ActualitéBlogrollWeblogs

ruines_hatra_irak_cite_vieille_2000_ans_inscrite_patrimoine_unesco_imageAprès le site archéologique de Nimrud, l’État islamique poursuit son nettoyage culturel par la destruction au bulldozer des vestiges de la ville d’Hatra fondée au temps de la domination des Séleucides. Le site archéologique est une ville circulaire de près de deux kilomètres de diamètre inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO et se trouve à 110 kilomètres au sud de Mossoul. La ville d’Hatra s’était développée au cours des trois premiers siècles de l’ère chrétienne et elle fut détruite par les Perses d’Ardachîr Iᵉʳ et Shapur Iᵉʳ en 241. La ville fut de même une étape importante sur la route de la soie : c’est-à-dire une grande cité arabe du niveau de Palmyre (Syrie), Pétra (Jordanie) ou Baalbek (Liban).

Mais, à présent, quels sont les sites historiques détruits par l’État islamique en Irak ?

Nimrud : fondée au XIIIe siècle avant l’ère chrétienne, la cité appelée à l’origine Kalhu, elle était l’un des sites archéologiques irakiens les plus connus et un lieu important de la civilisation mésopotamienne. Elle se trouve à 30 km au sud de Mossoul. L’UNESCO a dénoncé «un crime de guerre».

Le musée de Mossoul. Il s’agit du plus important musée d’Irak après celui de Bagdad. Une vidéo diffusée le 26 février montre des membres de l’EI détruire à coup de masse des statues, certaines en provenance des sites de Nimroud et Hatra.

Le mausolée Nabi Younès à Mossoul. La tombe du prophète Jonas, aussi connu sous le nom de Nabi Younès, c’était l’un des mausolées les plus célèbres de Mossoul et un important lieu de pèlerinage. Elle a été dynamitée le 24 juillet 2014.

La bibliothèque de Mossoul. Des milliers de livres et des manuscrits ont été brûlés en février 2014. L’UNESCO a décrit la destruction de ces oeuvres comme une nouvelle phase de la campagne de «nettoyage culturel» des terroristes.

Le mausolée Al-Arbain à Tikrit. Le mausolée Al-Arbaïn était connu pour être le lieu de sépulture de 40 figures de l’Islam, dont des compagnons du Prophète Mahomet. Le site archéologique a été détruit en septembre 2014.

L’église verte de Tikrit. Un imposant symbole de la présence chrétienne au Moyen-Orient. La cathédrale, appelée «église verte», a été fondée il y a environ 1.300 ans. Elle était considérée comme la plus célèbre de la ville de Tikrit. L’église a été détruite fin septembre 2014.

Les nouvelles sur la destruction des anciens vestiges de la ville d’Hatra, elles ont été communiquées par le porte-parole du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) dans la province de Ninive, Saïd Mumuzini, qui a affirmé au site d’informations Rudaw que des «militants de l’EI avaient utilisé des bulldozers pour détruire Hatra». Le dessein des djihadistes est de détruire le patrimoine irakien – site après site – puisqu’ils estiment que les sculptures et les tombes favorisent l’idolâtrie.

Antonio Torrenzano

 

ActualitéBlogrollWeblogs

assyrian_mural_sculptures_baghdad_museumLe secrétaire des Nations Unies, Ban Ki-moon a condamné ce vendredi la destruction du site archéologique de la ville de Nimrud en Iraq en qualifiant l’action d’un crime de guerre. En effet, en vertu des statuts de Rome de la Cour Pénale Internationale, la destruction délibérée du patrimoine culturel est un crime de guerre. La ville de Nimrud, fondée il y a plus de 3300 ans, était une capitale de l’empire assyrien, dont les fresques, les palais et les œuvres sont célèbres dans le monde entier, dans la littérature et  dans les textes sacrés.

De sa part, la directrice de l’UNESCO a déclaré que «cette nouvelle attaque contre le peuple iraquien rappelle que le nettoyage culturel qui sévit en Iraq n’épargne rien ni personne : il étrangle les vies humaines, les minorités et s’accompagne de la destruction systématique du patrimoine millénaire de l’humanité». Irina Bokova a encore ajouté : «Nous ne pouvons pas rester silencieux. La destruction délibérée du patrimoine culturel constitue un crime de guerre, et j’en appelle à tous les responsables politiques et religieux de la région à se lever contre cette nouvelle barbarie et rappeler qu’il n’y a aucune justification politique ou religieuse à la destruction du patrimoine culturel de l’humanité ».

De même, l’UNESCO est déterminée à tout mettre en œuvre pour documenter et protéger le patrimoine de l’Iraq et enrayer la lutte contre la circulation illicite des objets culturels pour stopper le financement au terrorisme. Pour lutter contre ce trafic illicite, l’UNESCO est déjà en contact avec l’Organisation mondiale des douanes,l’ Interpol et le Conseil international des musées afin de ne pas tolérer la vente illicite des objets du patrimoine iraquien.

L’enjeu est la survie de la culture et de la société iraquienne, mais aussi la Mémoire Historique de l’Humanité.

Antonio Torrenzano