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staffan_de_mistura_conseil_sécurité_imagePour la première fois devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, Staffan de Mistura a présenté mercredi 29 juillet les résultats de plusieurs mois de consultations avec les principaux protagonistes de la crise syrienne. Staffan de Mistura a rendu compte de ses efforts de médiation et l’intention de poursuivre ses consultations pour soutenir les parties syriennes dans leur recherche d’une solution politique au conflit.

L’émissaire des Nations Unies en Syrie a proposé auprès du Conseil de sécurité à New York une nouvelle approche afin de trouver une possible solution diplomatique pour la paix en Syrie en associant des discussions thématiques entre Syriens sur de différents dossiers et un groupe de contact international. Devant les membres du Conseil, Staffan de Mistura a souligné «qu’il n’y avait pas encore de consensus sur une transition politique […], qu’il n’y a pas encore de consensus sur la manière d’appliquer le communiqué de Genève». Mais, la tragédie en Syrie s’aggrave jour après jour et «l’ONU est obligée de maintenir ce dossier sur la table et poursuivre ses efforts», a-t-il ajouté.

« C’est pourquoi je propose d’approfondir le format des consultations de Genève […]. J’ai l’intention d’inviter les Syriens à des discussions thématiques, parallèles ou simultanées, par l’intermédiaire de groupes de travail qui étudieraient divers aspects de la transition sous la férule d’un comité de direction» il a expliqué. L’émissaire de l’ONU, il a ensuite cité quatre dossiers principaux : «1) la sécurité pour tous ( c’est-à-dire mettre fin aux sièges, accès aux soins médicaux, libération des détenus); 2) les questions politiques, dont les élections; 3) l’aspect militaire (lutte contre le terrorisme et l’éventuel cessez-le-feu); 4) la reconstruction du Pays». Le nouveau plan de paix, a-t-il conclu, devra avoir le soutien du Conseil de sécurité et de la communauté internationale, et impliquer les acteurs régionaux. «Un tel mécanisme de soutien international pourra conduire à terme à la formation d’un groupe de contact».

Dans sa communication aux membres du Conseil de sécurité, Staffan de Mistura a souligné que le contexte a changé depuis les conférences de Genève avec l’émergence jihadiste du groupe État islamique. Cette émergence «a fait de l’antiterrorisme une priorité pour beaucoup de monde. La peur de voir flotter des drapeaux noirs de l’État islamique sur Damas a amené certains à reconsidérer leur position», a-t-il souligné. Il faut encore rappeler que les deux précédentes sessions de négociations à Genève entre le régime et l’opposition syrienne en 2014 s’étaient conclues par des échecs. Staffan de Mistura n’a pas donné de détails sur les participants à ce dialogue ni fixé le calendrier.

De sa part, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé le Conseil à soutenir ces propositions et à «convaincre les parties syriennes de participer de manière constructive au processus» en soulignant que ce statu quo en Syrie est inacceptable. «Il faudra s’assurer que ces négociations préparatoires ne seront pas exploitées cyniquement pour continuer à tuer», a Ban Ki-moon toutefois averti. Le secrétaire général s’est déclaré enfin prêt à «convoquer une conférence internationale de haut niveau pour avaliser les recommandations ou l’accord» qui sortiront de ce processus. Le Conseil de sécurité reste fractionné entre les Occidentaux qui veulent le départ du président Bachar el-Assad et Moscou et Pékin qui protègent le régime de Damas. Depuis mars 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 220.000 morts et chassé de chez elle la moitié de la population. Les batailles se succèdent ainsi que les attentats, les bombardements, les exécutions. Les populations civiles continuent de subir les violences. Pas facile, dans ces conditions, d’imaginer la fin de la guerre, de se projeter dans un scénario où les adversaires se retrouveront autour d’une même table.

Antonio Torrenzano

 

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Deera_rebelle_syrien_imageL’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, s’est rendu jeudi à Damas, où il a rencontré de hauts responsables du gouvernement de Damas pour discuter des consultations destinées à trouver une solution politique à la crise qui ravage le pays. Selon la déclaration publiée par le porte-parole de l’ONU à Genève, Staffan de Mistura a discuté avec le ministre des Affaires étrangères, Walid Mouallem, et avec le vice-ministre des Affaires étrangères, Faisal Mekdad, des conclusions préliminaires de la récente série de consultations facilitées par l’ONU à Genève et du débat au Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation en Syrie prévu le 29 juillet à New York.

« La réunion a porté sur la façon de maintenir la dynamique destinée à trouver une solution politique au conflit syrien », a précisé le porte-parole à Genève, ajoutant que l’émissaire de l’ONU, ayant conclu sa tournée régionale, va en informer le Secrétaire général à New York. L’émissaire de l’ONU est en train de mener depuis mai 2015 une série de consultations informelles avec les parties du conflit syrien avec pour but la résolution du conflit. Fin juin, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait publié une déclaration à l’occasion du troisième anniversaire de l’adoption du communiqué de Genève par laquelle il avait jugé honteux que les souffrances du peuple syrien continuassent de s’aggraver.

Sur le terrain, une coalition de rebelles syriens a lancé jeudi 23 juillet une offensive contre la ville méridionale de Deraa, bastion de la révolte syrienne en 2011, contre les troupes du président Bachar Al-Assad selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Plus de 70% de la province de Deraa, frontalière de la Jordanie, est déjà contrôlée par les rebelles.Par cette bataille, les anti-Assad réunis au sein du Front Sud, une alliance de 35.000 hommes, armés par les États-Unis et les pays du Golfe, espèrent conquérir la totalité de la province pour faire ensuite leur jonction avec les rebelles embusqués dans la Ghouta, la banlieue de Damas.La bataille de Deraa pourrait devenir donc un test pour le régime Assad.

La Syrie est ravagée par un conflit complexe concernant le régime, les rebelles syriens, les Kurdes et les djihadistes qui tentent de s’arroger des pans de territoire. Plus de 230.000 personnes y ont péri depuis 2011, selon l’OSDH. Près de la moitié de la population du pays a été contrainte de fuir. Les civils font face à un barrage de bombes baril et d’autres violations atroces des droits humains tels que la torture et la détention prolongée de dizaines de milliers d’entre eux.

Antonio Torrenzano

 

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sommet_tollerance_onu_new_york_imageÀ l’occasion d’une réunion spéciale de l’Assemblée générale des Nations Unies visant à promouvoir la réconciliation et lutter contre la menace de l’extrémisme, l’organisation a appelé les États les plus influents de la communauté internationale à contribuer à la recherche des solutions pour la paix. Cette réunion a rassemblé au siège de l’ONU de New York, les États membres et des leaders religieux du monde entier autour d’un débat sur la promotion de la tolérance et de la réconciliation.

«Nous vous avons rassemblé aujourd’hui ici parce que nous sommes profondément préoccupés par la montée de l’extrémisme et du radicalisme », a déclaré le Secrétaire général dans un discours à l’ouverture du débat, ajoutant qu’il est désormais nécessaire de s’attaquer à la racine de ces problèmes afin de pouvoir mettre en œuvre des stratégies de prévention. «l’État islamique, Al-Chabab et Boko Haram font partie d’une nouvelle génération de groupes terroristes qui menacent la paix et la sécurité internationales […]. Mais les problèmes vont bien au-delà du Moyen-Orient et de l’Afrique. Le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie alimentent la haine et occasionnent des pertes en vies humaines y compris dans les sociétés démocratiques globalement pacifiques » a mis en garde le chef de l’ONU.

Le Haut-Représentant pour l’Alliance des civilisations Nassir Abdulaziz Al-Nasser a invité au contraire les Pays à contribuer à une vision du monde capable de présenter une alternative face aux idéologies extrémismes. Le Haut-Représentant de l’ONU a expliqué que sans une action préventive mondiale sur des questions telles que l’immigration, les médias et l’éducation, les extrémistes continueront d’attirer et de recruter de plus en plus des jeunes. «Nous avons beaucoup à faire pour améliorer nos propres environnements sociaux générateurs de marginalisation, d’austérité économique et de manque d’opportunité égale», a dit Abdulaziz Al-Nasser.

Reprenant cette idée, le Président de l’Assemblée générale de l’ONU, Sam Kutesa, a déclaré que : « le développement social pourrait réduire la marginalisation. Marginalisation, qui dans certains cas pousse la violence à l’extrémisme et au recrutement de terroristes. Relever les défis de la pauvreté, ainsi que le manque de possibilités d’éducation ou d’emploi peut constituer la base d’une approche mondiale visant à créer des sociétés pacifiques ». Ban Ki-moon a annoncé que les idées débattues pendant cette réunion seront ensuite reprises par l’ONU pour produire un nouveau plan d’action contre l’extrémisme, qui sera présenté à l’Assemblée générale pendant l’année 2015. « Ce programme mettra l’accent sur les valeurs centrales de paix, de justice et de dignité humaine comme la vraie alternative à la haine et à la peur semées par les extrémistes ».

Antonio Torrenzano

 

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nations_unies_newyork_imageLa défense des chrétiens d’Orient et des minorités persécutées sera au cœur d’une réunion le 27 mars prochain au Conseil de Sécurité de Nations Unies. Le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, a annoncé qu’il présiderait personnellement cette réunion pour signifier l’engagement de la France sur ce dossier.

« Nous, la France, nous n’acceptions pas ces persécutions », a déclaré Laurent Fabius. «Je vais réunir le conseil de sécurité de l’ONU et lancer un appel au monde pour les chrétiens d’Orient», a-t-il annoncé. Selon le ministre français, cette réunion, qu’il «présidera personnellement», montrera la volonté de nombreux pays de ne pas accepter « les atrocités commises par les jihadistes qui refusent que les minorités aient le droit d’exister ».

« Nous sommes ravis d’apprendre cette initiative», a déclaré le directeur de l’AED Marc Fromager. « Nous constatons depuis quelques semaines, quelque mois, en tout cas depuis l’été dernier avec cette actualité au Moyen-Orient, la prise de Mossoul et de la Plaine de Ninive, qu’il y a une réelle mobilisation, sensibilisation de la population française et donc, par voie de ricochet, des parlementaires et des responsables politiques sur cette question des chrétiens d’Orient, sur ce qui se passe au Moyen-Orient».

Aujourd’hui, les chrétiens d’Orient qui sont menacés de disparition, ce sont ceux de l’Irak et de la Syrie. Après le début du conflit en Syrie et la violente agression de l’État islamique en Irak, 40% de la population chrétienne a disparu. Et si la guerre continue à persister dans ces pays, les chrétiens continueront à fuir. Avant la guerre, les chrétiens d’Alep par exemple c’étaient au nombre d’environ 300 000. Des 4000 fidèles qui fréquentaient la paroisse de Père Rodrigo Miranda (un missionnaire chilien de l’Institut de la Parole incarnée), il n’en reste que 25 aujourd’hui. Tous les autres ont fui, ou bien « ils ont été tués, surtout les femmes et les jeunes. Il y a eu beaucoup d’enlèvements», nous a expliqué le curé. En effet, les chrétiens de Syrie ont plus que les autres été pris pour cible par des groupes islamistes radicaux.

Selon Mgr Mario Zenari, le nonce apostolique à Damas, «depuis longtemps la communauté chrétienne vit dans cette situation de tension. Mais au-delà des chrétiens, tout le monde a peur de ces événements, surtout ceux qui vivent dans ces zones contrôlées par les djihadistes». Alors que le conflit en Syrie entre dans sa cinquième année, huit responsables des Nations Unies ont prévenu toute la communauté vendredi 13 mars par un communiqué mixte que l’incapacité de la communauté internationale à mettre fin à cette guerre mettrait en cause sa même crédibilité. Une crise qui continue d’avoir un coût humain inacceptable. Une crise que la communauté internationale n’a pas réussi à stopper. En quatre ans de guerre, le conflit a tué plus de 200.000 personnes. Plus de 12,2 millions de personnes en Syrie ont besoin d’une assistance et 3,9 millions de personnes ont fui le pays en quête de sécurité.

Sur le front humanitaire, Mgr Zenari souligne enfin que l’on assiste à une des «catastrophes les plus graves depuis la Seconde Guerre mondiale. Et cela, sous les yeux de tout le monde». «Il faut arrêter et résoudre la guerre civile, mais en même temps il faut aussi arrêter l’avancée du califat».

Antonio Torrenzano

 

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valerie_amos_council_syria_new_york_imageLa responsable des opérations humanitaires de l’ONU Valerie Amos a estimé jeudi que l’évacuation de la ville de Homs en Syrie ne procède pas de manière suffisante. Elle a demandé au Conseil de sécurité de donner aux sujets engagés dans les efforts humanitaires sur le terrain. « Il faut que nous ayons les moyens de faire notre travail – a martelé Valerie Amos – sur le front humanitaire» en jugeant inacceptable la détérioration de la situation sur le terrain.

Elle a également indiqué à la presse que l’ONU avait des « assurances verbales » des belligérants, mais pas une confirmation écrite sur la continuation du cessez-le-feu à Homs. «Sans assurances écrites, nous ne pouvons pas continuer», a-t-elle ajouté. Valerie Amos a déclaré « d’être non seulement pessimiste, mais très frustrée ». Elle a encore ajouté d’avoir averti le Conseil de sécurité que «les progrès sont extrêmement limités et ils sont douloureusement lents » pour porter des aides aux civils. L’évacuation de 1400 civils de Homs est sûrement «un succès vu les circonstances extrêmement difficiles», mais en Syrie 250’000 personnes restent bloquées par les combats sans aucun accès aux secours, a-t-elle souligné.

Valerie Amos a dit d’avoir demandé aux 15 membres du Conseil de sécurité «d’user leur influence sur les parties en conflit pour qu’ils respectent des pauses humanitaires, ils facilitent la fourniture d’aide et ils évitent à nos équipes d’être prises pour cibles quand elles livrent cette aide. La guerre, elle-même, a des règles», a-t-elle rappelé.

Antonio Torrenzano