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les-chretiens-d-irak-et-du-levant-sont-forces-a-quitter-leurs-villesIrak, Syrie, Kenya, Nigeria, Libye : l’actualité est sombre pour les chrétiens au Moyen-Orient. Les chrétiens doivent faire face, dans de nombreux pays, à des persécutions et des discriminations qui suscitent souvent une indifférence des médias et une méconnaissance de la part des sociétés occidentales elles-mêmes.

Sous le choc de la tragédie du Kenya, le pape François a dénoncé dans ces jours la violence jihadiste qui frappe depuis longtemps les chrétiens d’Orients et les autres minorités. Les Églises en Terre sainte sont profondément affligées par cette violence « faussement perpétrée au nom de la religion»; c’est ce qu’ont affirmé les chefs des Églises de Jérusalem dans leur traditionnel message de Pâques. Les responsables chrétiens dénoncent encore des comportements « barbares » qui déshumanisent pas seulement les victimes, mais également les bourreaux. Ils rappellent que les communautés chrétiennes les plus anciennes en Égypte, en Irak et en Syrie sont les plus atteintes par cette violence au nom de la religion.

Une violence, jour après jour, qui devient toujours plus absurde, plus insensée. Barbare! Ces persécutions sont menées par des individus ou par des groupes islamistes de l’Irak au Kenya en passant par la Libye, du Pakistan au Nigeria. « Les vrais martyrs ne meurent pas les poings fermés, mais les mains jointes », comme les 21 chrétiens coptes tués par les djihadistes de l’État islamique en Libye. Ou encore les victimes de l’attaque du campus de Garissa, au Kenya, tués par la furie des extrémistes somaliens.

Comment s’opposer face à ce mal ? Selon le teologue Raniero Cantalamessa, chacun doit se mobiliser : « il ne faut pas dormir ! (…) Nous risquons tous – institutions et individus du monde occidental – de devenir des Ponce Pilate qui se lavent les mains » a-t-il averti, dénonçant au passage « l’inquiétante indifférence des institutions mondiales et de l’opinion publique face à tout cela ».

Antonio Torrenzano

 

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refugee_camp_yarmouk_imageL’État islamique a pris mercredi le contrôle d’une grande partie du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, un quartier de Damas. C’est la première fois que l’organisation jihadiste, qui contrôle depuis 2013 de vastes régions du nord syrien, pénètre dans des lieux pas loin de la capitale syrienne. Le camp est situé à environ sept kilomètres du centre de Damas.

Selon le directeur des affaires politiques de l’OLP en Syrie, des combats étaient en cours déjà mercredi soir entre djihadistes et groupes armés palestiniens. Pour la première fois, Daech, qui contrôle depuis 2013 de vastes territoires syriens, se rapproche dangereusement de la capitale syrienne. Avec plus de 150.000 habitants avant la guerre civile, le camp de Yarmouk était devenu une véritable ville, dotée d’écoles, d’hôpitaux, de commerces.

Un processus accompagné durant 50 ans par l’UNRWA, l’organisme de l’ONU qui supervise l’aide aux réfugiés palestiniens. Mais depuis 2012, le camp s’est retrouvé sous les tirs croisés de l’armée syrienne, des groupes rebelles syriens et des factions palestiniennes. Le siège mené par le gouvernement de Damas avait poussé la population à l’exil ou à la misère. Dernièrement, seules 18.000 personnes vivaient, ou survivaient, encore dans ce camp.

En février 2014, les groupes rebelles syriens s’étaient toutefois retirés du camp en laissant l’endroit sous l’autorité des groupes palestiniens. Selon la BBC, une entente pour l’acheminement d’aide humanitaire était sur le point d’aboutir quand le camp a été pris d’assaut mercredi matin par les djihadistes de l’État islamique, qui ne se sont pas battus contre l’armée syrienne, mais contre un groupe palestinien opposé au régime de Damas.

Antonio Torrenzano

 

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carla_del_ponte_&_paulo_pinheiro_imageLe Conseil des droits de l’homme a examiné le matin 17 mars 2015 le dernier rapport de la commission d’enquête internationale indépendante sur la République arabe syrienne. Le rapport répertorie les violations du droit humanitaire entre septembre 2011 et janvier 2015 et décrit la grave situation humaine et humanitaire de la population syrienne lors de la conférence de presse au Palais de la Nation à Genève. Présentant le rapport de la commission, également composée de Karen Koning AbuZayd, Carla Del Ponte et Vitit Muntarbhorn, son président, M. Paulo Sérgio Pinheiro, a notamment indiqué que les commissaires n’avaient pu se rendre sur le territoire syrien et avaient fondé leur travail sur des entretiens avec les victimes et les témoins oculaires. Le conflit syrien constitue une menace pour toute la région dont Daech représente l’évolution de cette guerre désormais internationale.

Il y a une escalade de la violence sans précédent en Syrie, a déclaré M. Paulo Sergio Pinheiro, président de la Commission, en ajoutant que cette violence est une menace pour toute la région. Paulo Sérgio Pinheiro, président de la Commission d’enquête internationale, a en outre constaté que les civils ont toujours été les premières victimes de la violence depuis les premières manifestations pacifiques il y a tout juste quatre ans et qui ont dégénéré en une guerre civile qui entre dans sa cinquième année.

Les femmes, les enfants, les hommes, les jeunes garçons, les vieillards, les handicapés sont considérés comme des cibles légitimes par les forces gouvernementales, les organisations extrémistes et terroristes. Dans ce le conflit en cours il n’y a aucun respect des règles internationales, pourquoi ? Carla Del Ponte : ” entre les belligérants, tout est permis. Je n’ai jamais vu cela de manière aussi systématique. Dès qu’on attrape un ennemi, on le torture ou on le tue, ou les deux. C’est incroyable. C’est le règne de la vengeance et de la cruauté. Le problème, c’est que nous avons besoin d’une volonté politique pour la création d’un tribunal chargé de juger les auteurs de crime de guerre, car sinon, ce sera une tragédie pour la justice internationale”.

Face à cette culture d’impunité qui prévaut dans le pays, la commission juge absolument nécessaire la mise en œuvre effective d’une stratégie coordonnée d’imputabilité. Le président du Conseil des droits de l’homme, M. Joachim Rücker, a affirmé que le rapport fait froid au dos, pourquoi ? Carla Del Ponte : ” les violations des droits de l’homme sont commises de fait de toutes les parties en conflit. Les horreurs dépassent celles de la guerre des Balkans. Dans les Balkans, on a tué, c’était déjà assez grave. Mais, la situation est pire: on ne tue pas seulement, on torture avant. Et ces fanatiques pratiquent une torture lente pour que la mort soit la plus lente et la plus douloureuse possible “.

Le rapport narre une situation abominable, d’enfer. Il n’y a pas des limites à la puissance destructrice de tous les groupes extrémistes et gouvernementaux, cela sur une échelle sans précédent. Carla Del Ponte : “Je n’ai plus de mots pour décrire la gravité des crimes perpétrés dans la région. Alors que le nombre de victimes ne cesse d’augmenter, leurs histoires et leurs souffrances semblent toujours plus étouffées par l’ampleur de la tragédie. Les crimes commis sont abominables, il n’y a pas de différence. Il n’y a pas des bons et des méchants, ils sont tous méchants, car tous commettent des crimes…”

Antonio Torrenzano

 

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crimes_contre_humanité_daech_imageL’État islamique pourrait avoir commis des crimes internationaux abominables en Irak selon le nouveau rapport publié jeudi 19 mars par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH). Le compte rendu, qui a été mis noir sur blanc par une équipe d’enquête envoyée dans la région par le Commissariat onusien à la fin de l’année dernière, s’appuie sur des entretiens approfondis de plus de 100 personnes qui ont été les témoins d’attaques en Iraq ou qui ont survécu à ces attaques entre le mois de juin 2014 et février 2015.

Le mémorandum documente un éventail de violations commises par l’État islamique contre de nombreux groupes ethniques et religieux en Iraq, dont certaines pourraient constituer un génocide. Le schéma manifeste des attaques contre les Yézidis – a déclaré le rapport – il suggère fortement que l’État islamique pourrait avoir perpétré un ethnocide. Dans certains cas, souligne de même le texte, «des villages ont été entièrement vidés de leurs populations yézidies». Dans de nombreux villages yézidis, la population a été regroupée. Les hommes et garçons de plus de 14 ans ont été séparés des femmes et des filles. Les hommes ont été emmenés plus loin et abattus par Daech, tandis que les femmes étaient enlevées comme «butin de guerre».

Le rapport, demandé par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à l’initiative du gouvernement iraquien, spécifie le meurtre brutal et ciblé de centaines d’hommes et garçons yézidis dans les plaines de Ninive en août dernier. Les femmes et des filles yézidies échappées à la mort, elles ont décrit d’avoir été vendues ou remises en «cadeau» à des membres de groupe terroriste. Des témoins ont entendu des filles, d’à peine six et neuf ans, appeler à l’aide alors qu’elles se faisaient violer dans une maison utilisée par les combattants du Daech. Un témoin a décrit l’histoire de deux membres de l’EIIL assis en train de rire, alors que deux jeunes filles étaient violées dans la pièce voisine. Une femme enceinte, violée à plusieurs reprises par un “docteur-bourreau” de l’EIIL pendant deux mois et demi, a déclaré qu’il s’asseyait de manière intentionnelle sur son ventre afin de donner la mort au bébé, car c’était un infidèle. Des survivants ont dit à l’équipe des Nations Unies d’avoir été sauvés par les corps d’autres personnes tombées sur eux. Mais, un traitement brutal a été infligé par l’État islamique également à d’autres groupes ethniques, dont les chiites, les chrétiens, kurdes, mandéens, sabéens et turkmènes. Le rapport documente des abus généralisés, dont des meurtres, tortures, viols, esclavage sexuel, conversions forcées, enrôlement des enfants. Tous ces abus, indique-t-il, pourraient constituer des violations du droit international des droits de l’homme et du droit humanitaire.

L’équipe d’enquête a aussi reçu des informations par de multiples sources qui affirment que des forces de sécurité iraquiennes avaient commis de graves violations des droits de l’homme lors de leurs opérations de contre-offensive contre l’organisation terroriste. Selon le rapport, au cours de l’automne 2014 et alors que la campagne militaire contre l’EIIL progressait, des milices semblaient opérer en toute impunité, laissant un cortège de morts et de destruction derrière elles. Le mémorandum met aussi en évidence le fait que depuis la chute de Mossoul en juin dernier, la distinction entre les forces gouvernementales iraquiennes régulières et irrégulières est devenue de plus en plus floue. Il suggère que, bien que des informations supplémentaires sur le lien entre les milices et le gouvernement soient nécessaires, des incidents indiquent, à tout le moins, l’incapacité du gouvernement à protéger les personnes sous sa juridiction. Le rapport revendique par le Conseil des droits de l’homme d’exhorter le Conseil de sécurité de l’ONU à traiter avec le maximum d’analyse ces crimes contre l’humanité et de porter la situation en Iraq devant la Cour pénale internationale.

Antonio Torrenzano

 

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nations_unies_newyork_imageLa défense des chrétiens d’Orient et des minorités persécutées sera au cœur d’une réunion le 27 mars prochain au Conseil de Sécurité de Nations Unies. Le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, a annoncé qu’il présiderait personnellement cette réunion pour signifier l’engagement de la France sur ce dossier.

« Nous, la France, nous n’acceptions pas ces persécutions », a déclaré Laurent Fabius. «Je vais réunir le conseil de sécurité de l’ONU et lancer un appel au monde pour les chrétiens d’Orient», a-t-il annoncé. Selon le ministre français, cette réunion, qu’il «présidera personnellement», montrera la volonté de nombreux pays de ne pas accepter « les atrocités commises par les jihadistes qui refusent que les minorités aient le droit d’exister ».

« Nous sommes ravis d’apprendre cette initiative», a déclaré le directeur de l’AED Marc Fromager. « Nous constatons depuis quelques semaines, quelque mois, en tout cas depuis l’été dernier avec cette actualité au Moyen-Orient, la prise de Mossoul et de la Plaine de Ninive, qu’il y a une réelle mobilisation, sensibilisation de la population française et donc, par voie de ricochet, des parlementaires et des responsables politiques sur cette question des chrétiens d’Orient, sur ce qui se passe au Moyen-Orient».

Aujourd’hui, les chrétiens d’Orient qui sont menacés de disparition, ce sont ceux de l’Irak et de la Syrie. Après le début du conflit en Syrie et la violente agression de l’État islamique en Irak, 40% de la population chrétienne a disparu. Et si la guerre continue à persister dans ces pays, les chrétiens continueront à fuir. Avant la guerre, les chrétiens d’Alep par exemple c’étaient au nombre d’environ 300 000. Des 4000 fidèles qui fréquentaient la paroisse de Père Rodrigo Miranda (un missionnaire chilien de l’Institut de la Parole incarnée), il n’en reste que 25 aujourd’hui. Tous les autres ont fui, ou bien « ils ont été tués, surtout les femmes et les jeunes. Il y a eu beaucoup d’enlèvements», nous a expliqué le curé. En effet, les chrétiens de Syrie ont plus que les autres été pris pour cible par des groupes islamistes radicaux.

Selon Mgr Mario Zenari, le nonce apostolique à Damas, «depuis longtemps la communauté chrétienne vit dans cette situation de tension. Mais au-delà des chrétiens, tout le monde a peur de ces événements, surtout ceux qui vivent dans ces zones contrôlées par les djihadistes». Alors que le conflit en Syrie entre dans sa cinquième année, huit responsables des Nations Unies ont prévenu toute la communauté vendredi 13 mars par un communiqué mixte que l’incapacité de la communauté internationale à mettre fin à cette guerre mettrait en cause sa même crédibilité. Une crise qui continue d’avoir un coût humain inacceptable. Une crise que la communauté internationale n’a pas réussi à stopper. En quatre ans de guerre, le conflit a tué plus de 200.000 personnes. Plus de 12,2 millions de personnes en Syrie ont besoin d’une assistance et 3,9 millions de personnes ont fui le pays en quête de sécurité.

Sur le front humanitaire, Mgr Zenari souligne enfin que l’on assiste à une des «catastrophes les plus graves depuis la Seconde Guerre mondiale. Et cela, sous les yeux de tout le monde». «Il faut arrêter et résoudre la guerre civile, mais en même temps il faut aussi arrêter l’avancée du califat».

Antonio Torrenzano

 

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guerra-siriana-attivista-che-compra-coperte-ai-civiliLe conflit en Syrie qui dure depuis quatreans reste d’une extrême violence. Il a fait plus de 200.000 personnes tuées depuis le début de la crise en mars 2011. Quelque 12,2 millions de personnes ont maintenant besoin d’aide humanitaire, et plus de 11 millions ont été forcés de fuir leurs maisons. Des millions d’enfants syriens souffrent de traumatismes et de problèmes de santé, et plus de la moitié des services publics de la Syrie ont été détruits. La spirale de la violence ne connaît pas de répit.

L’Histoire retiendra que tout avait commencé au mois de mars 2011 quand un petit souffle de l’ancien vent du printemps arabe en provenant de la Tunisie et de l’Égypte fait entrer une partie des Syriens en rébellion contre le régime de Bachar El-Assad. La révolte était partie de Deera, chef-lieu de province à 150 km au sud de Damas, puis elle s’était propagée aux villes côtières de Baniyas et Lattaquié, à la banlieue de Damas, à Homs, à Hama et aux petites villes non lointaines de Rastan, Talbisseh, Maaret al-Nouman, Idleb, pour atteindre en juillet 2011 la province de Deir ez-Zor. Il y avait deux points communs entre les différentes zones qui défiaient le régime de Bachar al-Assad.

En premier lieu, il s’agissait des espaces périphériques sur le plan économique et politique négligés dans le cadre du passage de l’économie socialiste à l’économie de marché; des petites villes qui avaient grossi trop vite sans un opportun soutien économique et social de la part du pouvoir central de Damas. Depuis l’arrivée au pouvoir de Bachar al-Assad, la Syrie s’était ouverte aux investissements étrangers, mais tout cela avait créé peu d’emplois et engendré beaucoup de frustrations. Les libéralisations économiques creusent des écarts de revenu au sein de la société syrienne. Elles génèrent une croissance économique captée par une élite, mais n’engendrent pas de développement comme dans d’autres Pays émergents. Le deuxième point : cette révolte au début ne concernait dans sa considérable majorité que des territoires arabes sunnites. La révolte n’était pas comparable aux événements de Tunisie et d’Égypte. Elle était différente en raison de son caractère communautariste.

Les territoires de la révolte étaient exclusivement sunnites en opposition aux alaouites. L’animosité des sunnites à l’égard des alaouites avait grandi au cours des dernières décennies à cause du favoritisme de l’État vers cette dernière communauté. Les alaouites demeuraient privilégiés grâce à leur intégration dans les réseaux du pouvoir. Et aujourd’hui, que reste-t-il ? Il reste un Pays en ruine, une population confrontée à une situation humanitaire catastrophique. Selon les experts, la guerre civile a aussi engendré une inflation record qui dépasse 240% à présent. Les investissements, le tourisme et le commerce extérieur sont proches de zéro et la production pétrolière a chuté presque de 80%. Depuis cinq ans, loin d’être une simple crise nationale ou régionale, la guerre civile syrienne a rapidement pris un accent international en impliquant États-Unis, Chine, Russie, Iran, Liban, nombreuses agences internationales de l’ONU et de même multiples organisations terroristes d’Al-Qaida à l’État islamique.

Alors que la guerre en Syrie entre dans sa cinquième année, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé jeudi la communauté internationale à ne pas abandonner les Syriens et à les aider trouver une solution politique pour mettre fin à ce conflit. « Les Syriens se sentent de plus en plus abandonnés par le monde alors qu’ils entrent dans la cinquième année d’une guerre qui déchire leur pays. Ils continuent, ainsi que leurs voisins, de souffrir sous les yeux d’une communauté internationale, toujours divisée et incapable de prendre des mesures collectives pour arrêter le massacre et la destruction », a dit le chef de l’ONU dans une déclaration à la presse.

L’Organisation des Nations Unies continue de fournir tous les jours une assistance au peuple syrien pour sauver des vies. À Alep, l’envoyé spécial Staffan de Mistura travaille sans relâche pour parvenir à une suspension de l’utilisation d’armes lourdes afin que les Nations Unies puissent fournir d’aide humanitaire à la population assiégée de la ville. Mais le chef de l’ONU a rappelé que l’aide humanitaire ne suffit pas à soulager les souffrances, ni à arrêter la guerre. Selon lui, il est impératif de mettre fin au conflit syrien « si nous voulons éteindre les feux de l’extrémisme violent et du sectarisme qui se répandent dans toute la région ».

Antonio Torrenzano

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ruines_hatra_irak_cite_vieille_2000_ans_inscrite_patrimoine_unesco_imageAprès le site archéologique de Nimrud, l’État islamique poursuit son nettoyage culturel par la destruction au bulldozer des vestiges de la ville d’Hatra fondée au temps de la domination des Séleucides. Le site archéologique est une ville circulaire de près de deux kilomètres de diamètre inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO et se trouve à 110 kilomètres au sud de Mossoul. La ville d’Hatra s’était développée au cours des trois premiers siècles de l’ère chrétienne et elle fut détruite par les Perses d’Ardachîr Iᵉʳ et Shapur Iᵉʳ en 241. La ville fut de même une étape importante sur la route de la soie : c’est-à-dire une grande cité arabe du niveau de Palmyre (Syrie), Pétra (Jordanie) ou Baalbek (Liban).

Mais, à présent, quels sont les sites historiques détruits par l’État islamique en Irak ?

Nimrud : fondée au XIIIe siècle avant l’ère chrétienne, la cité appelée à l’origine Kalhu, elle était l’un des sites archéologiques irakiens les plus connus et un lieu important de la civilisation mésopotamienne. Elle se trouve à 30 km au sud de Mossoul. L’UNESCO a dénoncé «un crime de guerre».

Le musée de Mossoul. Il s’agit du plus important musée d’Irak après celui de Bagdad. Une vidéo diffusée le 26 février montre des membres de l’EI détruire à coup de masse des statues, certaines en provenance des sites de Nimroud et Hatra.

Le mausolée Nabi Younès à Mossoul. La tombe du prophète Jonas, aussi connu sous le nom de Nabi Younès, c’était l’un des mausolées les plus célèbres de Mossoul et un important lieu de pèlerinage. Elle a été dynamitée le 24 juillet 2014.

La bibliothèque de Mossoul. Des milliers de livres et des manuscrits ont été brûlés en février 2014. L’UNESCO a décrit la destruction de ces oeuvres comme une nouvelle phase de la campagne de «nettoyage culturel» des terroristes.

Le mausolée Al-Arbain à Tikrit. Le mausolée Al-Arbaïn était connu pour être le lieu de sépulture de 40 figures de l’Islam, dont des compagnons du Prophète Mahomet. Le site archéologique a été détruit en septembre 2014.

L’église verte de Tikrit. Un imposant symbole de la présence chrétienne au Moyen-Orient. La cathédrale, appelée «église verte», a été fondée il y a environ 1.300 ans. Elle était considérée comme la plus célèbre de la ville de Tikrit. L’église a été détruite fin septembre 2014.

Les nouvelles sur la destruction des anciens vestiges de la ville d’Hatra, elles ont été communiquées par le porte-parole du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) dans la province de Ninive, Saïd Mumuzini, qui a affirmé au site d’informations Rudaw que des «militants de l’EI avaient utilisé des bulldozers pour détruire Hatra». Le dessein des djihadistes est de détruire le patrimoine irakien – site après site – puisqu’ils estiment que les sculptures et les tombes favorisent l’idolâtrie.

Antonio Torrenzano

 

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assyrian_mural_sculptures_baghdad_museumLe secrétaire des Nations Unies, Ban Ki-moon a condamné ce vendredi la destruction du site archéologique de la ville de Nimrud en Iraq en qualifiant l’action d’un crime de guerre. En effet, en vertu des statuts de Rome de la Cour Pénale Internationale, la destruction délibérée du patrimoine culturel est un crime de guerre. La ville de Nimrud, fondée il y a plus de 3300 ans, était une capitale de l’empire assyrien, dont les fresques, les palais et les œuvres sont célèbres dans le monde entier, dans la littérature et  dans les textes sacrés.

De sa part, la directrice de l’UNESCO a déclaré que «cette nouvelle attaque contre le peuple iraquien rappelle que le nettoyage culturel qui sévit en Iraq n’épargne rien ni personne : il étrangle les vies humaines, les minorités et s’accompagne de la destruction systématique du patrimoine millénaire de l’humanité». Irina Bokova a encore ajouté : «Nous ne pouvons pas rester silencieux. La destruction délibérée du patrimoine culturel constitue un crime de guerre, et j’en appelle à tous les responsables politiques et religieux de la région à se lever contre cette nouvelle barbarie et rappeler qu’il n’y a aucune justification politique ou religieuse à la destruction du patrimoine culturel de l’humanité ».

De même, l’UNESCO est déterminée à tout mettre en œuvre pour documenter et protéger le patrimoine de l’Iraq et enrayer la lutte contre la circulation illicite des objets culturels pour stopper le financement au terrorisme. Pour lutter contre ce trafic illicite, l’UNESCO est déjà en contact avec l’Organisation mondiale des douanes,l’ Interpol et le Conseil international des musées afin de ne pas tolérer la vente illicite des objets du patrimoine iraquien.

L’enjeu est la survie de la culture et de la société iraquienne, mais aussi la Mémoire Historique de l’Humanité.

Antonio Torrenzano

 

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image_femmes_2015_daechLes combattants de l’État islamique qui opèrent en Irak et en Syrie ont réduit à l’esclavage sexuel des milliers de femmes qu’ils ont capturées comme butin de guerre. Plus de 12.000 jeunes filles et fillette ont été enlevées en Irak selon le dernier compte rendu de l’ONG Minority Rights Group International and the Ceasefire Centre for Civilian Rights. Les auteurs du rapport expliquent que le commerce illicite en Irak a éclaté ces dernières années et que l’État islamique est devenu le personnage principal dans les commerces de filles. Les prisonnières sont conduites ensuite dans des bordels. Des journalistes britanniques ont appris que certains de ces lupanars sont gérés par des femmes musulmanes ayant des passeports européens.

La militante irakienne des droits de l’homme Hannah Eduard a raconté les détails de ces tragiques histoires aux journalistes russes de la Voix de Russie. Hannah Eduard a affirmé que : « on enlève de jeunes filles et des adolescentes, principalement des chrétiennes et des yézidis. Le commerce s’effectue essentiellement à l’intérieur de l’État islamique dont les caïds vendent les femmes capturées aux simples combattants. Mais, les esclaves sont aussi parfois vendues à des personnes étrangères qui sont prêtes à payer. On sait notamment que des habitants de Mossoul ont réussi à libérer certaines filles en les rachetant tout simplement aux islamistes ». Hannah Eduard poursuit son récit : « une fille a raconté que tous les 18 jours on la mariait à un nouveau combattant. De nombreuses filles ont été tuées à leur retour à domicile par leurs propres parents : lorsqu’elles ont été violées, on les considère comme étant l’opprobre de la famille. Après cela, un autre problème surgit: comment rééduquer les prisonnières libérées, car la plupart d’entre elles ont subi des violences sexuelles ? Nous sommes en train de prévenir plusieurs cas ».

Maltraitées, vendues et violées pour 90% d’entre elles, les femmes au nord de l’Irak subissent d’importantes violences. Des centaines, peut-être des milliers de femmes ont été mariées de force. D’autres ont été torturées et tuées. Amnesty International explique que ces femmes sont souvent très jeunes : « la majorité de ces esclaves sexuelles sont des enfants, des filles âgées de 14, 15 ans ou encore plus jeune». Pour échapper à la barbarie, elles décident souvent de se donner la mort. Les femmes capturées qui sont parvenues à parler aux défenseurs des droits affirment que les terroristes de l’EI violent leurs victimes quotidiennement. Mais, le pire est que si chaque jeune fille essaye de se suicider ou de s’échapper, elle est torturée avec des câbles électriques. Une fille yézidie a expliqué avoir été emmenée en Syrie avec 350 d’autres filles où elles ont été exposées et vendues dans la rue à l’état d’esclaves. Le prix d’achat ? Entre 120 et 600 dollars. En 2014, Daech a capturé au moins 3.000 femmes et filles en Irak, dont la majorité vient de la minorité yézidie. Selon un communiqué d’Amnesty International publiée ce mardi, ces jeunes femmes choisissent bien souvent de se suicider plutôt que d’endurer les violences des hommes de l’État islamique.

Antonio Torrenzano

Le compte rendu de l’ONG Minority Rights Group International and the Ceasefire Centre for Civilian Rights, on peut le lire au suivant adresse numérique : http://www.minorityrights.org/13017/reports/ceasefire-report-no-place-to-turn.pdf

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conseil_securite_onu_imageLe Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution dont l’objectif est de réduire la puissance financière du groupe terroriste de l’État islamique qui produit des millions de dollars par la contrebande de pétrole et par le commerce illicite d’antiquités. Le texte juridique, coparrainé par les États-Unis et la Russie, souligne à tous les États l’obligation de s’abstenir de toute transaction pétrolière directe ou indirecte avec le groupe terroriste de l’EI et de paralyser le plus possible tous les avoirs financiers du groupe.

Le Conseil de sécurité appelle tous les États membres de signaler à l’ONU les saisies de pétrole brut ou raffiné venu de zones contrôlées par les jihadistes en Syrie et en Irak. Selon un rapport de l’ONU en datant le mois de novembre 2014, les jihadistes gagneraient de 850.000 à 1,65 million de dollars par jour en vendant du pétrole à des intermédiaires privés. Mais certains experts estiment que ces revenus ont diminué de moitié sous l’effet des bombardements menés par la coalition et de la baisse du prix du brut sur les marchés.

Le Conseil de sécurité exhorte en outre toute la communauté internationale d’interdire le commerce de biens culturels volés en Syrie, résolution qui s’appliquait déjà à l’Irak. Cet élément est la principale nouveauté de la résolution qui interdit de manière spécifique le commerce illicite des oeuvres d’art et antiquités dérobées en Syrie. «Tous les États membres, indique le texte, devront prendre les mesures nécessaires pour prévenir le commerce de biens culturels irakiens et syriens» sortis illégalement d’Irak depuis août 1990 et de Syrie depuis mars 2011 (date du début de la crise syrienne). Le Conseil avait déjà adopté en août 2014 une résolution pour couper les fonds aux jihadistes en menaçant de sanctionner les pays qui leur achèteraient du pétrole. Il s’agissait également d’endiguer le flux de combattants étrangers partis rejoindre l’EI en Irak et en Syrie et qui dépasse désormais les 20.000. La nouvelle résolution cherche à réduire ces flux financiers, la Russie a été à l’origine de cette initiative.

De sa part, le Parlement européen a condamné la violence de l’EILL et appelé à plus de soutien pour aider les victimes. À présent, 12,2 millions de Syriens ont besoin d’aide humanitaire à cause du conflit dans la région. Lors du débat, qui s’est déroulé en session plénière le 11 février, les députés ont également appelé à agir sur les Européens qui rejoignent des filières jihadistes. Christos Stylianides, commissaire chargé de l’Aide humanitaire UE, a décrit la situation humanitaire en Irak, en Syrie et dans les pays voisins comme étant « dévastatrice ». « Près de 20 millions de personnes ont besoin d’une aide urgente », a-t-il dit, présentant la nouvelle initiative de la Commission qui fournirait un milliard d’euros supplémentaires pour résoudre la situation en Syrie et en Irak. Elmar Brok, député allemand et président de la commission des affaires étrangères, a appelé à une coalition plus large contre Daesh. Le député conservateur et réformiste britannique Charles Tannock a ensuite encouragé toute la communauté internationale à agir sur la question des citoyens européens qui rejoignent le groupe Daesh ou d’autres filières jihadistes : « nous devons coordonner la collecte et le partage d’informations et assurer que des lois sont mises en place dans tous les États de l’UE pour poursuivre ceux qui ont commis des atrocités dont des kidnappings, bombardements, conversions religieuses forcées et rituels d’exécution d’otages ».

Javier Couso Permuy, député espagnol membre de la Gauche unitaire européenne, a appelé encore à mettre fin au soutien des milices étrangères et à l’achat de pétrole : «nous devons arrêter de financer toute sorte de milices et d’acheter du pétrole provenant des exploitations contrôlées par Daesh». «Daesh est autant la conséquence que la cause » des problèmes dans la région, a déclaré Alyn Smith, député vert britannique. Il a ensuite parlé du rôle de certains États membres en Irak et confirmé son soutien à la Commission européenne. «La normalisation des relations diplomatiques avec la Syrie est une condition indispensable pour instaurer une coopération humanitaire, mais également reprendre la coopération sécuritaire avec les services syriens pour lutter contre les filières djihadistes qui menacent la stabilité des pays européens », a déclaré Marie-Christine Arnautu.

Antonio Torrenzano