé d’un conflit sanglant. La Syrie est encore dans un désordre d’une guerre civile qui perdure depuis longtemps; la Libye est de plus en plus instable en ce qui concerne sa stabilité politique et la stabilité de la rive sud de la Méditerranée.

Le scénario syrien risque de s’installer définitivement au Proche-Orient. Cette évolution menace aujourd’hui non seulement toute la région, mais dans un futur très proche toute la communauté internationale.

Twitter @ATorrenzano

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conflit_syrien_refugiés_imageUn nouvel appel pour que cessent les conflits meurtriers au Proche-Orient a été lancé à Amman par Mgr Maroun Lahham, vicaire patriarcal pour la Jordanie du Patriarcat latin de Jérusalem. Dans son message de Noël, Mgr Lahham souligne qu’aujourd’hui plus que jamais l’Orient, déchiré par des luttes sanglantes, a un besoin désespéré de paix.

Le conflit en Syrie a détruit les vies de millions de personnes qui se retrouvent pris entre deux feux et n’ont pas accès aux produits de première nécessité ni aux soins de santé. Beaucoup d’eux vivent dans la peur, les enfants ne vont pas aller à l’école et les parents ne peuvent pas travailler. La situation du conflit en Syrie s’aggrave et par conséquent la situation humanitaire. Les réfugiés et les individus déplacés ont épuisé leurs économies et leurs ressources et les pays hôtes sont au bord de la rupture. Environ 70% des réfugiés syriens au Liban, dont le nombre total dépasse déjà le million, vivent à présent au-dessous du seuil de grande pauvreté. L’insécurité alimentaire s’aggrave jour après jour selon un nouveau rapport des Nations Unies.

«Chaque jour, représente un défi considérable pour satisfaire aux besoins les plus fondamentaux », affirme ce rapport, intitulé “Évaluation de la vulnérabilité des réfugiés syriens au Liban en 2015”. Le nouveau dossier souligne l’indice “frappant” de cette augmentation du pourcentage de ces réfugiés vivant avec moins de 3,84 dollars par jour. «Nous avons atteint un point critique. Plus que jamais, les réfugiés ont besoin de notre solidarité et de notre soutien», a déclaré la Représentante du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) au Liban, Mireille Girard. Le HCR est coauteur de ce dernier mémorandum, avec le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). La communauté internationale devra alors projeter très bientôt une nouvelle architecture de l’aide qui lie le soutien aux réfugiés et les communautés qui les accueillent. Une réponse humanitaire traditionnelle ne suffit plus. Un nouveau plan régional pour les réfugiés devra représenter un changement stratégique dans l’approche de l’aide humanitaire au Proche-Orient.

Le conflit syrien est entré dans sa cinquième année. Les réfugiés sont confrontés à de sévères restrictions, leurs avoirs et leurs économies s’épuisent, leurs dettes s’accumulent. «Sans une réponse humanitaire forte et durable, les réfugiés risquent de glisser de plus en plus profondément dans la pauvreté», a ajouté Mme Girard.

Antonio Torrenzano

 

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fiat_lux_image_rome_08-12-2015_imageDans son homélie de mardi 8 décembre, au cours de la célébration inaugurale du Jubilé extraordinaire, le Pape François a insisté sur la contemporanéité du concile Vatican II qui s’est achevé il y a tout juste cinquante ans, le 8 décembre 1965. Ce concile, a-t-il dit, a été une véritable rencontre avec les hommes de notre temps, d’une église poussée par l’Esprit saint à sortir des obstacles qui l’avaient refermée sur elle-même. Le concile Vatican II, le XXIᵉ de l’Histoire de l’église, a été l’un des événements marquants du XXᵉ siècle.

De 1962 à 1965, les pères conciliaires ont adopté seize textes. Sources de la foi, liturgie, liberté religieuse, la place de l’Église avec les autres religions. Une véritable mise à jour de la doctrine de la Foi qui a été lancée par le concile Vatican II. Au terme de trois ans de travaux, en présence de 2300 évêques réunis près de la basilique Saint-Pierre, le Vatican II produisit seize textes. Parmi les plus célèbres “Nostra aetate” sur les relations de l’Église avec les religions non chrétiennes, “Dignitatis humanae” sur la liberté religieuse, “Gaudium et Spes” sur l’église dans le monde de ce temps et “Dei Verbum” sur la révélation divine. Dans la mémoire populaire, on retient les changements dans la liturgie avec l’abandon presque général du latin, le dialogue avec le judaïsme et l’ouverture au monde. Maïs, qu’est-ce qu’est un concile ? Le concile est un processus spirituel par lequel les décisions proposées sont après accueillies et assimilées dans la vie d’une église locale et deviennent pour celle-ci une vivante expression de la foi apostolique. L’enseignement conciliaire s’opère dans le temps et dans l’espace, c’est-à-dire dans la durée et sur un terrain. Ensuite, ces textes connaissent différents niveaux de réalisation. Ceux-ci s’échelonnent depuis les efforts mis en œuvre par les pasteurs pour faire connaître les décisions conciliaires à l’ensemble de l’Église jusqu’au changement effectif des mentalités, ultime étape de la réception. Cette dernière tend à se manifester par des pratiques renouvelées en profondeur.

Les 16 textes du concile Vatican II sont composés de 4 constitutions, 9 décrets et 3 déclarations. L’histoire nous apprend que l’inscription d’un concile dans une église locale se réalise sur une période généralement assez longue. Ainsi, il a fallu des décades, voire des siècles, avant que les enseignements conciliaires soient reçus spirituellement et intellectuellement. Un processus donc complexe qui se laisse difficilement prévoir. En ce sens, le théologien J’Coman déclare : « Le processus par lequel les conciles sont reçus, ils sont des processus spontanés […] sans qu’aucune forme organisée ou qu’aucune procédure légale ne soit fournie. […] La réception des conciles oecuméniques est un processus historique complexe, composé d’éléments qui ne sont pas toujours identiques et difficilement distinguables […]. La forme des éléments varie selon les phénomènes historiques et psychologiques eux-mêmes » (1). Le pape émérite Joseph Ratzinger a distingué trois périodes dans le processus de réception du Vatican II : une phase euphorique jusqu’en 1968, une phase de désillusion (1970-1980) et, enfin, un moment de synthèse et d’équilibre, années 1980.(2)

Le Concile Vatican II voulait répondre aux questions que se posent les hommes dans les mutations du monde présent. Au moment de la convocation officielle du Concile, Jean XXIII avait fait allusion aux signes des temps. Et Paul VI s’est inséré dans ce mouvement de confiance et de sympathie pour l’homme et le monde. L’Église n’est pas en face de la société ; elle est dans le monde auquel elle est envoyée. Intimement solidaires du genre humain, les chrétiens doivent donc chercher la vérité et la solution juste de tant de problèmes moraux que soulèvent aussi bien la vie privée que la vie sociale. Le concile Vatican II devait réconcilier l’Église et le monde.

Qu’en est-il cinquante ans après son ouverture ? En 1966, le théologien Baraùna soulignait : «la constitution Lumen Gentium n’est qu’une nouvelle base de lancement et de projection pour l’avenir. Elle infuse un sang nouveau dans les veines de la communauté catholique et chrétienne. Il faut maintenant que ce sang pénètre et fasse partie de sa circulation vitale, vienne renouveler ses fibres et ses tissus jusqu’à la dernière cellule. Le ferment a été déposé dans la masse. Mais le processus de fermentation est à peine commencé». Une aventure donc qui n’en est qu’à ses débuts.

Antonio Torrenzano

Notes.
(1) J.Coman,« The Doctrinal Définition of de Council of Chalcedon and its Réception in the Orthodox Church of the East », The Ecuménical Review 22, 1970, p.35-36.
(2) J.Ratzinger, «Les Principes de la théologie catholique», Paris, Téqui, 1982, p.428-438.
(3) G.Baraùna, « L’Église de Vatican II », Paris, Cerf, coll. Unam Sanctam, Tome II, 1966, préface, p.23. À lire également G. Routhier, « La réception d’un concile », Paris, Cerf, coll. Cogitatio Fidei, 1993.

* La photo est tirée par le spectacle «Fiat Lux :éclairer notre maison commune», une projection sur la façade de la basilique Saint-Pierre de photographies sur la nature, signées entre autres de Sebastiao Salgado ou de Yann-Arthus Bertrand qui s’est déroulé mardi 8 décembre 2015. Organisé avec la Banque mondiale, ce spectacle d’images a fait à la fois écho à l’encyclique du pape François sur l’écologie et le déroulement à Paris au même moment de la COP21.

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pape_françois_pape_benoitxvi_imageEn présence du pape émérite Benoît XVI, le Pontife a ouvert la Porte sainte de la basilique Saint-Pierre, marquant le début du «Jubilé de la miséricorde», temps fort de son pontificat. Le Pontife en célébrant la messe sur une place Saint Pierre noire de monde, il a insisté dans son homélie sur deux points importants.

L’importance de la “miséricorde” de Dieu, mot clé de son pontificat; le caractère important de fêter la fin du concile Vatican II (1962/65) il y a 50 ans. S’adressant à des centaines de cardinaux, évêques, prêtres et fidèles, le pape a insisté sur l’actualité du concile Vatican II. Ce dernier, a-t-il souligné, ne se réduit pas «seulement à la richesse des documents produits», mais «il a été une véritable rencontre avec les hommes de notre temps» d’une «Église poussée par l’Esprit Saint à sortir des obstacles qui l’avaient refermée sur elle-même».

Le cinquantième anniversaire du Concile Vatican II qui finit le 8 décembre 1965 et qui est l’une des clés de l’année jubilaire qu’il inaugure en cette fête religieuse: «Aujourd’hui en franchissant la Porte sainte, nous voulons aussi rappeler une autre porte que, il y a cinquante ans, les Pères du Concile Vatican II ont ouverte vers le monde».

Un Concile Vatican II qui a permis un «grand progrès accompli dans la foi», a-t-il assuré, mais qui fut aussi «une véritable rencontre entre l’Église et les hommes de notre temps». L’Année sainte de la miséricorde, également appelée jubilé, est la 29e depuis que cette tradition a été instituée il y a 700 ans.

Antonio Torrenzano

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jubilé_miséricorde_rome_08_12_2015Le Pape François a inauguré ce mardi matin le Jubilé de la Miséricorde au Vatican. Au terme de la cérémonie religieuse, le Pontife a ouvert la Porte sainte lors d’une cérémonie en présence du Pape émérite Benoît XVI. Prononçant en italien la formule rituelle qui inaugure depuis 700 ans les Jubilés: «Ouvrez-moi les portes de la justice», François a poussé les battants de la lourde porte de bronze, murée en temps ordinaire. Il est resté longtemps immobile dans l’embrasure, en prière, sur le seuil de la basilique vide.

Dans son homélie, le Pape François a rappelé que cette Année sainte extraordinaire est « un don de grâce ». « Entrer par cette Porte signifie découvrir la profondeur de la miséricorde du Père qui nous accueille tous et va à la rencontre de chacun personnellement. Ce sera une Année pour grandir dans la conviction de la miséricorde ».  Le Pape a exhorté tout le monde à «faire passer la miséricorde avant le jugement ».

En franchissant aujourd’hui la Porte sainte, a également insisté le Pape, « nous voulons aussi rappeler une autre porte que, il y a cinquante ans, les Pères du Concile Vatican II ont ouverte vers le monde. Cette échéance ne peut pas être rappelée seulement pour la richesse des documents produits, qui jusqu’à nos jours permettent de vérifier le grand progrès accompli dans la foi ». Le Concile, a rappelé Pape François a été « une véritable rencontre entre l’Église et les hommes de notre temps. Une rencontre marquée par la force de l’Esprit qui poussait son Église à sortir des obstacles qui pendant de nombreuses années l’avaient refermée sur elle-même, pour reprendre avec enthousiasme le chemin missionnaire ». Le Jubilé, a-t-il conclu, « nous provoque à cette ouverture et nous oblige à ne pas négliger l’esprit qui a jailli le Vatican II, celui du Samaritain ».

Cette Année sainte, 15 ans après le Jubilé de l’An 2000 du pape Jean Paul II, est une Année sainte “extraordinaire”, contrairement aux “ordinaires” qui ont lieu en principe tous les 25 ans. Ce Jubilé a été fortement voulu par Jorge Bergoglio, à 50 ans de la fin du Concile Vatican II, pour souligner l’importance de la “miséricorde” de Dieu, mot clé de son pontificat. Moment important pour 1,2 milliard de catholiques, il durera jusqu’au 20 novembre 2016, et illustre la volonté de François d’une ouverture de l’Église catholique. Pas moins de 21 fêtes sont prévues, avec des accents sur des groupes divers – familles, jeunes, bénévoles, diacres, prêtres, malades et handicapés, catéchistes, détenus. En septembre, la canonisation de Mère Teresa sera un autre temps fort de cette année sainte. Plus de 50.000 fidèles étaient présents à place St Pierre pour l’ouverture du Jubilé selon le Vatican.

Antonio Torrenzano