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Le nouvel Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie espère reprendre dès que possible le processus politique de paix et mettre fin à huit ans de conflit dans ce pays. Geir Pedersern, qui a pris ses fonctions en janvier 2019, est le quatrième médiateur de l’ONU depuis le déclenchement du conflit en 2011. Lors de sa rencontre avec la presse au Palais des Nations, il a exposé son désir de poursuivre les acquis de son prédécesseur, l’Italien Staffan de Mistura, notamment concernant la mobilisation de la société civile, condition selon lui, pour arriver à terme à une paix durable. « J’espère évidemment que nous serons en mesure de réunir dès que possible le Comité constitutionnel à Genève », a déclaré Geir Pedersen, lors de sa première rencontre avec la presse ce vendredi à Genève. « Je considère le Comité constitutionnel comme une ouverture potentielle au processus politique, mais parallèlement, nous devons également travailler sur d’autres questions. Et j’espère pouvoir en discuter plus en détail avec les différentes parties syriennes, ce qui pourra contribuer à l’instauration de la confiance », a-t-il affirmé. «Je souhaite rencontrer un segment aussi large que possible de la population syrienne, notamment la société civile syrienne bien entendu – vous savez également combien il est important de rencontrer des femmes et de continuer à mettre l’accent sur l’aspect genre de la crise », a-t-il dit.

«Je pense que mon travail restera évidemment très difficile. Je m’efforcerai de combler les écarts très importants », a-t-il dit, tout en indiquant souhaiter «d’être un médiateur impartial, prudent et ciblé, qui traite directement avec toutes les parties et qui peut résoudre les problèmes qui ont rendu les progrès si difficiles à réaliser jusqu’à présent ». Le diplomate norvégien a insisté sur le fait qu’il n’y a qu’une solution négociée possible en Syrie et que, dans le cas d’une solution négociée, « il est évident que les deux parties devront s’asseoir ensemble et entamer de véritables négociations ».

Sur le terrain, il y a eu une décroissance générale des hostilités, mais les violations généralisées et l’anarchie représentent encore une dure réalité pour les civils et pour les réfugiés qui pensent revenir chez eux. Les avancées des forces progouvernementales et l’accord entre la Russie et la Turquie pour une zone démilitarisée dans la région d’Idlib ont contribué à une baisse des affrontements, mais la situation reste critique.

Selon la Commission d’enquête des Nations Unies sur les violations des droits humains et les crimes de guerre en Syrie, entre juillet 2018 et janvier 2019, d’intenses combats se sont poursuivis dans le nord-ouest et l’est de la Syrie et la population civile a été la plus touchée. Les derniers combats ont été caractérisés par de nouveaux crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, notamment avec des attaques indiscriminées, des pillages et des persécutions, y compris par des groupes armés. «Avant tout, les hostilités se poursuivent sans un grand respect des lois de la guerre, des droits de l’homme ou d’un sentiment de compassion envers ceux qui en subissent les effets», a déclaré le président de la Commission d’enquête internationale indépendante sur la République arabe syrienne, Paulo Pinheiro. «Les attaques menées par les forces progouvernementales à Idlib et dans l’ouest d’Alep, ainsi que par les forces démocratiques syriennes et la coalition internationale à Deir ez-Zor, continuent de faire de nombreuses victimes civiles». Dans le mémorandum de 20 pages, publiés aujourd’hui, la Commission d’enquête a souligné les effets néfastes des hostilités encore en cours et des violations qui en résultent, sur le retour en toute sécurité et durable de millions de personnes déplacées et de réfugiés.

«Les violations continues commises par tous les acteurs du conflit, associés à la destruction d’infrastructures essentielles, au manque de prestation de services efficace et de documentation civile, ont créé des conditions rendant totalement illusoire la possibilité d’un retour sûr et durable », a déclaré la commissaire Karen AbuZayd.

Antonio Torrenzano

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yazidis_genocide_imageL’État islamique est en train de commettre un génocide contre la minorité religieuse du peuple Yézidis selon un rapport publié par la Commission d’enquête des Nations Unies sur la Syrie. «Le génocide a eu lieu et se poursuit», a déclaré Paulo Pinheiro, le président de la Commission d’enquête. «Daech a soumis chaque femme, chaque enfant, ou chaque homme yézidi qu’il a capturé aux pires atrocités». Le mémorandum intitulé «They Came to Destroy: ISIS Crimes Against the Yazidis» a également déterminé que les abus commis par Daech contre les Yézidis constituent des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre.

Les conclusions auxquelles la Commission des Nations Unies parvient, elles sont basées sur des entretiens avec les victimes, des chefs religieux, des passeurs, des avocats, du personnel médical, et des journalistes, ainsi que d’autres nombreux documents. Selon la Commission d’enquête, Daech continue de chercher à détruire les Yézidis de diverses manières. Les hommes et les garçons yézidis de plus de 12 ans sont séparés du reste de leurs familles et ceux qui refusent de se convertir sont tués. Les femmes et les filles, certaines n’ayant que neuf ans, sont vendues aux marchés des esclaves. Une femme a déclaré qu’elle avait été vendue 15 fois.

«Les victimes qui se sont échappées des griffes de Daech en Syrie décrivent comment elles ont subi des viols brutaux, souvent au quotidien, et comment, quand elles ont essayé de s’échapper, elles ont été violemment battues et parfois soumises à des viols collectifs », a déclaré Vitit Muntarbhorn, membre de la Commission ONU. «Daech n’a pas caché son souhait de détruire les Yézidis de Sinjar, et cela est l’un des éléments qui nous a permis de conclure que leurs actions constituent un génocide», a déclaré Carla Del Ponte, membre de la Commission ONU. La Commission d’enquête a réclamé la reconnaissance internationale du génocide dirigé vers le peuple Yézidi.

Antonio Torrenzano