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Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, Federico Lombardi, a communiqué que la «veillée de prière pour la paix », selon son titre officiel, que présidera le pape François, débutera samedi 7 septembre à 19 heures.

 

Le Pontife par ses tweets a rappelé que ce samedi « nous vivrons ensemble une journée spéciale de jeûne et de prière pour la paix en Syrie, au Moyen-Orient et dans le monde entier. Je renouvelle mon invitation à toute l’Église à vivre intensément cette journée». Le Pape a fortement encouragé les fidèles de Rome et les pèlerins à participer à la veillée de prière pour invoquer le grand don de la paix.

 

La veillée de prière sera précédée à compter de 17h.45 d’un temps réservé à la confession. Sous la colonnade du Bernin, cinquante confessionnaux seront disponibles pour recevoir le sacrement de réconciliation.«Le Saint-Père a souhaité la présence des confessionnaux, considérant que la vraie paix naît dans le cœur de l’homme réconcilié avec Dieu et avec ses frères », comme le Saint-Siège a expliqué pour ce qui concerne le déroulement de l’événement.

 

Pape François s’adressant aux frères de langue arabe, a leur demandé de « rester une présence de la miséricorde de Dieu et de continuer à témoigner au monde que les tribulations, les difficultés, les épreuves, la violence et le mal ne pourront jamais vaincre Celui qui a vaincu la mort ». La foi, a encore souligné le Pape, « représente une force capable de rendre le monde plus juste et plus beau».

 

Antonio Torrenzano

 

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En deux ans et demi, la révolte en Syrie contre le régime de Bachar al-Assad, écrasée dans le sang, s’est muée en une guerre civile destructrice. Plus de 110.000 morts, six millions de personnes déracinées, un pays en ruine. Tout commence au mois de mars 2011 quand un petit souffle de vent du printemps arabe en provenant de la Tunisie et de l’Égypte fait entrer une partie des Syriens en rébellion contre le régime de Bachar El-Assad.

 

L’Histoire retiendra que tout avait commencé à Sidi Bouzid en Tunisie. C’était le mois de décembre 2010. Depuis quelques jours, il tombait Zine el-Abidine Ben Ali, le dictateur tunisien. En quelques mois, Hosni Moubarak était démissionné en Égyptie. Depuis deux ans et demi, Bachar el-Assad, le dictateur syrien, il se transformait dans le despote de Damas.

 

Mais aux méthodes, les plus effroyables d’un régime sanguinaire répondent aujourd’hui les crimes odieux et bestiaux commis par plusieurs factions de l’opposition, comme le reportage du New York Times a souligné hier. Crimes bestiaux ? Ce serait manquer du respect au monde animal des prédateurs qui ont des règles de conduite plus vertueuses. La spirale de la violence ne connaît pas de répit. Dans ce contexte, les Occidentaux ont du mal à trouver une position commune. Loin d’être une simple crise nationale ou régionale, la guerre civile syrienne a rapidement pris un accent international en impliquant États-Unis, Chine, Russie, Iran, Liban et même l’organisation terroriste d’Al-Qaida.

 

Selon un nouveau bilan de l’Observatoire syrien des Droits de l’Homme (organisation basée à Londres), publié le 1er septembre 2013, au moins 110.371 personnes ont été tuées depuis mi-mars 2011. Le nombre de réfugiés dépasse désormais les deux millions; plus de six millions de personnes au final ont été déracinées par le conflit. C’est-à-dire plus du quart des 22 millions d’habitants que compte le pays. Selon les experts, la guerre civile a aussi engendré une inflation record qui dépasse 200% aujourd’hui. Les investissements, le tourisme et le commerce extérieur sont proches de zéro et la production pétrolière a chuté presque de 95%.

 

Antonio Torrenzano

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Tout le monde dans les pays arabes reconnaît que de profonds changements sont nécessaires, urgents et inexorables à court terme – y compris les dirigeants. Le courage de ces jeunes gens luttant dans cette région pour leurs droits politiques et économiques, et finalement pour leur dignité, a recueilli l’admiration générale du monde entier.

 

Les changements introduits jusqu’à présent en Égypte et en Tunisie sont fragiles, mais prometteurs. Ils ont surtout donné espoir à des millions de gens. Desmond Tutu, notre président du groupe The Elders, adhère à l’esprit et la manière de procéder du mouvement de protestation et l’a formulé ainsi dans un message Twitter : « Frères et sœurs en Égypte, vous avez donné au monde le bien le plus précieux : la conviction qu’en fin de compte c’est le droit qui l’emporte. » Il semble bien que sa phrase en ait touché plus d’un, car elle a été reprise sur Twitter par des milliers de personnes.

 

Les jeunes en Égypte et en Tunisie sont toujours mobilisés. Ils constatent que ce à quoi ils sont parvenus est certes remarquable, mais loin d’avoir définitivement abouti. Beaucoup d’entre eux, sans doute la majorité, comprennent que l’ancien régime est révolu, mais qu’un nouveau régime meilleur a du mal à s’instaurer. Ce qui se passe en Égypte est important. Le pays a traditionnellement joué le rôle de leader dans le monde arabe et africain. Les gens se tournent vers Le Caire en espérant que le vent du changement souffle dans la bonne direction. Le large mouvement du peuple égyptien tentant de mettre en place un vrai gouvernement représentatif libérera de grandes forces pour la reconstruction de l’Égypte elle-même et enverra un signal fort dans toute la région, si on lui permet de poursuivre cet objectif efficacement.

 

Il est déjà évident que la demande d’un vrai changement non superficiel rencontre une résistance au Yémen, en Syrie, au Bahreïn. Toutes ces demandes légitimes pour la liberté et l’égalité ont conduit à de dangereuses tensions régionales. À long terme, l’impact de ce «printemps arabe » sera difficile à contenir. En fait, il ne fait aucun doute qu’un des résultats importants issus de ces révolutions populaires est d’avoir gagné de façon irréversible une plus grande liberté d’expression : pour les peuples et pour les médias. Un accès plus large à l’information et le droit de regard des citoyens ordinaires dans les décisions concernant leur vie sont essentiels afin de remédier aux causes profondes des tensions, y compris le chômage et l’inégalité. Le désir toujours plus grand de justice devrait donner un coup de fouet aux efforts internationaux pour trouver un règlement juste au conflit israélo-palestinien.

 

Comme nous l’avons constaté à nombreuses reprises à travers le monde, la censure et le contrôle de l’information ne desservent que les intérêts d’une minorité privilégiée ; l’État de droit en pâtit, les droits de l’homme sont ignorés et l’impunité ainsi que la corruption se répandent de manière incontrôlée. Les médias libres, responsables et reflétant des opinions diversifiées favorisent, au contraire, la transparence et la responsabilité redditionnelle, enrichissent le débat public et contribuent à s’assurer que les gouvernements tiennent compte des préoccupations et aspirations de tous les citoyens. Il ne faut cependant jamais relâcher ses efforts.

 

Les constitutions nationales et les traités internationaux peuvent-elles garantir la liberté d’expression? La réalité sur le terrain est souvent bien différente. Des millions de gens dans le monde entier vivent dans des pays où le flux d’information est étroitement contrôlé, où la censure est routine et la liberté d’expression entravée ou pire encore. Les lois restrictives sur la diffamation empêchant toute critique ne sont que trop courantes […]. Les régimes répressifs de toute la planète peinent de plus en plus à contrôler le flux d’information. Là où les forces de l’ordre cherchent à bloquer Internet, les gens trouvent rapidement le moyen de contourner la censure. L’économie a également besoin d’Internet et les régimes commencent à comprendre que bloquer le Web a des répercussions dans tout le pays.

 

Cela n’implique pas que l’expression de ses opinions à travers les nouveaux médias soit sans risque. Blogueurs, militants et journalistes sont identifiés à travers les médias sociaux et surveillés. Ils sont victimes d’intimidations, d’agressions, d’arrestations et même de meurtres. Nous devrions tous clamer haut et fort ces abus, appeler au relâchement immédiat de ceux qui sont incarcérés et exiger que les pays ne se contentent pas de belles paroles mais portent un intérêt réel à la liberté d’expression qu’ils ont garantie. La journée mondiale de la liberté de la presse, par exemple, nous donne la possibilité de réfléchir à l’importance des médias libres et au soutien qu’ils apportent aux hommes qui aspirent à un monde plus juste. Nous devons redoubler d’efforts pour faire passer ce message, à savoir que les médias libres sont garants de protection et un atout pour chaque personne sur cette planète.

 

Martti Ahtisaari, Lakhdar Brahimi.

 

 

** Martti Ahtisaari, ancien président de la Finlande et prix Nobel de la Paix, ainsi que **Lakhdar Brahimi, ancien ministre des affaires étrangères en Algérie et envoyé spécial de l’ONU. Ils sont tous deux membres du groupe The Elders. Site web http://www.theElders.org