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syrie_ruines_et_catastrophe_humanitaire_imageAu terme d’une longue journée de travail à Genève vendredi, le secrétaire d’État américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov ont fixé le début d’une trêve à lundi matin. «Les États-Unis et la Russie annoncent un plan qui, nous l’espérons, permettra de réduire la violence et d’ouvrir la voie à une paix négociée et à une transition politique en Syrie», a déclaré John Kerry. De sa part, Sergueï Lavrov a mis au courant le gouvernement de Damas de cet accord qu’il est prêt à respecter.

Le début de la trêve coïncidera avec la principale fête musulmane, dans la nuit de dimanche à lundi. Si elle dure «une semaine», les forces américaines accepteront de collaborer en Syrie avec l’armée russe, a encore souligné le secrétaire d’État américain. Moscou et Washington établiront un centre conjoint pour combattre les djihadistes de Daech et du front al-Nosra. «Nous nous mettrons d’accord sur les frappes contre les terroristes réalisées par les forces aériennes russes et américaines. Nous nous sommes mis d’accord sur les zones où ces frappes seront coordonnées», a précisé Sergueï Lavrov.

Cette coopération était réclamée de longue date par Moscou, alors que les États-Unis et la Russie soutiennent des camps opposés dans ce conflit qui a fait plus de 290.000 morts depuis 2011. Les deux puissances cherchent en outre à relancer le Plan de paix adopté fin 2015 par la communauté internationale et qui comprend un cessez-le-feu durable, de l’aide humanitaire et un processus de transition politique entre le régime syrien et l’opposition.

Sur le terrain, le secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires humanitaires, Stephen O’Brien, a déclaré que les besoins de la population syrienne se sont accentués au fil des dernières semaines, rendant encore plus urgente l’aide humanitaire. «Les besoins de la population en Syrie […] sont devenus encore plus aigus […] au cours des trois dernières semaines », a dit Stephen O’Brien, lors d’un point de presse, rappelant la nécessité d’avoir «un accès humanitaire total» pour rattraper tous les Syriens qui se trouvent dans un état de privation. Pour le secrétaire aux affaires humanitaires, les Nations Unies sont prêtes à fournir cette assistance. «Des plans détaillés sont en place », a-t-il dit. Le chef de l’humanitaire de l’ONU a souligné en outre que la situation dans l’est d’Alep reste très grave.

Antonio Torrenzano

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kerry_demistura_lavrov_genève_aout2016_imageLes États-Unis et la Russie n’ont pas trouvé d’accord à Genève sur une possible coopération militaire contre Daech en Syrie. La rencontre à Genève a permis de “clarifier” la route dont les modalités doivent encore être définies.

«Nous sommes parvenus à clarifier la voie» pour une cessation des combats, a affirmé le secrétaire d’État américain John Kerry dans la soirée, à l’issue d’une réunion d’une douzaine d’heures avec son homologue russe Sergueï Lavrov. De son côté, le chef de la diplomatie russe a souligné des «pas très importants en avant». Il reste toutefois «encore quelques points de désaccord». «Nous ne voulons pas parvenir à un accord juste pour avoir un accord []. Nous voulons quelque chose qui soit efficace pour le peuple syrien, qui rend la région plus stable et plus sûre et qui nous ramène à la table de négociations ici à Genève pour trouver une solution politique» a affirmé le secrétaire américain John Kerry.

Les chefs de la diplomatie américaine et russe avaient entamé leurs entretiens dans la matinée près d’un hôtel genevois sur les bords du lac Léman en suscitant le possible espoir de relance des pourparlers de paix en Syrie. Les deux responsables ont été rejoints en milieu de journée par l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie Staffan de Mistura. John Kerry et Sergueï Lavrov ont précisé que des experts des deux pays iront continuer de travailler à Genève dans les jours à venir pour régler les points non résolus. Plusieurs sessions de discussions intersyriennes de paix, destinées à mettre fin au conflit, ont déjà eu lieu à Genève depuis le début de l’année. Elles toutefois n’ont abouti à aucun résultat tangible.

La situation diplomatique reste toutefois très compliquée : Moscou et Washington ont l’État islamique comme ennemi commun. Mais la Russie soutient militairement le régime de Damas, tandis que les États-Unis donnent leur appui à l’opposition syrienne qui réclame le départ du président Bachar al-Assad. Cette semaine, le conflit est entré dans une nouvelle phase avec l’intervention militaire de la Turquie en Syrie qui n’est pas là pour chasser l’Éat islamique,mais avant tout d’arrêter la progression des milices kurdes le long de la frontière. L’hebdomadaire allemand Der Spiegel a ainsi titré l’intervention de la Turquie : “Opération turque en Syrie: l’EI est un prétexte, les Kurdes sont la cible”. De sa part, le premier ministre turc Binali Yildirim a démenti vendredi ces analyses selon lesquelles Ankara se concentrait sur les Kurdes. La situation sur le terrain reste catastrophique : plus de 290.000 morts depuis 2011.

Antonio Torrenzano

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sommet_munich_syrie_imageUn accord pour la «cessation des hostilités» en Syrie a été trouvé à Munich, en Allemagne. Russes et Américains sont tombés d’accord, dans la nuit, à Munich, pour un cessez-le-feu d’ici une semaine. Les États-Unis et la Russie vont piloter les « modalités » de mise en œuvre de ce cessez-le-feu, a précisé le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

L’arrêt des hostilités concernera toutes les parties au conflit à l’exception des «groupes terroristes Daech et Al-Nosra », ont précisé les deux ministres. L’accord de Munich toutefois ne comporte aucun volet politique. Dans ces conditions, comment pourra-t-on mobiliser les groupes rebelles liés d’Al-Nosra ?

Les deux pays et leurs principaux alliés ont également décidé un accès accru et “immédiat” de l’aide humanitaire aux civils en détresse. Sur le terrain, le désastre humanitaire a atteint des proportions désormais effroyables. Un groupe de travail piloté par l’ONU va se réunir dès ce vendredi à Genève pour mettre en œuvre ce volet humanitaire et fera des “comptes rendus hebdomadaires”.

«Nous avons convenu d’une cessation des hostilités dans tout le pays dans un délai d’une semaine», a déclaré le diplomate américain John Kerry à l’issue de la réunion du Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG). Au contraire, le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov est de l’avis que c’est au gouvernement et à l’opposition syrienne «de prendre les mesures nécessaires». «Nous devrons probablement user de notre influence sur les parties», a-t-il dit. Les États-Unis et la Russie vont piloter les «modalités» de mise en oeuvre de cette cessation des hostilités, a précisé Sergueï Lavrov en soulignant que c’était le “premier pas” vers un cessez-le-feu plus permanent.

Les négociations de paix de Genève, suspendues au début du mois de février, devraient par ailleurs “reprendre dès que possible”, a dit John Kerry. « Sans une transition politique, nous n’atteindrons pas la paix. Nous sommes tous d’accord pour dire que les pourparlers de Genève doivent recommencer », a-t-il affirmé. Ces négociations devront en outre avoir lieu “sans ultimatums et préconditions”, a souligné Sergueï Lavrov.

Si ce cessez-le-feu était respecté, ce serait une première solution réaliste depuis le début de la guerre civile dans le pays en 2011. Mais, il ne faut pas oublier que le 11,5% de la population est déjà mort ou a été blessé à cause de ce conflit.

Antonio Torrenzano

 

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sergei_lavrov_emissaireonu_staffan-de-mistura_john-kerry_imageUn nouveau cycle de négociations sur la Syrie aura lieu ce week-end à Vienne, en Autriche. Cette nouvelle rencontre internationale doit tracer les contours d’une transition politique en Syrie, pays ravagé par quatre ans et demi de guerre. L’objectif principal de négociations sous ce format est de soutenir l’établissement d’un dialogue entre les Syriens eux-mêmes, en utilisant les possibilités de tous les acteurs extérieurs qui ont de l’influence sur la situation, a souligné Serguei Lavrov, lors d’un entretien téléphonique avec son homologue américain John Kerry mercredi soir. Lors de la dernière rencontre à Vienne sur la Syrie, 17 pays, dont la Russie et pour la première fois l’Iran, avaient examiné les possibilités d’un règlement politique du conflit syrien, en l’absence de représentants de l’opposition syrienne et du régime syrien.

La nouvelle réunion devra sélectionner l’éventuelle “délégation unifiée” de l’opposition syrienne qui discutera avec le régime de Damas de la transition politique. Mais, ce n’est pas ce week-end que tout sera réglé, il y aura une nouvelle confrontation. Selon une source diplomatique, une commission préparatoire, composée des fonctionnaires de neuf pays, commencera dès jeudi à travailler sur les listes d’opposants, sur celles qui sont définies d’organisations terroristes et sur les questions concernant l’humanitaire. Vendredi, la même commission se réunira encore une fois et samedi la vingtaine de ministres se retrouveront de manière officielle. La Russie et l’Iran ne sont pas d’accord avec les États-Unis et leurs alliés Européens et Arabes sur les groupes devant être qualifiés comme terroristes et ceux pouvant être considérés comme faisant partie de l’opposition syrienne. Ils sont séparés également et ils sont en profond désaccord en ce qui concerne le destin du président Bachar al-Assad.

Sur le terrorisme, une autre source diplomatique européenne a fait savoir que la Russie a déjà présenté une liste de 38 noms d’opposants, dont trois anciens présidents de la coalition de l’opposition : Ahmad Jarba, Ahmad Moaz al-Khatib, Hadi al-Bahra ainsi que son actuel président Khaled al Khoja. Y figurent aussi des représentants de l’opposition de l’intérieur et même deux représentants des Frères Musulmans, Mohammad Tayfour et Mohammad Habache. De sa part, l’Arabie saoudite a présenté une liste de vingt noms et l’Égypte en a soumis dix. Il faudra avoir beaucoup de temps pour réussir à constituer donc une liste acceptée par tous les Pays participants aux négociations.

Le 5 novembre 2015 selon l’agence Reuters, la diplomatie russe aurait présenté un document intitulé “Approche pour le règlement de la crise syrienne”, qui proposerait la constitution d’un comité constitutionnel présidé par un candidat accepté par le régime et l’opposition sous les auspices de Staffan de Mistura. Ce comité aurait pour mission de rédiger une nouvelle Constitution en 18 mois. Le texte n’interdirait pas à la famille de Bachar al-Assad de se présenter à ce nouveau suffrage. Ce texte n’existe pas a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova. «L’information de Reuters ne correspond pas à la réalité», a remarqué la représentante du Ministère russe des Affaires étrangères. «Nous menons des consultations avec des collègues sur la base de la déclaration prise à Vienne le 30 octobre et le communiqué de Genève de 2012. Lors de la préparation à la rencontre, nous partons de la nécessité d’élaborer une compréhension commune de ceux qui sont les terroristes et une liste des représentants de l’opposition syrienne qui mènera les négociations avec Damas», a-t-elle ajouté.

De sa part, l’envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a déclaré que l’ONU est prête à soutenir toute décision prise lors du prochain cycle de négociation internationale. «Mon principal but était de veiller à ce que le Conseil de sécurité soit bien informé sur ce qui se passera à Vienne », a déclaré Staffan de Mistura lors d’une conférence de presse mardi au siège de l’ONU à New York, peu après s’être entretenu avec les 15 membres du Conseil de Securité. « En ce qui nous concerne, l’ONU est prête à soutenir toute décision qui sera prise à Vienne », a déclaré Staffan de Mistura en précisant que les participants aux pourparlers seront divisés en trois groupes de discussion thématiques qui se pencheront séparément sur le terrorisme, l’opposition au gouvernement et les questions humanitaires.

Enfin, Pékin prendra part à cette deuxième rencontre sur la Syrie dans la capitale autrichienne a déclaré le porte-parole de la diplomatie chinoise, Hong Lei. « La Chine y participera pour promouvoir la résolution politique du problème syrien», a indiqué le porte-parole Hong Lei.

Antonio Torrenzano

 

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syrie_sommet_de_vienne_imageLes principaux acteurs diplomatiques internationaux du dossier syrien, dont les États-Unis, la Russie et les deux puissances régionales Iran et Arabie Saoudite se sont réunis aujourd’hui à Vienne afin de trouver la possibilité d’un règlement politique du conflit qui fait rage depuis plus de quatre ans. Contrairement à Genève 2, les Syriens du régime et de l’opposition ont été absents des discussions de Vienne.

Le carnet des deux jours de rencontre a été très chargé. John Kerry avait rencontré jeudi son homologue iranien Mohammad Javad Zarif pour un premier entretien, après le russe Sergueï Lavrov. Ensuite, les chefs des diplomaties américaine, russe, turque et saoudienne, se sont vus jeudi soir. Sergueï Lavrov, John Kerry, leurs homologues saoudiens Adel al-Jubeir et turc Feridun Sinirlioglu ont discuté à quatre, à la veille de la rencontre plénière. Pour le secrétaire d’État américain, la réunion de Vienne devait être «l’occasion la plus prometteuse de trouver une ouverture politique». Un premier round de discussions, c’était déjà déroulé la semaine dernière à Vienne entre les ministres des Affaires étrangères américain, russe, saoudien et turc.

La rencontre d’aujourd’hui s’est déroulée dans un grand hôtel de la capitale autrichienne. La réunion a été élargie ce matin à une vingtaine de diplomaties occidentales et du Moyen-Orient, avec notamment la présence de représentants chinois, libanais et égyptiens, des ministres des Affaires étrangères français Laurent Fabius, britannique Philip Hammond, allemand Frank-Walter Steinmeier, ainsi que l’Italienne Federica Mogherini, qui dirige la diplomatie européenne. L’Iran, allié du régime de Damas, a participé aux discussions pour la première fois. L’Iran, qui avait été tenu à l’écart de toutes les réunions menées ces dernières années, notamment les conférences de Genève 1 et 2 en juin 2012 et janvier-février 2014, a participé pour la première fois à la réunion. La participation iranienne signe le retour de Téhéran dans la communauté internationale.«Nous avons enfin réussi à rassembler autour de la même table tout le monde sans exception», s’était félicité Sergueï Lavrov.

Barack Obama ne cesse de le répéter : seule une solution politique permettra la fin du conflit syrien. Pour Téhéran et Moscou, l’insistance des Occidentaux à voir partir Bachar el-Assad est une aberration. Les deux alliés de Damas, au contraire, affirment qu’il revient au peuple syrien de déterminer l’avenir de leur président. «Si l’on table sur un changement de régime et si l’on se focalise sur une personne en particulier, comme cela a été le cas en Irak et en Libye, on sait comment cela se termine… une grave crise dans ces deux pays», a déclaré Sergueï Lavrov.

Pour le Qatar, la Turquie et l’Arabie saoudite (qui constituent l’axe sunnite), le départ d’Assad est une condition non négociable. Ces trois pays sont les principaux pourvoyeurs d’armes des insurgés, dont ils ont souvent accompagné la radicalisation politique. En outre, la chute du chef du régime de Damas réjouirait le royaume saoudien dans la mesure où il affaiblirait l’Iran, son ennemi juré, qui utilise le régime Assad comme une passerelle vers le Hezbollah libanais. Les trois pays du Moyen-Orient, qui ont conscience que l’intervention militaire de Moscou peut changer la situation sur le terrain, ils sont en train de s’interroger sur le possible «plan de paix russe». Parce que si les Russes gagnent, les Iraniens gagnent et, tout cela, il serait inacceptable pour l’axe sunnite.

Le «plan de paix russe» aurait déjà exposé par Sergueï Lavrov pendant la première réunion de Vienne, le 23 octobre 2015. Une possible proposition en neuf points en comprenant notamment un cessez-le-feu entre les forces gouvernementales et l’Armée syrienne libre et une promesse de Moscou que Bachar el-Assad ne se représenterait pas à la prochaine élection présidentielle. L’engagement ne vaudrait toutefois pas pour les autres membres de la famille Assad. Aucun accord décisif sur l’avenir de la Syrie et du régime de Bachar al-Assad n’a été pris aujourd’hui. Tous les différents protagonistes ont des positions encore très divergentes en ce qui concerne l’avenir du Pays. Le cauchemar syrien reste encore un terrible cauchemar.

Antonio Torrenzano