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réfugiés_kurdes_kobané_imageL’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a rencontré le 06 et le 7 décembre en Turquie des opposants syriens dans le cadre de consultations régionales afin de développer une nouvelle ligne d’action pour mettre fin à quatre ans de guerre en Syrie.

Lors d’une visite à Istanbul, Staffan de Mistura a rencontré dimanche une délégation menée par le président de la Coalition nationale de Syrie, Hadi Al-Bahra. Un porte-parole de l’ONU a indiqué que les discussions ont porté sur la proposition de l’envoyé spécial des Nations Unies de « geler » le conflit à Alep et sur la façon dont cette dernière peut être mise en œuvre sur le terrain. Le projet de l’Envoyé spécial, qui a été présenté pour la première fois devant le Conseil de sécurité le 30 octobre 2014, prévoit faire cesser les combats et créer un couloir en permettant l’assistance humanitaire à la population d’Alep. Tout cela permettrait aussi de prouver qu’il est possible de passer d’une dynamique militaire à une dynamique politique et diplomatique. Pendant la visite, Staffan de Mistura a rencontré de manière séparée un haut responsable du Ministère turc des affaires étrangères. L’émissaire de l’ONU a jugé constructives ses discussions avec des groupes armés et de l’opposition pendant son voyage en Turquie. Pour sa part, Qaïs Cheikh, chef du Conseil de commandement de la révolution (CCR), une coalition d’une vingtaine de groupes laïques et islamistes, a indiqué à l’Agence France Presse que l’initiative de Staffan de Mistura «ne comportait pas tous les mécanismes et les garanties requis».

Dans les mêmes jours, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov a rencontré les dirigeants libanais à Beyrouth, dont le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, le premier ministre Tammam Salam, le président du parlement Nabih Berri, et l’ancien président Michel Suleiman. Le diplomate russe a déclaré que Moscou s’emploie à relancer des négociations entre le gouvernement syrien et l’opposition sans condition préalable. La diplomatie russe s’est aussi engagée à rencontrer une délégation d’opposants syriens tolérés par le président Bachar al-Assad afin d’examiner une hypothétique solution politique, le rôle des opposants de l’intérieur et l’initiative de l’émissaire de l’ONU Staffan de Mistura. Le conflit en Syrie, qui a démarré en mars 2011, a causé la mort de plus de 200.000 individus et blessé plus de 680.000 personnes. À présent, 10,8 millions de personnes ont besoin d’assistance.

Antonio Torrenzano

 

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statua_iaraq_imageL’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a exhorté toute la communauté internationale à la création de «zones de protection culturelle» tout autour de sites du patrimoine archéologique en Syrie et en Iraq. La directrice de l’UNESCO, Irina Bokova a conseillé de commencer par la grande mosquée omeyyade, un site situé dans la ville syrienne d’Alep, inscrite sur la liste du patrimoine mondial.

Irina Bokova a dénoncé encore la persécution des minorités, les attaques contre le patrimoine culturel et le trafic illicite de biens culturels, qui «s’inscrivent dans une stratégie de nettoyage culturel extrêmement réfléchie et d’une rare violence». «Le concept de nettoyage culturel décrit ce qui se passe sur le terrain », a ajouté le Conseiller spécial du Secrétaire général pour la prévention du génocide, Adama Dieng.

Pour la directrice générale de l’UNESCO, les réponses contre le mouvement de l’État islamique devront être diversifiées. Une solution purement militaire à cette crise serait trop simple. Il faudrait aussi renforcer l’éducation qui aiderait à protéger le patrimoine en forgeant une meilleure identité collective. L’Envoyé spécial du secrétaire général pour la Syrie, Staffan de Mistura, autant que le Représentant spécial du secrétaire général pour l’Iraq, Nickolay Mladenov, ont souligné la nécessité d’intégrer l’éducation et la culture aux mesures d’urgence, ainsi que l’aide humanitaire, en vue de protéger les droits de l’homme des populations civiles vulnérables. Le même secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a déclaré que «la protection du patrimoine culturel est un impératif de sécurité». Nikolay Mladenov a mis l’accent sur le fait que le patrimoine de la région appartient à l’humanité entière.

Antonio Torrenzano

 

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réfugiés_syriens_imageLe Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé ce mercredi une campagne de collecte de fonds sur les réseaux sociaux et auprès du grand public afin de récolter plus de 64 millions de dollars nécessaires pour la distribution d’assistance alimentaire aux déplacés syriens.

La raison ? Les coffres de l’organisme onusien sont presque vides et le Programme alimentaire mondial a été obligé d’interrompre son assistance à destination des 1,7 millions de réfugiés syriens lundi 1 décembre. En effet, il manque 64 millions de dollars (52 millions d’euros) ce mois-ci pour délivrer des coupons alimentaires aux réfugiés répartis entre la Jordanie, le Liban, la Turquie, l’Irak et l’Égypte. « Même un dollar peut faire une différence. Nous disons aux gens que pour eux, ce n’est qu’un dollar, pour eux (les réfugiés), c’est une bouée de sauvetage », a déclaré la Directrice exécutive du PAM, Ertharin Cousin, dans un communiqué de presse.

Pour maintenir toutes ses activités d’assistance, le PAM dépense 35 millions par semaine dans la région. Le Koweït et les États-Unis ont respectivement versé des dons d’urgence de 500 millions et de 125 millions, mais ces sommes ont vite été dépensées. Pour ses activités en Syrie en 2014, le PAM avait demandé 1 milliard à la communauté internationale, mais n’a réussi à récolter que 47% de cette somme. Comment peut-on expliquer la circonstance ? Le contexte s’explique en partie par la multitude de crises humanitaires auxquelles la communauté internationale doit répondre à présent. C’est la première fois en effet que les agences techniques de l’ONU font simultanément face à cinq crises de niveau 3, qui est le niveau le plus élevé, c’est-à-dire en Syrie, dans la République centrafricaine, au Soudan du Sud, en Irak et dans la région africaine touchée par le virus Ebola.

La guerre syrienne n’aggrave pas seulement le sort de millions de déplacés, mais ses effets se propagent dans tous les pays limitrophes qui accueillent désormais presque trois millions d’individus. Depuis le début de la guerre civile en mars 2011, environ 800 millions de dollars ont été injectés par le Programme alimentaire mondial afin de soutenir l’économie régionale dans les pays limitrophes de la Syrie. Le Liban est par exemple l’un des pays les plus affectés par cette crise régionale. Le pays du cèdre accueille à présent le nombre le plus élevé de réfugiés au monde en rapport à sa population : c’est-à-dire 1,4 million de personnes selon les dernières statistiques du Haut Commissariat des Refugiés. Au Liban, un grand nombre de ces réfugiés vivent sur le plateau de la Bekaa, une zone montagneuse où les températures sont déjà descendues en dessous de zéro et l’hiver accroit une situation déjà précaire.

«L’hiver est déjà une période très difficile pour les réfugiés syriens et la suspension de l’aide alimentaire aura des conséquences dévastatrices» avait affirmé le Directeur du Haut Commissariat aux Réfugiés, Antonio Guterres. Enfin, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), le nombre de victimes de la guerre en Syrie a dépassé les 200.000 morts civils depuis le début de la guerre il y a déjà quatre ans. Selon la même ONG, le chiffre pourrait être encore plus important, car de nombreuses données ne peuvent pas être renseignées dans les zones contrôlées par l’EILL dans lesquelles il est impossible de travailler.

Antonio Torrenzano

 

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syria_women_imageLa secrétaire générale adjointe de l’ONU aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a déclaré pendant la dernière réunion du Conseil de sécurité que l’assistance humanitaire pour la Syrie ne répond pas encore aux besoins de la population déplacée.

«La résolution *2165 du Conseil de sécurité a aidé les Nations Unies à surmonter certains problèmes en permettant une livraison directe à des centaines de milliers de personnes », a expliqué Mme Amos devant les membres du Conseil. « Depuis l’adoption de la résolution et surtout grâce aux livraisons transfrontalières, nous avons pu atteindre pratiquement tous les endroits difficiles d’accès dans les quatre gouvernorats d’Alep, d’Idlib, de Dar’a et de Quneitra», a-t-elle ajouté.

La Secrétaire adjointe a toutefois considéré que « malgré les progrès réalisés, tout cela ne suffit pas encore. Nous sommes confrontés à des problèmes considérables pour appliquer les résolutions 2139 (adoptée en février 2014) et 2165 et nous n’arrivons pas à répondre aux besoins humanitaires de toutes les personnes que nous voulons atteindre en Syrie », a-t-elle affirmé.

Sur le terrain, la situation reste toujours désolante : 12,2 millions de Syriens ont besoin d’assistance humanitaire, dont plus de 5 millions d’enfants. Il y a 7,6 millions de personnes déplacées à l’intérieur de la Nation et plus de 3,2 millions d’individus ont fui le pays. À présent, il s’agit du plus grand nombre de personnes déplacées à cause d’un conflit dans le monde contemporain.

Antonio Torrenzano

 

* La résolution 2165 du Conseil de sécurité a été adoptée en juillet 2014.

 

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femmes_enfants_refugiés_imageDans un rapport publié vendredi 14 novembre, la Commission internationale d’enquête ONU sur la Syrie a présenté un mémorandum qui documente la violence imposée par le groupe armé État islamique dans les territoires qu’il contrôle.

« Ceux qui ont fui décrivent de façon consistante les actes de violence qui sont destinés à réduire à la soumission et au silence la population », a expliqué le Président de la Commission d’enquête, Paulo Sérgio Pinheiro, dans un communiqué de presse. Le mémento se base sur le témoignage de 300 individus : des victimes et des témoins directs. Il nous donne un aperçu sur la vie à l’intérieur des zones occupées par l’EIIL. Le compte rendu contient également des photos et des vidéos, notamment prises par les membres du groupe armé eux-mêmes.

La Commission d’enquête a souligné que la vie des civils dans les territoires occupés dans le nord-est de la Syrie est terrible, marquée d’exécutions, d’amputations et d’autres punitions corporelles en place publique. Les corps mutilés des victimes qui sont exposés, ils traumatisent les civils et particulièrement les enfants. Selon le dossier, l’EIIL cherche à exclure les femmes de tous les aspects de la vie publique. Des femmes ont été assassinées, souvent par lapidation. Selon les mêmes témoignages, des fillettes, qui ont parfois pas plus de 13 ans, ont été mariées par la force à des combattants du groupe armé. Des femmes et filles yézidies enlevées en Iraq ont été vendues comme esclaves sexuelles dans le gouvernorat d’Al-Raqqah en Syrie.

Le groupe utilise les écoles et l’éducation comme moyen d’endoctriner les enfants, souvent pour les recruter. Dans la ville de Raqqah, des enfants ont été rassemblés pour regarder des vidéos d’exécution de masse de soldats du gouvernement syrien afin de les habituer à la violence extrême. La Commission d’enquête a souligné que les abus, les violations et les crimes commis par l’EIIL contre les Syriens ont été à la fois délibérés, mais également calculés. « Les commandants de l’EIIL ont agi de façon consciente et ont commis ces crimes contre l’humanité et ces crimes de guerre contre des personnes sachant que leurs victimes étaient des civils ou ayant un statut de non-combattant. Ils sont personnellement responsables de ces crimes », a expliqué un des autres membres de la Commission, Carla del Ponte.

Antonio Torrenzano

 

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refugies_syrie_imagePourquoi la Syrie est-elle le problème le plus inextricable du Moyen-Orient ? Si la destruction du groupe de l’État islamique est un objectif à long terme, la communauté internationale manque à aujourd’hui d’objectifs clairs en ce qui concerne la Syrie. Le conflit syrien ne se limite plus à la présence du régime du président Bachar el-Assad au pouvoir. Renverser son régime ne suffira pas pour conjuguer les intérêts de la mosaïque d’identités ethniques et sectaires du pays. Il faudra examiner de manière bien plus approfondie l’avenir de la nation syrienne et envisager comment elle pourrait être gouvernée dans la paix. La situation, qui s’aggrave jour après jour, exigerait des efforts diplomatiques au plus haut rang international (ONU, Union européenne, Russie, États-Unis) et régional pour rechercher des solutions efficaces avec la participation de la république de l’Iran autant que du royaume de l’Arabie Saoudite.

Le Proche-Orient porte encore le poids d’un double héritage historique : 1) des siècles de domination ottomane; 2) une entrée brutale et instrumentalisée dans l’ère de la modernité eurocentrique par les puissances coloniales européennes. La fabrication de l’État-Nation, par exemple, a été toujours contraire au système communautaire d’organisation de la vie sociale ottomane. Une organisation sociale, l’ottomane, qui encourageait plus le sentiment d’appartenance à une communauté (la communauté chiite, la communauté alaouite, les Druzes, la communauté sunnite) qu’à l’abstrait concept de patrie.

Ce choc historique a remis en question le fonctionnement de l’ensemble de ces collectivités et les a poussées tout de suite dans une modernité après plusieurs siècles de léthargie politique. L’arabisme et le sens d’appartenance à la communauté arabe ont joué un rôle important seulement pendant les guerres d’indépendance, mais les nobles idéaux de Gamal Abdel Nasser se sont transformés trop tôt dans des dictatures opprimantes. Les révoltes du printemps arabe ont ouvert des pages qui produiront peut-être parmi 20 ou 30 ans un nouvel ordre ou un autre modèle politique, mais à présent la situation est au-delà de nulle part. La question de la construction des identités nationales reste encore au cœur de la pensée politique dans le monde arabe.

Le cas de la Syrie est peut-être unique, mais les problèmes liés à la gouvernance d’un pays multiethnique ne sont pas nouveaux. Pourquoi la Syrie est-elle le problème le plus dangereux à présent au Proche-Orient ? La fin du conflit syrien n’est pas prévue pour demain, mais sans des solutions clairvoyantes ce combat risquera de changer l’équilibre des forces régionales et la géopolitique de la région même. Selon l’écrivaine et journaliste Hala Kodmani, la Syrie est en pleine contre-révolution par rapport aux idéaux de liberté et de justice exprimés au début de la protestation.

Hala Kodmani ajoute enfin: « Mon optimisme n’enlève rien à ma lucidité. Nous sommes arrivés à un désastre syrien : tous les pires scénarios se sont réalisés. Mais les raisons et le cheminement sont explicables. Nous avons en Syrie une juxtaposition de crises. C’est-à-dire que la révolution est encore là. Il y a une guerre civile qui s’est incrustée dessus, il y a un conflit régional, un affrontement confessionnel, une confrontation internationale, une guerre contre le terrorisme… tous ces faits se sont juxtaposés dans ce même lieu qu’est la Syrie».

Antonio Torrenzano

* À lire : le nouveau roman de Hala Kodmani, « La Syrie Promise », Beirut, éditions Sindbad-Actes Sud, 2014.

 

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musée_national_ de_bagdad_imageLa directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, a condamné dimanche la destruction barbare du patrimoine culturel en Irak, où les jihadistes sont en train de détruire des sites anciens sur les territoires qu’ils gouvernent. La directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, a effectué cette visite officielle en Iraq en soutien au peuple et au gouvernement iraquien. Pendant sa visite, la directrice générale a formulé sa profonde préoccupation sur la crise et son impact dévastateur sur la population et en particulier sur le riche patrimoine culturel et la diversité de la nation.

L’Irak possède «des milliers de temples, de bâtiments, de sites archéologiques, d’objets qui sont un trésor pour l’humanité entière», a déclaré Mme Bokova pendant sa visite à Bagdad. «Nous ne pouvons accepter que ce trésor, cet héritage de la civilisation, soit détruit de la façon la plus barbare qu’il soit», a-t-elle ajouté. «Nous devons agir, il n’y a pas de temps à perdre, parce que les extrémistes essayent d’effacer l’identité. Car ils savent que s’il n’y a plus d’identité, il n’y a plus d’Histoire. Nous pensons que tout cela n’est plus acceptable», a encore annoncé la directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation et la culture. À Bagdad, Irina Bokova s’est entretenue avec le président de l’Iraq, M. Fuad Masum, et le premier ministre, Haider Al-Abadi, ainsi que le vice-premier ministre, Saleh Al-Mutlaq. Après, elle s’est rendue au Musée national de la capitale.

Les jihadistes du groupe de l’État islamique administrent plusieurs territoires en Irak où ils sont en train de détruire des sites qu’ils considèrent comme idolâtres ou hérétiques. L’EI a notamment détruit des tombeaux, des églises et de précieux manuscrits dans la ville de Mossoul, deuxième communauté politique d’Irak qu’il a pris par la force début juin. La même organisation a vendu des antiquités pour se financer.

Antonio Torrenzano

 

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Irak_refugiés_imageLe Directeur du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) du siège de Genève, Rashid Khalikov et le Sous-Secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), Hesham Youssef, ont effectué une visite paritaire la semaine dernière en Irak.

L’objectif de leur visite a été d’évaluer les récents développements sur le terrain afin de sensibiliser la communauté internationale et les États membres de l’OCI sur la situation humanitaire catastrophique en Irak. Rashid Khalikov et Hesham Youssef ont visité des camps de déplacés dans les gouvernorats de Ninive et dans la région du Kurdistan. Ils se sont également rendus à la frontière entre l’Iraq et la Turquie pour observer ce qui a été fait pour aider les réfugiés syriens de Kobané.

Dans un communiqué de presse publié lundi, ils appellent « tous les bailleurs de fonds à soutenir généreusement le peuple iraquien». «Ils ont besoin de notre soutien et ils en ont besoin maintenant», ont-ils déclaré. «L’approche de l’hiver et la détérioration des conditions climatiques qui se sont manifestées par des pluies fréquentes et des températures basses accroissent les difficultés auxquelles sont confrontés les déplacés. Les déplacés continuent de vivre dans les conditions terribles», ont souligné les deux représentants dans leur communiqué à la presse. Selon OCHA et l’OCI, les efforts destinés à préparer l’hiver sont à présent cruciaux et prioritaires.

Antonio Torrenzano

 

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syria_briefing_security_council_30_october_2014Pendant la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation en Syrie, la Sous-Secrétaire générale des Nations Unies aux affaires humanitaires, Kyung-wha Kang, a souligné que la poursuite des violences en Syrie aggraverait la crise humanitaire.

«La situation en Syrie s’aggrave», a dit Kyung-wha Kang. La Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires, qui s’exprimait au nom de la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a déclaré que la poursuite des violences à travers le pays est la cause principale de l’aggravation de la situation humanitaire en Syrie. Elle a indiqué qu’au mois de septembre 2014, des attaques indiscriminées contre des zones densément peuplées, y compris contre des écoles et des hôpitaux, avaient fait de nombreuses victimes civiles.

En octobre, le bombardement d’une école à Homs avait fait 50 morts, dont 29 enfants. «Le 27 octobre, deux autres écoles de la partie d’Alep contrôlée par le gouvernement syrien ont été bombardées». Au cours du mois dernier, «200.000 personnes ont fui l’avancée brutale de l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL), cherchant refuge en Turquie». «Presque 14.000 personnes ont cherché refuge en Iraq en augmentant le nombre de réfugiés et d’individus déplacés dans ce pays», a-t-elle détaillé. La Sous-Secrétaire générale a communiqué de plus que l’EIIL et d’autres parties au conflit en Syrie ont détruit villages et villes dans la plus grande impunité. «Le 25 octobre, un petit camp de personnes déplacées à Idlib a été la cible de ce type de bombardement, causant la mort de nombreuses personnes, dont des femmes et des enfants», a-t-elle ainsi signalé. L’acheminement de l’aide humanitaire dans certaines des zones les plus touchées par le conflit ne peut pas toujours se dérouler, a-t-elle ajouté. Pour sa part, le Programme alimentaire mondial (PAM) se trouve, dans certaines occasions, dans l’incapacité de porter assistance aux quelque 600 000 personnes visées par l’EIIL dans les gouvernorats de Deir ez-Zorand et de Raqqa.

Kyung-wha Kang a exhorté en outre la communauté internationale à honorer son engagement de financement pour l’exploitation du secours humanitaire. La sous-secrétaire générale des Nations Unies aux affaires humanitaires a aussi souligné que près d’un million de personnes est dans le besoin et que seulement 39% de l’appel humanitaire d’un montant de 2,3 milliards de dollars a été financé. «Les conséquences sont dramatiques: l’aide alimentaire va être réduite, et ce sont plus de 4 millions de Syriens qui vont en pâtir. Un million de personnes ne recevront ni couvertures, ni vêtements chauds, ni fuel pour faire face à l’hiver», a-t-elle prévenu. « J’appelle donc la communauté internationale à redoubler d’efforts pour que nous puissions répondre à des besoins de la population».

Antonio Torrenzano

 

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combats_tripoli_libandunord_imageLes forces kurdes défendant la ville syrienne de Kobané ont repoussé un nouvel assaut des jihadistes du groupe de l’État islamique dans l’attente des premiers renforts de peshmergas irakiens qu’elles espèrent en début de semaine. Pour la quatrième nuit consécutive, les jihadistes ont essayé de prendre le quartier du nord de Kobané proche de la frontière avec la Turquie, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). L’EI se focalise sur ce lieu «afin d’assiéger les combattants des Unités de protection du peuple kurde (YPG) dans la ville, couper leur route d’approvisionnement et les empêcher d’évacuer leurs blessés vers la Turquie», toujours selon l’ONG. Les combats se sont par ailleurs poursuivis dans la nuit dans deux secteurs du nord-est de la ville, Souk el-Hal et Kani Arabane, ainsi que sur le front sud.

En Irak, la coalition internationale a renforcé la fréquence de ses frappes ces derniers jours en ayant conduit presque 22 frappes entre vendredi et samedi. La moitié d’entre elles ont été dirigées vers des positions de l’EI près du barrage de Mossoul (Irak du Nord), le plus grand du pays. La digue de Mossoul est d’une importance stratégique élevée parce qu’en le détruisant les jihadistes déclencheraient de gigantesques inondations à Mossoul et Bagdad, les deux villes les plus peuplées d’Irak. Aidées par le soutien aérien, les forces kurdes irakiennes ont pu reprendre samedi aux jihadistes la ville de Zoumar (60 km au nord-ouest de Mossoul) après des semaines de combats. Mais les jihadistes réussissent à progresser dans d’autres zones du pays irakien, avant tout dans le nord où ils assiègent de nouveau le mont Sinjar où sont prises au piège des centaines de familles yazidies.

Au Liban, depuis vendredi soir, l’armée libanaise est engagée dans des combats violents à Tripoli (Liban du Nord), contre des groupes islamistes. Samedi soir, l’armée libanaise avait annoncé avoir délogé les hommes armés des anciens souks de la ville, mais les mêmes se sont réfugiés dans un autre quartier de Tripoli : le secteur sunnite de Bab el-Tebbané où de violents combats sont en train de poursuivre dimanche matin. Le conflit en Syrie a renflammé les tensions au Liban où les sunnites soutiennent leurs coreligionnaires en Syrie qui combattent le régime tandis que les chiites, dont le Hezbollah, qui défendent le président Bachar el-Assad. Toujours dimanche matin, le Front al-Nosra, branche syrienne d’el-Qaëda, a menacé d’exécuter les soldats libanais qu’il retient en otage si l’armée libanaise ne cessait pas son offensive à Tripoli. Dans des communiqués repris par l’Agence nationale de l’information (ANI), l’armée libanaise précise qu’elle poursuivra la chasse aux jihadistes au Liban du Nord jusqu’à ce qu’ils soient éliminés.

Antonio Torrenzano