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La 8e séance des négociations sur la Syrie a enfin démarré mercredi à Genève près du Palais des Nations avec l’arrivée de la délégation du gouvernement de Damas. Hier, la délégation diplomatique du gouvernement a de façon claire averti qu’il était hors de question de discuter de l’avenir du président Bachar el-Assad. Sujet ultrasensible qui avait fait capoter toutes les précédentes réunions dans la Ville genevoise.

À ce sujet, mercredi, Staffan de Mistura avait appelé les délégations à s’abstenir de faire des déclarations visant à «délégitimer» l’autre acteur des négociations. Une façon pour le médiateur onusien de souligner qu’il n’appréciait guère «les déclarations malvenues faites ces derniers jours» devant la télé et la presse internationale.

Les pourparlers de paix sur la Syrie se sont poursuivis jeudi à Genève avec des discussions bilatérales de l’envoyé spécial de l’ONU, Staffan de Mistura, avec les délégations du gouvernement et de l’opposition. Ce huitième cycle de pourparlers inter-syriens doit mettre l’accent sur la rédaction d’une nouvelle Constitution pour le pays et l’organisation d’élections politiques sous l’égide de l’ONU. La nouveauté réside dans le fait que les deux délégations sont entretenues en même temps par Staffan de Mistura au Palais des Nations, mais dans deux salles séparées de quelques mètres seulement.

Lors de ces discussions de proximité, le médiateur doit ainsi faire la navette entre les deux pièces. L’équipe de l’Envoyé spécial estime que « le moment est venu de faire de réels progrès en ce qui concerne le processus politique, dans l’intérêt du peuple syrien». Staffan de Mistura, lors d’une conférence de presse, a en outre annoncé jeudi que les négociations allaient se poursuivre jusqu’au 15 décembre et se concentrer sur la rédaction d’une Constitution et l’organisation d’élections supervisées par l’ONU. Le médiateur a précisé en outre que les discussions seraient suspendues vendredi soir et qu’elles reprendraient mardi pour durer jusqu’à la mi-décembre.

Le 8e round des pourparlers de Genève intervient alors que la situation humanitaire dans la Ghouta orientale est devenue critique. La situation dans cette région rebelle, territoire assiégé depuis 2013 à la périphérie de Damas, a été évoquée dans le cadre des consultations de l’équipe de Staffan de Mistura avec le Groupe de travail sur l’accès humanitaire créé par le “Groupe de soutien international à la Syrie”. À l’issue de ces consultations, Jan Egeland, Conseiller spécial de l’envoyé spécial pour la Syrie, a souligné la «frustration des organisations humanitaires en raison des difficultés d’accès dans certaines provinces syriennes». Les combats «ont pris fin cette année à Homs, Alep, Raqqa, ils pourraient prendre fin dans la région de Deir Ezzor, et elles se sont déplacées dans la Ghouta orientale, désormais dans l’œil du cyclone », a déclaré Jan Egeland, lors d’un point de presse à Genève.

Sur le terrain, la guerre n’est pas terminée. Un convoi d’aide humanitaire n’a pu accéder à la zone du Ghouta lundi en raison des violences, a précisé un porte-parole du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), trois millions de Syriens vivent encore dans des zones assiégées ou difficiles d’accès. En outre, dix millions de personnes sont confrontées en Syrie à des difficultés alimentaires. Selon l’ONU, le nombre de personnes qui dépendrait d’une assistance humanitaire s’élève à plus de 13 millions.

Antonio Torrenzano

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Les attentats commis samedi à Homs, dans l’ouest de la Syrie, qui ont fait 42 morts, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), peuvent-ils faire dérailler les pourparlers de paix ? Les raids aériens de l’armée syrienne de représailles peuvent-ils jeter de l’huile sur le feu sur une situation déjà difficile ?

Les attentats n’ont pas été explicitement revendiqués, mais l’alliance rebelle Tahrir al-Cham, créée en janvier et hostile aux processus de paix, s’en est félicitée. « Cinq kamikazes ont attaqué deux sections de la Sécurité d’État et de la sécurité militaire à Homs. […] Dieu soit loué », dit-elle sur le réseau Telegram. Tahrir al-Cham réunit plusieurs groupes djihadistes, dont le Front Fateh al-Cham, ex-Front al-Nosra, qui dit avoir rompu en juillet avec Al-Qaïda. Depuis sa création, l’alliance, dont le nom signifie Libération du Levant, affronte d’autres groupes insurgés, dont l’Armée syrienne libre (ASL) et ceux qui se réclament du groupe armé État islamique.

Après l’attentat, l’aviation syrienne a bombardé le dernier quartier de la ville qui est aux mains des insurgés, où 50 blessés ont été dénombrés, selon l’OSDH. D’autres raids aériens ont fait six morts à Douma, dans la banlieue est de Damas, et quatre à Hama, a ajouteé l’organisation. Pour le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, Rami Abdel Rahmane, l’attentat de Homs est “un message aussi bien au régime qu’à l’opposition et à la communauté internationale que Fateh al-Cham est là et que personne ne peut l’isoler”.

Les attentats ont ravivé à Genève les tensions entre les deux délégations qui sont en train depuis jeudi de reprendre un parcours politique afin de faire terminer la sanglante guerre en Syrie. Les deux parties se sont accusées de vouloir faire dérailler le processus diplomatique. Pour Bachar Al-Jaafari, le chef de la délégation du régime syrien, “l’attaque terroriste qui s’est produite à Homs n‘était pas seulement une attaque militaire, mais aussi une attaque politique”. La délégation du régime de Damas a en outre demandé à l’opposition de condamner publiquement l’attentat.

Le chef de l’opposition syrienne à Genève, Nasr al-Hariri, s’est exprimé samedi soir. “Notre position est claire, nous condamnons le terrorisme et les terroristes, nous condamnons Daech et Al Nosra (ex-branche syrienne d’Al Qaïda)”, a déclaré al-Hariri lors d’une conférence de presse.

De sa part, l’Envoyé spécial Staffan de Mistura a estimé que les attaques de Homs visaient à faire dérailler les négociations de paix. “Chaque fois, que nous avons des pourparlers, il y a toujours quelqu’un qui essaye de faire dérailler le processus.”, a-t-il déclaré à la presse.

Antonio Torrenzano

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palais_nations_nations_unies_genève_image_2016Les prochaines négociations de paix sur la Syrie devraient reprendre le 9 ou 10 avril 2016, l’a déclaré l’envoyé spécial pour la Syrie Staffan de Mistura à la fin de la première session de discussions indirectes entre le régime et l’opposition au Palais des Nations de l’ONU à Genève. Les nouveaux attentats de Bruxelles ont rappelé l’urgence de parvenir à une solution négociée en Syrie, avait déjà souligné Staffan de Mistura à Genève. La tragédie de Bruxelles souligne une nouvelle fois “que nous n’avons pas de temps à perdre“, a estimé l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, pour qui “il faut éteindre le feu” dans ce pays.

Les discussions indirectes sont flexibles (…), mais la date cible est le 9 avril. Ou le 10. Peut-être le 11, selon les arrivées”, a déclaré le représentant de l’ONU lors d’une conférence de presse. Les représentants du régime de Damas avaient demandé une reprise du dialogue après les élections parlementaires que le gouvernement syrien organise le 13 avril 2016. Cinq membres de la délégation sont candidats à ce scrutin, dont l’annonce en février par le président Bachar al-Assad avait été perçue comme un revenir sur ses paroles de la part de la communauté internationale.

Si les gens arrivent le 13 ou le 14, ils seront les bienvenus, a dit Staffan de Mistura. Mais nous commencerons à parler à la date fixée qui, à mon avis, ne peut pas être plus tard que le 9 ou le 10 avril. Pendant une dizaine de jours, le diplomate a fait la navette entre les délégations du régime et de l’opposition dans l’espoir de trouver une issue politique à la guerre en Syrie, qui a déjà fait plus de 270.000 morts. La première séance n’a pas permis d’entrer concrètement dans les négociations compte tenu de l’insistance du régime à discuter de grands principes, comme la lutte contre le terrorisme ou l’intégrité territoriale du Pays. Douze points généraux ont été identifiés comme des points de convergence pour poursuivre les dialogues, mais pas d’avancée sur la transition politique.

Les 12 points portent sur le respect de l’intégrité territoriale, la non-interférence d’autres pays, la protection des différentes identités culturelles ou encore la représentation de 30% de femmes dans les institutions qui devront bénéficier d’une continuité. Les mêmes reprennent aussi l’objectif de la résolution du Conseil de sécurité, soit un gouvernement de transition dans les six mois, une nouvelle Constitution et des élections dans les 18 mois. Une armée nationale unifiée est prévue dans les 12 points de Staffan de Mistura autant que d’actions contre le terrorisme et le retour des réfugiés et des déplacés. En ce qui concerne le côté financier, des réparations devront être attribuées et une conférence de donateurs devra permettre le développement du pays.

Depuis un mois, malgré quelques incidents, la trêve est globalement respectée. Moscou concentre ses bombardements désormais uniquement sur les cibles de DAECH. Une situation qui a permis à l’armée syrienne d’entrer jeudi dans la ville de Palmyre contrôlée par les djihadistes.

Antonio Torrenzano

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pourparlers_genève_surlasyrie_2016_imageAprès plusieurs jours d’hésitations à cause des différents intérêts diplomatiques régionaux et globaux, les négociations ont officiellement débuté à Genève. Mardi, l’opposition a annulé une rencontre avec l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura parce qu’elle n’avait pas encore pris de décisions en concernant la reprise des discussions au Palais des Nations Unies. Le HCN  hésite  toujours à entrer dans la négociation en raison de la situation sur le terrain, a déclaré à l’AFP un porte-parole du HCN, Monzer Makhous. Le HCN, qui a envoyé à Genève entre 35 et 40 délégués, est une coalition rassemblant des politiques et des représentants de groupes armés opposés au régime de Bachar el-Assad.

Ce matin est arrivé à Genève le coordinateur de l’opposition syrienne, Riad Hijab, afin de débloquer les pourparlers de paix qui sont dans l’impasse. Riad Hijab a été l’ancien Premier ministre du président Bachar el-Assad ayant fait défection en 2012 et qui pourrait aider l’opposition à prendre des décisions. Lundi,quelques heures après la fin d’une première rencontre avec la délégation de l’opposition, l’ONU a indiqué que le régime syrien avait donné son accord de principe à l’envoi de convois humanitaires dans la ville assiégée de Madaya, près de Damas. Pour l’opposition, trois questions sont importantes: c’est-à-dire la levée des sièges, la libération de détenus, et l’arrêt des attaques contre les civils par les bombardiers russes (alliés de Damas) et par le régime.

Au contraire, en ce qui concerne l’épineuse question de l’invitation des Kurdes aux pourparlers de Genève, cette possibilité est pour le moment suspendue. La Russie avait réclamé la participation des combattants kurdes, qui luttent dans le nord de la Syrie contre Daech, mais cette requête a été stoppée par la Turquie qui menaçait de boycotter les négociations. Pas seulement par la Turquie, la délégation de l’opposition, soutenue notamment par Riyad, Ankara et Paris, s’oppose également à la présence kurde à la table de ces négociations. Sur cette question, il y a un fort désaccord entre certains pays. Toutefois, les Kurdes sont les seuls à combattre Daech sur le terrain. Pour combien de temps devront-ils être patients ? Ce point devrait être réglé le 11 février 2016 lors d’une rencontre à Munich en marge d’un sommet sur la sécurité entre les chefs de la diplomatie américaine John Kerry et de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

Antonio Torrenzano