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homs_ville_devastee_imageAprès plus de 700 jours de siège, les forces rebelles syriennes quittent la ville de Homs suite à un accord avec le régime de Damas. Au moins 80% des insurgés ont quitté la ville où ils étaient assiégés par l’armée depuis deux ans et demi. L’accord concerne 2.250 combattants et civils ainsi que des blessés. Dès le début de la contestation, cette ville de 800.000 habitants a été le théâtre des plus grandes manifestations contre Bachar al-Assad avec des centaines de milliers de personnes sur la place de l’Horloge, au point qu’elle fut surnommée par les militants la capitale de la révolution.

 

Mais, Homs a été aussi la ville où la violence confessionnelle a atteint son paroxysme. Avant le début de la crise en 2011, la ville comptait 800.000 habitants, dont 65% de sunnites, 25% d’alaouites, 7% de chrétiens et 3% de chiites et d’ismaéliens. Les exécutions sommaires se faisaient sur la base des noms de famille ou des noms des quartiers, car les communautés ne se mélangeaient pas en général, surtout entre sunnites et alaouites, la communauté dont est issu le chef de l’État. Cette ville a toujours occupé une position stratégique dans le pays et constitué un poids lourd économique important. « Celui qui contrôle Homs contrôle la Syrie, car ce pays est constitué de trois anneaux, le sud, le nord-est le centre du pays. Enlevez celui du milieu et le collier se brise », expliquait il y a deux ans Ghassan Abdel Al, ancien gouverneur de cette province. Il s’agit aussi du «troisième centre économique du pays après Damas et Alep, même si l’économie est aujourd’hui paralysée », explique Jihad Yazigi, directeur de la principale revue économique en ligne The Syria report.

 

Cet accord inédit a été conclu entre les représentants des rebelles et les chefs des services de sécurité, en présence de l’ambassadeur d’Iran, pour le retrait des insurgés de la vieille ville. Selon le texte de l’accord obtenu par l’Agence France Presse, les insurgés ont quitté le centre de Homs avec leur famille en conservant leur arme individuelle autant que leurs affaires personnelles dans des valises. Les rebelles ont été transportés vers le nord de la province dans des bus et escortés par des policiers. Un représentant de l’ONU et un autre de l’ambassade d’Iran étaient présents « comme garants dans chaque bus », précisait le texte.

 

Sur les principes de l’accord, Naïm Kossayer membre membre de la coalition de l’opposition syrienne a précisé que le pacte secret a été passé entre les forces loyalistes et Aljabha Alislamya, un groupe armé près de l’armée Syrienne libre. La coalition, représentante du peuple syrien reconnue par les forces occidentales, n’a joué aucun rôle dans les tractations. Aljabha Alislamya, qui détenait de nombreux prisonniers de guerre iraniens et syriens, a monnayé leur libération contre le départ de ses forces du centre-ville de Homs. Après des mois de bombardements, la ville est aujourd’hui entièrement détruite.

Antonio Torrenzano

 

 

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geneve2_samedi_25janvier2014_imageLes délégations du gouvernement syrien et l’opposition politique se sont retrouvées peu après 09H00 dans la même pièce pour écouter pendant une trentaine de minutes le discours du représentant spécial de l’ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi.

La délégation du régime de Damas et la délégation diplomatique des opposants sont entrées dans la salle par des portes différentes, elles se sont assises face à face et elles ne se sont pas adressé de mots. Leur rencontre s’est tenue à huis clos. Les deux délégations devront se retrouver dans l’après-midi pour entrer dans le vif du sujet. Le négociateur en chef pour le régime de Damas est Bachar al-Jaafari,ambassadeur de Syrie à l’ONU. Pour l’opposition politique, au contraire, c’est Hadi al-Bahra, ingénieur de formation et intellectuel. Les chefs des délégations, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem et le chef de la Coalition syrienne Ahmad Jarba ne participent pas aux négociations.

Nous sommes prudemment optimistes ”, a affirmé Anas al-Abdé, un des opposants présents après la rencontre. “ Lors de la deuxième rencontre, il s’agira de parler de cessez-le-feu et des problèmes humanitaires ”, a-t-il déclaré. Les chances de succès sont encore minimes selon l’avis des diplomates et d’observateurs internationaux, mais une partie de l’équation pour le résultat final tient également à la capacité des parrains des deux parties : les États-Unis pour l’opposition et la Russie pour le président Bachar al-Assad à peser et à manoeuvrer en coulisse. Occidentaux et Russes imaginent une stratégie: ils proposent aux deux délégations diplomatiques d’avancer étape par étape. Les discussions, ce week-end, s’orienteront alors uniquement sur l’humanitaire. La région choisie pourrait être celle de Homs.

Antonio Torrenzano