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Sept ans de guerre, plus de 365 000 morts, des millions de déplacés, de réfugiés dans d’autres Pays, mais pas encore le signe d’une paix durable à l’horizon en Syrie. Sur le terrain, le conflit est presque gagné par le gouvernement de Damas et ses alliés, mais les solutions politiques de stabilisation du pays et même de la région restent encore une abstraction, une simple image.

Avant 2011, la province d’Idlib – 100 kilomètres sur 60, adossés à la frontière turque – comptait moins de 900 000 habitants. Aujourd’hui, ils sont près de 3 millions d’individus, regroupés de gré ou de force au fil des défaites, à demeurer dans la région. Dans cette terrible affaire, la reconquête d’Idlib, qui oppose forces syriennes et Russes, avec des milices iraniennes, aux djihadistes du Hayat Tahrir al-Cham, fait revivre toutes les réminiscences causées par les batailles d’Alep, de la Ghouta, de Raqqa, de Deraa.

Dans ces derniers jours, le spectacle de la peur des civils cernés dans l’enclave rebelle de la région d’Idlib était devenu une nouvelle fois d’illustration supplémentaire de l’échec de la diplomatie internationale dans ce conflit. « Un échec flagrant de la diplomatie et des organisations internationales, mais aussi des organisations régionales, comme la Ligue arabe. En Syrie – selon le professeur Ziad Majed – tout ce qui a été construit depuis la Seconde Guerre mondiale en matière de droits, de conventions, et de mécanismes de condamnation et de jugement sera désormais plus que jamais remis en question».

Une incapacité de la politique internationale qui peut être également analysée de manière chronologique par l’incapacité des Nations Unies à peser sur le cours des événements syrien. En août 2012, Kofi Annan est le premier à jeter l’éponge, six mois après sa désignation comme représentant spécial de l’ONU pour la Syrie. «La militarisation croissante sur le terrain et le manque d’unanimité au Conseil de sécurité – déclara l’ancien secrétaire – m’empêchent de travailler pour la paix et ils changent mon rôle». Le successeur, Lakhdar Brahimi, fin diplomate onusien, ancien constructeur de l’accord de Taëf qui mit fin à la guerre civile libanaise en 1989, fera le même. Après avoir organisé début 2014 les premières négociations directes entre gouvernement syrien et opposition politique à Genève, quelques mois plus tard Lakhdar Brahimi jettera l’éponge pour l’impossibilité de dialogue et la volonté à négocier parmi les deux acteurs.

En 2017, le troisième émissaire onusien Staffan de Mistura parviendra pour la première fois à faire accepter aux différentes parties une feuille de route, mais les pourparlers de Genève s’arrêtent sur la destinée du président Syrien Assad. Certes, la militarisation du conflit a empêché à la diplomatie internationale en Syrie de trouver de manière rapide de voies pour la paix. Milliers de combattants, de milliers de tonnes d’armes ont afflué de toutes parts sur le théâtre syrien devenu un conflit mondial. Aujourd’hui, dans ce contexte ultra morcelé, la Russie tente à son tour de traduire sa victoire militaire en succès diplomatique. Vladimir Poutin réussira-t-il dans son entreprise ?

Antonio Torrenzano

 

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Le Kremlin a signé lundi un pacte avec le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan pour créer une «zone démilitarisée» à Idleb sous contrôle russo-turc permettant d’éviter une offensive militaire dans le dernier bastion rebelle. La province d’Idleb est contrôlée à 60% par le groupe djihadiste, Hayat Tahrir al-Cham, composé notamment de l’ex-branche d’Al-Qaïda en Syrie et considéré comme un groupe terroriste par Ankara et par Moscou.

Dix jours après l’échec du sommet de Téhéran, où leurs divergences étaient apparues inconciliables, les deux chefs d’État, dont les pays sont des acteurs-clefs du conflit syrien, se sont entretenus pendant plus de quatre heures à huis clos dans la station balnéaire de Sotchi, sur la mer Noire.

«Nous avons décidé de créer le long de la ligne de contact à partir du 15 octobre de cette année une zone démilitarisée de 15-20 kilomètres de large», a déclaré le président Vladimir Poutin après la rencontre. Cette zone sera surveillée par les forces turques ainsi que par la police militaire russe, a-t-il précisé, tandis que toutes les armes lourdes devront en avoir été retirées d’ici au 10 octobre. Selon le président russe, cette négociation a été «une solution sérieuse» permettant «d’avancer dans la résolution du problème».

«Je suis convaincu qu’avec cette entente, nous avons évité qu’une grande crise humanitaire ne se produise pas à Idleb», a pour sa part déclaré Tayyip Erdogan lors de la conférence de presse qui est suivie la rencontre entre les deux chefs d’État. Même pour Ankara, les objectifs politiques recherchés par le compromis avec Moscou étaient multiples : parvenir à neutraliser le groupe Hayat Tahrir al-Cham tout en évitant le lancement d’une vaste offensive; éviter un nouvel afflux de réfugiés syriens provoqué par cette nouvelle offensive.

Téhéran a salué le pacte russo-turc de manière favorable. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Ghassemi, a assuré que l’Iran était «déterminé à résoudre la question d’Idleb de façon à ce que la population ne souffre pas et qu’il n’y ait pas de victimes».

Antonio Torrenzano

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À Idlib, au nord-est de la Syrie, les 2,5 millions de civils se préparent à une bataille imminente. L’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a averti la communauté internationale de conséquence gravissime pour la population civile de l’opération militaire que le gouvernement de Damas s’apprêterait à lancer pour reprendre la province dans le nord-ouest du pays.

À présent à Idlib, dernière région syrienne échappant au pouvoir du régime de Damas et dernier grand bastion terroriste du pays, se trouverait une multitude de corps rebelles : le groupe Hayat Tahrir al-Cham, une branche d’Al-Qaïda, dont le chef, Abou Mohamed al-Joulani, dispose de 25 000 hommes; d’autres milliers d’islamistes regroupés au sein du Front al-Nustra et plus de 10.000 “combattants étrangers” selon les Nations Unies. Par rapport à ce nombre de rebelles, de l’autre côté, l’armée syrienne et ses 80 000 hommes. Armée du régime de Damas épaulés par son allié russe qui met à disposition des dizaines d’avions. Pour Moscou, la province d’Idlib serait un foyer du terrorisme, une enclave de rebelles modérés et d’islamistes radicaux dont le gouvernement syrien a le droit de les chasser de son territoire a réaffirmé vendredi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Selon les Nations Unies, cette imminente bataille pourrait provoquer un très haut nombre de morts et plus de 800 000 personnes déplacées. Lors d’une conférence de presse à Genève, l’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie a proposé d’aller à Idlib pour garantir la mise en place des couloirs humanitaires afin d’évacuer la population civile avant l’offensive imminente de l’armée syrienne. Un geste que l’envoyé spécial de l’ONU avait déjà proposé pour la ville d’Alep en 2016.

« Je suis prêt à m’engager, personnellement et physiquement […], à assurer un couloir humanitaire […] pour donner la possibilité d’évacuer la population civile vers une zone plus sûre», a dit Staffan de Mistura . « Il n’y a pas d’autre Idlib. Où peuvent-ils aller ? Chaque fois qu’il y a eu une crise […], il y avait un endroit où beaucoup pouvaient choisir de partir. Mais il n’y a pas d’autre Idlib », a notifié Staffan de Mistura. L’assistance à la population civile vivant d’Idlib est importante, car il s’agit fondamentalement des habitants syriens déplacés ou évacués d’autres zones de conflit alors que les forces gouvernementales étaient en train de poursuivre la reprise de plusieurs territoires du pays.

Dans la région d’Idlib, dans les derniers six mois, plus de 500 000 personnes seraient arrivées après avoir fui les offensives du gouvernement à Deraa, dans la Ghouta orientale et dans d’autres zones tenues par les rebelles. La proposition de Staffan de Mistura a fait en outre écho à l’appel lancé mercredi par le secrétaire général de l’ONU, qui avait proféré sa profonde préoccupation par les risques d’une nouvelle catastrophe humanitaire dans le cas d’une opération militaire à Idlib qui compte près de trois millions d’habitants et se trouve à la frontière avec la Turquie.

Antonio Torrenzano

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L’armée syrienne a hissé jeudi 12 juillet son drapeau national dans le secteur rebelle de la ville de Deraa, l’agglomération de la révolte contre Bachar Al-Assad en 2011. Les rebelles syriens ont remis au régime de Damas leurs armes lourdes dans le cadre de l’accord conclu le 6 juillet 2018 et parrainé par Moscou.

Les rebelles ont déposé les armes en acceptant le pacte offert par la Russie, qui a permis à ceux qui le souhaitent d’évacuer. La destruction systématique des quartiers rebelles à Alep-Est et dans la Ghouta orientale a eu un effet escompté : inutile de se battre en épargnant la population civile. Par l’action militaire de Russie et Iran en tête, le président Bachar el-Assad gouverne désormais plus de 68% du pays. La région méridionale de Deraa était très importante pour Damas, car elle confine avec la Jordanie et sa frontière et elle était une plaque tournante pour les échanges commerciaux de la Syrie.

Les rebelles ont perdu le conflit et le président Bachar el-Assad va rester au pouvoir. Le régime contrôle désormais la majorité du territoire et presque la totalité des frontières avec le Liban, la Jordanie et l’Irak. À présent à l’échelle diplomatique, le principal défi ne sera plus de discuter prioritairement du maintien ou non de Bachar el-Assad au pouvoir ou de faire de la lutte contre le terrorisme le principal pari de cette guerre. La priorité absolue de prochains pourparlers sera celle de trouver des solutions politiques définitives au conflit syrien.

Après Deraa, les négociations ne seront plus avec les rebelles, mais avec les puissances régionales et les Occidentaux impliqués dans cette guerre. Cet enjeu deviendra primordial pour le régime de Damas. La reprise des territoires de l’Est syrien – essentiel à la survivance économique du régime – contrôlé par les Kurdes et sous protection américaine, devra se faire en passant par des négociations diplomatiques. Le même processus concernera la province d’Idleb (la dernière aux mains des rebelles), et le nord-ouest du pays, où l’armée turque est déployée.

Surement, ce dossier a été l’un des principaux sujets de discussion du sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine à Helsinki le 16 juillet. Mais aux prochains pourparlers, autour de la table sous le parrainage russe, les puissances régionales et les Occidentaux devront accepter les conditions de Moscou pour un retour à la normalisation.

Antonio Torrenzano

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L’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a exhorté toute la communauté internationale à travailler pour la paix et faire avancer le règlement du conflit entre les différents acteurs régionaux par voie diplomatique. Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, Staffan de Mistura a invité la communauté diplomatique à suivre de très près l’évolution de la situation à Idlib. Les conditions de vie dans cette région seraient plus graves que dans la Ghouta.

L’Envoyé spécial des Nations Unies a enfin encouragé toutes les diplomaties à relancer le processus de Genève par un dialogue international sérieux ainsi que le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Syrie. À l’échelle militaire, le régime de Damas a presque gagné la guerre. DAECH conserve encore quelques petites poches de territoire dans l’Est syrien. Les djihadistes contrôlent moins de 3% du territoire syrien, contre près de 50% fin 2016, selon l’OSDH.

Sur le terrain, les Nations Unies mènent dans le pays l’une des plus vastes opérations humanitaires au monde. Devant le Conseil de sécurité à la fin du mois de mai, le chef de l’humanitaire de l’ONU Mark Lowcock a demandé que les agences techniques onusiennes puissent atteindre les personnes dans les zones les plus désespérées du pays. En Syrie, plus de 2 millions d’individus vivant dans les zones difficiles d’accès ont désespérément besoin d’aide, mais moins de 20% d’entre eux ont pu être aidés cette année, a souligné le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires des Nations Unies.

Antonio Torrenzano

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Il y a sept ans, le 15 mars 2011, la Syrie basculait dans une guerre civile. Le conflit syrien a débuté pacifiquement par des manifestations libérales en 2011. Le 31 janvier 2011, des opposants syriens manifestent bras croisés place Arnous à Damas. Ils étaient silencieux et ils tenaient comme symbole des affiches sur lesquels étaient simplement inscrits « na’am al houryé » (oui à la liberté). Le lieu était lucidement choisi : une petite place à la fin de la grande avenue commerçante de Salhyeh, devant la statue d’Hafez el-Assad. Cet événement avait été organisé sur facebook en soutien aux Égyptiens qui étaient en proie à une violente répression de la part de leur propre gouvernement.

Pendant l’année 2010, les Syriens avaient pu suivre les évènements de Tunisie et d’Égypte en direct sur les chaînes Al Arabya et Al Jeziraa et le président Bashar el Assad savait qu’il n’était pas à l’abri d’une possible contagion révolutionnaire. Le Printemps arabe, qui a débuté en décembre 2010, il a été le déclencheur de plusieurs manifestations dans la région de l’Afrique du Nord et du Proche-Orient. En Syrie, le feu couvait et il a suffi d’une étincelle, en mars 2011, pour mettre le feu aux poudres : l’arrestation d’une douzaine d’adolescents à Deraa, torturés et emprisonnés durant trois semaines, pour avoir écrit sur le mur de leur école des slogans contre le régime. Le contexte de protestation entrepris par la population s’est transformé bientôt dans une guerre civile violente avant de devenir, aujourd’hui, un conflit entre des puissances régionales et internationales sur le territoire syrien. Du régime de Bachar el-Assad aux rebelles en passant par les djihadistes de l’État islamique, la Syrie est plus que jamais empêtrée dans une guerre dont elle ne semble pas voir le bout.

La guerre civile syrienne n’inclut pas uniquement des acteurs locaux ou régionaux, mais aussi des pays de l’Ouest et de l’Est ainsi que des milices qui proviennent de plus de 25 pays différents. La Turquie et l’Iran concourent directement au conflit, la Russie et les États-Unis sont militairement présents. Depuis longtemps, Washington et Moscou se livrent dans cette guerre de manière directe ou par leurs alliés interposés. Tous les acteurs cherchent à faire valoir leurs intérêts à travers la lutte qui sévit au Moyen-Orient. Toutes les parties au conflit sont par ailleurs armées et financées par des acteurs étrangers qui portent une énorme responsabilité dans l’escalade de cette « guerre par procuration ». La Syrie est devenue plus que jamais un échiquier sur lequel les différents acteurs nationaux, régionaux et internationaux déplacent leurs pions. Toutes les parties au conflit violent le droit international.

Les Nations Unies dans plusieurs moments ont affirmé que l’évolution du conflit syrien a été « pire qu’une boucherie » et l’ONU a déclaré explicitement qu’il y est question de crimes de guerre et de possibles crimes contre l’humanité. Le Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, parle d’une «tragédie humaine aux dimensions colossales». Selon l’agence onusienne UNICEF, plus de 20.000 enfants sont décédés en sept ans de conflit et la tendance s’accélère. Le Fonds des Nations unies pour l’enfance relève une augmentation de 50% du nombre d’enfants tués en 2017 par rapport à l’année précédente. Les enfants représenteraient 20% des victimes civiles de cette guerre. Le conflit a également fait 6,1 millions de déplacés à l’intérieur de Syrie et 5,6 millions de réfugiés dans les pays voisins de la région dont le Liban, la Jordanie, l’Irak et la Turquie, selon les données du HCR. Au-delà de la très difficile situation humaine, le bilan économique de la guerre en Syrie est désastreux. Dans un rapport daté de juillet 2017, la Banque mondiale estime le coût des pertes dues à la guerre à 226 milliards de dollars, soit l’équivalent de quatre fois le produit intérieur brut (PIB) d’avant le conflit.

Après sept ans de terribles événements, il n’y a aucune perspective à l’horizon. Les solutions politiques semblent bien loin. Ni les pourparlers de Genève, soutenus par les pays occidentaux, ni les négociations de Sotchi, initiées par la Russie avec le soutien de la Turquie et de l’Iran, n’ont réussi à mettre la Syrie sur le chemin d’un règlement politique. Au contraire, la situation semble se compliquer davantage. Elle a déjà fait plus de 350 000 morts. Certains spécialistes pensent que c’est de l’issue de la guerre syrienne que dépendra la nature du nouvel ordre mondial en gestation. La crise syrienne pourrait provoquer un remodelage des alliances régionales et internationales, avec l’éloignement de la Turquie de l’Otan et le retour de la Russie en tant qu’acteur de premier plan en Méditerranée orientale.

Antonio Torrenzano

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La situation humanitaire en Syrie est toujours très critique. Les féroces combats dans la Ghouta orientale, dans la région rurale de Damas et à Afrine, au nord-ouest du pays, ont causé de nouveaux déplacements massifs. Dans ces derniers jours, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a réitéré ses appels à la protection et la sécurité des nouveaux déplacés et des centaines de milliers de civils qui sont toujours pris au piège au milieu des combats.

Dans la Ghouta orientale, plus de 45.000 Syriens ont fui leurs foyers ces derniers jours. Parallèlement, une autre situation d’urgence est en évolution dans le nord-ouest de la Syrie. Dans la région d’Afrine, environ 104.000 personnes sont déracinées de leurs foyers suite à la dernière recrudescence des combats. La majorité de ces personnes, 75.000 individus sont déplacées à Tal Rifaat, tandis que 29.000 autres ont trouvé refuge à Nubol, Zahraa et dans les villages environnants de la région rurale d’Alep au nord. Par ailleurs, quelque 10 000 personnes seraient bloquées à Az-Ziyara, tentant en vain de traverser des zones contrôlées par le gouvernement syrien. Selon le personnel de l’agence onusienne, les besoins dans ces territoires sont immenses et augmentent d’heure en heure.

Les enfants sont les plus touchés par les combats. Chaque fille, chaque garçon syrien sont aujourd’hui traumatisés à cause de la violence extrême dont il a souffert dans le conflit syrien, a déclaré le Représentant régional de l’UNICEF pour le Moyen Orient, Geert Cappelaere. Selon l’UNICEF, la Ghouta orientale est « l’enfer pour les enfants » qui vivent sous les bombes tous les jours et doivent se réfugier dans des caves, sans nourriture essentielle et sans soins médicaux, car les médicaments n’arrivent pas à être livrés. La malnutrition aiguë dans la Ghouta orientale s’est multipliée par dix au cours des six derniers mois, avec 40% des enfants qui pâtissent désormais de malnutrition sévère aiguë.

L’UNICEF signale que 50% enfants de plus ont été tués lors du conflit syrien en 2017 par rapport à 2016, et qu’au moins 1.500 enfants ont été tués ou gravement blessés depuis le début de cette année. « Des dizaines de milliers d’enfants sont devenus handicapés à cause de la guerre, des enfants paralysés, qui ont perdu des jambes, des bras » a déploré l’agence onusienne. Il n’y a aucune amélioration de la situation humanitaire en Syrie depuis l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité samedi réclamant un cessez-le-feu immédiat, a déclaré à New York le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, Mark Lowcock.

Le Secrétaire général aux affaires humanitaires a déclaré en outre qu’il y a eu en 2017 une réduction de 40% de l’accès à travers des lignes de front vers des zones assiégées et difficiles d’accès par rapport à 2016.  « En moyenne, en 2017, nous avons apporté une aide à 165.000 personnes par mois, ce qui est un niveau totalement insuffisant », a-t-il dit. « Nous apportions une aide à 50 fois plus de personnes dans des zones difficiles d’accès et assiégées l’année passée par rapport à cette année-là […] Si la situation ne change pas, nous verrons davantage de personnes mourir de faim et de maladie que dans des bombardements […] Il n’y a pas de paroles pour exprimer notre frustration au sujet de l’échec collectif de la communauté internationale pour mettre fin à ce conflit. Mais cette frustration n’est rien comparée à la souffrance et à la destruction qui accablent sans relâche le peuple syrien».

Antonio Torrenzano

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Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté samedi à l’unanimité de ses membres une résolution réclamant un cessez-le-feu immédiat dans l’ensemble de la Syrie. La Résolution 2401 (2018), rédigée par le Koweït et la Suède, demande à tous les acteurs du conflit de cesser les hostilités sur l’ensemble du territoire syrien pour une période minimum de 30 jours consécutifs. Dans leur résolution, les membres du Conseil ont tenu à souligner qu’affamer les civils, comme méthode de combat, est illégal par le droit international humanitaire.

Cette « pause humanitaire » exigée par les 15 membres du Conseil doit permettre « l’acheminement sûr, sans entrave et soutenu » de l’aide et des services humanitaires ainsi que l’évacuation médicale des malades et des blessés conformément au droit international en vigueur. Dans leur résolution, les membres du Conseil affirment que la cessation des hostilités en Syrie ne s’appliquera pas aux opérations militaires menées contre les groupes terroristes. Immédiatement après le début de la cessation des hostilités, tous les acteurs militaires du conflit devront permettre aux convois humanitaires de l’ONU d’accéder à toutes les zones où la population syrienne a besoin.

En Syrie, une véritable tragédie humanitaire s’intensifie d’heure en heure dans la Ghouta orientale, région située en banlieue de Damas. La Ghouta orientale, où 400 000 civils sont pris au piège, est contrôlée par les insurgés depuis cinq ans. Mais depuis dimanche dernier, les forces syriennes de Bachar Al-Assad mènent des offensives aériennes pour essayer d’expulser les rebelles. « La Ghouta orientale est un exemple vivant de catastrophe entièrement connue, prévisible et évitable qui se déroule sous nos yeux », a dénoncé le Secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires humanitaires, Mark Lowcock.

« Tout le monde sait que près de 400.000 personnes sont assiégées. Et qu’elles sont assiégées depuis plus de quatre ans. Tout le monde sait que dans la Ghouta orientale, des milliers et des milliers d’enfants sont confrontés à la malnutrition aiguë, une situation que nous n’avons pas connue ailleurs en Syrie depuis le début du conflit. Tout le monde sait en outre que plus de 700 personnes ont besoin d’une évacuation médicale urgente vers les hôpitaux situés à quelques kilomètres dans la ville de Damas », a rappelé le chef du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Près de sept ans de violence incessante en Syrie ont entraîné le déplacement de la moitié de la population syrienne, soit 6,1 millions de déplacés internes et 5,5 millions de Syriens réfugiés dans la région. En décembre 2017, les agences des Nations Unies et 270 ONG partenaires ont publié un plan de 4,4 milliards de dollars conçu pour venir en aide à plus de 5 millions de réfugiés syriens et 3,9 millions de membres des communautés d’accueil dans les pays voisins.

Antonio Torrenzano

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Aucune solution politique réelle n’a pas été concrétisée lors de la huitième séance des pourparlers de paix sur la Syrie, l’a déclaré aujourd’hui Staffan de Mistura lors d’une conférence de presse.

Nous n’avons pas réussi à ces négociations”, a remarqué l’émissaire onusien en annonçant la clôture de ce dernier cycle de rencontres. “Une chance d’or a été ratée à la fin de l’année au moment où il y a une claire indication de tous… que les opérations militaires arrivent à leur terme“, a déploré l’émissaire onusien lors d’une conférence de presse tenue à l’issue de ce dernier cycle de pourparlers à Genève. Le 8e cycle de pourparlers avait débuté le 28 novembre dernier.

Staffan de Mistura a accusé le gouvernement de Damas d’avoir fait capoter les pourparlers de Genève en refusant de dialoguer avec l’opposition, parlant “d’occasion en or manquée“. “Je suis déçu (…) c’est une occasion en or manquée“, a souligné le médiateur de l’ONU. La délégation diplomatique du gouvernement syrien était revenue dimanche passé à Genève pour la reprise des discussions après plus d’une semaine d’absence. Une fois arrivé à Genève, le chef de la délégation Bachar al Djaafari s’était refusé à tout commentaire. Staffan de Mistura avait rencontré hier et mardi les deux délégations de manière séparée comme d’habitude.

Les négociations de Genève n’ont pas encore trouvé une issue diplomatique réelle à un conflit qui ravage depuis 2011 le pays. Staffan de Mistura a organisé sept cycles de pourparlers dans la Ville genevoise depuis 2016, sans résultat. Jusqu’à présent, la délégation du régime a toujours refusé de discuter face à face avec les représentants de l’opposition, auxquels elle reproche d’exiger le départ du président syrien Bachar al-Assad comme condition préalable à toute solution politique.

De son côté, le président Vladimir Poutine a organisé des discussions parallèles en Russie avec l’Iran, autre allié de Damas, et la Turquie, soutien des rebelles. La prochaine réunion d’Astana aura lieu les 21 et 22 décembre 2017 dans la capitale du Kazakhstan, a déclaré lundi le ministre kazakh des Affaires étrangères.

Antonio Torrenzano

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Après trois jours d’interruption, les pourparlers sur la Syrie organisés par les Nations Unies ont repris mardi à Genève, sans la délégation du gouvernement de Damas qui n’a pas encore pris de décision sur son retour à la table des pourparlers.

Vendredi, le chef de la délégation gouvernementale, Bachar Al-Jaafari, avait laissé planer le doute sur son retour, en fustigeant les propos de l’opposition au sujet du président syrien Bachar Al-Assad. Les discussions, selon la feuille de route de la résolution 2254 de l’ONU, doivent porter sur quatre thèmes : la création d’une «gouvernance crédible, inclusive», l’élaboration d’une nouvelle Constitution avec un « dialogue ou une conférence nationale », la préparation d’élections « sous la supervision des Nations unies » et « la lutte contre le terrorisme ». Mais, elles risquent de rester au point mort.

La huitième séance des pourparlers, visant à trouver une issue à la guerre qui ravage la Syrie depuis près de sept ans, a débuté le 28 novembre. Après une suspension de trois jours, les pourparlers ont repris mardi avec l’opposition et avec un futur très incertain.

Antonio Torrenzano