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ville_homs_residents_recovery_imageLes négociations diplomatiques pour mettre fin au conflit syrien reprendront-elles à la fin du mois d’août à Genève ? La situation humanitaire en Syrie est au-delà de la catastrophe. Deux millions de personnes à Alep, la deuxième ville du pays, sont privées d’eau courante depuis quelques jours et le risque de maladies est en nette hausse. La population de la ville se trouve presque anéantie par la violence et les énormes difficultés du quotidien.

Sur le terrain, les combats entre forces gouvernementales et rebelles se sont intensifiés à Alep et les deux camps sont en train d’envoyer des renforts pour une offensive qui pourrait marquer un tournant dans cette guerre depuis cinq ans. « Pour que de nouvelles négociations de paix sur la Syrie puissent se tenir à Genève, il faut que l’aide humanitaire parvienne à la population assiégée à Alep», a communiqué mardi 9 août la diplomatie américaine au siège des Nations Unies de New York. L’ambassadrice américaine, Samantha Power, a déclaré à la presse qu’il était urgent de reprendre les négociations, «mais le contexte des discussions doit aussi être correct. Sur l’accès humanitaire, nous sommes en marche arrière», a-t-elle souligné.

De son côté, la diplomatie russe a fait savoir qu’il n’y aura pas des clauses préalables aux nouveaux pourparlers, bien que les Nations unies espèrent les reprendre à Genève à la fin du mois. L’ambassadeur russe Vitali Tchourkine a relevé que Moscou discutait avec Washington au sujet de la livraison d’aide humanitaire à Alep, mais rejeté toute suggestion que les pourparlers de paix pourraient capoter à cause de la situation dans cette ville.

De sa part, le responsable des processus humanitaires des Nations Unies Stephen O’Brien a renouvelé son appel pour des trêves dans les villes assiégées. Les risques pour les civils grandissent jour après jour, a-t-il souligné.

Antonio Torrenzano

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syrie_catastrophe_humanitaire_imageL’Assemblée générale des Nations Unies a appelé toute la communauté internationale à faire preuve de responsabilité et de crédibilité afin de mettre la parole fin aux souffrances et à la violence en Syrie. Depuis cinq années de conflit, plus de 250.000 individus ont été tués. La moitié de la population est déplacée dans les Pays voisins de la région et une considérable partie a tourné les talons pour se réfugier en Europe.

Dans un discours aux Pays membres de l’Assemblée des Nations Unies, le sous-secrétaire général aux droits de l’homme, Ivan Simonovic, a souligné qui est difficile de s’imaginer l’ampleur des violences subies par la population en Syrie, la catastrophe économique, le chaos d’une guerre complexe.

«La crise est justement enracinée dans des violations des droits de l’homme», a-t-il noté, rappelant que le conflit syrien a commencé par des manifestations pacifiques de jeunes exerçant leur droit fondamental à la liberté d’opinion et de réunion. Il a estimé que ces manifestations auraient dû conduire à des réformes politiques et des évolutions pacifiques. Au contraire, «une violente répression a déclenché les violations indicibles que nous constatons aujourd’hui», a déploré Ivan Simonovic. Dans cette situation, des groupes terroristes ont profité du vide causé par le conflit et l’absence d’état de droit dans le pays pour gagner du terrain et ajouter encore plus des souffrances à la population.

De son côté, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, Stephen O’Brien, a rappelé dans son discours que le conflit en Syrie a détruit le tissu social et économique du pays dont 80% de la population vit désormais dans la pauvreté et près de neuf millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire. « Nous ne devons jamais perdre de vue l’impact humain incommensurable de cette crise, le traumatisme et les conséquences émotionnelles pour les civils, en particulier les jeunes exposés depuis trop longtemps à un climat de violence et de peur », a dit Stephen O’Brien.

Le Secrétaire général adjoint a appelé la communauté internationale à faire preuve de suprématie pour mettre un terme à cette crise, notamment en garantissant la protection des civils et des infrastructures civiles, y compris les établissements de santé. «Une crise de cette ampleur, où tant de mal a déjà été fait et où tant de vies restent en danger, exige que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir pour aider à maintenir l’élan en faveur d’une solution politique à la crise en Syrie», a déclaré le président de l’Assemblée générale de l’ONU, Mogens Lykketoft.

Antonio Torrenzano

 

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yazidis_genocide_imageL’État islamique est en train de commettre un génocide contre la minorité religieuse du peuple Yézidis selon un rapport publié par la Commission d’enquête des Nations Unies sur la Syrie. «Le génocide a eu lieu et se poursuit», a déclaré Paulo Pinheiro, le président de la Commission d’enquête. «Daech a soumis chaque femme, chaque enfant, ou chaque homme yézidi qu’il a capturé aux pires atrocités». Le mémorandum intitulé «They Came to Destroy: ISIS Crimes Against the Yazidis» a également déterminé que les abus commis par Daech contre les Yézidis constituent des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre.

Les conclusions auxquelles la Commission des Nations Unies parvient, elles sont basées sur des entretiens avec les victimes, des chefs religieux, des passeurs, des avocats, du personnel médical, et des journalistes, ainsi que d’autres nombreux documents. Selon la Commission d’enquête, Daech continue de chercher à détruire les Yézidis de diverses manières. Les hommes et les garçons yézidis de plus de 12 ans sont séparés du reste de leurs familles et ceux qui refusent de se convertir sont tués. Les femmes et les filles, certaines n’ayant que neuf ans, sont vendues aux marchés des esclaves. Une femme a déclaré qu’elle avait été vendue 15 fois.

«Les victimes qui se sont échappées des griffes de Daech en Syrie décrivent comment elles ont subi des viols brutaux, souvent au quotidien, et comment, quand elles ont essayé de s’échapper, elles ont été violemment battues et parfois soumises à des viols collectifs », a déclaré Vitit Muntarbhorn, membre de la Commission ONU. «Daech n’a pas caché son souhait de détruire les Yézidis de Sinjar, et cela est l’un des éléments qui nous a permis de conclure que leurs actions constituent un génocide», a déclaré Carla Del Ponte, membre de la Commission ONU. La Commission d’enquête a réclamé la reconnaissance internationale du génocide dirigé vers le peuple Yézidi.

Antonio Torrenzano

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syrie_situation_civils_assiégés_imageLe Conseil de sécurité des Nations Unies a reçu cette semaine un mémorandum du secrétaire général adjoint chargé des affaires humanitaires Stephen O’Brien en ce qui concerne la situation humanitaire en Syrie et sur l’existence de la population civile assiégée dans le pays.

« Je n’ai plus de mots pour expliquer comment les agissements des parties au conflit ont ravagé un pays et son peuple », a souligné Stephen O’Brien pendant son intervention par vidéoconférence depuis Genève. Stephen O’Brien s’est dit particulièrement préoccupé par l’aggravation de la violence dans plusieurs régions du pays et son impact sur les civils.  En Syrie, « le droit international humanitaire est violé sans scrupule », a-t-il énoncé.

Au début du mois de mai, des frappes ont été menées contre des camps de déplacés internes à Sarmada et à Idlib.  Cette semaine, plusieurs attaques terroristes ont fait plus d’une centaine de victimes dans les villes côtières de Jableh et Tartous.  L’hôpital de Zakia a également été attaqué avec des barils d’explosifs. Le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires a jugé « tout à fait répréhensibles » l’état de siège et l’utilisation de la famine comme arme de guerre.

D’après les dernières informations, a-t-il précisé, environ 592.000 personnes vivent dans des zones assiégées par le Régime de Damas, l’État islamique d’Iraq et du Levant (DAECH), le Front al-Nosra ou des groupes armés non étatiques. « La punition collective des civils à travers des tactiques qui consistent à les assiéger doit prendre fin immédiatement », a précisé avec vigueur Stephen O’Brien. Le secrétaire adjoint aux affaires humanitaires s’est également déclaré très inquiet face aux conditions dans lesquelles vivent des centaines de milliers de civils au nord de Homs.  La situation dans le Gouvernorat et la ville d’Alep reste même alarmante. Les combats risquent de provoquer de nouveaux déplacements de populations.

« La réalité courante en Syrie est inacceptable », a insisté Stephen  O’Brien.  « Il ne peut y avoir d’impunité face aux comportements contraires au droit international et aux résolutions du Conseil de sécurité ».

Antonio Torrenzano

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staffan_demistura_siege_onu_geneve_imageLe troisième round des négociations sur la Syrie doit reprendre mercredi 13 avril à Genève. Il sera consacré au gouvernement de transition avec ou sans Bachar Al Assad. Avant la reprise des pourparlers entre le régime et ses opposants, chacun des acteurs s’efforce d’améliorer ses positions sur le terrain. L’armée syrienne a repris à DAECH le site de Palmyre et Al-Qaryatayn, dans le centre, et se prépare à marcher sur la province de Deir Ezzor, à l’est.

Le Front al-Nosra, la branche syrienne d’al-Qaïda, a délogé un groupe qui a fait allégeance à Daech dans trois localités dans la province méridionale de Deraa. Dans le nord du Pays, au contraire, des rebelles soutenus par la Turquie et les États-Unis sont en train de prendre aux jihadistes certains villages et des combats sont en cours en ce qui concerne la localité frontalière d’al-Raï. La localité d’al-Rai un point de passage de première importance avec la Turquie. C’est toutefois sur la ville d’Alep et sa province que les incidents ont été les plus intenses. Le régime a bombardé le sud de la ville tandis que le groupe salafiste armé Ahrar al-Sham menait une offensive pour reprendre les zones, autour de la capitale économique, dont le régime s’était emparé avant l’entrée en vigueur de la trêve.

Les fronts autour d’Alep, qui étaient restés tranquilles depuis l’instauration de la trêve du 27 février 2016, sont en train de connaitre une nouvelle recrudescence des opérations militaires. Le carnet de cette reprise des négociations coïncide avec une reprise des violences et de calculs tactiques sur le terrain. Il s’agit donc du point le plus délicat des pourparlers de Genève.

Ce round devrait être crucial pour trouver une solution politique au conflit. « Nous espérons et avons l’intention de rendre ces pourparlers constructifs et concrets », a précisé Staffan de Mistura. « Nous devons nous assurer qu’elle va se poursuivre même s’il y a des incidents contenus», a dit l’émissaire de l’ONU Mistura. Sur le plan humanitaire et l’accès aux localités assiégées, la situation semble s’éclaircir. Dimanche 10 avril, le Programme alimentaire mondial (PAM) a pu livrer, par voie aérienne, des provisions à 200.000 personnes assiégées par Daech à Der Ezzor dans l’est du pays.

Antonio Torrenzano

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staffan_demistura_onugenève_imageÀ moins de 48 heures du début  des négociations de Genève sur la Syrie, la participation de l’opposition politique n’a pas été encore confirmée. Des groupes clés de l’opposition réunis au sein du Haut Comité des Négociations (HCN) devront se prononcer aujourd’hui à Riyad sur leur participation aux pourparlers de paix. Une source proche de la réunion de Riyad a indiqué que le HCN veut être le seul représentant de l’opposition à ces négociations diplomatiques.

Le groupe de Riyad est une fédération de groupes d’opposition au régime syrien rassemblés par le gouvernement saoudien. Parmi eux, le groupe Ahrar Al Sham, proche au Front Al-Nosra et protégé par la Turquie. Ahrar Al-Sham a critiqué la conférence de Riyad, car elle n’impliquait pas le Front Al-Nosra, leur ancien allié. La Russie s’oppose à la participation de ce groupe à Genève. Pour le ministre des affaires étrangères russe Mikhail Lavrov, c’est une organisation terroriste alliée à Al-Nosra. De sa part, la Turquie, hostile au régime de Damas de Bachar al-Assad, est fermement opposée à la participation du Parti kurde de l’union démocratique (PYD), la branche politique des YPG, une milice kurde. Milice kurde, alliés des États-Unis, élément clé dans la lutte contre DAECH. La Russie estime que, sans les Kurdes, les négociations ne sauraient “donner de résultats”.

Le problème, pour mettre fin à la guerre en Syrie, est qu’il y a une multitude d’acteurs régionaux qui sont trop forts pour perdre, mais ils sont trop faibles pour gagner. Les pays tels que l’Iran avec le mouvement d’Hezbollah ont le sentiment de lutter pour leur existence. Cette guerre, ils ne peuvent pas la perdre. D’autres, comme l’Arabie saoudite et la Turquie, ont investi trop de crédibilité dans la lutte contre la Syrie pour admettre maintenant qu’ils n’ont aucune chance d’atteindre leur objectif de renverser Bachar al-Assad. La Turquie, qui semblait avoir atteint une haute influence à travers tout le Moyen-Orient dans la période 2009-2011, pourrait aujourd’hui être le grand perdant. Son image de Pays prospère, moderne, bien qu’islamique, séduisait beaucoup de protestataires pendant le printemps arabe. Toutefois, le président Recep Tayyip Erdogan a bientôt montré qu’il soutenait une prise de pouvoir des Arabes sunnites religieux, anti-chiites, anti-kurdes et anti-laïques qui soulèveraient des résistances. La politique menée vers Syrie, c’est-à-dire de tolérer ou aider Isis, al-Nusra ou des groupes de djihadistes extrémistes, a été une calamiteuse erreur de calcul pour la Turquie. Jusqu’à ce moment, le rêve néo-ottoman du président Erdogan de refaire de la Turquie une grande puissance du Moyen-Orient, a abouti à son contraire.

Staffan de Mistura a envoyé mardi les invitations, sans révéler le nombre des personnes invitées, ni leur identité. “Nous l’annoncerons avant la réunion de vendredi”, a dit sa porte-parole. Quoi qu’il en soit, l’optimisme n’est pas de mise pour les négociations de Genève, qui ont été reportées de lundi à vendredi. Les négociations, appelées à durer six mois, doivent porter sur une feuille de route qui prévoit un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les six mois et des élections politiques dans les 18 mois.

Antonio Torrenzano

 

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Deera_rebelle_syrien_imageL’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, s’est rendu jeudi à Damas, où il a rencontré de hauts responsables du gouvernement de Damas pour discuter des consultations destinées à trouver une solution politique à la crise qui ravage le pays. Selon la déclaration publiée par le porte-parole de l’ONU à Genève, Staffan de Mistura a discuté avec le ministre des Affaires étrangères, Walid Mouallem, et avec le vice-ministre des Affaires étrangères, Faisal Mekdad, des conclusions préliminaires de la récente série de consultations facilitées par l’ONU à Genève et du débat au Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation en Syrie prévu le 29 juillet à New York.

« La réunion a porté sur la façon de maintenir la dynamique destinée à trouver une solution politique au conflit syrien », a précisé le porte-parole à Genève, ajoutant que l’émissaire de l’ONU, ayant conclu sa tournée régionale, va en informer le Secrétaire général à New York. L’émissaire de l’ONU est en train de mener depuis mai 2015 une série de consultations informelles avec les parties du conflit syrien avec pour but la résolution du conflit. Fin juin, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait publié une déclaration à l’occasion du troisième anniversaire de l’adoption du communiqué de Genève par laquelle il avait jugé honteux que les souffrances du peuple syrien continuassent de s’aggraver.

Sur le terrain, une coalition de rebelles syriens a lancé jeudi 23 juillet une offensive contre la ville méridionale de Deraa, bastion de la révolte syrienne en 2011, contre les troupes du président Bachar Al-Assad selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Plus de 70% de la province de Deraa, frontalière de la Jordanie, est déjà contrôlée par les rebelles.Par cette bataille, les anti-Assad réunis au sein du Front Sud, une alliance de 35.000 hommes, armés par les États-Unis et les pays du Golfe, espèrent conquérir la totalité de la province pour faire ensuite leur jonction avec les rebelles embusqués dans la Ghouta, la banlieue de Damas.La bataille de Deraa pourrait devenir donc un test pour le régime Assad.

La Syrie est ravagée par un conflit complexe concernant le régime, les rebelles syriens, les Kurdes et les djihadistes qui tentent de s’arroger des pans de territoire. Plus de 230.000 personnes y ont péri depuis 2011, selon l’OSDH. Près de la moitié de la population du pays a été contrainte de fuir. Les civils font face à un barrage de bombes baril et d’autres violations atroces des droits humains tels que la torture et la détention prolongée de dizaines de milliers d’entre eux.

Antonio Torrenzano

 

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enrico_letta_fuori_orario_imageConversation avec Enrico Letta, député du parlement italien, il a été successivement ministre des Affaires européennes (1998-1999), ministre de l’Industrie et du commerce extérieur (1999-2001) dans les gouvernements de Massimo D’Alema et Giuliano Amato. Il est député au Parlement européen de 2004 à 2006. Enrico Letta retrouve le gouvernement, en 2006, comme secrétaire d’État à la présidence du Conseil des ministres, auprès de Romano Prodi. Il devient, en 2009, vice-secrétaire du Parti démocrate italien. Il est nommé président du Conseil en avril 2013 en formant un gouvernement de grande coalition. Il démissionne le 14 février 2014 après un vote de défiance de la direction du PD. Diplômé en droit international de l’Université de Pise et titulaire d’un doctorat en droit communautaire de l’École supérieure Sainte-Anne de Pise, Enrico Letta enseigne depuis un an à Sciences Po et participe aux activités du Centre d’études européennes. Il est un acteur de premier plan du monde contemporain et a contribué à de multiples titres depuis vingt ans à l’effort de construction européenne. En 2015, Enrico Letta succède à Ghassan Salamé en qualité de doyen en ce qui concerne la direction de l’École des affaires internationales de Sciences Po (Paris School of International Affairs – PSIA). Un nouveau défi pour cet acteur de premier plan du monde contemporain, qui a contribué à de multiples titres depuis vingt ans à l’effort de construction européenne. Enrico Letta est auteur de nombreux essais dont «Passaggio a Nord-Est. L’Unione europea tra geometrie variabili, cerchi concentrici e velocità differenziate », Bologna, Il Mulino, 1994; «Dialogo intorno all’Europa», con Lucio Caracciolo, Roma, éditions Laterza, 2002; « L’allargamento dell’Unione europea », Bologna, éditions Il Mulino, 2003; «Costruire una cattedrale. Perché l’Italia deve tornare a pensare in grande», Milano, éditions Mondadori, 2009. La conversation a eu lieu à Taneto di Gattatico (Reggio Emilia) le 7 mai 2015 pendant la présentation de son dernier essai «Andare insieme, andare lontano» publié aux éditions Mondadori de Milan en 2015. La soirée a été organisée par le club culturel Furori Orario et l’Institut technique d’État en sciences touristiques Angelo Motti de Reggio Émilia.

Antonio Torrenzano. La guerre en Syrie a déjà fait plus 220.000 morts. Combien des victimes devront nous recenser pour réveiller les consciences ?

Enrico Letta. Depuis quatre ans, le conflit syrien est en train de produire des violences inouïes et des cruautés intolérables à la population syrienne. Dans un monde qui doit faire face à des crises multiples et des défis sur tous les fronts, la violence extrémiste qui bouleverse de plus en plus ce Pays a des effets désastreux sur l’entière région. La Syrie est en train de subir des dégâts économiques et sociaux qui n’auraient pas été inimaginables avant 2011 de la part de toute la communauté internationale.

Antonio Torrenzano. La faim et l’indigence sont devenues à présent l’ennemi quotidien des masses populaires dans toute la Syrie. Le conflit en Syrie qui dure depuis quatre ans reste d’une extrême violence. Quelque 12,2 millions de personnes ont maintenant besoin d’aide humanitaire, et plus de 11 millions ont été forcés de fuir leurs maisons. La communauté internationale peut-elle approuver l’inaction ?

Enrico Letta. Dans ce contexte, la population est en train de payer le prix le plus haut de la guerre civile. Une énorme catastrophe pour le peuple syrien, un numéro élevé de victimes de plus en plus tuées de manière horrible. Ce conflit viole en outre depuis longtemps tous les principes des droits de l’Homme. La société civile a l’angoissante sensation d’une complète paralysie politique en ce qui concerne ce dossier, mais les circonstances sont devenues inacceptables. Je crois que cette catastrophe ne peut plus être tolérée par la communauté internationale.

Antonio Torrenzano. Quel rôle les Nations unies peuvent-elles jouer pour une solution politique en Syrie ? Depuis le 4 mai 2015 à Genève, l’émissaire de l’ONU pour la Syrie Staffan de Mistura a lancé un nouveau round de consultations avec toutes les parties prenantes part au conflit

Enrico Letta. L’initiative diplomatique de l’ONU est essentielle pour joindre à une possible solution politique pour la fin de la guerre civile. Je connais en personne Staffan de Mistura et je crois qu’il est à présent parmi les meilleurs diplomates de l’organisation onusienne. J’espère que l’action diplomatique des Nations Unies puisse déterminer un vrai virage dans la gestion de cette guerre civile. De trouver toutes possibles solutions à la recherche de la paix. Je veux le souligner encore une fois : il s’agit de trouver très bientôt une solution politique à cet état de guerre qu’il a des répercussions économiques et contrecoups politiques sur toute la région du Moyen-Orient. Une réponse extraordinaire à une crise qui est devenue exceptionnellement grave.

Antonio Torrenzano

 

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syria_crisis_imageMaltraitées, vendues, violées, les violences vers les femmes sont commises de façon stratégique, généralisée, systématique en Syrie. Selon Zainab Bangura, représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies sur les violences sexuelles dans les conflits, cette violence est perpétrée avec un degré élevé de sophistication en résultant abominable.

Les femmes et les jeunes filles sont menacées de subir des violences dans les zones sous surveillance des acteurs armés, aux points de vérification, au passage des frontières et dans les centres de détention, a expliqué Mme Bangura lors d’une conférence de presse au siège de l’ONU. La Représentante spéciale a souligné en outre les nombreux cas de mariage forcé, temporaire et précoce. Elle a décrit ces pratiques comme un processus encouragé dans le cadre du djihad et utilisé comme mécanisme de « protection » par les familles qui n’ont pas d’autres moyens de fournir ou de garantir la sécurité des jeunes filles.

Elle a également noté la vente de femmes à des fins sexuelles. « Les filles sont littéralement déshabillées et examinées dans des bazars d’esclaves », a dit Mme Bangura, décrivant la façon dont elles sont « classées et expédiées nues à Dohouk, Mossoul ou d’autres endroits pour être distribuées à des dirigeants et combattants de l’EIIL ». Les combattants de l’État islamique ont réduit à l’esclavage sexuel des milliers de femmes qu’ils ont capturées comme butin de guerre.

« L’EIIL a institutionnalisé la violence sexuelle et la brutalisation des femmes comme un aspect central de son idéologie et de ses activités, l’utilisant comme une tactique terroriste pour réaliser ses objectifs stratégiques », a-t-elle expliqué, décrivant comment les femmes sont promises aux combattants et comment l’EIIL lève des fonds grâce à la traite et à la prostitution. La violence sexuelle est utilisée pour déplacer les populations, les punir, les humilier et démoraliser les dissidents, pour extraire des informations à des fins de renseignement et démanteler les structures sociales, familiales et communautaires afin de construire le Califat.

Déjà, Amnesty International dans son dernier rapport avait expliqué que ces femmes étaient souvent très jeunes : « la majorité de ces esclaves sexuelles sont des enfants, des filles âgées de 14, 15 ans ou encore plus jeune». Mais, le pire est que si chaque jeune fille essaye de se suicider ou de s’échapper, elle est torturée avec des câbles électriques. La Représentante spéciale a demandé enfin au Conseil de sécurité d’intégrer la protection et l’autonomisation des femmes dans sa réponse contre le terrorisme. Zainab Bangura s’est dite également inquiétée pour les enfants nés d’un viol, car ils ne peuvent pas être enregistrés. Selon le représentant spécial de l’ONU, tout cela risquerait de créer une génération d’enfants apatrides : un terrain fertile pour l’extrémisme à venir.

Antonio Torrenzano

 

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staffan_demistura_pressconferenze_5mai2015_imageLe représentant des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a lancé ce mardi 5 mai les nouvelles consultations de Genève pour une possible paix en Syrie. Les consultations devraient durer jusqu’au 30 juin à huis clos au Palais des Nations. Quarante groupes syriens et 20 acteurs régionaux et internationaux ont été invités. Le nouveau cycle de négociations dirige son regard vers le texte de l’accord politique souscrit en juin 2012 ( Genève 1). Le diplomate qui se dit «déterminé» se garde de tout pronostic quant à l’issue de ces nouvelles consultations qui ont démarré par une rencontre avec le représentant de Damas. « J’ai le devoir d’essayer », a déclaré à la presse le médiateur de l’ONU, avant de rencontrer la première délégation mardi après-midi. «L’ONU n’abandonnera jamais le peuple syrien, même si la situation est très difficile ou même sa mission impossible », a ajouté Staffan de Mistura.

Le successeur de Kofi Annan et de Lakhdar Brahimi a affirmé avoir changé de méthode. Pas de grandes conférences, ni de grandes réunions multilatérales, mais des rencontres en tête à tête avec tous les protagonistes de la crise syrienne. Une approche qualifiée de «très large» et de «plus flexible», ouverte aux «acteurs politiques et militaires, aux femmes, aux victimes, aux chefs religieux et aux communautés», ainsi qu’aux représentants de la société civile et de la diaspora syrienne.

«L’objectif est de voir ce qui a changé sur le terrain depuis l’adoption du communiqué de Genève il y a trois ans, le 30 juin 2012, et si un autre round est possible», a affirmé le médiateur de l’ONU. « À la fin de juin, j’évaluerai les progrès et déciderai des étapes suivantes », a-t-il précisé. La période initiale de ces consultations sur la mise en œuvre du communiqué de Genève est de cinq à six semaines, mais elle pourrait être étendue si nécessaire.

«J’espère comme tout le monde que cela pourra se transformer dans une conférence Genève 3, mais c’est prématuré. On commence avec cela et puis on verra», a affirmé le diplomate. S’il exclut toute possibilité d’entretien direct avec Al-Nosra et Daech, frappés par une résolution du Conseil de sécurité (résolution 2170), Staffan de Mistura semble laisser la porte entrouverte à des discussions indirectes. « Nous ne sommes pas en condition de discuter avec eux, mais je suppose que, parmi les gens qui vont venir à ces consultations, certains sont en contact avec ces groupes », a déclaré le diplomate lors de la conférence de presse qu’il a tenu ce mardi à l’ONU. Les représentants de l’Arabie saoudite devraient avoir un entretien jeudi avec Staffan de Mistura.

Ces réunions élargies incluent les Iraniens qui avaient été tenus à l’écart des négociations précédentes. Le temps accordé que Staffan de Mistura s’est donné pour mener ces nouvelles négociations couvre la période qui doit s’écouler jusqu’à la signature de l’accord définitif sur le nucléaire. «Une coïncidence», assure Staffan de Mistura, mais une coïncidence qui pourrait avoir «une influence positive», reconnaît-il. Le médiateur de l’ONU a remercié en outre la Suisse pour aider les Nations Unies à organiser et gérer ces consultations «assez compliquées du point de vue logistique». «La Suisse a démontré encore une fois sa capacité d’aider l’ONU dans une tâche difficile», a déclaré Staffan de Mistura.

Antonio Torrenzano