ActualitéBlogrollWeblogs

Sept années de guerre et de déplacements massifs de la population ont redessiné la carte démographique en Syrie. Avant la guerre, les Arabes sunnites représentaient 65% de la population, les Kurdes environ 15% et toutes les autres minorités religieuses près de 20%.

Aujourd’hui, les Syriens réfugiés à l’étranger sont plus de cinq millions selon l’UNHCR. Ces personnes vivent pour la plupart dans les pays voisins: Turquie, Jordanie, Liban, Irak. Les déplacés à l’intérieur du pays et sans perspective claire de retour dans leur foyer d’avant-guerre sont au contraire six millions d’individus.

La guerre a changé la structure démographique du pays. À présent, le Nord du pays est sunnite, le Nord-Est kurde tandis que les alaouites et les chiites sont essentiellement concentrés à Lattaquié, Tartous et Homs. Sur le terrain, selon Human Rights Watch, un tiers des logements de la Syrie a été détruit au cours des sept dernières années. De sa part, la Banque mondiale estime que la Syrie a subi près de 300 milliards de dollars en dégâts matériels pendant la guerre. La question des réfugiés, qui constituent avec les déplacés la moitié de la population de Syrie avant la guerre, reste toutefois essentielle pour la stabilité de la région. Le processus politique de paix ne pourra pas oublier cette question.

Au Liban, pays de 6,3 millions d’âmes où plus d’un million de Syriens ont trouvé refuge, on commence à organiser le retour des réfugiés. Mais pour l’ONU, les conditions de sécurité en Syrie ne sont pas satisfaisantes pour parrainer des retours. Le retour des réfugiés dans leur pays ne peut se faire qu’en coordination avec l’ONU, mais les Nations Unies auront-elles la force politique de maitriser le retour ? Quel sera-t-il vraiment l’avenir de ces individus déracinés et très vulnérables?

Antonio Torrenzano

* Un remerciement particulier au photoreporter Lynsey Addario pour l’image.

ActualitéBlogrollWeblogs

Le Congrès du dialogue national syrien, convoqué à Sotchi par Moscou et soutenu par l’Iran et la Turquie avec le but de relancer un possible processus politique de paix, s’est déroulé hier dans la station balnéaire de la mer Noire. Après une journée de travail et des débats, les délégués présents se sont mis d’accord sur la création d’un comité qui devrait “rédiger une étude de réforme constitutionnelle“, selon le communiqué final de la réunion. “Le peuple syrien décide seul du futur de son pays par des voies démocratiques […] sans pression ou d’interférence extérieure“, ont-ils ajouté.

Le Comité travaillera sous l’égide des Nations Unies et “devrait intégrer le gouvernement, l’opposition représentée lors des pourparlers de Genève, des experts syriens, la société civile, des indépendants, des chefs tribaux et des femmes“, a souligné l’émissaire de l’ONU Staffan de Mistura à la presse internationale.

Le Congrès du dialogue national syrien – convoqué par Moscou, principal allié de Bachar al-Assad, avec le soutien de Téhéran et Ankara – avait l’ambition de transformer les succès militaires du régime de Damas en une solution réaliste diplomatique. Moscou, qui avait lancé plus de 1.600 invitations pour Sotchi, a obtenu le refus des principaux groupes d’opposition, la désapprobation de la communauté Kurde furieuse de l’offensive de la Turquie contre leur territoire d’Afrine et le rejet de la communauté occidentale craignant un affaiblissement du processus de Genève organisé par les Nations Unies et un accord privilégiant le gouvernement de Damas.

Si deux ou trois “groupes politiques n’ont pas pu participer, je n’en fais pas une tragédie“, a relativisé Sergueï Lavrov à la fin de la réunion, saluant au contraire “un premier pas, un pas très important” en vue d’un règlement politique. En effet, la réunion -qui devait permettre à Moscou d’affermir son autorité dans la conduite du processus politique en Syrie – a été moins favorable pour le Kremlin. Déjà à l’ouverture du sommet, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a dû faire face aux protestations vives de certains délégués excédés par le soutien de Moscou à Bachar el-Assad. Certes, la présence de quelques personnalités issues de l’opposition la plus dure aurait pu contribuer à donner une plus ferme légitimité à cette réunion en renforçant également le poids de la médiation diplomatique russe.

À présent, le dialogue entre Syriens demeure toujours impossible. Paradoxalement, le succès incomplet et insuffisant de Sotchi est une bonne nouvelle pour les pourparlers de Genève. Genève reste, plus que jamais, le seul milieu juridique légitime pour mener de prochaines négociations. De facto, les Nations Unies se retrouvent au centre du jeu. Les débats seront encore nombreux, mais il faudra faire vite. Depuis longtemps, le conflit syrien provoque une très forte instabilité dans l’entière région du Proche-Orient.

Antonio Torrenzano

ActualitéBlogrollWeblogs

Près d’un demi-million de Syriens est retourné chez eux depuis le début de janvier 2017, l’a annoncé vendredi le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés des Nations Unies. Plus de 440.000 déplacés internes ont regagné leurs maisons, a déclaré un porte-parole du HCR, Andrej Mahecic, lors d’un point de presse à Genève.

Les réfugiés retournent en grand nombre à Alep, Homs et Damas. «Ils sont principalement motivés par la volonté de rechercher des membres de leurs familles et de vérifier l’état de leurs propriétés», a toujours souligné Andrej Mahecic. «Dans certains cas, leur retour est lié à une amélioration réelle ou perçue des conditions de sécurité dans certaines régions du pays», a-t-il ajouté. Selon le HCR, près de 5 millions de Syriens ont trouvé refuge dans les pays voisins de la région, notamment en Turquie, au Liban, en Jordanie et en Iraq.

La situation sur le terrain ne reste toutefois pas sûre jusqu’à maintenant. Intervenant jeudi devant le Conseil de sécurité, le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Stephen O’Brien, a décrit une situation humanitaire toujours grave en Syrie. Chaque jour, des bombes pleuvent sur les écoles, les hôpitaux et les zones résidentielles, a-t-il rappelé précisant que 92% des personnes ont été tuées ou blessées par des armes explosives utilisées dans des zones de guerre. «Il est de notre devoir d’êtres humains de se lever et de dire assez, d’exiger la fin de ces pratiques, d’arrêter le massacre et d’aider ceux dont la vie a déjà été détruite», a-t-il dit.

Stephen O’Brien s’est dit particulièrement préoccupé par la situation des civils à Daraa où des bombardements aériens et des combats violents ont entraîné la mort de civils et endommagé les infrastructures publiques. Les combats se rapprochent des frontières du sud et retardent l’envoi de l’aide humanitaire en provenance de la Jordanie. En dépit de l’insécurité, l’ONU et ses partenaires continuent leurs livraisons transfrontalières. Du côté des négociations politiques, le secrétaire général adjoint a espéré que la réunion d’Astana sur la désescalade de la semaine prochaine puisse donner une réponse favorable et puisse entrainer une réduction durable des affrontements.

Antonio Torrenzano

ActualitéBlogrollPolitiqueWeblogs

syrie_sans_humanite_imageAu cours de la dernière réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée lundi à la situation en Syrie, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Stephen O’Brien, a encore une fois signalé l’incapacité de la communauté internationale à arrêter la guerre et «stopper l’anéantissement dans l’est de la ville d’Alep».

Selon Stephen O’Brien, les conditions humanitaires dans l’est d’Alep sont devenues «terrifiantes». À Alep, il est à peine possible de survivre. « J’appelle tous ceux qui ont de l’influence à œuvrer pour mettre fin à ces cycles insensés de violence et au massacre à Alep», a ajouté Stephen O’Brien. Le Secrétaire aux affaires humanitaires s’est également dit préoccupé par l’avenir des personnes vivant dans d’autres zones assiégées, particulièrement dans les quatre villes de Madaya, Zabadani, Foah et Kefraya. Un seul convoi a pu atteindre ces quatre villes dans les six derniers mois, a-t-il regretté.

De son côté, la représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Syrie, Elizabeth Hoff, a rappelé que la nation, avant le début de la guerre, disposait de l’un des systèmes de santé les plus performants du Moyen-Orient, avec un taux de vaccination de 95% et une industrie pharmaceutique prospère. «Presque six ans plus tard, plus de 300.000 personnes ont été tuées et plus de 1,5 million d’autres ont été blessés dans le conflit. Chaque mois, on compte 30.000 blessés de plus », a-t-elle enfin souligné. À présent, plus de la moitié des hôpitaux publics syriens sont fermés. Les autres centres fonctionnent que de manière fragmentaire.

Antonio Torrenzano

ActualitéBlogrollWeblogs

ville_alep_detruite_par_bombardements_imageLe Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a exprimé sa haute préoccupation pour la situation humanitaire en Syrie. L’organisation internationale a exhorté tous les acteurs au conflit à assurer la sécurité des civils, qui ont été souvent victimes des violences armées ces derniers jours.

«Les familles et les groupes vulnérables pris au piège dans la ville d’Alep font face à des bombardements constants, aux violences et aux déplacements», a déclaré le HCR dans un communiqué de presse. L’agence onusienne a exprimé sa profonde préoccupation concernant la recrudescence des attaques contre des personnes déplacées dans le gouvernorat d’Idlib au cours des 10 derniers jours et contre d’autres camps de déplacés et de civils ailleurs dans le pays, qui ont entraîné des pertes civiles et de nouveaux déplacements.

«Ces attaques indiquent un mépris choquant pour la vie des civils. Nous réitérons l’importance de permettre l’accès des populations à des lieux sûrs et de respecter le caractère civil et humanitaire des camps de personnes déplacées», a encore souligné le HCR.

Lors d’une conférence de presse à Genève, l’envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, et son conseiller spécial, Jan Egeland, a fait l’écho des préoccupations du HCR. «Les civils, des deux côtés, à Alep courent de grands risques», ont affirmé Staffan de Mistura et Jad Egeland. Les deux diplomates ont appelé à mettre en place des trêves humanitaires hebdomadaires de 48 heures pour que les véhicules humanitaires soient réalisables. «Nous avons besoin d’une pause dans les combats qui doit être garantie par la Russie, les États-Unis, le gouvernement syrien et les groupes d’opposition armés», a indiqué Jad Egeland.

Antonio Torrenzano

 

ActualitéBlogrollWeblogs

ville_homs_residents_recovery_imageLes négociations diplomatiques pour mettre fin au conflit syrien reprendront-elles à la fin du mois d’août à Genève ? La situation humanitaire en Syrie est au-delà de la catastrophe. Deux millions de personnes à Alep, la deuxième ville du pays, sont privées d’eau courante depuis quelques jours et le risque de maladies est en nette hausse. La population de la ville se trouve presque anéantie par la violence et les énormes difficultés du quotidien.

Sur le terrain, les combats entre forces gouvernementales et rebelles se sont intensifiés à Alep et les deux camps sont en train d’envoyer des renforts pour une offensive qui pourrait marquer un tournant dans cette guerre depuis cinq ans. « Pour que de nouvelles négociations de paix sur la Syrie puissent se tenir à Genève, il faut que l’aide humanitaire parvienne à la population assiégée à Alep», a communiqué mardi 9 août la diplomatie américaine au siège des Nations Unies de New York. L’ambassadrice américaine, Samantha Power, a déclaré à la presse qu’il était urgent de reprendre les négociations, «mais le contexte des discussions doit aussi être correct. Sur l’accès humanitaire, nous sommes en marche arrière», a-t-elle souligné.

De son côté, la diplomatie russe a fait savoir qu’il n’y aura pas des clauses préalables aux nouveaux pourparlers, bien que les Nations unies espèrent les reprendre à Genève à la fin du mois. L’ambassadeur russe Vitali Tchourkine a relevé que Moscou discutait avec Washington au sujet de la livraison d’aide humanitaire à Alep, mais rejeté toute suggestion que les pourparlers de paix pourraient capoter à cause de la situation dans cette ville.

De sa part, le responsable des processus humanitaires des Nations Unies Stephen O’Brien a renouvelé son appel pour des trêves dans les villes assiégées. Les risques pour les civils grandissent jour après jour, a-t-il souligné.

Antonio Torrenzano

ActualitéBlogrollWeblogs

syrie_pays_devasté_imageLes risques de famine et de pénurie générale s’accroissent jour après jour pour les 200.000 habitants des quartiers contrôlés par les rebelles à Alep, désormais totalement assiégés par l’armée syrienne. Les pénuries de nourriture et d’essence se font sentir dans les quartiers situés dans l’est de la deuxième ville de Syrie depuis que les forces du régime de Bachar al-Assad ont coupé le 7 juillet la route du Castello, dernier axe d’approvisionnement du secteur contrôlé par les insurgés. L’ancienne capitale économique de Syrie est l’une des villes les plus affectées par la guerre, qui a entraîné en 2012 sa division en deux secteurs, l’un tenu par le régime à l’ouest, l’autre par les rebelles à l’est.

Selon les Nations unies, près de 600.000 personnes vivent dans des zones assiégées en Syrie, dans la plupart des cas par le régime, sans accès à la nourriture ni à une aide médicale, provoquant des cas de malnutrition. Dans les derniers jours, le Bureau de coordination des Affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA-ONU) a déclaré que la situation est “particulièrement inquiétante en raison de la forte concentration d’habitants dans cette zone“. De sa part, Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a tiré la sonnette d’alarme face à cette situation de plus en plus désespérée. “Le pays est déjà un vaste cimetière dévasté”, a déclaré Zeid Al Hussein dans un communiqué de presse en exhortant “toutes les forces (…) à prendre toutes les précautions nécessaires pour ne pas infliger de souffrances aux centaines de milliers de civils pris au piège dans les zones de conflit”.

En ce qui concerne, au contraire, les négociations diplomatiques pour mettre fin au conflit syrien, l’envoyé spécial des Nations Unies Staffan de Mistura vise une possible reprise des pourparlers au mois d’août. Lors d’un point de presse à Genève, Staffan de Mistura a expliqué qu’il faut avoir un “soutien diplomatique solide pour donner une chance suffisante à une reprise efficace d’une troisième session de pourparlers inter-syriens”. Sur ce point, Moscou et Washington auraient trouvé un accord sur des mesures concrètes pour sauver de nouvelles négociations de paix, a déclaré le chef de la diplomatie américaine John Kerry. Les détails de cet accord n’ont pas été toutefois rendus publics afin de permettre la poursuite du travail au profit de la paix, a-t-il précisé au cours d’une réunion avec son homologue russe Sergueï Lavrov. Deux sessions de pourparlers de paix inter-syriens se sont déjà tenues à Genève sous l’égide des Nations Unies depuis le début de l’année, sans des résultats importants.

Antonio Torrenzano