Le Conseil de sécurité des Nations Unies a reçu cette semaine un mémorandum du secrétaire général adjoint chargé des affaires humanitaires Stephen O’Brien en ce qui concerne la situation humanitaire en Syrie et sur l’existence de la population civile assiégée dans le pays.
« Je n’ai plus de mots pour expliquer comment les agissements des parties au conflit ont ravagé un pays et son peuple », a souligné Stephen O’Brien pendant son intervention par vidéoconférence depuis Genève. Stephen O’Brien s’est dit particulièrement préoccupé par l’aggravation de la violence dans plusieurs régions du pays et son impact sur les civils. En Syrie, « le droit international humanitaire est violé sans scrupule », a-t-il énoncé.
Au début du mois de mai, des frappes ont été menées contre des camps de déplacés internes à Sarmada et à Idlib. Cette semaine, plusieurs attaques terroristes ont fait plus d’une centaine de victimes dans les villes côtières de Jableh et Tartous. L’hôpital de Zakia a également été attaqué avec des barils d’explosifs. Le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires a jugé « tout à fait répréhensibles » l’état de siège et l’utilisation de la famine comme arme de guerre.
D’après les dernières informations, a-t-il précisé, environ 592.000 personnes vivent dans des zones assiégées par le Régime de Damas, l’État islamique d’Iraq et du Levant (DAECH), le Front al-Nosra ou des groupes armés non étatiques. « La punition collective des civils à travers des tactiques qui consistent à les assiéger doit prendre fin immédiatement », a précisé avec vigueur Stephen O’Brien. Le secrétaire adjoint aux affaires humanitaires s’est également déclaré très inquiet face aux conditions dans lesquelles vivent des centaines de milliers de civils au nord de Homs. La situation dans le Gouvernorat et la ville d’Alep reste même alarmante. Les combats risquent de provoquer de nouveaux déplacements de populations.
« La réalité courante en Syrie est inacceptable », a insisté Stephen O’Brien. « Il ne peut y avoir d’impunité face aux comportements contraires au droit international et aux résolutions du Conseil de sécurité ».
Antonio Torrenzano