Le pape François a lancé à Amman, pendant sa visite en Terre Sainte près du site de «Béthanie au-delà- du-Jourdain », un appel pour une “solution pacifique” à la crise syrienne. Toujours dans l’église latine de ce lieu, le pontife a rencontré plusieurs centaines de réfugiés syriens, ainsi que de jeunes handicapés.
Pape François à Béthanie dans son appel à faveur de la paix en Syrie a dit : « Que cessent les violences et que soit respecté le droit humanitaire, en garantissant l’assistance nécessaire à la population qui souffre ! Que tous abandonnent la prétention de laisser aux armes la solution des problèmes et que l’on revienne sur le chemin de la négociation. La solution, en effet, ne peut venir que du dialogue et de la modération, de la compassion pour celui qui souffre, de la recherche d’une solution politique et du sens de la responsabilité envers les frères ».
Le pontife a fustigé encore avec force « la haine et la cupidité qui sont la racine du mal». « Qui se cache derrière la vente d’armes ? » , s ‘est alors interrogé le Pontife. «Qui s’occupe de vendre des armes aux belligérants en alimentant ainsi le conflit ?». Des questions que le Pape n’a pas hésité à poser à la conscience de chacun, et spécialement des acteurs directs et indirects du conflit syrien. Il ne faut pas hésiter à prier pour ces « pauvres criminels », a-t-il encore déclaré. Le Pape a également adressé un appel à toute la communauté internationale pour qu’elle accroisse son action de soutien et d’aide, et « qu’elle ne laisse pas seule la Jordanie », face à l’afflux de réfugiés.
« La Jordanie a offert un accueil généreux à un grand nombre de réfugiés palestiniens et irakiens, ainsi qu’à d’autres venus de régions en conflit, notamment la Syrie voisine, ravagée par un conflit qui a duré trop longtemps. Une telle générosité mérite l’appréciation et le soutien de la communauté internationale », a-t-il souligné. Le Pape a consacré l’autre partie de son discours à la question délicate de la liberté religieuse dans la région, que de nombreux chrétiens quittent face à la montée des violences. «Les chrétiens se considèrent et sont effectivement des citoyens à part entière. Et comme tels, ils cherchent, avec les autres citoyens musulmans, à donner leur contribution particulière à la société », a insisté François, en citant leur rôle dans l’éducation et la santé et rappelant qu’ils sont là « depuis le temps des apôtres ».
« La liberté religieuse est un droit fondamental et nous espérons qu’elle soit tenue en grande considération dans tout le Moyen-Orient. Cela comporte la liberté individuelle et collective de suivre sa propre conscience en matière religieuse : autrement dit, la liberté de culte, la liberté de choisir la religion que l’on croit être vraie et de professer publiquement sa propre foi », a déclaré le pontife.
Antonio Torrenzano