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femmes_kurdes_imageDepuis le 16 septembre 2014, la ville de Kobané est assiégée par l’organisation terroriste de l’État islamique. Kobané est la troisième ville kurde de la Syrie à la frontière avec la Turquie. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) plus de 300.000 habitants ont fui la ville, dont plus de 200.000 personnes sont parties en Turquie et d’autres milliers en Irak.

Depuis un mois et demi, malgré les bombardements sur les positions-clés de l’État islamique (ex-Daech), celui-ci ne paraît d’aucune façon miné. Au contraire, les multiples pressions n’y font rien et le monde découvre avec inquiétude que ce mouvement reste encore corrosif sur le terrain. La coalition internationale découvre son efficacité réduite par ses frappes aériennes, tandis que la Turquie ne s’engage pas en proclamant sa non-ingérence. À terme, la Jordanie pourrait-elle aussi être menacée, tout comme le Liban l’est déjà. Le Front al-Nosra a cessé depuis septembre toute attaque contre l’EIIL et il faut craindre une réconciliation entre les deux mouvements. Sur le terrain, les populations syriennes sunnites continuent de soutenir al-Nosra contre les bombardements et les tribus de la province irakienne d’al-Anbar ne semblent pas prêtes à se retourner contre le califat. Dans ce panorama, la question syrienne demeure d’une gravité très élevée autant qu’en Irak où de nouvelles tragédies similaires à Kobané peuvent s’annoncer très bientôt.

Entre le 8 août et le 6 octobre, au moins 250 frappes ont eu lieu en Irak et 90 en Syrie. Les frappes en réalité ont brisé du matériel, des bâtiments éloignés des centres urbains et des colonnes de véhicules qui étaient trop visibles. Désormais, les jihadistes se mélangent en permanence à la population. Les frappes ont eu pour cible des centres vitaux de l’EIIL: Raqqa, Deir ez-Zor en Syrie, ou encore Mossoul, Sindjar, Haditha et Falloujah en Irak, autant de sites sous contrôle jihadiste depuis plusieurs mois. Mais, presque le 30% des opérations de l’aviation américaine a concerné des quartiers d’Erbil, de Kirkouk, Amerli et Bagdad, villes encore épargnées par l’EILL. Au contraire, de violents accrochages ont eu lieu au sud de Kirkouk avec les peshmergas kurdes les 2 et 3 octobre. Dans cette ville, des bâtiments de la 12e armée irakienne ont été soufflés par une explosion le 6 octobre. La ville de Hît, au sud de Haditha, est passée sous contrôle de Daech dans le plus grand silence médiatique.

Il faut ajouter en outre que la plupart des cartes géographiques d’implantation de l’État islamique proposées dans les revues de politique internationale sont erronées. Pourquoi sont-elles erronées ? Parce qu’elles présentent souvent les territoires concernés sous trois appellations: «zones sous contrôle de l’EI»; «zones d’attaques récurrentes de l’EI» et «zones de soutien à l’EI». Ce n’est plus vrai. L’EILL contrôle de facto les deux derniers espaces. Les «zones de soutien» sont de facto les territoires de l’EILL. Cette organisation terroriste est totalement décentralisée, chaque bataillon a son autonomie d’action et multiplie les opérations périphériques, sans nécessairement une concertation avec l’unité centrale. À un Occident réduit à des tactiques aériennes uniformisées et prévisibles s’oppose un jihadisme multipolaire, réactif et flexible dans les différentes situations des lieux de guerre.

Antonio Torrenzano

 

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réfugiés_kurdes_kobané_imageL’État islamique qui est actuellement bombardé par la coalition internationale à Raqa et Deir Ezzor dans le nord-est de la Syrie, et combattue par les peshmergas en Irak semble vouloir consolider ses positions autour de Kobané.

Cette troisième ville du Kurdistan syrien se retrouve à présent au cœur d’une bataille stratégique. Perdre Kobané aurait de graves conséquences pour presque deux millions de Kurdes syriens qui vivent dans la région. D’ores et déjà 140.000 d’entre eux, majoritairement des femmes et des enfants, ont dû fuir la menace jihadiste en trouvant refuge en Turquie. S’ils prenaient la ville de Kobané, les djihadistes contrôleraient une longue bande territoriale continue au nord de la Syrie, le long de la frontière turque. La ville de Kobane est donc importante pour sa position géographique et stratégique. Si Kobané tombe, la continuité territoriale kurde risquerait d’être rompue.

Sur le terrain, le rapport de force est actuellement favorable à l’État islamique. En progressant vers Kobane, les jihadistes ont gardé toute leur force de pénétration. Avec leurs chars, blindés et artilleries, ils sont bien équipés autant qu’une armée régulière. En face d’eux, les troupes kurdes disposent d’un armement obsolète et quasiment inefficace contre leur ennemi. Les États-Unis, qui poursuivent également les frappes en Irak pour aider les troupes fédérales et kurdes à repousser les djihadistes, ont prévenu qu’il ne serait «ni facile, ni rapide» de venir à bout de ce groupe extrémiste sunnite qui occupe désormais de larges portions de territoires en Syrie et en Irak.

Durant les derniers jours, les Kurdes syriens avaient demandé à la coalition internationale de frapper les positions de l’organisation État islamique situées aux portes de Kobané. La réponse avait été négative parce que la coalition ne pouvait pas mener des bombardements à l’aveugle. Les raids aériens en effet nécessitent un travail de reconnaissance et de renseignement qui peut prendre beaucoup de temps : les combattants de l’État islamique ne se déplacent plus en larges groupes à ciel ouvert, mais se dispersent pour éviter d’être frappés depuis les airs, selon le pentagone. Selon des témoignages sur le terrain, les raids menés par la coalition ne sont pas encore efficaces.

Pour aider la ville de Kobané, des volontaires kurdes du monde entier sont en train d’y arriver. Abdullah Ocalan, le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a lancé un appel à la mobilisation générale. Des volontaires, hommes et femmes, venus de Turquie, d’Europe, d’Asie, mais aussi des États-Unis ont répondu à l’appel et arrivent en grand nombre à Kobané pour combattre les jihadistes. L’assaut pour prendre Kobané, lancé le 16 septembre, il a entraîné un exode de la population, au moins 160.000 personnes ayant traversé la frontière pour se réfugier en Turquie. Près de 70 villages ont été pris par les djihadistes sur le chemin menant à Kobané. La Turquie, qui a renforcé son dispositif militaire au poste-frontière de Mursitpinar, a finalement déposé un projet de mandat autorisant l’intervention de son armée en Irak et en Syrie, aux côtés de la coalition internationale menée par Washington et à laquelle participent à différents niveaux une cinquantaine de pays. Le parlement turc débattra jeudi l’étude d’intervention.

Antonio Torrenzano

 

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réfugiés_frontière_syroturque_imageDepuis quelques mois, les États-Unis, plusieurs pays européens, mais aussi la Turquie, le Canada et l’Australie multiplient les consultations pour trouver les possibles solutions, y compris par des moyens militaires, au défi posé par l’État islamique.

Sur le terrain, l’État islamique continue son avancée. Depuis dimanche, les jihadistes assiégeaient une ville-clé kurde syrienne à la frontière turque : Aïn al-Arab, après avoir pris une soixantaine de villages à la suite d’une offensive fulgurante qui a poussé à la fuite des dizaines de milliers de Kurdes syriens vers la Turquie. La prise d’Aïn al-Arab, troisième agglomération kurde de Syrie, est cruciale pour l’EI car elle lui permettrait d’administrer une large portion de la frontière syro-turque sans discontinuité.

Fort de quelque 35.000 hommes recrutés dans plusieurs pays, notamment occidentaux, ce groupe ultra radical sunnite continue de s’emparer de régions en Syrie comme en Irak, malgré l’annonce prise au sommet de Paris par la communauté internationale de détruire cette organisation par une large coalition. Selon le chef de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, la ville d’Ain al-Arab est «totalement assiégée». Ils «ont encore progressé et se trouvent à certains endroits à une dizaine de kilomètres seulement d’Ain al-Arab». Ces affrontements ont fait déjà au moins 39 morts. «La grande majorité des jihadistes tués sont des non-Syriens, dont des Tchétchènes et des ressortissants du Golfe», selon M. Abdel Rahmane.

Devant l’intensité des violences et les craintes des exactions des jihadistes, les civils kurdes de la ville et de ses environs, qui comptaient quelque 450 000 habitants avant les violences, continuaient de fuir vers la Turquie, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Depuis vendredi, quelque 70.000 civils kurdes ont déjà trouvé refuge dans ce pays, selon le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). Haut Commissariat qui a aussi évoqué l’arrivée de centaines de milliers de personnes supplémentaires. De sa part, le tout nouveau Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme de l’ONU le Jordanien Zeid Ra’a al Hussein a mis en garde la communauté internationale d’un possible nettoyage ethnique.

Mais en Irak, les djihadistes de l’État islamique ne combattent pas seulement les personnes. Ils luttent également contre tout ce qui représente pour eux le mal. Comme les taliban afghans qui ont détruit nombre de représentations de Bouddha à travers le pays, l’EI s’attaque aux monuments qui ne cadrent pas avec sa doctrine. Les destructions d’édifices religieux se multiplient ainsi. Des bâtiments chrétiens sont visés par l’État islamique, comme à Mossoul, où l’archevêché des syriaques catholiques a été incendié. Des mosquées chiites et sunnites sont aussi dynamitées. L’EILL a même institutionnalisé ces destructions dans sa charte. L’article 13 stipule que les sculptures de Mossoul sont condamnées à disparaître, car elles ont été adorées avant l’Islam. Ces disparitions sont une perte immense pour le patrimoine archéologique irakien et pour toute l’Humanité.

Antonio Torrenzano

 

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femmes_violence_irak_imageDébut août, les jihadistes de l’État islamique ont conquis plusieurs villes et villages yazidis et chrétiens dans la province de Ninive, près de la région autonome du Kurdistan, en obligeant à la fuite des dizaines de milliers de personnes. Ce vendredi, des jihadistes ont tué des dizaines de personnes, en majorité des membres de la minorité yazidie, dans le village irakien de Kocho au nord de l’Irak. «Nous avons des informations que vendredi après-midi un convoi d’hommes armés de l’EI est entré dans ce village», a déclaré un haut responsable irakien, Hoshyar Zebari. Selon Harim Kamal Agha, un haut responsable de l’Union patriotique du Kurdistan (UPK) dans la province de Dohuk, frontalière de celle de Ninive, cette incursion a tué 81 personnes.

Cette minorité religieuse, dont les racines remonteraient à plus de 6 000 ans, constitue une des plus anciennes communautés du nord de l’Irak. Les Yézidis pratiquent une religion syncrétique. Cette religion mêle un héritage soufi (un courant mystique de l’islam) et des éléments du judaïsme, du christianisme ou encore du zoroastrisme : la prière se fait face au soleil et pas face à La Mecque. Cette communauté pré-islamique est devenue à présent la cible des jihadistes. De manière particulière : les femmes. Des centaines de Yézidies sont retenues par les combattants de l’État islamique, selon un porte-parole du ministère irakien des Droits de l’homme. Ces femmes seraient toutes âgées de moins de 35 ans et une partie d’elles seraient regroupées dans des écoles de Mossoul. «Nous pensons que les jihadistes les considèrent comme des esclaves, et qu’ils ont des projets terribles pour elles», a commenté ce porte-parole. Les États-Unis ont confirmé le renseignement en ajoutant qu’elles seraient emprisonnées afin d’être vendues ou mariées à des combattants extrémistes.

Une vive préoccupation concernant les informations sur les violences sexuelles contre les minorités en Irak a été également manifestée par la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU sur la violence sexuelle dans les conflits, Zainab Bangura, et le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Iraq, Nickolay Mladenov. « Nous sommes profondément préoccupés par les informations récurrentes faisant état d’actes de violence, notamment de violence sexuelle contre des femmes, des adolescentes et des adolescents appartenant à des minorités iraquiennes », ont déclaré M. Bangura et M. Mladenov dans une déclaration à la presse conjointe. « Des récits atroces sur l’enlèvement et la détention de femmes, de filles et de garçons yézidis, chrétiens, turkmènes et shabaks, et des informations sur des viols sauvages nous parviennent d’une manière alarmante, » ont-ils ajouté, en soulignant que 1.500 Yézidis et Chrétiens ont été contraints à l’esclavage sexuel. M. Mladenov a appelé les gouvernements de la région et la communauté internationale à libérer rapidement les femmes et les filles en captivité et à soutenir le gouvernement iraquien dans ses efforts pour protéger ses citoyens.

« Nous condamnons par les mots les plus forts le fait que les femmes et les enfants sont spécifiquement visés et la barbarie des actes commis par l’État islamique en Iraq contre les minorités dans les zones sous son contrôle, et nous rappelons à tous les groupes armés que les actes de violence sexuelle constituent de graves violations des droits humains qui peuvent être considérés comme des crimes de guerre et crimes contre l’humanité », a dit Mme Bangura, qui a exhorté toutes les parties au conflit à respecter leur responsabilité de protéger les civils. « Le Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général sur la violence sexuelle dans les conflits avec la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) continuera de surveiller la situation en Iraq en ce qui concerne la violence sexuelle afin de s’assurer que les responsables rendent des comptes et de plaider pour le soutien et l’assistance aux survivants de ces actes barbares », a encore affirmé Mme Bangura.

Antonio Torrenzano

 

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refugies_vers_kurdistan_imagePour le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, la région du Kurdistan en Iraq est confrontée à un afflux imposant de personnes déplacées fuyant l’avancée de l’État islamique. « Des milliers de personnes ont fui les montagnes de Sinjar via la Syrie pour revenir dans le gouvernorat de Dohouk au cours des trois derniers jours. Les nouveaux arrivants sont épuisés, déshydratés et beaucoup ont souffert d’insolations ou de coups de chaleur, les températures quotidiennes atteignant 40 à 45 degrés Celsius», a expliqué un porte-parole du Haut Commissariat, Adrian Edwards, lors d’une réunion de presse à Genève.

Les personnes sont en train d’arriver dans les villes comme Zakho et Dohouk où des écoles ont été mises à leur disposition. Là-bas, elles pourront bénéficier de nourriture, d’eau et de soins médicaux. À l’heure actuelle, toutefois, 20.000 à 30.000 personnes, selon les estimations, restent piégées dans les montagnes de Sinjar sans nourriture, ni eau, ni abri. L’accès à ces familles est extrêmement limité, a toujours ajouté Adrian Edwards. Selon le maire de Zakho, municipalité située à quelques kilomètres seulement de la frontière turque, il accueille environ 100.000 déplacés originaires principalement de Sinjar et de Zumar ayant trouvé refuge dans cette ville au cours de la semaine dernière. Les autorités locales ont ouvert les écoles et les bâtiments communautaires pour héberger les déplacés qui s’abritent également sous des ponts.

Le gouvernorat de Dohouk accueille actuellement près de 400.000 Iraquiens déplacés, dont des minorités yézidies, chrétiennes, chabaks, arméniennes et turcomanes. Certains sont accueillis par des proches, d’autres sont hébergés dans des écoles, des églises, des mosquées, des parcs et des carcasses d’appartements sans eau ni électricité. Le HCR est en train de distribuer des matelas, des couvertures, des kits de produits d’urgence, des produits domestiques. Trois camps supplémentaires sont prévus dans le gouvernorat de Dohouk à Zakho, Shariya et Khanke. Le gouvernement turc devrait bientôt commencer les travaux pour les camps de Zakho et Shariya, tandis que les préparatifs pour le site de Khanke ont démarré avec l’aide technique du HCR. La construction devrait commencer la semaine prochaine. Au total, il y a plus de 1,2 million de déplacés internes en Iraq, dont 700.000 selon les estimations dans la région du Kurdistan qui accueille déjà presque 220.000 réfugiés syriens.

De son côté, le cardinal Fernando Filoni se rendra mardi en Irak. Le préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples sera l’envoyé personnel du Pape François. Il devra passer par la Jordanie pour se rendre après dans le pays en proie aux violences de l’État islamique. Le cardinal a rencontré dimanche le Souverain Pontife pour recevoir ses indications et les informations sur la préparation de son voyage. Cette présence en Irak veut indiquer la démonstration de la proximité du François avec toutes les populations souffrantes, en particulier les chrétiens. Mardi, le Saint-Siège avait fermement condamné l’État islamique en Irak et ses exactions. Les « actions criminelles indicibles » du groupe terroriste ont été dénoncées avec force par le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.

Antonio Torrenzano

 

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chretiens_Qaraqosh_fuite_vers_kurdistan_imageLes djhadistes de l’EILL ont conquis jeudi la plus grande ville chrétienne du pays : Qaraqosh, dans le nord du pays. La prise par la force de la ville a provoqué une nouvelle fuite de dizaines de milliers de chrétiens. La plus grande ville chrétienne d’Irak, Qaraqosh, se trouve à présent aux mains de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL).

Les combattants djihadistes se sont emparés de la ville dans la nuit de mercredi à jeudi après que les forces kurdes ont quitté la zone. Qaraqosh est une ville de 50.000 habitants à majorité chrétienne et située entre Mossoul, la principale ville tenue par l’EIIL, et Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan. De nombreux chrétiens de Mossoul y avaient trouvé refuge après la prise d’assaut de leur ville par les djihadistes.

« Je sais maintenant que les villes de Qaraqosh, Tal Kayf, Bartella et Karamlesh ont été vidées de leurs habitants et sont maintenant sous le contrôle des insurgés », a déclaré Mgr Joseph Thomas, archevêque chaldéen de Kirkouk et Souleimaniyeh. « Des dizaines de milliers de personnes terrifiées sont chassées de chez elles au moment où nous parlons, on ne peut pas décrire ce qui se passe », a-t-il ajouté. «C’est une catastrophe, une situation tragique. Nous appelons le Conseil de sécurité de l’ONU à intervenir immédiatement. Des dizaines de milliers de personnes terrifiées sont chassées de chez elles au moment où nous parlons, on ne peut pas décrire ce qui se passe», a déclaré encore Mgr Joseph Thomas.

Antonio Torrenzano

 

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refugiés_mossoul_nijar_imageLa ville irakienne de Sinjar est tombée dimanche aux mains des djihadistes de l’État islamique (EIIL). Selon l’ONU, près de 200.000 personnes ont été contraintes à fuir.

La ville de Sinjar se trouve entre la frontière syrienne et Mossoul. Sinjar comptait 310.000 habitants, mais elle avait déjà accueilli aussi des dizaines de milliers de réfugiés ayant fui devant l’avancée des insurgés sunnites dans la région ces dernières semaines. Une partie de ces réfugiés sont des Turcomans chiites. Des milliers de personnes sont en train de fuir en direction des montagnes de la région. Montagnes qui se trouvent sous autorité kurde, a indiqué un responsable de l’Union patriotique du Kurdistan.

La ville était aussi le foyer historique des Yazidis, une minorité kurdophone adepte d’une religion préislamique en partie issue du zoroastrisme. Les djihadistes les considèrent comme des adorateurs du diable. Selon l’ONU, il s’agit d’une autre « une tragédie humanitaire ».

La prise de Sinjar intervient au lendemain de celle de la ville de Zoumar, une autre agglomération proche de Mossoul d’où l’EIIL a chassé les forces kurdes au prix de combats meurtriers. Les insurgés ont aussi conquis deux champs de pétrole ayant une production totale de 20 000 barils par jour et une centrale électrique.

Antonio Torrenzano

 

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refugiés_chretiens_mossoul_iraq_image_juillet2014Plus de 1600 personnes ont été tuées au mois de juillet en Irak. Selon les chiffres officiels publiés vendredi par les ministères de l’Intérieur, de la Défense et de la Santé du Pays irakien, il s’agirait en majorité des civils.

Le représentant de l’ONU en Irak, Nickolay Mladenov, dans une conférence de presse a encore une fois déclaré son inquiétude en affirmant que « l’augmentation de la violence tue particulièrement la population civile. Les femmes et les enfants en Irak sont les plus vulnérables», a-t-il insisté.

En juin, le Pays avait enregistré son mois le plus meurtrier depuis 2007, avec plus de 2.000 personnes tuées dans les violences de la guerre civile entre sunnites et chiites. Au nord de l’Irak, le pays fait face depuis début juin à une offensive d’insurgés sunnites et jihadistes radicaux de l’État islamique. Jihadistes qui ont conquis de larges zones de territoire dans le Nord et dans l’Ouest irakien.

Le climat reste très lourd dans les régions du nord du Pays. Mossoul, la ville cosmopolite, n’existe plus. La ville de Sinjar a été prise par l’EILL ce dimanche 3 aout et un nouvel exode de 200.000 personnes est en train de fuir vers les montagnes de la région sous autorité des Kurdes. Le scénario syrien risque de s’installer définitivement en Irak, et l’Irak de se syrianiser.

Antonio Torrenzano